Gueugnon, terre de prêt
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Tous les ans, de jeunes joueurs strasbourgeois sont prêtés dans des clubs de Ligue 2. Avec plus ou moins de réussite. Cette année, c'est Rudy Carlier qui est parti apprendre le métier au FC Gueugnon.
Ils se nomment Ted Lavie, Larsen Touré et Rudy Carlier. Leurs points communs ? Tous trois ont été formés dans des clubs de L 1 (respectivement Bordeaux, Lille et Strasbourg) et tous trois ont été prêtés cette année au FC Gueugnon. Côté strasbourgeois ce départ de Rudy Carlier en terre bourguignonne n'a pas beaucoup surpris. Il succède à une série de Racingmen - dont le dernier en date se nomme Éric Mouloungui - qui ont mouillé le maillot bleu et jaune des Forgerons. « Tous les clubs de L 1 et de L 2 prêtent des joueurs, surtout quand il y a embouteillage au niveau des jeunes », explique Nasser Larguet, directeur du centre de formation du Racing.
« Récupérer un joueur aguerri »
Le but pour le club formateur est simple : le joueur prêté doit effectuer un maximum de matchs. Pour permettre ensuite au club d'origine de « récupérer un joueur plus aguerri », comme le souligne Nasser Larguet. Mais le prêt est aussi censé être dans l'intérêt du joueur lui-même. « Quand il y a un effectif de 25 à 30 joueurs, comme ici à Strasbourg, le coach doit faire des choix. Et si le jeune est barré en équipe pro, je ne vois pas l'intérêt pour lui de faire une troisième saison en CFA », explique encore Nasser Larguet. Une idée partagée par Habib Bellaid : « Moi, j'ai la chance de jouer ici, mais si tu fais une troisième année en CFA, tu stagnes. Alors vaut mieux partir. Quitte à aller en National ». Cédric Kanté, parti successivement à Istres puis à Valence, ou encore Yacine Abdessadki, parti un an à Grenoble, sont des exemples de Strasbourgeois dont les prêts ont été « bonifiés ». Mais d'autres prêts ont été moins convaincants, quand ce ne sont pas des échecs complets. Si on ne prend que l'exemple des joueurs strasbourgeois partis au FC Gueugnon, le passage de Mouloungui l'an passé n'a pas été très productif. Idem pour Alexis N'Gambi, même si ce dernier a finalement signé un contrat avec Montpellier, où il évolue depuis deux ans.
Le cauchemar de Rafik Mezriche
Certains expériences peuvent même tourner au cauchemar. Rafik Mezriche, espoir franco-algérien, s'était gravement blessé au genou en Bourgogne en 2002. En fin de contrat avec le RCS, il n'a plus jamais retrouvé de contrat pro par la suite. Pour Rudy Carlier, difficile de tirer un bilan si tôt dans la saison, même si le jeune attaquant est plutôt morose à deux jours de la venue de son club formateur. Titularisé à quatre reprises pour douze matchs, Carlier n'a pour l'instant inscrit qu'un seul but, face au Havre. Pire, le jeune attaquant, écarté du groupe depuis deux rencontres, sait déjà qu'il ne sera pas dans les « 16 » face à Strasbourg. « Mon, prêt, dur de dire que c'est une grande réussite pour l'instant. Le club et moi, on voulait plus de temps de jeu et là je n'en ai pas énormément », explique Carlier, qui se dit « déçu et frustré » par ce manque de compétition. « La saison me paraît déjà longue alors qu'on n'est qu'en novembre, lance encore Carlier, mais bon, je ne ferai le bilan qu'en fin de saison ». En espérant, comme il le dit lui-même, que d'ici là « la roue finisse par tourner ».
DNA, 28 octobre 2006