Commentaires sur la randonnée pédestre du Langoustier


          Départ de la Mairie annexe pour une randonnée de 11,5km, Compter 4 heures pour un parcours varié : une partie sur les plages et les sentiers littoraux, une partie à l'intérieur de l'île. le long du littoral le sentier est escarpé et domine le plus souvent la mer de quelques métres, déconseillé aux personnes sujettes au vertige (niveau 1 dans l'échelle d'escalade)
          On va sortir du village par la route du Langoustier en passant entre La résidence du Pré des Palmiers et celle des Confidences. nous n'allons pas continuer la route directe mais tourner à gauche après la résidence des Confidences pour suivre un chemin parallèle à la route du Langoustier, à une centaine de métres. Nous sommes alors sur un ancien chemin d'exploitation, construit au tout début du 20ème siècle par la "Compagnie foncière de Porquerolles". D'un côté nous avons les pépinières du part et de l'autre une zone cultivée suivie d'un champ d'agrumes, puis une zone sauvage, découpée en lots appartenant à plusieurs propriétaires et déclarée inconstructible peu de temps après y avoir installé les branchements électriques! cette zone fut cultivée et il reste de très beaux spécimens de Cyprés de Lambert probablement centenaires, ces arbres, d'origine californienne, se sont remarquablement acclimatés, c'est une espéce en risque de disparition. Sur la gauche on remarquera un dépôt de bouteilles de gaz liquéfiés, partiellement à l'ombre d'une belle allée de Pins parasols que nous devons à F.J. Fournier; Ce dépôt parait incongru dans une zone agricole et un site classé, on peut supposer qu'il s'agit d'une installation provisoire à moins que cela ne soit une dérogation.
Datura
          Ce bord de chemin, ainsi que celui que nous prendrons ensuite est riche en espèces variées, la zone inculte et sauvage est un excellent réservoir d'espèces peu courantes : on peut y croiser le glaîeul sauvage qui fleurit en mars, des palmiers qui se sont développés spontanément, puis des mimosas, des lauriers roses, de grandes mauves [Lavatera arborea], de magnifiques hampes d'acanthes, plante qui nous vient de l'est de la Méditerranée. Considérée comme rare, elle est pourtant très présente à Porquerolles et se montre un peu envahissante. On peut y croiser aussi, c'est inattendu, une belle mexicaine : une Datura [Datura stramonium], évadée d'un jardin ou souvenir de l'expédition mexicaine de 1867 ? Cette plante annuelle, à la tige très robuste, fleurit en aout-septembre, la fleur s'enroule complètement et forme un cylindre dès qu'il fait soleil, pour s'ouvrir en fin d'après midi.
Stramoine
Elle a invité une cousine la Stramoine à grandes fleurs, [Datura metel] ses fleurs font 20 cm de long, elle se replie également en s'enroulant pour présenter une frès faible surface, face au soleil.
          Au bout de ce chemin, nous tournerons à droite pour suivre le chemin des pamplemousses, à la place des anciennes plantations, quelques villas ont été construites. au bout d'une centaine de mètres nous allons traverser la route du Langoustier, ce carrefour marque la fin du village. le chemin passe entre la Résidence de la mer et l'ancienne propriété de Doria Fournier. avant d'arriver en bord de mer on aperçoit à droite deux maisons, ce lieu est habité depuis longtemps, probablement depuis la création du village, les deux maisons accolées s'appelaient "les Roberts" et il y avait là un petit mouillage abrité du mistral et utilisé par les pêcheurs de l'île. Une des des deux villas, celle vers la pointe a pour nom "les Myriades", elle fut louée jadis par Siménon qui fit de fréquents séjours dans l'île. son fils Marc l'a rachetée par la suite et il y a régulièrement habité ici avec son épouse Mylène Demongeot.
          Cette pointe a servi de "quai d'accueil" lors de l'utilisation militaire de la rade, c'est la pointe Maubousquet, elle portait déjà ce nom lors de l'inspection de Séguiran qui, sur les instructions de Richelieu a étudié l'implantation d'une zone de défense vers 1630 . Il en résultera la construction de l'Alycastre, des forts du Grand et petit Langoustier et d'un autre, aujourd'hui disparu, sur l'ile du Grand Ribaud. François de Ponteves, seigneur de Maubousquet a dû avoir un commandement sur l'île vers 1600. Son fils : Lazarin Ponteves-Maubousquet fut chef d'escadre des Galères de France.
         A l'extrémité de ce chemin, un passage étroit permet d'atteindre le bord de mer, à partir de là, on peut suivre le rivage, la propriété sur la gauche va jusqu'à la mer mais le passage est libre, plus loin la Pointe Prime est aussi privée, heureusement car sinon une jetée pour protèger le port aurait été construite à partir de cette presqu'ile! la propriétaire, à l'époque, n'a pas donné son accord. Le sentier arrive bientôt à une petite crique, en général on peut passer sur le rivage mais quelquefois la mer ne le permet pas, il faut alors trouver, au ras de la clôture, le sentier de contournement qui permet de garder les pieds au sec. Quelques petites plages plus loin, plages appréciées par les naturistes qui fréquentent quelquefois les lieux, on arrive à la Pointe Prime, c'est en général une presqu'ile, quelquefois une ile, selon les caprices de la mer et des courants. il est possible d'en faire le tour. Après avoir passé le tombolo, on continue sur le rocher, la fin de la clôture marque l'entrée dans l'espace géré par le Parc, c'est là qu'aboutit le câble qui amène l'électricité depuis le continent.
arrière de la plage d'argent en 1930
          Une centaine de mètres plus loin nous atteignons l'extrémité est de la Plage d'Argent Cette plage fut un des fleurons de la Côte d'Azur et a été très fréquentée. J F. Fournier avait voulu en faire une plage privée à l'usage exclusif de sa famille en interdisant l'accés et en la clôturant. Il a fait planter un bois de pins parasols sur l'arrière est de la plage, bien peu restent debout, les tempêtes hivernales en déracinent chaque année quelques uns, malgré les efforts du Parc qui les élaguent au maximum pour réduire la prise au vent, depuis ils ont l'apparence de pins laricios! la "Mission" a, vers 1980, prévu le renouvellement de ce bois et planté à côté une pinède, sur l'emplacement d'une ancienne vigne, ce qui assure ainsi une continuité dans le couvert végétal de cette zone.
          La photo ci contre, montre l'arrière de la plage d'Argent vers 1930 [cliché de G.L.ARLAUD publié en juin 1932] , assez différent du paysage actuel.
          Nous allons parcourir la plage, qui a été complètement aménagée par la "Mission", c'était en quelque sorte le cadeau de bienvenue du Parc à la population locale qui était très attachée à cette plage. la petite falaise qui fermait la plage a été stabilisée par des plantations de roseaux, tamaris, barbe de Jupiter... Un cordon continu de roches au pied des mini falaises pour éviter l'affouillement par les eau 80x qui montent jusque là lors des coups de vent d'est a été mis en place.
         Au début de la plage, on remarquera une dune stabilisée par la végétation, au départ, c'était un barrage de sable édifié dans les années 80 pour empécher la mer d'envahir l'arrière plage et de transformer les pins parasols en pins-mangroves. On trouve ensuite de nombreuses améliorations amenées par E. Lopez en 1995: un petit pont en bois pour passer le ruisseau, des chemins et escaliers d'accés, un poste de secours et de surveillance de la plage, des toilettes, ces deux constructions ont un revêtement en pierres sèches parfaitement intégré au site mais malheureusement le poste de surveillance, est trop "présent" dans le paysage. C'est la seule plage de l'ile à disposer d'un cafè restaurant (ouvert en période estivale). Cette construction fut précédée par une "paillotte" qui s'est métamorphosée en quelques nuits pour donner la construction actuelle. Plus loin, sur la plage il y a un petit mur, c'était un amer qui servait à positionner les navires lors des campagnes d'essais de nouveaux projectiles par la Marine, avec un amer analogue sur la plage de la Courtade. ce petit mur a longtemps servi d'abri aux les pècheurs qui venaient y faire cuire leurs poissons, d'ou le nom local de "mur à bouillabaisse". Ensuite on trouve des pieux d'une ganivelle, installée dans les années 80.
chemin d'accés à la plage d'Argent
          Elle a été classée "Habitat Natura 2000" et depuis elle parait à l'abandon, et retourne doucement à son état "naturel". [photo d'un ancien accés à la plage, en période estivale, 25 aout 2010].
          Nous allons maintenant monter sur un petit promontoire rocheux et traverser une nouvelle plage, celle du Bon Renaud, dominé par le fort du même nom. Pour les navires, l'abri avait bonne renommée, par vent d'ouest évidemment. On va momentanément quitter la côte pour contourner le fort , il est resté propriété de la Défense Nationale bien qu'il soit déclassé depuis 1874. Il a été récemment cloturé et peut éventuellement servir à une Autorité militaire pour des vacances, avec un confort spartiate! Autour du Fort construit en 1850 sur un modèle standardisé (il y en a 50 en France dont plusieurs sur les Iles d'Hyères), subsistent les glacis de protection, les fosses pour les canons avec les crochets qui servaient à les encorder. Un peu avant 1800 une batterie avait précédé le fort, mais sans constructions annexes sauf le magasin de poudre, c'était "la batterie Républicaine" qui s'était illustrée lors de la prise de Toulon.
          Le site de l"L'index de la Fortification Française 1874-1914" permet de visiter la Batterie du Bon Renaud en une soixantaine de photos.
          On va remonter le long de la clôture pour atteindre le chemin d'accés que l'on va suivre jusqu'à la route du Langoustier que l'on va emprunter sur 100 mêtres avant d'obliquer vers la côte par le chemin de l'Aiguadon où nous débuterons le sentier du littoral. L'Aiguadon est une plage minuscule mais très agréable s'il n'y a pas une vedette qui s'est encastrée dans la crique.
         Sur la gauche le sentier se trouve facilement, souvent il n'est pas aussi visible que sur la photo ci dessous. Si on le perd, c'est que l'on s'est trop rapproché de la côte et il faut revenir un peu en arrière pour le retrouver en cherchant vers l'intérieur.


         Par chance, Personne n'est venu perturber ici un équilibre homme/nature qui doit dater de plusieurs siècles. Le sentier a pourtant été utilisé : par les pêcheurs, les militaires, les douaniers et maintenant par les randonneurs qui découvrent ici un aspect autentique de l'île. Il ne faut pas déranger les goélands qui sont ici chez eux et, en période de ponte, il ne faut pas marcher sur leurs oeufs, ils pondent n'importe où!
Seneçon
          Quand on approche du cap, on peut trouver une plante assez curieuse : en février-mars, ses feuilles s'enroulent et passent du vert au rouge en ayant l'apparence d'une plante grasse : c'est un Sèneçon à feuilles de Leucanthème [Senecio leucanthemifolius] Il s'agit d'une Astéracée (famille de la Marguerite) annuelle petite à moyenne, très charnue, de la zone littorale, cette espèce est très rare en France mais pas sur les iles. Localisée sur rochers, elle est halo-nitrophile c'est à dire qu'elle se développe à la faveur des déjections des goélands et ne craint pas le sel, elle est protégée au niveau régional.
          Le sentier ne fait pas le tour du cap et continue de rochers en petites criques, jusqu'à l'Aiguade. Cette petite plage, fort encombrée l'hiver par les déchets amenés par la mer est desservie par un petit chemin, c'est un lieu qui fut toujours fréquenté, comme son nom l'indique, c'était endroit où l'on pouvait se ravitailler en eau.
          Pour continuer, nous allons remonter le chemin d'accés jusqu'à trouver sur la droite le départ d'un sentier assez large. Nous sommes ici pour quelques dizaines de mètres sur un sentier, aménagé par le Parc, qui va nous conduire jusqu'au Cap Rousset Ce sentier reprend la partie terminale d'un chemin, signalé depuis la carte "Phelypeaux" de 1690, qui conduisait au Grand Fort de Porquerolles (Actuellement fort Sainte Agathe). On peut voir, sur la droite, les ruines d'une ancienne construction que l'on appelle localement "la ferme de l'Aiguade", c'est une ancienne bergerie. Cette zone a probablement été cultivée et habitée comme en témoignent les nombreux chênes que l'on trouve dans le voisinage et qui bordent, tout prés de la mer, le sentier qui nous conduit jusqu'à une sorte d'esplanade en arrière du cap qui est en fait, une ile.
         On comprend mieux l'intérêt du chemin qui aboutissait ici, le cap est près de la côte et de l'île du Grand Ribaud, d'un côté on est abrité des vents d'ouest, de l'autre, des vents d'est. les "navettes" de l'époque, barques à rames ou à voile, partaient et arrivaient ici lorsque le temps ne permettait pas d'aller plus loin. le Cap Rousset est resté longtemps territoire militaire, il avait été question d'y installer une batterie, il sera revendu, pour 101 Fr au propriétaire de l'Ile, M. de Roussen, en 1883.
          Le sentier continue sur les rochers, en évitant les pointes et en descendant dans les petites vallées, il reprend à nouveau son aspect sauvage. Un vallon un peu plus profond que les autres porte le nom de calanque du Maure. Des maures ont fréquenté ces lieux mais l'origine du nom est plus récente : lors d'un naufrage, la mer a déposé ici un mort, et le mort est devenu maure grâce à un cartographe.
Le trou du Pirate
          Dés que l'on a passé cette calanque, quelquefois fort encombrée de déchets ramenés par la mer, on va trouver le "trou du pirate", un souterrain qui met en communication le dessus du rocher avec le bord de mer, il débute par une vigtaine de marches qui conduit à un petit couloir qui arrive au bord de l'eau. Le départ, une simple ouverture sur un rocher peu pentu est difficile à trouver. Un deuxième souterrain, plus haut a été très partiellement creusé et il n'a jamais été fini. Aucune information n'est disponible sur ce souterrain qui a alimenté bien des légendes! Il a manifestement été construit pour arriver et repartir de l'île avec discrétion, il se trouve au plus près de la côte et au pied d'une colline qui offre à son sommet une vue imprenable sur le mouillage du Langoustier.
          Nous allons remonter vers la route, toute proche pour la continuer en direction de la Presqu'ile du langoustier, on va rejoindre la côte en prenant le prochain chemin à droite pour aller en direction de l'ancien petit port construit en 1920 par F.J. Fournier pour desservir l'hôtel du Langoustier qu'il venait d'aménager et pour servir de port de secours quand de forts vents ne permettaient pas d'atteindre le village depuis la Tour Fondue. Ce petit port se résumait à une jetée qui refermait l'anse, le départ de la jetée est encore visible, il y avait là une fort jolie plage qui a disparue lorsque le Parc a détruit les vestiges de la jetée qui servaient l'été, en toute illégalité, de campement à des squatters nautiques. Cette anse marque le sud du mouillage du Langoustier où les navires de passage s'arrètaient volontiers car l'abri est bon tant par vent d'est que d'ouest.
          Nous sommes maintenant tout près de l'isthme de la presqu'ile que l'on peut rejoindre en suivant la côte , on longe une belle plage où était implantée la jetée de la Fabrique de Soude du Langoustier. Elle a été construite en 1826 et restée en activité jusqu'en 1876. Cette fabrique rejetait dans l'atmosphère des vapeurs acides (HCl) qui ont dévasté l'arrière pays et détruit toute végétation aux alentours. il faut passer un petit promontoire rocheux avant de se trouver sur la "plage blanche" que nous allons rapidement abandonner pour rejoindre le chemin qui va nous conduire à l'extrémité de la presqu'ile puis au fort du Grand Langoustier. on remarquera que cette partie de la presqu'ile est recouverte sur une quinzaine de centimètres de scories, déchets de la pyrite qui était calcinée pour produire du SO2 que l'on oxydait ensuite pour fabriquer l'acide sulfurique dont on avait besoin afin d'extraire la soude du sel de mer. ce revètement inattendu n'a pas empèché une végétation dense de se développer, il y a de nombreux genèvriers et l'on y trouvera en aout des lys de mer en fleurs.
          Nous allons suivre maintenant une piste récente et superbe, nouvellement construite par le Parc pour desservir le Fort, en remplacement d'un chemin fort délabré, que l'on apercevra sur la gauche. on apercevra quelques roseaux dans une faille, la carte de 1734 nous indique qu'il y avait là une source. Point d'eau inespéré pour les militaires qui ont souvent été présents dans ces parages. Au point le plus au nord, un sentier conduit vers la pointe Sainte Anne, avec un beau point de vue sur le Fort du Petit Langoustier. il y a toujours eu une construction sur cette pointe, qui fut quelquefois habitée. Il y avait récemment une ruine parfaitement inesthétique, vestige d'un poste d'écoute sous marine construit en 1932. On y trouve maintenant un grand container vert, une station météo tout aussi inesthétique, pour le promeneur, c'est difficile à comprendre qu'une administration puisse être aussi peu respectueuse de l'environnement.
          On peut voir, à l'intérieur de la presqu'ile, les traces de fortifications construites ici peu après une expédition par des Anglo-Hollandais en 1707, un épisode de la guerre de succession d'Espagne. C'était Toulon qui devait être attaqué, comme d'habitude, et Porquerolles devait servir de base arrière, comme d'habitude. Mais cette fois l'expédition n'a pas réussi et les Anglais ont abandonné Porquerolles après avoir détruit ce qu'ils pouvaient, comme d'habitude.
          Tout de suite après leur départ, un camp fortifié a été construit ici, puis abandonné quelques années après. C'etait le "Camp Louis XIV", représenté sur la carte de 1734. Peu visible sur le terrain car enfoui dans la végétation et jamais mis en valeur ou restauré, il est parfaitment visible, avec son plan en étoile, sur les vues satellite. Ce camp faisait suite à un projet plus ancien : le "fort de l'Etoile" ; Au 17ème et au 18ème siècle, le contrôle de la petite passe a été une préoccupation constante de nos stratèges.
Le Langoustier

          Nous allons maintenant nous retourner pour aller en direction du Fort de Grand Langoustier, par une superbe piste, soigneusement bordée de petits plots de bois, pour ne pas perdre la trace un jour de brouillard ? on remarquera sur la droite des espaces dénudés où en février 2010 quelques centaines de mètres carrés de griffes de sorcières ont été arrachés, c'était une opération symbolique, médiatisée à l'époque, pour dégager un petit arbrisseau : une passerine hérissée [Thymelaea hirsuta], plante protégée au niveau régional. C'est un arbrisseau assez dense, souvent aplati contre le sol; adapté au bord de mer. Les feuilles persistantes, minuscules sont glabres et brillantes dessus, à feutrage dense dessous. Elles font penser à des écailles se recouvrant en partie comme des tuiles. Mais attention :La plante contient des diterpènes très toxiques. Un simple contact avec la peau ou les muqueuses peut provoquer une réaction inflammatoire intense. Ce sont de plus des agents potentiellement carcinogènes.
Griffe de Sorcière    Passerine
 
 
         La griffe de Sorcière [Carpobrotus edulis], originaire d'Afrique du Sud, est souvent utilisée comme couvre-sol en raison de sa croissance rapide, ses capacités de fixation du terrain et sa résistance à la sécheresse, mais aussi au feu. Depuis plus de 10 ans le Parc essaye de les éradiquer sous le prétexte qu'elles sont envahissantes. Ce n'est pas vrai à Porquerolles où les photos, les récits les témoignages montrent que depuis plus d'un siècle elles n'ont pas bougé de leur territoire. Les habitants sont très attachés à ces plantes qui ne poussent que dans des endroits arides et sont un bien joli décor, irremplaçable, dans les paysages porquerollais. Lire La Saga des Griffes de Sorcières.
          Une centaine de mètres a vant d'arriver au fort, les plots dessinent un grand cercle, c'est l'emplacement d'une ancienne batterie de l'époque napoléonienne : La batterie Sainte Anne. Nous arrivons bientôt au Fort du Langoustier magnifiquement restauré par Paul VUILLARD Ce Fort ainsi que les 16 hectares de la presqu'île sont propriété du Conservatoire du littoral depuis 2006, à la suite d'une affectation du Ministère de la Défense qui était le propriétaire précédent. on peut le visiter lors des journées du patrimoine. C'est Richelieu qui le fit construire vers 1635 ,élément d'une ligne de défense de la petite passe avec le Fort du Pradeau (Tour Fondue), celui de l'île du Grand Ribaud, qui n'existe plus, le Fort du Petit Langoustier le Grand Fort de Porquerolles (Sainte Agathe) et celui de L'Alycastre. les Archives du Ministère des Affaires étrangères ont conservé le rapport de 1734, écrit par Séguiran, Président de la Cour des Comptes d'Aix pour justifier ces défenses.
          il a été occupé, mais pas constamment, jusque vers 1850, puis après 1890. De Lenoncourt a récupéré la presqu'ile en 1852 et, par la suite, De Roussen a utilisé le Fort, ou plutôt les fossés pour loger une partie de sa "Colonie Agricole". On peut en voir des vestiges émouvants, sous forme de graffitis sur un mur extérieur du fossé, sur la contrescarpe Est, qui a gardé les enduis de l'époque. Dommage que ces fragiles témoignages n'aient aucune protection.
Le pin qui rampe
          On va quitter le fort par le sentier qui part du côté ouest pour rejoindre la Plage Noire après avoir longé de jolies petites criques, au passage on admirera un pin qui rampe sur le sol, ici le vent souffle fort et les arbres ne dépassent pas quelques mètres même s'ils sont centenaires! Dès que l'on arrive sur la plage, on a une belle vue sur le Mas du Langoustier, un hôtel-restaurant prestigieux où les quelques randonneurs habitués aux étapes gastronomiques seront très bien reçus. Cette anse s'appelle Port Fay. Pour retrouver l'origine de ce nom, il faut aller voir la carte de 1690, celle du fort de l'Etoile : Cette carte est un projet d'implantatoions militaires sur l'île, on y voit deux forts "à faire" et une baie, un port naturel, que le cartographe a baptisé "port fai", le port été déjà fait! Ce nom lui est resté à peine déformé.
          la plage est recouverte de sable noir généré sur place à partir des scories qui ont été déversées au sud de la plage, pendant des décennies, par la Fabrique de Soude du Langoustier la zone de décharge est encore visible. On remontera sur l'isthme par un escalier, ces escaliers de desserte sont une excellente initiative car ils évitent des sentiers sauvages toujours ravinés et fort déplaisants pour l'environnement.
          Pour les visiteurs qui fréquentent l'ïle depuis longtemps, le nouveau look de la presqu'ile est affligeant : une route trop large et trop artificielle dans ce paysage, un container agressif, des rochers passés au karcher, un fort trop neuf avec une végétation nettoyée des plantes invasives, ce n'est plus la presqu'ile sauvage et secrète d'antan, c'est un paysage "clean" , une vitrine du futur parc ?
          On laisse à droite les chemins conduisant au Mas pour remonter jusqu'à celui que nous avons emprunté pour nous rendre à l'emplacement de l'ancien port du Langoustier. on remarquera au passage quelques cyprès Lambert asséz délabrés, ce sont les derniers survivants d'une allée plantée par F.J. Fournier Mais là nous prendrons le sentier à droite qui gagne rapidement de l'altitude avec quelques tournants. Lorsque le sentier se divise en deux prendre à droite pour rejoindre l'allée des pins que l'on va suivre sur 600m avant d'atteindre la crête du Langoustier. le sentier suit ici un chemin piétonnier créé en même temps que le petit port du Langoustier afin que les passagers contraints de débarquer ici, surtout par gros vent d'est, puissent rejoindre commodément le village. Il y eut même un bac qui assurait, quotidiennement et à la rame, la traversée. Ce sentier est parallèle à un cheminement plus ancien, que l'on devine sur la gauche et qui est transformé en fossé. Les pins ont été plantés afin de transformer ce sentier en voie d'agrément pour les clients de l'Hôtel du Langoustier désireux de se rendre au village. On à peine à imaginer, au vu de la végétation actuelle, que cette zone était, à l'époque de la Fabrique de soude et pratiquement jusqu'au début du 20ème siècle, une zone désertique, pratiquement sans végétation.
          L'Allée des Pins se termine par une petite montée plus rude qui débouche sur le chemin des crêtes du Langoustier. Ce chemin a été construit lors de l'installation du Parc, pour "aérer" ce massif forestier et disposer d'un accés pour la lutte anti incendie. On va le traverser pour rejoindre en quelques dizaines de mètres la route du Langoustier par l'intérieur que nous suivrons sur 100m avant de tourner sur la droite en direction du Brégançonnet.
          Pour revenir vers le village, nous allons prendre la boucle du Brégançonnet, chemin également créé par le Parc pour ouvrir toute cette zone aux pompiers et aux visiteurs. Dans la descente, le premier vallon sur la gauche marque l'emplacement de la route du Langoustier à la fin du 18ezme siècle, en continuant à descendre, on voit une vigne sur la gauche, elle est séparée de la zone boisée par une petite falaise de quelques mètres de haut. Cette falaise n'est pas naturelle, elle a été taillée pour que la vigne soit sur un terrain un peu plus plat; ce sont vraisemblablement les pensionnaires de la "colonie agricole" de De Roussen qui ont fait ce travail.
          Nous sommes ici dans l'ancienne chasse Fournier qui occupait 250 hectares, elle était cloturé par le "mur des lapins" dont on voit quelques vestiges le long du chemin du Langoustier. Nous descendons en pente douce sur 700m avant d'arriver à la Calanque du Brégançonnet, un des rares accés au rivage de la côte sud. En descendant vers la calanque, quelquefois fort encombrée de déchets en hiver, on remarquera la trace d'un ancien portail, la calanque était cloturée pour ne pas permettre l'accés par la mer à la chasse Fournier.
          Nous continuerons cette boucle encore 750m après le passage d'un petit pont construit par le parc et fort esthétique avant d'obliquer sur le premier sentier que l'on rencontre à droite, en direction du Conservatoire. on remarquera, le long des vignes, la présence des petites falaises qui limitent l'espace cultivé, identiques à celles de l'autre coté mais plus basses.
          Le sentier que nous prendrons sur la gauche nous conduit au bout de 350m, au carrefour d'où part le sentier de la Vigie, on continue tout droit pendant 250m en direction du Conservatoire avant de tourner à droite.
          On pénètre à nouveau dans la chasse Fournier, au sol les traces d'un ancien portail sont visibles à l'entrée. Ce chemin a des origines anciennes; il continuait vers la Vigie et fut construit vraisemblablement vers 1580 quand le Colonel des "Bandes Corses" Alphonse d'Ornano était Gouverneur de l'île [digression à venir].On abandonne ce chemin au bout d'une centaine de mètres en continuant légèrement à gauche pour prendre ensuite le premier à gauche afin d'arriver à ce qui fut le rendez-vous de chasse de Fournier : une aire aménagée avec quelques bancs et des tables. le Parc a maintenu la tradition et a restauré plusieurs fois bancs et tables, bien que ce lieu ne soit pas très fréquenté. En 2010 les bancs sont démontés, s'agit'il de la disparition programmée de ce petit souvenir de l'époque Fournier ?
          Le chemin continue jusqu'au ruisseau du Conservatoire que nous traversons avant de tourner à gauche pour rejoindre la plaine du village, on suivra la rive gauche jusqu'à la route de contournement. Suivre cette route en prenant à droite, le premier chemin à gauche ramène vers le village en passant devant le Domaine Perzinsky puis en longeant l'arrière du parc Emmanuel Lopez puis la Résidence des Confidences avant de retrouver le Chemin du Langoustier et ensuite la Mairie Annexe, notre point de départ.
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