PROMETHEE

Le grenier ou l’Odyssée de l’espace
(Oh! dit, c’est de l’espace!)

Le grenier en novembre 1997

Le cloisonnement n'a pas encore été réalisé. Le papier de riz dont nous avons tapissé le rampant ne nous convient pas. Il sera remplacé par un enduit ciré. Un second "Velux" manque au dessus de l'ancienne ouverture transformée en fenêtre.

Création du plafond des chambres

La conduite des travaux pour la création du plafond fut confiée au menuisier qui avait créé l'étage, l'escalier et l'aménagement de la porte de la grange. Trois poutres de chêne, de plus de cinq mètres de portée et de section de 15 sur 20 à 25 centimètres, furent mises en place et scellées.


Le menuisier réalisa, avec des lambourdes en du pin du nord, des "cache moineaux" destinés à maintenir les solives en place sur les poutres tous les 25 centimètres. Ce nom poétique vient du fait que, lors de la pose, des morceaux de lambourde situés entre deux solives cassent parfois, ménageant ainsi un espace pouvant abriter un nid.

Les solives de chêne brutes de sciage, récupérées à partir du plancher du hangar, une fois poncées, trouvèrent alors une à une leur emplacement sans qu'une bourde avec les lambourdes ne soit commise. Dommage pour les oiseaux!

Sur ces solives étaient disposées autrefois des planches de chêne. A défaut de pouvoir en récupérer,  des dalles rainées, une fois recouvertes de deux couches de peinture "coquille d'œuf", firent merveille.

Alors que la préoccupation de ceux qui bâtirent ces plafonds résidait dans les qualités de robustesse et d'économie qu'offrait le chêne (la forêt en produisait alors en abondance), le résultat n'en était pas moins esthétique.

Au plaisir d'œuvrer, de manier l'outil et de manipuler la matière s'ajoutait celui de contempler l'ouvrage accompli. Dernier plaisir et pas le moindre, ce plafond devait abriter le sommeil des hôtes de ces lieux.

Poutres et solives mises en place

Habillage des murs

L’aménagement du séjour le consacrait désormais à la vie diurne et aux veillées. Si nous ne voulions plus dormir sur le canapé devant la cheminée, nous devions réaliser les chambres.

Animés par le formidable espoir que cet objectif avait fait naître, nous nous étions attelés à la tâche. Il fallait donner un bon coup de collier. Nous primes donc le mors aux dents. Sans déchirement, je quittais ma chemise pour éviter de la mouiller et retroussais mes manches.

Le résultat devait être à la hauteur, soit un mètre trente cinq de voligeage habillant les murs. Matériau destiné à supporter les tuiles romaines, la volige est une planche, d’environ dix centimètres de large sur un d’épaisseur, réalisée en pin brut. Avant d'être vernie, sa surface fut rabotée.

La pose effectuée en rangs superposés, le second masquant partiellement le premier, près de 165 pièces de bois devaient être mises en œuvre, soit plus de 22 m2

Premier rang de voliges

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Les événements du printemps 1998 

La chambre jaune

Une véritable petite maison abritait la voiture (cf. le hangar), tandis que nous dormions, le comble !, dans le grenier en cours d’aménagement. La température qui n’y était alors pas excessive procurait un bon sommeil. Ce n’était encore qu'un espace sans cloisonnement et, du lit, nous profitions d’une vue unique sur l’intégralité du plafond. Cette chambre méritait bien quelques étoiles de la voie lacté dont les fenêtres de toit offrait le spectacle en nocturne.

Une chape de béton de finition mit le sol de niveau afin que le cloisonnement ne manque pas d’aplomb. On se la coula douce à l’étage rendant possible le transfert du séjour de nos nuits d’hivers du séjour, ainsi dit, vers ... l’ancien grenier. Cette manœuvre permettait de marquer des points. Nous obtenons non seulement l’avantage d’un point de vue élevé, mais encore la qualification de " chambres " au lieu de " grenier ".

En mars, cet "open space" fit l’objet d’une nouvelle définition territoriale.

Les portes des futures chambres suggérèrent d’abord le corridor alors que les frontières se dessinaient au sol. Il est encore temps de les déplacer. Ce que nous n’hésitons pas une seconde à faire, mais ce qui nécessitera pourtant quelques jours de pourparlers.

Le mobilier sanitaire subit des déportations : la douche et le lavabo permutèrent plusieurs fois. La salle d’eau n’eut alors plus de débouché sur le couloir. Le territoire du nord en profita pour se l’annexer. Les WC firent alors sécession et leur porte s’escamota dans une cloison. Un accord entra en vigueur sur le champ derrière la maison et le couvre-feu fut appliqué après le barbecue.

La chambre jaune : salle d'eau

Chambre jaune : nouveau Velux

En avril, à la suite du mouvement amorcé le mois précédent, les cloisons se dressèrent comme les barricades.

Enduites, elles furent cirées à l’ancienne. La chambre sud prit un ton ocre, alors que celle du nord s’ensoleilla.

Une penderie trouva suffisamment de place dans cette dernière pour s’y ranger, impeccable. Le couloir et les toilettes se tapissèrent de jaune.

Ce n’était pas le grand soir, mais un jour nouveau pour le grenier qui avait reçu un autre éclairage, très basse tension.

Encore quelques semaines et une petite révolution aurait eu lieu.

En mai, ce n’était pas " sous les pavés, la plage ", mais, dans la chambre ocre et le couloir, le sol se couvrait de jonc de mer.

La frise décorant la faïence de la salle d’eau ainsi que les rideaux de la chambre jaune s’ornaient de motifs marins.

Pour compléter le tableau, une marine précisément, l’installation sanitaire était mise en eau.

Afin d’apporter un peu plus de clarté, une fenêtre de toit supplémentaire s'ouvrit pour offrir une nouvelle perspective sur le verger, la prairie et les bois.

Chambre ocre

Chambre ocre


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