SOLUTIONS A BASE D’ACIDE PERACETIQUE

Quantifier l’exposition des utilisateurs

 

L’acide Peracétique est maintenant utilisé en désinfection dans de nombreux établissements hospitaliers et cliniques privées. ( Désinfection du matériel thermosensible, dialyse, préparation des cytostatiques….)

L’acide peracétique est reconnu se transformer spontanément en acide acétique et en peroxyde d’hydrogène dans l’air. Il est donc très difficile de prélever de « l’acide peracétique (en tant que tel) » dans l’air des lieux de travail, mais seulement ces 2 composés formés au contact de l’air ambiant ( Acide Acétique et Peroxyde d’Hydrogène).                      ( Il est néanmoins possible de prélever de l’Acide Peracétique avec un système sophistiqué et surtout une désorption immédiate,            ( méthode INRS N°-Fiche 068 ) mais ceci paraît difficilement applicable dans les conditions d’emploi en Hôpital,  et avec des solutions comportant moins de 0.5 % d’APA ! )

Un risque potentiel existe concernant l’exposition personnelle des opérateurs utilisant ce produit. Outre les problèmes de contact qui peuvent être évités par le port de blouses, masques et surtout de gants appropriés (longue manchette), la pollution aéroportée engendrée doit être connue afin de quantifier l’exposition moyenne pondérée de chaque opérateur.

Plusieurs organismes internationaux, régissant ce domaine, ont édictés des valeurs admissibles de concentrations.

C’est le cas de l’OSHA, du NIOSH, de l’ACGIH et de l’INRS pour la France.

 

Ces valeurs limites d’exposition sont les suivantes :

Acide Peracétique    l’INRS propose une VLE de 0.5 ppm et une VME de 0.2 ppm ( dans l’attente d’un système fiable)

Acide Acétique  ( CAS # 64-19-7) a une valeur limite  ( VLE sur 15 minutes) de :           10 ppm

Peroxyde d’Hydrogène ( CAS # 7722-84-1) une valeur limite ( VME sur 8 heures) de :    1 ppm

Seule, l’ACGIH américaine ( American Conference of Governmental Industrial Hygienists) préconise une valeur limite sur 15 minutes en la considérant comme valeur plafond à ne pas dépasser à tout moment de la journée de : 1 ppm. Cette valeur limite paraît intéressante, et par manque de recul et  la méconnaissance des effets à long terme du peroxyde d’hydrogène, il serait tout à fait normal de l’appliquer, à titre préventif.

 

Exemple de programme de prélèvement :

Chaque personne exposée à ces vapeurs durant son travail quotidien devrait être contrôlée. Lorsque plusieurs personnes effectuent des tâches quotidiennes similaires, il suffit de choisir des personnes représentatives du travail effectué.     Il suffit de porter 2 badges en simultané : 1 pour acide acétique et 1 pour peroxyde d’hydrogène.

Ce programme de prélèvement doit inclure des prélèvements initiaux suivis de prélèvements périodiques en fonction des postes de travail.

Le prélèvement initial doit être fait en double sur deux personnes ou deux activités similaires, chacun à intervalle de moins d’une semaine.

Si les concentrations sont basses, les prélèvements périodiques peuvent être espacés, 1 mois ou 2 mois peuvent satisfaire.

Si, au contraire les concentrations trouvées sont élevées, ou au dessus des valeurs limites, une modification des procédures de travail doit être apportée, et surtout une ventilation efficace doit être mise en place rapidement.

Cette première action faite, deux contrôles consécutifs doivent être effectués à intervalles de 1 à 2 semaines.

Une baisse des concentrations doit être constatée, et , il est alors possible d’espacer ces contrôles.

Il est important de pouvoir constituer un fichier «  sécurité du personnel » pour contrôler la conformité des expositions, et ceci dans le but de pouvoir contrôler sur une année au moins chaque personnel exposé. ( selon décret 2001-1016                   du 5 Novembre 2001 +  Circulaire DRT N° 6  du 18/04/02 )

Méthodes de prélèvement et analyses :  ( voir document badges page 3)

Acide Acétique                                     Peroxyde d’Hydrogène

                                                            ( N° Cat. AC-10)                                                 ( N° Cat. HP-10)

Méthode d’échantillonnage :                           Badge passif                                                        Badge passif

Adsorbant utilisé :                                               Tamis de carbone moléculaire                      Gel de silice chimiquement

                                                                                                                                                                Imprégné

Méthodes d’analyse :                                         Chromatographie P. Gazeuse                         Spectrophotométrie dans l’UV

                                                                                NIOSH méthode 1603                                       OSHA méthode VI-6

Minimum détectable :                                       0.1 ppm                                                                 0.02 ppm

Durée de vie du badge :                                    1 an                                                                        1 an

Durée maximale de stockage :                     2 semaines                                                            < 1 semaine

( après leur exposition)

 

Dans le cas présent, les solutions d’acide peracétique utilisées sont à concentrations faibles ( < 0.5 %), ceci sous entend que d’autres produits sont ajoutés ( pour plus de 99% ) dans la formulation et peuvent générer des risques.

Ces produits ne sont donc pas des solutions d’acide peracétique, mais bien des solutions à base d’acide peracétique.

Il s’agit, donc, d’identifier et de pouvoir quantifier ces produits si ceux-ci peuvent être aéroportés et inhalés par le personnel opérateur exposé.

 

Une investigation plus poussée doit être faite avec le concours informatif obligatoire des fabricants.

 

A ce jour, outre l’acide acétique et le peroxyde d’hydrogène, nous savons que certaines solutions contiennent des alcools et des dérivés glycoliques, qui peuvent être inhalés par les opérateurs.

 

Dans le cadre d’une bonne prévention des risques possibles d’exposition à ces derniers produits chimiques, il est également possible d’effectuer des prélèvements ou échantillonnages de ceux-ci :

 

                                                            Alcool isopropylique               Dérivés glycoliques (cellosolve)

                                                            ( N° Cat. OV-120)                               ( N° Cat. OV-96)

 

Méthode d’échantillonnage :                           Badge passif                                        Badge passif

Adsorbant utilisé :                                               Tamis de carbone moléculaire      Tamis de carbone moléculaire

 

Méthodes d’analyse :                                         Chromatographie P. Gazeuse         Chromatographie P.Gazeuse ( CPG)

                                                                                OSHA 7 & 48                                       NIOSH méthode 5500 ou 2000

Minimum détectable :                                       0.02 ppm                                              0.02 ppm                                             

Durée de vie du badge :                                    1 an                                                        1 an

Durée maximale de stockage :                       2 semaines                                          2 semaines

( après exposition)

 

 

  IMPORTANT   -    La ventilation :

 

Concernant la prévention du personnel face au risque chimique aéroporté, il est important  d’apporter le plus grand soin dans le choix de la ventilation.

 

Celle-ci doit être appropriée au produit utilisé, et il est bon de rappeler les 3 critères fondamentaux donnés par le Code du Travail (Aération et Assainissement des Locaux) :

 

 

1.       Connaître les caractéristiques physico-chimiques du ou des produits

2.       Isoler la source d’émission de vapeurs

3.       Capter les vapeurs au fur et à mesure de leur production

 

 

En fonction du § 1. et des propriétés de l’acide peracétique ( instabilité) , il est logique de penser qu’une évacuation-ventilation au niveau de la solution est à proscrire , mais une ventilation reste obligatoire et nécessaire.

 

Une ventilation-neutralisation de l’air de la salle de travail par flux lorcé paraît la meilleure en l’état actuel des connaissances que nous en avons et des tests in-situ que nous avons pu effectuer.

 

Ce système évite la dégradation rapide des solutions  à base d’acide peracétique à l’instar des modules de désinfection par extraction de l’air  par ouïes latérales au niveau du bac de désinfection, et il permet de recycler par flux forcé les vapeurs résiduelles de la pièce tout en abaissant de manière considérable les germes et impuretés de l’air, dans un lieu où ce point est d’importance, ainsi que les autres molécules irritantes ou toxiques dans l’air provenant des produits utilisés avant la désinfection (ammoniums quaternaires, enzymes protéolytiques, etc…).  En outre, la conception de cet épurateur- recycleur d’air assure une sécurité supplémentaire en permettant d’éviter les voies nasales supérieures des opérateurs durant  son action.  (Système ARTIVAL-OPTISEPT)

Pour toutes informations complémentaires, contacter :  F. KHANO -  P.P.M.  Tel/Fax : 03 83 29 53 34