Introduction
Investissement | Trading | Marché | Produits | EfficienceL'investissement
Investir consiste à allouer une somme afin qu'elle procure des revenus. Cette somme est échangée contre des actifs que l'on espère voir gagner de la valeur avec le temps ou procurer des revenus réguliers. Il est possible d'investir dans :- l'immobilier, en achetant un bien pour le louer (investissement locatif) ou parce qu'on estime qu'il va prendre de la valeur (spéculation immobilière) ;
- l'art, en achetant des oeuvres d'artistes (reconnus ou anonymes) ;
- les pierres précieuses si elles sont d'une qualité exceptionnelle ;
- l'or ou autres métaux précieux, si on craint par exemple l'érosion monétaire ;
- les obligations à condition que le risque de défaut soit faible ;
- les actions mal valorisées, ou à fort rendement ou à potentiel élevé ;
- les marchandises à court terme (énergie, métaux, grains et autres produits agricoles...) ;
- et bien d'autres (livres rares, disques vinyls, grands vins, météorites...).
- des facteurs de réussite (demande en hausse, mesures incitatives voire coercitives...);
- des risques de pertes ;
- des frais de transactions (frais de notaire voire d'agence pour l'immobilier, commissions de courtage pour les produits financiers, droits d'entrée et de sortie, droits de timbres...)
- des frais de gestion (entretien et taxe foncière pour l'immobilier, frais de gestion et droits de garde pour les fonds communs...)
- une liquidité (facilité pour échanger) qui peut gêner l'acquisition ou la revente (d'autant plus que la revente avant terme peut être interdite ou pénalisée)
- un comportement des prix plus ou moins régulier (avec des périodes où le prix offert est historiquement bas, les crises)
- une fiscalité
Le trading
Le trading est l'art de négocier un bien à son profit. Contrairement à l'investissement qui est un pari sur la valeur d'un bien physique ou financier, le trading est un pari sur l'évolution des prix d'un bien. La différence tient pour l'essentiel à la séparation entre la valeur d'un bien et le prix auquel il se négocie, les deux ne coïncidant pas forcément.- L'investisseur recherche les situations où les écarts entre les deux sont importants et espère que le prix rejoindra à terme la valeur qu'il estime. La valeur est une notion subjective : elle ne peut être qu'estimée selon un modèle, et il peut y avoir de nombreux modèles. Elle peut dépendre de normes sociales, de facteurs culturels...
- Le trader (le négociant, marchand de biens) recherche les situations où il peut prendre avantage du comportement des prix auxquels se pratiquent les transactions, indépendamment de la valeur (supposée) d'un actif. Le prix est une notion objective, que l'on peut mesurer à condition que l'on dispose de l'information sur toutes les transactions (ce qui est rarement le cas). Il peut être influencé par la psychologie des intéressés.
Le marché
Le marché n'est autre que le duo formé par les biens et la clientèle intéressée par ces derniers. Afin de faciliter les transactions, des lieux où se concentrent les intéressés ont été créés : les places de marché. Les transactions sont de plus en plus réglementées (produits standardisés, contrôles...) sur des marchés dits organisés où sont centralisées les transactions.L'évolution des marchés suit l'histoire et les progrès des transports, de l'information, de la technologie. Autrefois de nombreux marchés locaux existaient, aujourd'hui avec l'amélioration des moyens de transport ils tendent à se concentrer en places régionales afin d'améliorer la liquidité.
Les actions en France pouvaient encore il y a quelques décennies se négocier en province (à lille, toulouse, lyon...) et certains pays ont partiellement conservé leurs places régionales (comme l'Allemagne et les Etats-unis). Aujourd'hui les actions et biens d'autres produits peuvent se négocier à distance par l'internet et l'existence de ces places régionales est une survivance du passé.
Il existe encore des marchés non organisés, comme le marché des changes qui est constitué d'une multitude d'intervenants. A priori sur ce genre de marché il y a des opportunités pour profiter de l'écart entre les prix proposés par différents participants (opération appelée arbitrage).
Les participants typiques d'un marché sont :
- les investisseurs,
- les arbitragistes (qui profitent d'écarts de prix sur un même produit ou des produits similaires),
- les teneurs de marchés (qui proposent en permanence un prix pour l'offre (bid) et la demande (ask) et se rémunèrent grâce à l'écart (spread) entre les deux),
- les suiveurs de tendance (qui détectent et suivent la tendance des prix).
Le bon sens veut que lorsque la demande pour quelque chose augmente, les prix aussi et lorsque l'offre augmente, les prix baissent. L'offre et la demande peuvent augmenter ou baisser simultanément et les prix stagner. Tout est un rapport de force, mais des facteurs supplémentaires peuvent intervenir dans la détermination des prix. La situation est assez complexe et la loi dite de l'offre et de la demande ne décrit pas forcément bien l'évolution des prix.
L'information joue un rôle critique dans un marché. Celui qui dispose d'une information privilégiée (que n'ont pas les autres) peut tirer parti de la situation : la capacité à récolter et aggréger l'information est déterminante. De plus l'information ne se diffuse pas instantanément mais mets un certain temps avant de toucher tous les intéressés. Ceux qui n'ont pas la possibilité d'être informés ou d'intervenir suffisamment vite tendent à mettre en oeuvre des stratégies de suivi de tendance (fondées sur l'hypothèse que d'autres, mieux informés, savent ce qu'ils font) ou à exploiter des niches qui n'intéressent pas ceux disposant de moyens plus importants (et notamment d'informations).
Les produits financiers
Les produits financiers sont les plus communs négociés sur des marchés organisés et donc sans doute les plus accessibles au public. Les principaux sont :- les actions, des titres représentant une partie du capital d'une entreprise et donnant droit à une fraction des bénéfices distribués, les dividendes ;
- les obligations, des titres de créance représentant une partie de la dette d'une entreprise et donnant droit au remboursement de cette dette sous forme de coupons ;
- les futures, des contrats standardisés selon lesquels le vendeur s'engage à verser à l'acheteur la différence entre le prix actuel d'un actif (sous-jacent) et son prix à terme s'il est plus élevé. Dans le cas contraire, c'est l'acheteur qui versera la différence au vendeur ;
- les options, des contrats standardisés selon lesquels le vendeur s'engage à verser à l'acheteur la différence entre le prix à terme du sous-jacent et un prix convenu à l'avance (strike/objectif), uniquement si le prix à terme est plus élevé dans le cas d'options d'achat (call), ou bien si le prix à terme est plus faible dans le cas d'options de vente (put).
Les actions sont différentes, car ce sont des produits à durée de vie illimitée. Elles ne peuvent donc pas être évaluées à échéance, mais au regard des résultats des entreprises, et c'est pourquoi certains modèles intègrent l'anticipation des résultats financiers des années à venir afin d'estimer la valeur de l'action. La date de publication des résultats ou de distribution des dividendes fait figure d'échéance pour ce produit "perpétuel". Quelques occasions permettent d'estimer plus précisément la valeur de l'action telle qu'une opération de rachat de la société (ou d'une société similaire) par un concurrent.
Les produits financiers pouvant comporter de nombreux aleas, un investisseur ne participera à une transaction que s'il peut espérer en tirer un profit, ce qui suppose que le prix compense le risque qu'il prend. L'écart entre la valeur théorique et le prix effectif auquel les transactions ont lieu s'appelle la prime de risque (à chaque risque sa prime).
L'efficience
En théorie (théorie de l'efficience des marchés), le cours d'un produit reflète parfaitement toutes les informations disponibles et les anticipations des participants. Dans ces conditions aucune stratégie d'investissement ne permet de battre le marché. Ainsi la stratégie optimale d'investissement sur un marché actions consisterait à acheter et conserver l'indice de ce marché (Buy and Hold). En pratique, il peut y avoir des écarts systématiques sur certains marchés, sur certains produits, à certaines périodes etc. Ces écarts (inefficiences) sont recherchés par les traders pour être exploités. Les inefficiences sont de diverses nature.- Diffusion de l'information non instantanée, favorisant les participants proches des sources. Elle peut rendre profitables certaines stratégies de suivi de tendance.
- Primes de risque injustifées, favorisant les investisseurs prenant des risques que le marché surévalue.
- Biais comportementaux, dues à la psychologie/irrationalité des investisseurs. L'étude de ces biais est le sujet de la finance comportementale.
- Effets techniques, provenant de l'organisation et du fonctionnement même des marchés ; aucune organisation n'est totalement neutre.
- Saisonnalité, qui entraine des variations selon la période de l'année.
- Cyclicité, qui relie les valeurs au cycle économique.