A peine la seconde guerre mondiale achevée, de l'ancienne ferme-café-boulangerie de son époux, Marie-Jeanne fait un commerce très imposant, en construisant un immeuble de trois étages. Au rez-de-chaussée, elle place le restaurant, au premier, la salle de danse, au second et dernier étage, l'hôtel. Les Trente Glorieuses débutent. La maison ne désemplit pas. "Du début juillet à la mi-septembre, tout était plein, raconte son fils, Corentin. Les vacanciers y séjournaient en famille, un mois entier. Toute notre famille était mise à contribution. Nous avions aussi du personnel, dont une laveuse, Anna. Pas de machine à laver, à l'époque. Il fallait aller au lavoir, rue Stanalé". Les années 60 sont fleurissantes. Marie-Janne construit une immense salle de danse, dans l'ancien jardin clos. L'époque est aux bals publics, pas encore aux mariages. Les orchestres viennent de brest, de Lorient... Cette mode durera jusqu'à la fin de la décennie : l'apparition des discothèques vient en sonner le glas. Quant à Hervé, le mari de Marie-Jeanne, il s'éteindra de la plus belle mort dont puisse rêver un boulanger : s'endormir, à 76 ans, sur son pétrin.
Corentin Quillien et Dominique sont aujourd'hui aux commandes d'un restaurant qui, tout comme hier, est incontournable. Et dans lequel on fabrique le meilleur gâteau breton de la région, dont la recette, héritée de Marjeane, demeure secrète. De leurs trois enfants, David, Fabrice et Stephane, aucun ne souhaite prende la suite !