Dans la mesure du possible privilégiez les habits clairs et près du corps. Attention aux écharpes et aux pardessus trop longs, et aux cordes de serrage des K-way et anoraks, ils peuvent se coincer dans les freins ou les rayons.

Faire du vélo dans un froid rigoureux est possible si on s'habille intelligemment. Portez des gants et un bonnet qui recouvre bien la tête et les oreilles : la moitié de la chaleur de votre corps s’échappe par là ! S’il faut passer plus de 30mn dehors les hommes mettront un collant qui tiendra chaud (je suppose qu’à ce stade les femmes en portent déjà un). Après un petit temps d’échauffement retirez la grosse veste ou le manteau pour réduire la transpiration. Les pieds sont plus sensibles au froid que le reste du corps, portez de bonnes chaussures isolantes et des chaussettes adaptées.

Eté comme hiver mettez des lunettes pour éviter toutes sortes de projections dans les yeux, des particules émises par les pots d’échappement aux moustiques. Le froid aussi pique les yeux et fait pleurer très facilement. Ayez deux paires avec vous, sombres pour le jour et claires pour le soir.

Portez un casque si vous voulez mais aucun casque ne vous protègera de tous les accidents, et en porter un ne vous exonère pas de conduire prudemment et vous comporter de manière responsable.

D’abord pour nous. Il faut rester conscient de notre fragilité et vulnérabilité lorsque nous sommes sur notre frêle bolide et nous croyons plus futés que ces gros mastodontes coincés dans le trafic : un choc même très faible entre une masse de 1000 kg d’un côté et une autre de 70 ou 80 kg de l’autre cause beaucoup de dégâts à la seconde. Soyons clair : nous avons peu de chances de sortir indemne d’un accident avec un véhicule. Un pare-choc qui vous touche à 15 km/h seulement a toutes les chances de vous projeter avec violence sur l’asphalte ! Donc, c’est avant tout pour notre propre sécurité qu’il faut respecter la signalisation routière.

Ça paraît évident mais ça doit être dit, répété, et martelé encore : ne brûlez pas les feux rouges, vous n’êtes pas plus pressé qu’un(e) autre en voiture. Ne roulez pas sur les trottoirs, c’est plus dangereux que sur la route. Ne prenez pas de sens interdit, à vélo on a encore moins d’excuse de ne pas faire un petit détour pour arriver là où il va. Signalez toujours tout changement de file ou de direction avec vos mains bien tendues, ce n’est pas ridicule de gesticuler, c’est comme ça que les premiers conducteurs faisaient avant qu’on invente les clignotants. Quand vous arrivez à un grand carrefour inconnu ou une intersection complexe arrêtez-vous un moment sur le bord de la route et prenez le temps d’étudier l’interaction des feux, les priorités, la logique de la circulation, pour déterminer la manière la plus sûre de tracer votre chemin. Ne roulez pas vite quand le trafic est dense, les risques de collision avec voitures, cyclistes, et piétons augmentent. Si vous écoutez de la musique réglez le volume de votre baladeur de sorte à toujours entendre distinctement les voitures à côté de vous : c’est très dangereux de s’isoler phonétiquement quand on est sur la chaussée, la baisse de la concentration est instantanée. Dans un environnement très bruyant ou au contraire très calme utilisez votre sonnette pour signaler votre présence, parfois les piétons traversent spontanément sans se retourner (pas de bruit = personne dans les parages).

Respectez toujours le code la route à une, peut-être deux exceptions près : la première, n’utilisez jamais la priorité à droite ! Les automobilistes cèdent très rarement le passage à une bicyclette, la loi du plus fort (grosse auto, petit vélo) prend souvent le dessus sur la loi tout court. Alors arrêtez-vous systématiquement et échangez un regard avec le conducteur, vous saurez ce qu’il compte faire. S’il vous signale d’y aller tant mieux, sinon laissez faire : pour nous cyclistes la priorité à droite c’est aussi la priorité à l’hôpital. La seconde exception, c’est la possibilité selon les situations de brûler un feu rouge pour tourner à droite, bien entendu en faisant attention. Cette entorse au Code de la route, en expérimentation dans certaines villes comme Strasbourg et tolérée dans certains endroits, permet parfois de fluidifier la circulation.

Soyez à fortiori encore plus courtois avec vos semblables. Ne dépassez pas les cyclistes imprudemment au prétexte qu’ils roulent à une allure de tortue, ne vous plantez pas devant eux à un feu rouge, ne discutez pas cote à cote sur les pistes cyclables si les autres doivent faire des efforts pour vous contourner, et ne prenez pas les pistes cyclables en sens interdit au risque de créer des situations dangereuses pour tout le monde. Quand vous êtes à deux ou plusieurs ne roulez pas de front mais en file indienne même si ce n’est pas pratique pour discuter. Ne regardez pas les touristes de travers, ne grondez pas les piétons, ni les enfants, ni les adultes avec des enfants, ralentissez et utilisez votre sonnette. Les cyclistes occasionnels en Vélib à Paris ou son équivalent dans d’autres grandes villes font parfois des bêtises comme zigzaguer ou s’arrêter sans prévenir, soyez vigilants mais tolérants, nous voulons les ranger à notre cause, pas les en dégoûter. Ne garez pas votre vélo n’importe où, sur les trottoirs très fréquentés, un endroit qui gêne le passage, ou un autre où il peut être renversé facilement.

Roulez toujours à droite à une distance qui correspond grosso modo à la largeur d’une portière ouverte, et justement méfiez-vous des voitures garées : quand leurs portières s’ouvrent brusquement vous pouvez facilement rentrer dedans. Pire, vous courez le risque d’être projeté(e) sur la chaussée, avec des conséquences bien plus graves que celles d’une simple chute si une voiture arrive à ce moment ! Quand vous n’avez pas de place et êtes serré à droite regardez systématiquement à l’intérieur des voitures garées, ralentissez et utilisez votre sonnette si vous y détectez une présence. Redoublez de vigilance avec les voitures en double file et klaxonnez systématiquement, la probabilité qu’il y ait quelqu’un à l’intérieur est plus grande. Si vous détectez une présence à l’intérieur et que vous ne pouvez pas vous écarter tendez la main droite vers la portière et n’hésitez pas à la repousser si elle s’ouvrait.

Un vélo n’est pas aussi coincé qu’une voiture dans la circulation mais ça ne veut pas dire qu’il ne rencontre aucun obstacle sur son trajet. Soyez patient et arrêtez-vous quand il le faut. Résistez à la tentation de prendre la file de gauche et dépasser des véhicules arrêtés à un feu. Ça paraît être un bon plan au début, mais quand les files de voiture redémarrent et prennent de la vitesse vous aurez l’air bien malin, coincé(e) au milieu des voitures sans possibilité de se rabattre. Sans le réaliser vous venez de vous mettre en grave danger, surtout dans la grande ville avec des conducteurs frustrés et fatigués ! Ne zigzaguez pas entre les voitures, ne roulez pas là où vous n’êtes pas supposé être. Attention aux conducteurs impatients qui veulent tourner à droite alors que vous voulez aller tout droit, et qui peuvent vous faire une queue de poisson.

En ville une sonnette est indispensable pour se signaler aux piétons, voitures, et autres cyclistes.

Equipez votre vélo d’un porte-bagage pour poser vos affaires dessus. Quand vous prenez le bus ou le train il ne vous viendrait pas à l’esprit de garder un lourd sac à dos sur vous, logiquement vous le poseriez par terre. C’est la même chose à bicyclette, laissez-lui le soin de porter vos affaires. Un sac à dos augmente nettement la fatigue musculaire même sur les petits trajets, et empêche une bonne ventilation et évacuation de la transpiration, sans oublier qu’il peut s’avérer dangereux. En effet, en cas de chute ou collision même légère tout objets dur et contendant qu’il contient pourrait vous casser une cote, voire vous laisser paralysé(e) ! Un porte-bagage est l’un des accessoires les plus utiles qui soient, vous parcourrez les mêmes distances dans une sécurité et un confort incomparables ! D’une manière générale ne portez pas d’objets sur vous, ne transportez pas de grands objets en travers, toujours le long du vélo. Maintenez et arrimez les objets encombrants sur un porte-bagage avec un ressort à clapet, des sangles, ou des gros élastiques. Attention : la grande majorité des porte-bagages ne sont PAS faits pour fixer un siège bébé ou asseoir un enfant dessus, une rupture mécanique soudaine peut avoir des conséquences dramatiques sur votre bambin ! Un porte-bagage permet aussi d’utiliser des sacoches, autres accessoires qui peuvent s’avérer bien utiles pour ranger sacs à main, veste, casque, ou affaires du bureau.

Estimez les risques dans l’endroit où vous garez votre vélo le jour et la nuit. Utilisez un antivol adapté au niveau de risque, et surtout faites preuve de logique quand vous attachez un vélo : le meilleur antivol au monde ne sert à rien s’il retient seulement la roue avant et qu’on peut partir avec le reste du vélo ! De même vous avez moins de risque de vous faire piquer votre jolie selle si vous vous débarrassez de l'attache rapide de la tige de selle.

La plupart des antivols à câble spiralé sont médiocres et ne résistent pas quelques secondes seulement à une bonne pince coupante. A part les endroits très sûrs de jour les meilleurs modèles peuvent servir comme protection complémentaire, par exemple pour fixer la roue avant.

L’antivol en U est le plus lourd et le plus encombrant mais il offre la meilleure protection contre le vol. Attention cependant, tous les U ne se valent pas, en fait les vrais bons produits à qui on peut faire confiance toute la nuit dans un mauvais quartier se comptent sur les doigts d’une main ! Et une serrure de qualité n’est pas une garantie contre le vol, un U en acier mou (en général tous les U légers) ne résiste pas trente secondes à des outils adaptés. Achetez le U le plus long et le plus large possible, vous aurez plus de chance de trouver un endroit où attacher votre vélo. Payez une attention particulière au support de fixation de l’antivol sur le vélo. Il faut non seulement qu’il soit pratique et rapide mais aussi robuste pour supporter les chocs et les vibrations. Ne pendez pas un U sur votre guidon.

L’antivol cadre n’a que des qualités : en forme de fer à cheval, discret, léger, fixé à demeure sur le vélo, (pas de risque de l’oublier), il bloque la roue arrière et il est parfait pour les arrêts de courte durée. Les meilleurs d’entre eux sont impossibles à violer sans endommager le vélo. Mais on peut déplacer le vélo en soulevant la roue arrière, donc l’antivol cadre doit être combiné avec un U pour les arrêts de longue durée.