INSECURITE : LE PIEGE IDEOLOGIQUE

INSECURITE ET IMPUISSANCE POLITIQUE

LES PIEGES TENDUS PAR L’IDEOLOGIE DE DROITE ET D’EXTREME DROITE.

Le débat piégé sur l’insécurité et l’impuissance politique qui a contribué à notre absence au deuxième tour des élections présidentielles et conduit au vote pour l’extrême-droite s’articule autour d’un mal social et d’une peur.

Le mal social est caractérisé par une impuissance énoncée et annoncée sur le terrain social et économique.

La peur est celle de " l’insécurité " vue sous l’angle de la violence de rue et des incivilités quotidiennes subies par les citoyens, le plus souvent de milieux populaires. (1)

Il n’est pas de responsables politiques jusqu’au chef de l’Etat lui-même, délinquant multirécidiviste et qui ose s’en prendre aux turpitudes de jeunes issus pour la plupart de milieux populaires, qui ne réclame la tolérance zéro pour les petits délits. Petits et grands délits promus quotidiennement par les médias établis, pour les besoins de l’audimat. Pendant que s’installe dans notre pays une autre délinquance, économique, le blanchiment d’argent, par des mafias d’Europe de l’Est et d’Asie, en particulier dans le Var où prospère l’idéologie du FN.

Ainsi la tolérance zéro, qui nous vient des Etats-Unis serait la solution. La tolérance zéro serait responsable de la baisse de la criminalité aux US de 1990 à 2000.

C’est, mes chers camarades, une inexactitude et un piège idéologique.

Une inexactitude :

La baisse de la criminalité est identique dans les villes américaines où elle n’as pas été choisie comme remède à l’insécurité. La baisse de la criminalité chez nos " cousins " a pour cause :

• Une croissance ininterrompue de dix ans qui a permis une baisse du chômage sans précédent y compris dans les ghettos.

• La démographie qui a vue une baisse importante des 18/24 ans au cours de la période.

• La fin de la flambée du crack dans les quartiers populaires, et plus généralement une baisse de la consommation des drogues par les jeunes qui ont été témoins de leurs effets dévastateurs et des morts violentes de leurs aînés.

• La montée en puissance de la prévention par des associations, clubs de quartiers, écoles, collectifs de parents de victimes, églises.

• Le point de départ de la mesure de la période prise en référence : 1990, qui correspond pour les Etats-Unis à une flambée de violence sans précédent liée à la fin d’une période de récession et à l’arrivée du crack.

Un piège :

Ce discours de droite et d’extrême droite sur une certaine insécurité a pour fonction idéologique de réaffirmer une fausse capacité de l’Etat (2) en le cantonnant surtout exclusivement en dehors du champs économique et social. L’économie et le social, que la droite s’apprête à abandonner au marché, au capital, à la mondialisation, à la déréglementation.

Mes chers camarades je pense que nous devons pour tenter de gagner les élections législatives, livrer une bataille idéologique sans tomber dans les pièges qui nous sont tendus par nos adversaires en inscrivant nos actions et notre discours en cohérence avec notre réflexion collective à partir de nos valeurs. Nous savons bien que le déficit social et économique crée l’insécurité, et que les réponses à l’insécurité sont ailleurs que dans la seule répression, que l’insécurité que la droite prépare est économique et sociale.

(1) Sous l’angle des homicides, la France a vue en dix ans son taux baisser de 20% de 4,5 pour 100 000 en 1990, a 3,6 pour 100 000 en 2000.

(2) Rétablir l’autorité de l’Etat nous dit la droite : il y aurait à écrire, si l’heure était à la rigolade, un texte satirique sur ce que la mauvaise foi de la droite cherche à rétablir.

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