En haut et en bas : la maison Quillien, au début du siècle
Au milieu : Marie-Jeanne Le Duff et Hervé Quillien
Comme dans toute famille bretonne digne de ce nom, chez les Quillien, il faut chercher la femme !
La maison Quillien est une des rares, au bourg, à ne pas avoir quitté le giron de la famille.
Aujourd'hui menée par Dominique, née Le Monze et native de Camaret, cette grande maison, dernière des mohicans, doit son expension à Marie-Jeanne ( Marjane, en Breton), née Le Duff.
Née en 1911, Marie-Jeanne, à la si forte personnalité, est originaire de la Rusie, juste avant la Sibérie ! Rusie, c'est le nom ancestral donné par les Plomodiernais aux terres lointaines de la commune, situées près de Cast. Quant à la Sibérie, c'est le nom associé aux dernières fermes, dont celle de Kerhog, ayant appartenue à la famille Le Duff.
Fille de Mam Mocaer et de Thomas Le Duff, elle grandit à la ferme de Toulhoad, fille aînée d'une famille qui comprendra trois autres enfants, Thomas, Hervé et Denise. Les deux garçons hériteront, comme il se devait à l'époque, des deux fermes familiales, succédant à leur père qui revient de la
guerre de 14-18, transpercé de douze balles.
Restait à Marie-Jeanne à faire un beau mariage, ce qu'elle fit en épousant Hervé Quillien (1899-1975), originaire du bourg. Le père du marié, qui avait épousé une Trétout ("
Bois, Charbon et Bière"), décède accidentellement pendant une chasse. Son fils se trouve, à quatorze ans, le Certif' à peine en poche, héritier des biens familiaux : une ferme en plein bourg, faisant également office de café et de boulangerie (les deux autres boulangeries sont à l'époque les maisons Février et Le Stum).
Ce jeune couple n'est pas épargné par la vie : leur fils aîné Yves décède à cinq ans. Leur seconde fille, Mimi, trouvera plus tard la mort dans un accident de la route en compagnie de son époux, Roger Trétout. Le troisième fils, prénomé Yves, en souvenir de l'aîné, décèdera également à l'âge de cinq ans d'une blessure, à la suite d'un accident dans la ferme de l'oncle.
Peut-être faut-il trouver là, dans cette vie terrible, l'explication de l'acharnement de Marie-Jeanne à entreprendre. Car ce fut une grande bâtisseuse.
"
Le restaurant, pendant la guerre recevait les soldats allemands, se souvient Corentin, son fils. Ma mère était une commerçante, elle savait se débrouiller avec eux, tout en étant un vrai service de renseignement pour la population. Au bar, l'alcool aidant, elle recevait les confidences des soldats et prévenait ses compatriotes. D'autres commerçants au bourg ont injustement payé très cher, à la Libration, leur obligation de servir les gradés allemands".
La maison Quillien
Guillaume SEZNEC
Cophyrit 2006 -  [ http://perso.orange.fr/guillaume.seznec ] - Gilles RENAUD - 1er juillet 2006 - Tous droits réservés - gillesrenaud@noos.fr