Marie Guennal, née Fertil
Marie Guennal, née Fertil
Mimi Guennal,


Jean Guennal, 
son époux, 
(avec Jean-Paul Renaud et Jean
Lastennet - passer le curseur)



Marie-Anne 
Rognant, sa mère
Autres témoignages
   Père Jean          
   Marie Guennal
   Patrick Derrien
   La belle inconnue
"Je n'avais que cinq ans quand Guillaume a été condamné. Je ne peux donc pas dire que je l'ai connu.
Pourtant, ma mère, Marie-Anne Rognant, née le 1er juin 1892, était originaire de la ferme de
Breigniou et mon père, Pierre Fertil, de celle de Kergoff. Ces deux fermes étaient très proches de Kerniol. Seuls 5OO mètres séparaient la ferme des parents de Guillaume de celle de ma mère, 500 mètres que nous parcourions à travers champs, sans même passer par le ruisseau. Quand le temps des travaux des champs était venu, nous nous aidions, réciproquement, comme il était de coutume, à l'époque.
L'été, ma soeur Thérèse se rendait à la ferme de ma mère et moi, plutôt, chez celle de mon père. A l'époque, les petites mains étaient très utiles, quand il fallait préparer le repas et servir. Nous avions tous notre place. Je me souviens que nous avions tous notre propre lit-clos.
Ma mère était la fille d'Yves Rognant et de Marie-Anne D'Hervé. Mon père quant à lui était le fils d'Alain Fertil et de Marie-Anne Fertil.
Parti très jeune à la
guerre ( il était né le 9 mai 1894), il en est revenu très abîmé, perdant presque l'usage de ses deux jambes. Comme il était de coutume, pendant cette triste période, l'armée lui avait appris un métier : celui de cordonnier. De bottier, devrais-je dire! Car je me souviens très bien, devant ces beaux morceaux de cuir, enfant, lui réclamer sans cesse des...chaussures montantes.
Jean Guennal, mon époux, a fait trois ans de service militaire, dans la Marine, auxquels se sont rajoutés, dans la foulée, deux autres années, la seconde guerre mondiale s'étant déclarée. Guerre durant laquelle, à bord du Béarn, le vieux porte-avions reconverti, il a assuré le transport de fonds, évacuant l'or de la France vers le Canada.
C'est durant sa première période de service, qu'il s'est rendu à Cayenne. Comme de coutume, le commandant, à cette occasion, a demandé qui, des hommes d'équipage, souhaitaient visiter le bagne. Seuls trois ou quatre ont accepté, accompagnés de l'aumônier du navire.
Jean s'est donc retrouvé devant Guillaume Seznec. "
Tu es le fils de qui?" "Je suis le fils d'Hervé Guennal". Son père était déjà marchand de vin, sa boutique se situait rue de Châteaulin (aujourd'hui, rue du Menez-Hom), juste en face du notaire. Ils ont longuement parlé du pays. Guillaume lui a dit "Moi, je n'ai jamais tué personne". L'aumônier du navire rapportera, plus tard à bord, les même propos à Jean, qu'il tenait de son homologue du bagne.
A la maison, comme dans toute famille de Plomodiern, les avis divergeaient. Si mon époux était convaincu de l'innocence de Guillaume, il n'en allait pas de même de Marie-Anne, ma mère. A telle enseigne que Jean demandera souvent à ma mère : "
Vous étiez voisins ! Vous vous connaissiez bien ! Que t'avait-il donc fait ? Y avait-il quelque chose entre vous?" Mais à cette époque, il n'était pas de coutume, dans les familles, de parler de ces choses! Plus tard, en 1954, lorsque le corps de Guillaume est revenu à Plomodiern, très peu de personnes l'ont accompagné. Je me souviens simplement de la présence de Jean Guennal, de Jean Le Doaré, le père de l'ancien notaire, ainsi que de madame Poudoulec, la femme du forgeron". Lorsque Frédéric Pottcher a filmé ma mère, en coiffe, devant les belles pierres de la maison Rognant ( ça faisait bien pour la télévision!) mon jeune fils Christian s'est retourné vers elle et lui a dit " Là, Mémé, tu as mentis, tu dis pas comme papa"
Guillaume SEZNEC
Cophyrit 2006 -  [ http://perso.orange.fr/guillaume.seznec ] - Gilles RENAUD - 1er juillet 2006 - Tous droits réservés - gillesrenaud@noos.fr