Les œuvres de Krystof Maratka ont déjà séduit un large public international. Programmées dans de multiples festivals et séries, elles sont empreintes d’un souffle de liberté, d’une fougue de jeunesse.
Après un déjeuner avec les membres de la PMI où il s’est révélé
particulièrement brillant, nous avons décidé d’aborder d’une manière plus approfondie quelques unes de ses pièces. Nous avons été convaincus.
Ecoutez quelques mesures d’une de ses créations sur notre site. Cela vous donnera envie d’en savoir plus sur lui avant de l’entendre l’an prochain au Festival Présence de Radio-France.
“Je me sers d’un système pour composer, mais surtout pour guider mon imagination, à condition de pouvoir la quitter à tout moment”, dit-il avec assurance.


A 35 ans, Krystof Maratka posséde un catalogue d’une vingtaine d’oeuvres et porte un goût affirmé autant pour la musique de chambre que pour les oeuvres concertantes.
Ses interprètes sont des figures majeures comme Patrick Gallois, Michel Lethiec, Raphael Oleg.
Né à Prague en 1972, doté d’une bourse de l’Institut français de Prague, il est venu s’installer à Paris. Il a d’abord approfondi sa formation de pianiste au Conservatoire aux côtés de Jean-Claude Pennetier avant de se convaincre qu’une carrière de compositreur s’imposait à lui. Il s’est formé en autodidacte. Henri Dutilleux, venu par hasard à l’un de ses concerts lui a donné des conseils. Le violoncelliste Alain Meunier également. Maratka a fait siennes les formules célèbres de Francis Poulenc par exemple: “Je n’ai pas de système d’écriture”, ou encore “Il faut être éclectique”. C’est ainsi que le jeune compositeur après avoir flirté avec l’Ircam a considéré que là n’était pas sa voie. Quelle est-elle? Etonnante, Inusitée puisque Krystof Maratka se veut une sorte de paléontologue de la musique. A travers ce bref extrait d’Otisk (Empreinte) en tchèque, il s’inspire de ce qu’aurait pu être la musique au paléolitique: Otisk, ce sont des contours, des traces mystérieuses d’un gisement musical. Il imagine toutes les tonalités sonores et rythmiques que peuvent produire les instruments, souvent fossiles, qui sont parvenus jusqu’à nous: phalanges de rennes, racloirs, ocarinas et percussions diverses. Il associe cette vision très documentée à ses fantasmes créatifs. Voilà un univers étrange et fascinant.
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Ecouter

Extrait de "OTISK" Kristof Maratka
Gisement paléolitique de la musique préinstrumentale pour orchestre.
Toronto Symphony Orchestra, sous la direction de Peter Oundjian, enregistré le 12 novembre 2004, à Roy Thomson Hall.



Krystof Maratka par Nicole Duault