Gorban en route pour les Amériques

de Ponta-Delgada (Açores) à Gaspé (Québec)


Nous retrouvons notre héros (Gorban, navire amiral du GIC) à Ponta Delgada, où un premier équipage l'a amené depuis la Rochelle.


Pour des raisons d'organisation propres au GIC, le changement d'équipage à Ponta-Delgada a du être programmé
le 23 mai, jour fixé pour le départ de la deuxième étape de la Grande Traversée.
Résultat : par les hublots de leur avion à l'atterrissage,
les équipiers peuvent voir l'essentiel de la flotte, qui a quitté le port une heure plus tôt.

Il reste cependant près d'une dizaine de voiliers de la Grande Traversée à Ponta-Delgada,
soit pour des raisons similaires, soit pour des problèmes techniques à régler

L'avitaillement et les préparatifs n'empêchent pas un petit coup d'oeil sur Ponta-Delgada.

Parmi les préparatifs, une visite approfondie du mat s'impose avant une telle traversé.
Et c'est l'occasion d'une vue inhabituelle du plan de pont.

L'équipage se prête aussi à la traditionnelle photo de départ.

et l'on peut voir l'envers du décor, le "film du film" :

Après avoir quitté l'île de Sao Miguel (environ 30h après le gros de la flotte),
nous prenons tout de suite les bonnes habitudes...

Nous laissons sur bâbord l'île de Sao Jorge (ci-dessous),
et derrière elle, les îles de Pico et Faial.

Nous croisons par dizaine, voire par centaines, ces curieux animaux,
manifestement de la famille des méduses. Leur nom familier est caravelle portugaise,
mais la bibliothèque du bord ne nous permet pas de trouver leur nom scientifique.
Nous croisons aussi, plus rarement, quelques tortues, qui manifestement en font leur ordinaire.

Les oiseaux sont nombreux, dans l'archipel et au voisinage.
Ici, nous identifions un puffin des Anglais ; il doit s'agir d'une espèce particulièrement obstinée,
puisque son nom scientifique est puffinus puffinus puffinus !...

Une escale d'une journée à Lajes, sur l'île de Florès
(île la plus occidentale de l'archipel, et qui se prévaut
d'être la commune la plus occidentale d'Europe)...

nous permet un peu de tourisme...

... ainsi qu'un peu de bricolage, et un dernier plein de gazole,
car les 300 premiers milles, souvent trop calmes, pour arriver jusqu'ici
nous en ont déjà fait consommer 60l : pas d'avitaillement au port,
mais le pompiste au village a la bonne idée d'assurer les liaisons avec son pick-up.

On profite également du calme du mouillage pour gérer le stock de cartes :
ranger les cartes d'Europe, et mettre à portée de main les cartes du Canada.

Et à la nuit, après avoir remonté les 50m de chaîne à la main
du fait d'un dysfonctionnement du guindeau électrique,
nous voilà parti pour la grande étape vers le Canada...


Les groupes de dauphins sont nombreux :
plusieurs fois par jour, on en voit passer plus ou moins loin,
et certains viennent jouer un moment autour du bateau.

Les baleines sont beaucoup plus discrètes et ne se montreront que de nuit,
à la grande inquiétude des équipiers de quart, peu soucieux de savoir quelle peut être
la réaction d'une baleine que le choc avec un voilier réveille en sursaut...
Mais d'autres émettront discrètement quelques doutes sur la réalité de ces rencontres,
du fait qu'elle seront toujours relatées par les mêmes équipiers (que l'on ne dénoncera pas ici)
et que de plus les animaux seront décrits comme blancs (mais pas roses tout de même, ça, non !)
Ci-dessous les preuves du phénomène...

L'anticyclone des Açores est, comme on s'en doute, propice à de légères brises, qu'on exploite au mieux...

mais aussi à ...plus de brise du tout : alors on désigne quelque volontaire pour pousser !
(et quand il n'y a plus de volontaire, alors on se contente du moteur à régime économique)


Quelques jours après le départ, le hasard nous rapproche d'un autre voilier, Hélio d'Or
(et quelques jours plus tard encore, c'est avec Tarapaca que nous aurons un contact VHF,
mais sans le voir, bien que nous ne soyons séparés que d'une vingtaine de milles)


Ces périodes calmes permettent d'élaborer au fil des jours le présent document


Les périodes trop calmes alternent avec les périodes plus animées,
et contribuent à maintenir l'entraînement physique de l'équipage :
il faut mettre en place l'étai largable pour pouvoir envoyer un solent ou un foc inter
(ainsi que le tourmentin, mais il restera dans son sac pour cette traversée !)

Et avec "la toile du temps", Gorban taille gentiment sa route dans la plume...

Pendant ce temps, le jambon acheté à Ponta Delgada, juste sorti de son torchon
(cousu-main à bord !), fait l'objet des soins les plus attentifs :

De petits pétrels, de la famille des pétrels tempête, évoluent souvent autour de nous,
mais leur vol rapide et imprévisible les rend difficiles à photographier :

Mais que regardent-ils donc avec autant de perplexité ?...
manifestement et malgré 2 semaines d'usage,
le tableau de quart demande encore un peu d'attention !
(on reconnaît à droite le jambon à poste dans son torchon)

Paysage traditionnel à l'approche des Grands Bancs de Terre-Neuve...
pourtant nous ne ferons que longer les bancs, d'une part à cause de la mer qu'ils peuvent lever
par mauvais temps, mais surtout à cause du champ d'iceberg qu'ils recèlent,
ainsi que nous l'indiquent les cartes reçues par fax

L'état des écoutes et des filières donne une idée de l'humidité ambiante

Le 5 juin, les prévisions de vent (fichiers "GRIB") que nous recevons à bord via Iridium
nous indiquent qu'une dépression va se creuser sur notre route

Le vent monte effectivement dans la nuit :
force 6, pluie battante et nuit noire, ne font pas la plus grande joie du barreur de quart
(proverbe giquois du début du XXIe siècle)

Le vent monte encore dans la journée :
un troisième ris, et ça repart...

Et pendant ce temps à la cuisine...
Certains ont cru bon de remonter le cours de l'histoire en apportant de la morue salée à Terre-Neuve !...
D'autres font cuire du pain...
ou préparent des pizzas maisons

Et le dimanche 8 juin au matin, l'Amérique apparut devant l'étrave de Gorban

Prochain épisode : GORBAN en Amérique

départ de la Rochelle - site du Groupe International de Croisère (GIC) - site de la Grande Traversée