Paysan du Menez-Hom
Foire à Sainte-Marie du Menez-hom, 
récolte d'ajoncs, les trois Canards
La charrue Brabant
Guillaume Seznec était un fils de la terre et, selon la tradition, aurait du rester à la terre. La quitter pour le bourg et y ouvrir un commerce était, à l'époque, considéré et par les uns et les autres, comme une trahison. C'est là et nul part ailleurs ( n'était peut être son élégance et sa beauté) qu'il faut rechercher l'origine de sa sulfureuse réputation au village.
Le fils d'une ferme moyenne,
Kerniol, avait donc décidé de quitter sa condition.
Pourquoi ?
A l'âge où l'on fait des choix, de 17 à 23 ans, Guillaume est témoin d'une période très dure pour les paysans. De
1892 à 1898, six années d'intempéries se succèdent et acculent les agriculteurs. 1893 est une année de sécheresse, les puits et les fontaines sont à sec. 1894, elle, est une année trop pluvieuse, le grain est trop humide. Et ainsi de suite. Les répercussions se font rapidement sentir et contraignent de nombreux paysans au sacrifice le plus extrême : abandonner la terre de leurs ancêtres. Le chef du gouvernement, un certain Méline, sera dans l'obligation d'augmenter les droits de douane sur les produits agricoles afin de maintenir les prix.
Nul doute que cette conjoncture ait poussé Guillaume à choisir une autre activité que celle de ses ancêtres.
Grande terre à céréales, Plomodiern a connu, avec la naissance de Guillaume, une véritable révolution, tant mécanique que sociale. Ce n'est que moins de 10 ans avant la naissance de Guillaume, que les paysans commencent de cesser d'utiliser les ancestraux instruments que sont la faucille, pour moissonner et le fléau, pour battre.
En effet, en
1867, apparaît, au sein de la famille Briand de Kervijen, la première batteuse à manège qui sera mise à la disposition des fermes du village, avant que chacune d'entre elles, au début du vingtième siècle, n'en dispose à demeure.
Dans les ultimes années du 19ème siècle, Plomodiern se dotera de la
charrue Brabant, permettant le travail sur tout le terrain. Il faut attendre 1922, deux années avant que n'éclate l'Affaire, pour qu'apparaissent, à Kergustans, le premier tracteur, suivi des premières moissonneuses-lieuses. C'est durant cette même année, qu'est fondé le syndicat de sélection des pommes de terres, sous l'impulsion d'Hervé Kernévez, de Saint-Nic qui, premier en France, impulsera le grand essor de l'agriculture locale.
Il faut attendre
1925 ( Guillaume vient d'être condamné, l'année précédente) pour voir le moteur à essence faire fonctionner les batteuses et permettre l'association des fermes (par 3 ou 4), qui achètent en commun.
La révolution agraire
Guillaume SEZNEC
Cophyrit 2006 -  [ http://perso.orange.fr/guillaume.seznec ] - Gilles RENAUD - 1er juillet 2006 - Tous droits réservés - gillesrenaud@noos.fr