La cour d'Assises du Finistère condamne Guillaume aux travaux forçés à perpétuité le 2 novembre 1924. Il ne quittera la France pour le bagne que deux années et demi plus tard, le 7 avril 1927. A cette terrible privation définitive de liberté, il faut ajouter, pour les siens, la honte et le secret : pour protéger ses enfants, sa femme Marie-Jeanne les placera, sous de faux noms, dans divers pensionnats. Mais avant cela, alors même que Guillaume est encore loin d'avoir été condamné, le tribunal de commerce de Morlaix prononce sa liquidation judiciaire, le 13 juillet 1923, c'est à dire seulement douze jours après qu'il aura été inculpé de l'assassinat de son ami Pierre Quéméneur ( le 1er juillet 1923). Les temps n'ont pas changés : avant que la Justice pénale ne se prononce, Guillaume était déjà marqué au fer rouge de l'imfame condamnation de failli ! On peut imaginer le violent impact d'une telle décision, chez un homme qui, tout juste incarcéré, ne comprennant pas les enjeux de la disparition de son ami, avait toujours porté la réussite professionnelle aux nues. Six jours avant la décision du tribunal de commerce de Morlaix, le 6 juillet 1923, on trouvait...miraculeusement la fameuse machine à écrire ! Deux années après, maître Joseph Belz, avoué près le tribunal civil de Morlaix, agissant en qualité de liquidateur, se déplace à Plomodiern et affiche, sur la place publique, la liquidation judiciare "du sieur Seznec dit Guillaume Seznec, ci-devant entrepreneur à Traon en Morlaix" : la vente par adjudication publique est prévue pour le mardi 31 mars 1925, à l'étude de feu maître Doaré, notaire à Plomodiern, par le ministère de son remplaçant, maître Mercier de Châteaulin. Guillaume ayant été condamné au bagne cinq mois plus tôt, il est interdit légal. Il sera représenté par son tuteur datif, Louis Emile Petit-Colas, publiciste demeurant à Morlaix. C'est une vente à la bougie : "plusieurs bougies ont été allumées et pendant leur durée plusieurs enchères ont été portées, dont la dernière par..." La vente est divisée en neuf lots. Le lot principal est constitué de la maison sise au bourg, place de l'église et qui s'étendait jusqu'à la place Saint-Yves. Guillaume avait acquis la nu-propriété de cette maison, pour la somme de 27 000 francs, auprès de ses beaux-parents, Jean Corentin Marc et Marie-Anne Marchadour, seize ans plus tôt, le 8 janvier 1909. Ce dernier en avait conservé l'usufruit. C'est lui qui, à 70 ans, sa femme étant décédée, se porte acquéreur de la maison au prix de 32 900 francs. De même se porte-t-il acquéreur du second lot, une parcelle de terre labourable dite "jardin coz", donnant sur la route de Lescuz, d'une surface de douze ares et soixante quatre centiares, pour la somme de 17 100 francs. Le troisième lot, est constitué d'une parcelle labourable de treize ares et quarante sept centiares, située à proximité de la gare. C'est Jean Marie Yannou, époux de Marguerite Le
Annonce légale parue dans les journaux L'Eclaireur du Finistère, de Morlaix et le Bas Breton, à Châteaulin
Affiche apposée sur les biens immobiliers de Guillaume Seznec, à Plomodiern ( cliquer pour un affichage pleine page)
La liquidation
Guillaume SEZNEC
Cophyrit 2006 - [ http://perso.orange.fr/guillaume.seznec ] - Gilles RENAUD - 1er juillet 2006 - Tous droits réservés - gillesrenaud@noos.fr