> Pierre Boulez
Le maître et son marteau, par Philippe Olivier. Editeur Hermann. Collection Points d’orgue. 310 pages

“Cinglant comme Satie, dogmatique comme Schönberg”: c’est ainsi que notre ami Philippe Olivier présente le gêneur, l’empêcheur de jouer en rond qu’ est Pierre Boulez. Du plus célébre musicien français au monde, “notre Jupiter qui appartient à l’histoire”, Philippe Olivier peint un portrait haut en couleurs dans ce livre, sans doute l’un des plus vivants écrits sur le musicien. Rien à voir avec une hagiographie même si l’on sent l’admiration et la sympathie que l’auteur porte à son modèle.
De l’ ascension fulgurante de Boulez à l’insolence avec laquelle il juge la France Officielle avant d’en devenir un des membres les plus omniprésents, Philippe Olivier voit en lui “un prédateur qui n’a pas renoncé à son objectif”.
On suit le compositeur et chef en survolant la carrière de ce Français germanophile qui voue une vénération à Berg, Schönberg et Webern.Le plus important pour l’auteur, c’est que l’enfant terrible de Montbrison, né en 1925, a joué un rôle primordial dans les relations franco allemandes

Nicole Duault.
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> Donizetti
Par Philippe Thanh, 183 pages, Editions Acte Sud-Classica, Arles 2005. 15 euros

Gaetano Donizetti (1797-1848), avec ses compatriotes Giacomo Rossini, Vicenzo Bellini, et Guiseppe Verdi, forme un quatuor de compositeurs auquel on identifie l’âge d’or de l’opéra italien. Créateur fécond et travailleur infatigable, en seulement trente ans de carrière, il composa plus de sept cents opus, dont soixante-dix opéras, des cantates, des arias, de la musique de chambre, de la musique symphonique, de la musique sacrée. Pendant une décennie, de Lucia di Lamermoor à la Fille du Régiment en passant par Don Pasquale et L’Elisir d’amor, il fut le compositeur italien le plus joué de son temps, et fut adulé dans toute l’Europe, jusqu’à ce qu’une maladie précoce mette fin à sa carrière.
Le développement du Vérisme et le triomphe de Verdi le plongea ensuite dans un long purgatoire dont il ne sortit que dans la moitié du XXe siècle, grâce Maria Callas qui remonta Anna Bolena, à la Scala de Milan. Héritier des musiciens du XVIIIe siècle qui composaient pour l’agrément d’un prince, il travailla pendant seize ans à la Cour de Naples. S’il a subi pendant un cour moment l’influence de Rossini, il a très vite su trouver son propre langage en donnant à l’orchestre et aux chœurs une importance considérable qui permit de faire évoluer le pur bel Canto vers le drame romantique annonçant Verdi qui le détrôna dans la faveur du public. Un ouvrage pratique et précis à lire par les amateurs de lyrique.

Cahours d’Aspry.
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> Frédéric Mistral et Déodat de Séverac
Le Félibrige et la Musique (Gounod-Bizet-d’Indy-Canteloube, etc. du chant populaire à la musique savante)
Par Jean-Bernard Cahours d’Aspry, préface de Jean Fourié, majoral du Félibrige. 136 pages. 23 euros. Chez l’auteur: 15 rue Saint-Gilles 75003 Paris.

Mirèio/Mireille, le long poème bilingue de Frédéric Mistral valut à son auteur d’être couronné par le Prix Nobel de littérature mais il est devenu célèbre grâce à l’opéra de Charles Gounod. Mistral a également intéressé d’autres compositeurs dont Verdi qui voulut composer sa propre Mirèio, mais il n’en eut pas le temps, Bizet, Séverac, Emmanuel, Massé, Maréchal, Canteloube, Widor. Dans son essai, Cahours d’Aspry retrace bien entendu l’histoire de ces œuvres, tout en consacrant la seconde partie de son travail à une étude sur les musiciens qui ont été intéressés par le Félibrige et les idées régionalistes. Si la grosse part de cette seconde partie s’intéresse à Déodat de Séverac, le « Mistral de la Musique », selon Cortot (entre autres) elle dresse également un bilan des musiciens qui ont cherché leur inspiration dans la nature et chants populaires.
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> Maurice Duruflé, souvenirs et autres récits
Par Frédéric Blanc, Séguier, Biarritz 2005, 307 pages. 30 euros

On connaît surtout Maurice Duruflé pour son célèbre Requiem composé en 1947. Cette pièce majeure fait oublier le reste de son œuvre resté volontairement néo-classique et dans la tradition grégorienne médiévale, mais modernisé de l’influence des maîtres français du début du siècle, Gabriel Fauré, Claude Debussy, Maurice Ravel et Paul Dukas. Celui-ci avait été son maître au Conservatoire de Paris où il étudia également avec Charles Tournemire et Louis Vierne qui l’aidèrent à devenir l’un des plus grands organistes français du XXe siècle.
L’auteur de l’ouvrage cité en référence est son disciple Blanc, titulaire du grand orgue Cavaillé-Coll de l’église Notre-Dame d’Auteuil à Paris tout en poursuivant une carrière de concertistes dans de nombreux pays. Il a réuni, présenté et annoté de nombreux textes où Duruflé écrivait ce qui lui tenait à cœur dans le naufrage de la musique liturgique contemporaine. Cet ouvrage doit permettre de mieux comprendre ce drame artistique.


Cahours d’Aspry.

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