Souvenirs de Clermont
Le jeune attaquant du RCS, Rudy Carlier, a été prêté de janvier 2007 à janvier 2008 au club auvergnat. Il évoque cette année qui l’a humainement enrichi et sportivement fait grandir, avant le duel entre Clermont et Strasbourg demain (20 h 30) au stade Gabriel-Montpied.
La saison dernière, Jean-Marc Furlan ne l’avait même pas croisé. « Quand j’ai pris mes fonctions, il avait déjà été prêté à Clermont. » De retour cet été à Strasbourg où il est sous contrat jusqu’en juin 2009, Rudy Carlier a donc dû séduire un coach qui ne le connaissait pas et ne connaissait pas davantage sa trajectoire. Formé au RCS, le Picard d’origine n’avait plus mis les pieds en Alsace depuis deux ans. Entre un prêt raté à Gueugnon (L 2, juillet 2006 – janvier 2007), un autre d’un an à Clermont (National, puis L 2, janvier 2007 à janvier 2008) et un exil – toujours en prêt – au Racing Ferrol (D 2 espagnole, janvier à juin 2008), l’attaquant strasbourgeois de 22 ans a beaucoup bourlingué. Grandi et mûri aussi.
« La chance qu’a eue Rudy – ou plutôt le mérite – à son retour, c’est d’avoir su prouver ses qualités », note un Furlan qui apprécie à l’évidence le joueur, même s’il ne l’utilise que parcimonieusement. « Il a bien su se vendre à tous points de vue. Il a pas mal souffert, s’est construit dans la douleur, mais ça ne l’empêche pas d’avoir un esprit extrêmement positif. J’ai décidé de le conserver. Il le mérite. Rudy a peut-être passé une année à Clermont, mais c’est un vrai joueur du Racing. Il mouille le maillot pour le RCS. »
Le buteur décisif dans les arrêts de jeu contre Bastia (1-0, 3e journée, 15 août) ne boude pas le compliment. « J’ai voyagé, mais c’était pour mieux revenir. Du moins je l’espère (sourire). À Clermont, j’ai vécu une année très forte sur le plan humain. Sportivement, ça s’est bien passé pendant six mois, avec le titre de champion de France de National. Puis j’ai été blessé et il m’a fallu deux mois pour me remettre d’un traumatisme crânien. Quand j’ai de nouveau été opérationnel, l’équipe était constituée. Je n’en faisais plus partie. Mais cette expérience-là et les autres, à Gueugnon et Ferrol, m’ont blindé. Je suis plus fort. Mon mental et le soutien de mes proches, ma compagne et mes amis, m’ont permis de ne pas lâcher dans les moments difficiles. »
« Le coach a su trouver les mots »
Aujourd’hui, le garçon est bien dans sa tête et sur ses crampons. Au point de vivre sans amertume, mais avec un bonheur non feint sa condition de remplaçant. Titulaire lors de l’ouverture contre Montpellier (remplacé à la 63e), il n’a joué que 41 minutes depuis, mais a participé à 5 des 7 premières journées. « Ça me fait un peu bizarre, parce que je me sens très bien ici malgré mon faible temps de jeu. Le coach me fait confiance et m’a remis en confiance. Il a su trouver les mots et j’apprécie énormément de travailler avec lui. »
« Ruud » Carlier (en référence au buteur du Real, Ruud Van Nistelrooy) patiente ainsi avec sagesse et sans angoisse existentielle, même si la fin de son contrat approche. « La saison est longue. Je sais que j’aurai ma chance. »
En attendant, il se réjouit à l’idée de retrouver le stade Gabriel-Montpied et un Clermont Foot dont il suit toujours les résultats. « L’an passé, Clermont est resté sur la dynamique de la montée et a réalisé une super saison, avec une 5e place à la clef. Mais celle qui suit est souvent plus difficile. Avec les nombreux départs de l’intersaison (Ndlr : Marveaux et Lesoimier, deux pièces maîtresses, notamment), les Clermontois (12es avec 8 points avant la 8e journée) vont avoir du mal à confirmer. S’ils veulent faire mieux, il faudra qu’ils montent sur le podium. Je les reverrai avec plaisir, notamment Cédric Bockhorni, Christophe Coué et Samuel Darchy avec lesquels j’ai encore de nombreux contacts. »
Stéphane Godin, Journal l'Alsace, 28.09.08
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