Génération : Septième

Noms : Guillaume Dumoine, Koby Depriest

Sire :Victor, l'Oeil

Lignée : Marius

Age : 645 ans (dont 26 mortels)

Taille : 182 cm

Connor était véritablement un orateur brillant ! Non seulement il avait obtenu la libération d'une vieille grange pour héberger les pauvres du quartier, mais en plus, il avait permis à son clan de s'implanter en plein mileu du domaine de Villon, dans un de ses multiples « ateliers de "peinture" qu'affectionnaient les brigands... Hiver 1404, Victor l'Oeil et son infant connu sous le nom de Koby assistent à l'oraison de Connor, le primogène Brujah de ce qui devait devenir la Ville-Lumière. De la purge des Tzimisce au développement des cours de philosophies, il avait été tout simplement le primogène le plus admiré ayant jamais foulé le sol de la Capitale. Il était donc bien normal que ce soit en toute humilité que Koby se présentât devant lui. Un genou à terre et tête baissée, il le salua respectueusement attendant son ordre pour se relever. En lieu d'ordre il reçut un coup de pied au ventre. Crispé de douleur mais ne pouvant donner cours à celle-ci, il se releva en entendant Connor : « Mais que de manières tu fais alors que nous sommes du même Sang... Relève-toi donc ! Tu peux être mon abonné sans pour cela mettre à bas ton amour-propre. Allez ! Fais-moi face ! »

Lorsqu' il leva effectivement la tête il fut surpris de constater à quel point il pouvait ressembler aux autres Anciens... Jusqu'à ce qu'il croise son regard. Contrairement à ce qu'il avait pu observer chez les autres Caïnites de cette Génération, Koby ne sombra pas dans une abîme de tristesse ni ne fit face à un regard vide de toute humanité. Bien au contraire, les yeux de Connor pétillaient de vie comme ceux des nouveaux-nés éveillés au Sang. Malgré son apparent mécontentement, son visage rayonnait de générosité... Le magistral de l'église était littéralement effacé devant la présence du Caïnite. Après que ses paroles aient cessé de se réverbérer dans la maison de Dieu, Koby pouvait encore sentir l'âme de l'Immortel imprégner les murs, les vitraux, l'atmosphère de l'église elle-même. Les vitraux que le vent faisait onduler semblaient chanter ses litanies. Prenant seulement à ce moment précis la pleine conscience de la puissance véritable du Primogène, résidant non dans sa force physique surhumaine, mais dans sa façon d'imprégner irrémédiablement tout ce qu'il touchait, Koby fut pris d'effroi à l'idée de passer deux heures avec lui seul à seul... Mais il en était de même pour tous les Brujahs de la Capitale depuis plus de 600 ans maintenant, alors que le royaume de France naissait à peine, dans le sang...
« Il est temps pour toi de t'éveiller », dit l'Immortel à Koby. A ces mots, Victor quitta son infant et se retira rapidement, esquissant un sourire de fierté.

"D'où viens-tu, commença Connor ?" Médusé par la présence de l'Ancien, Koby ne pouvait prononcer un mot... Voyant cela, Connor se fit moins important, s'éloigna, semblant s'affairer près de l'autel, ferma les portes de l'Eglise et s'assit par terre près d'un candélabre en argent qui seul, illuminait maintenant la Maison de Dieu."Pendant que tu luttes contre ton mutisme incontrôlé, je vais te raconter quelque chose", dit l'Ancien à la façon d'un père. Alors qu'il parlait, il commença à caresser une fine croix d'argent entre ses mains rugueuses."J 'étais présent lorsqu'un disciple de Saint Jean est venu évangéliser la France. Je l'ai vu raconter avec un telle ferveur la venue de son Dieu que j'en ai abandonné mes croyances celtiques, mon pays, ma femme et mon domaine. Dans la mort j'ai continué de suivre sa voie, et aujourd'hui encore je continue de respecter sa parole et de la porter. En ces temps de guerre où les Mortels sacrifient leurs âmes pour des conquêtes terrestres, je continue de croire en Dieu, tout puissant et à prier pour mon salut et la rémission de mes inombrables péchés..." Koby crut bien faire de rompre le silence qui s'ensuivit en murmurant : "J'ai été élevé dans un monastère..." Soudain sa tête lui parut se décrocher de son corps dans un déchirement sonore qui lui devait signifier sa mort, tant la violence seule du bruit était oblitérante. Ensuite sa vue se troubla et il entendit le bruit du pied de l'Ancien qui lui avait téléscopé tous les os de la tête vers son oreille droite et ressentit une douleur assourdisssante alors qu'il réalisait que celui-ci l'avait frappé et que maintenant, il gisait à moitié mort, le corps encastré dans une table. Il réalisa son erreur lorsque la voix de Connor retentit à nouveau dans ses tympans aplatis, martelant peu à peu en lui un inhumian et métallique mal de tête : " Que n'es-tu pas resté dans le sein de Dieu, au lieu de devoir chaque nuit rédimmer ton âme ! Victor mérite une sacrée correction pour le mal qu'il a commis. On ne doit étreindre que pour de graves méans, dans mon clan !" "Mais pourquoi, Seigneur, gémit Koby, à travers les restes disloqué de ses dents ?" La réponse de l'Ancien ne se fit pas attendre, et alors que Guillaume se maudissait en pensée de n'avoir pas plus réfléchi, le troisième coup de pid vint lui fracasser les côtes.

Lorsqu'il reprit conscience, Guillaume, ou Koby, ne reconnut pas les lieux. Tout son corps le faisait souffrir, mais sa soif avait cessé. Fixant le plafond de la pièce inconnue, il tenta de faire arriver "le pouvoir de guérison divine offert aux Seigneurs de le Nuit" que lui avait enseigné son Sire. Pendant qu'il le faisait, il se remémora l'année qui venait de passer. Il avait abandonné son ambition d'évêché, sa foi, son passé pour rejoindre la voie de la Puisssance, se nourrir des vivants, devenir un brigand invincible, jusqu'à ce qu'il soit présenté à ce maudit Connor. Lorsqu'il eut enfin repris la maîtrise de ses membres, il commença à inspecter la salle. Remarquant que Phébus dardait ses rayons sur la pierre de ce qui ressemblait à un cachot, à travers une ouverure dans le mur, il prit peur et clopina dans l'ombre, près de la porte. Celle-ci ne devait pas s'ouvrir avant la nuit. Aussi eût-il le temps de régénérer quelques uns de ses os... et de méditer sur sa conversation avec l'Ancien. Une créature prétendumment vieille de plus d'un millénaire pouvait-elle en "son âme et conscience" croire en Dieu ? Lui qui n'avait été en contact avec des moines que pendant quatorze années en avait assez vu pour perdre toutes ses illusions. S'il avait un instant voulu emprunter la voie de la prêtrise et briguer l'évêché c'était pour avoir l'argent, le pouvoir et les femmes dont jouissait actuellement l'évêque de Paris... Les vols discrets que commettaient les prêtres pilleurs de tombe et l'ivrognerie des prétendus Serviteurs de Dieu lui avaient enseigné les dures réalités de la vie. Ou bien y avit-il autre chose qui lui eût échappé ? Comme l'avait formulé le père Gordemont avnt de s'évanouir une dernière fois dans son vomi : un espoir pour l'homme de reproduire l'oeuvre de Dieu et d'accéder à une vie éternelle auprès du Père. Mais le seul espoir que connaissait Koby, c'était celui de jouir de la vie et son seul Père, Victor, lui avait donné le moyen d'accéder à la vie éternelle. Qu'avait-il alors besoin d'un Dieu miséricordieux ?