The Tours :
 
  Poitiers (F), Confort Moderne, 21/10/2003  
 

Setlist ?

 
 Notes 
 

Compte-rendu de Lau :

Vu pour la première fois Venus en concert. Sonnée.
Dans ma petite ville de province française, étonnée d'avoir vu un noyau de vrais fans, des djeunes qui plus est (genre à la question posée par un déçu-en-les-voyant-arriver "il est vieux le chanteur!?", réponse d'une djeune fan: "ben oui, il a au moins 42 ans!").
Moi, hors course, allant voir un groupe belge par principe (oui oui, je vais les voir tous, chacun sa manie), m'attendant -vu Vertigone- à une pire daube brit pop... et sortant séduite.
Classe pure au millimètre: la rage, la concision, l'absence de redondance (comme on trouve sur Welcome mais plus sur Vertigone).
Rêver d'une pop apaisée? Fausse route. Sinon on fait autre chose. Pourquoi les belges (Gorki, Hooverphonic et Venus pour ne nommer qu'eux) rêvent-ils d'orchestres de chambre? Pourquoi est-ce que j'entends dans Vertigone des accents de Tubular Bells? Quite a vouloir faire "sérieux" (je crée dans la musique contemporaine de mon époque), mieux valent les ruptures de rythmes à la Adams-Reich-Glass - plus vraies et plus efficaces : à preuve, Venus sur scène c'est ça, pas des ruisseaux de cordes et une voix qui s'écoute chanter.
Et ça marche au point de laisser des hagards vautrés dans Welcome en boucle -genre je traverse la ville walman/discman etc. (après c'est une question de moyens) sur les oreilles et genoux mous et j'en veux encore et encore et encore...

...puis, suite à ma demande d'autorisation de publier ce mail :

Par pitié, si tu veux vraiment publier le mail (moi je n'y tiens pas), pas
avec les fautes, que je renie! Mais c'était un peu aigre comme courriel et
donc très injuste.
Il faudrait en dire plus sur l'entreprise de séduction qu'est Venus sur scène. Et ça c'est possible à faire, mais il faudrait un peu de temps - que je n'ai pas. Vertigone est surproduit, mais pas si mauvais que ça en fait au fond. Comme on dit "il n'a pas un mauvais fond cet enfant". Mais je reste soufflée par le travail de représentation en scène, une théatralisation minimaliste du point de vue du spectateur -beaucoup de travail de la part des acteurs j'imagine- qui transforme un petit bonhomme à l'apparence banale (Huyghens) en animal de scène.
Car c'est sur lui je présume que se cale la construction. Comment fait-il/font-ils pour, sur scène, (ré)concilier une rage radicale (qui a des racines punk, même si elles ne sont pas visibles au sens Wysiwyg du terme) avec une élégance vénéneuse qui mélange rigueur classique (c'est vrai que je ne peux m'empêcher de penser au trio Reich-Adams-Glass) et fantaisies de pop pure?
Sans compter qu'il y aussi de la frustration adolescente.
Je reste mystifiée. D'autant qu'après avoir entendu une interview sur France Inter il y a quelques années, j'étais partie sur l'idée que Venus, c'étaient des grands frisés en pulls marins (!?!?) un peu plus instruits que la moyenne des popeux. Le plus mystifiant, c'est que les avoir vus sur scène change l'écoute des disques.
En fait le concert m'a fait penser à une performance de Brion Gysin que j'ai vue à Paris au début des années 80. C'était pendant une soirée poétique au Centre Culturel Américain. Une cata : des vieux barbus norvégiens qui déclamaient des odes aux fjords en norvégien -tu vois si ça peut être opaque- et des rombières en robes noires et colliers de perles qui battaient vaguement du bout des doigts pour éviter de ronfler. Et puis le vieux Gysin est arrivé avec le groupe de Ramuntcho Matta et tout a explosé. Et en écrivant cela, je me rends compte que Matta/Huyghens, ça pourrait vraiment bien le faire, si les égos ne clashaient pas! Il faudrait que quelqu'un les présente l'un à l'autre s'ils ne se connaissent pas (même génération, même Italie).

 
You won't tell me, I know it's hard
To keep your dream alive
Royalsucker
 
 
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