L'essaim sauvage
« Lorsque l'abeille disparaîtra, il ne restera
plus que quatre ans à vivre à l'homme. » Albert Einstein
En notre absence lors de la
première quinzaine de juin 2005, un essaim s'était installé entre les volets
et une fenêtre située au nord. A mon retour, ouvrant la porte-fenêtre située
de ce coté, j'ai aperçu quelques abeilles volant à l'extérieur. Ce manège
inhabituel a éveillé mon attention et je suis rentré voir ce qui motivait
cette activité. La lumière du jour pénétrant alors à l'intérieur de la
pièce, j'aperçu ce nid qui avait atteint, en l'espace d'une dizaine de
jours, la taille de 30 cm de haut, 25 de large et 20 d'épaisseur. |
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Ma première idée fut
de téléphoner aux apiculteurs professionnels les plus proches. On me répondit ne rien pouvoir
entreprendre pour sauver cette colonie et que la seule chose à faire était
d'appeler les pompiers. J'appris ainsi que l'holocauste
coûtait environ 50 euros. Jugeant ce sacrifice cruel et inutile, je m'en
ouvris à mes voisins et finis par découvrir le savoir-faire d'un apiculteur
amateur. |
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Jean-Claude a hérité sans
aucun doute du savoir faire des anciens. Avant de le questionner, je me contente de le
regarder opérer et de m'en réjouir. Après avoir revêtu son costume
d'escrimeur, il procède à l'enfumage de l'essaim avec l'enfumoir que l'on
aperçoit ci-dessus. La fumée est produite par la combustion d'un morceau de
toile de jute dans le récipient en tôle. Le soufflet en cuir lui permet de
chasser la fumée à travers la cheminée conique. Les abeilles se sentent
alors en danger et se préparent à fuir. Elles font des provisions en
remplissant leur jabot de miel. A partir de ce moment, elles ne peuvent plus
piquer et ne sont plus agressives. |
La colonie, composée de 20
à 30000 individus, émet alors un bruissement caractéristique. Jeannot a
ouvert les volets et posé une ruche sous l'essaim pour recueillir les pains
de cire qu'il détache un à un avec sa précieuse cargaison. Deux jours plus
tard, il viendra rechercher la ruche et ses nouveaux locataires.
Il m'aura appris, entre
autres merveilles, que les colonies d’abeilles se reproduisent par
essaimage.
Au début du printemps,
quelques cellules à reine sont produites. Une semaine environ avant la
naissance des reines, l'ancienne quitte la ruche avec une partie de la
colonie pour former un essaim qui part à la recherche d'un abri.
Celui-ci peut lui être
fourni par l'apiculteur qui le capture et l'introduit dans une nouvelle
ruche, ou bien il retourne à l'état sauvage et trouve abri dans un arbre
creux ou derrière les volets clos d'une maison vide. |
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Juin 2007 : un nouvel essaim est venu
s'installer au même endroit. Cette fois, il n'y a plus 3 mais 5 plaques de
cires. L'ensemble occupe 40 centimètres de haut et de large sur une
profondeur de 20 centimètres. Jean-Claude, contacté aussitôt ce nouveau squat
découvert, devrait intervenir début Juillet. |
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Juillet 2007 :
Comme prévu, Jean-Claude vient pour ouvrir les volets, mais les pains de
cire adhèrent à celui de droite qui restera fermé pour le moment. |
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Jean-Claude maîtrise la situation. Je me sens
tout à fait en sécurité. Alors, sans aucune protection, je m'approche pour
réaliser quelques gros plans alors que le maître des abeilles me révèle
certains secrets de leur existence. |
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