- La religion -

[ Introduction et plan ]



La religion.

 
 
La religion est un phénomène complexe.

 Pourquoi ?

 - Parce que la religion a pris d’un point de vue historique des formes si diverses qu’il est difficile d’isoler immédiatement en elles ce qu’elle a ou aurait d’universel, d’inchangé, de propre. Animisme, polythéisme, monothéisme, religion sans Dieu(x) comme le Bouddhisme sous sa forme originelle.

 - Parce qu’elle comporte de nombreuses dimensions dont les articulations internes sont elles-mêmes complexes et parce que ces éléments peuvent aussi être détachés (intellectuellement) ou se détacher eux-mêmes de la religion.

 
La religion renvoie en effet à des sentiments religieux, à un culte ou à des pratiques, à des croyances (pas seulement en Dieu ou en des Dieux. Ces croyances sont toujours associées à d’autres : immortalité de l’âme, paradis et enfer, anges, saints…), à des mythes, à des textes sacrés ou de référence, à la théologie, à la morale et la politique.

 
Elle entretient qui plus est des rapports ambigus et en tout cas problématique avec la magie, la superstition, mais aussi avec la philosophie et spécialement avec la métaphysique.

 
- Parce qu’il existe des formes de religiosité, de cultes qui sont extérieurs aux religions : culte ou religion de la science, du progrès, de la vie, de la nature, de l’homme ou de l’humanité, de la patrie, de valeurs comme la justice, des Droits de l’Homme, de la révolution, de la beauté, du corps, de la femme, de l’argent, du pouvoir

 
Les questions et les problèmes :

 1)   Peut-on définir la religion ?

 
Compte tenu de la très grande diversité des formes prises par les religions tout au long de l’histoire, est-il possible de donner une définition valable pour toutes les religions de la religion ?

Unité ou diversité du fait religieux ?

 
Sachant qu’on parle également des religions et de cultes qui ne concernent pas les objets propres aux religions reconnues comme telles, est-il possible de donner une définition de la religion qui en rende également compte ou s’agit-il concernant ces religions et cultes d’un abus de langage, d’une simple façon de parler qui ne se fonde que sur une vague ressemblance entre les religions reconnues comme telles et ces phénomènes ?

En d’autres termes, parler de religions sans dieux peut-il nous apprendre quelque chose sur les religions en général ou cela ne nous égare-t-il pas ?

 

2) Religion et vérité.

 
Puisque les croyances religieuses se proclament vraies, puisque ce qui est cru est tenu pour vrai, il faut se demander en quel sens, pourquoi et dans quel mesure cette proclamation est fondée.

 
Y a-t-il des raisons de croire ? Des raisons de ne pas croire ? Les croyances peuvent-elles être fondées ou sont-elles des erreurs, des absurdités, des illusions, le signe d’une faiblesse intellectuelle et/ou d’une détresse physique, psychologique, sociale ?

 
Ce qui renvoie à une double question : la question de la vérité des contenus de la croyance et la question de l’origine ou des causes de l’acte de croire.

 
3)   Religion et morale.

Historiquement mais aussi de manière spontanée, on associe les religions à la morale. On parle de morale religieuse, on estime qu’on est d’autant plus moral qu’on est croyant par exemple.

 
Ce constat appelle des questions.

 
La morale peut-elle exister en dehors de toute référence religieuse ou est-elle nécessairement fondée sur elles ? La moralité des hommes dépend-elle de leur religiosité ou leur religiosité n’est-elle pas la cause de leur immoralité (auquel cas la moralité ne peut ni ne doit dépendre d’elle) ?

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