FOOT/ La relève brille en exil
Carlier au soleil de la « Primera » ?
« J'avais surtout peur de la barrière de la langue. A l'école, ce n'était pas mon fort mais j'arrive à me faire comprendre ». Arrivé durant l'hiver à Ferrol, Rudy Carlier est parvenu à se faire une place au soleil de la Segunda (L2) espagnole.
Contre Alavès samedi soir, dans un match capital pour le maintien (*), le Saint-Quentinois a enchaîné son 3e match consécutif comme titulaire. Et le week-end précédent, à Salamanque, un 4e but s'était ajouté à son compteur (pour 4 passes décisives également)…
« C'est un jeu tonique, technique, porté vers l'avant ». Le rythme d'une Segunda relevée (avec des clubs comme la Real Sociedad, Séville ou Gijon) et un temps de jeu enfin digne de son statut de meilleur réalisateur des équipes de France jeunes ont regonflé le « cœur et les jambes » de Rudy. En même temps que son moral…
Des touches en Primera
« En Espagne, ça peut aller vite si tu marches 2 ou 3 mois… », constate-t-il. Un ou deux clubs de Primera (L1) « de milieu de tableau » et quelques autres de Segunda seraient intéressés par l'Axonais : « Mes agents ne me donnent pas les noms mais il y a des superviseurs qui me suivent et viennent aux matches… ».
Un autre monde s'est ouvert à Rudy Marc (« là bas, tu as droit à tes deux prénoms, comme les Brésiliens. Marc, c'est celui de mon grand-père »). Au niveau de la diététique déjà : « En France, c'est un verre d'eau et un morceau de pain. A Ferrol, ils mettent un litre d'huile d'olive et un autre de vinaigre balsamique dans la salade ! Et le jour du match, tu as droit à du vin ».
Même contraste au niveau de la ferveur. A San Sebastian, sur le terrain de la Real Sociedad, Ferrol a évolué devant 28.000 spectateurs : « A Tarragone, ils étaient 18.000. 1.000 à 2.000 de nos supporters se déplacent… ».
A Strasbourg le 19 juin ?
Rudy Carlier, enfin, a découvert une tradition. A Ferrol, « quand tu marques et que l'équipe gagne », un plateau de Mariscos (fruits de mer) t'est offert au marché aux poissons du jeudi : « Il y a plus de vingt journalistes ».
« Quand j'ai signé, je suis passé aux 20 heures de la télé galicienne. La D2 espagnole, c'est la D1 en France », résume « Rudy Marc ».
« 4 buts, 4 passes décisives en 14 rencontres en étant titulaire tous les deux matches, c'est un bon ratio ». Suffisant pour se rappeler au bon souvenir du staff du RC Strasbourg, club avec lequel Rudy Carlier est encore sous contrat pour une saison ? « J'ai reçu ma feuille de reprise pour le 19 juin à la Meinau. J'ai eu le frère du président au téléphone mais je n'en sais pas plus… ».
Si la situation ne se débloquait pas d'ici là, la trêve estivale serait particulièrement réduite pour le Saint-Quentinois qui en terminera avec la Segunda le 15 juin : « J'ai repris un mois avant tout le monde et je vais terminer également un mois après les autres. Un break s'impose pour un joueur comme moi qui a besoin de se ressourcer… ».
Un grand merci à Jean-Pierre Prault du Journal L'Union.