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Juvisy sur Orge, 16 heures 30.
The ULTIMATE est prète à décoller pour la première
fois.
Retenez votre souffle, et admirez !
La cible : Ekim.
La raison : car tel est notre bon vouloir.
Tir au coup par coup demandé.
Proton 1 ready.
Attention, compte à rebours.
10 9 8 7 6
5 4 3 2 1
Ignition !
Détecteur bonoboïde activé : cible calée.
Attention : Pénétration dans 5 secondes.
4 3 2 1
PENETRATION !
Premier lancement de TIII Réussi!
Allez hop! faisons péter la Valstar !!!
The ULTIMATE en position
Cible : Trevor Nefkens
Motif: a posté une "blague" en Moldo-Slovaque inférieur
dans un forum à tendance francophone. Et c'est mal.
Attention !
Pour la première fois dans l'Histoire des Titines, nous allons
tenter une double pénétration simultanée. Ariane par
la bouche, Proton par le fondement.
Fusées 1 et 2 prêtes. Ampli 700 000 whatts activé. Mode Led Zep on !
Hey hey mama, say the way you move
Gonna make you sweat, gonna make you groove.
Ho ho child, way ou shake that thing
Gonna make you burn, gonna make you stay.
Hey hey baby way you walk that way
Watch your honey trip can't keep away.
Comte a rebour commencé.
Lancement dans 5 secondes 4 3
2 1 Ignition !
(les deux fuseés s'élèvent majestueusement et
simultanément, alors que le tourniquet à oeufs opère
une légère rotation, de façon à être
prêt à un lancement en urgence avant le retour de mission
des deux machines)
Cible calée!
(on peut alors admirer cette chose extraordinaire: Ariane et Proton
qui, jusque là volaient cote à cote vers la canopée,
se séparent, formant chacune une parabole parfaite. Ariane se dirige
derechef vers la bouche du bonobo incriminé, alors que Proton s'approche
d'une partie moins noble de l'individu).
Pénétration imminente ! 3 2
1 Pénétration !
(Dans un synchonisme parfait, le deux fusées pénètrent
le mandrill, chacune par l'orifice qui lui a été attribué)
Rencontre imminente ! 3 2 1
Rencontre !
(Les deux fusées sont face à face à l'intérieur
du neuneu. Leur mission est terminée. Elle font demi-tour, et rentrent
à la base)
L'opération a parfaitement réussi. Que les femmes dansent
nues, et que la Valstar coule à flots !
Et puis tiens : double dose de Valstar pour Yann !
Ouiiiiiii are ze champioooonnnes, maille friennede ! Ande ouiiiiii'll kipa failltine til ze eeennddd !
I see a red door and I want it painted black
No colors any more I want them turn to black
I see the girls walk by dressed in their summer
clothes
I have to turn my head until the darkness goes
I see a line of cars and...
Une vibration grave se transforme progressivement en sifflement aigu tandis qu'émerge le tourniquet géant. Sa vitesse de rotation est telle que les contours des fusées se mêlent en un gigantesque cylindre de métal. Au loin, dans un appartement, un boxer au pelage tigré dresse une oreille. Il reconnaît ce bruit mais il sait qu'il n'est pas utile d'aller se réfugier sous une table, aussi repose-t-il sa tête sur son coussin avec un grognement de bien-être.
Phase d'acquisition des cibles :
- Frederic Figliozzi a écrit : > Paf le chien, mode d'emploi...
Gorequoteur accroché, fusée n° 1 et 2 verrouillée
sur objectif.
- AMB a envoyé des dizaines de lignes de cul en ascii-art :
Pollueur détecté, fusée n° 3 et 4 verrouillée
sur objectif.
- Andre (stagiaire03) a écrit : > azeqq > a a a a on a tous
ri > ...
Testeur et Gorequoteur récidiviste, fusées n° 5,
6 et 7 verrouillées.
- Mikotoum a écrit : > Yann en diablotin rose bonbon...
Trafiquant de photos non autorisées sur un site surchargé
de couleurs criardes qui illustrent bien mal notre site du bon goût,
fusée n° 8 verrouillée sur objectif.
- Foufur a écrit : > Ca y est, Yann, je t'ai refait le portrait.
(1)
Pour l'ensemble de son oeuvre mais aussi la diffusion sur le net de
photos truquées par ses soins au mépris des droits à
l'image les plus élémentaires de ses contemporains, fusées
n° 9, 10, 11 et 12 en formation punitive autour de la Saturne V verrouillée
sur objectif.
Soudain, dans un déferlement de flammes dignes des enfers, les
13 fusées s'élèvent simultanément (seul le
ralenti pourra nous montrer le léger décalage qui existe
au fur et à mesure que les fusées se présentent en
face du dispositif de mise à feu). Dans la manúuvre d'éclatement
d'une précision qui ferait pâlir les pilotes de la Patrouille
de France, les fusées s'écartent par groupes et transpercent
la couverture nuageuse pour disparaître de notre vue.
Nous ne nous attarderons pas sur le double empalement des sieurs Figliozzi,
AMB et André. C'est désormais une scène que vous avez
l'habitude d'admirer. Mais la n°7, me direz-vous ? Elle est tout simplement
en train de traquer le reste des stagiaires0X qui, après avoir fourbis
leurs armes sur fr.test, veulent s'en prendre à frh. C'est nouveau.
Titine III a aussi des fonctions préventives.
La n°8, une Ariane 5, s'arrête à quelques millimètres
du visage d'un Mikotoum médusé. La tête de la fusée
bascule, libérant un énorme gant de boxe qui vient percuter
le nez de notre trafiquant. Ce n'était qu'un avertissement et le
pauvre Mikotoum s'en tire avec un nez épaté et un caleçon
à changer...
Une majestueuse formation, présidée par la terrifiante
Saturne V, traverse la France en direction de la bonne ville de Lyon. Plus
que cinq kilomètres avant l'impact. Nounur, alerté par l'agitation
de Carotte, a la présence d'esprit d'éteindre rapidement
son ordinateur. Habile manúuvre.
La Saturne V ralentit, imitée par son escorte. Le système
de guidage bascule en mode d'urgence. Une requête est automatiquement
envoyée à un satellite américain qui évalue
la position de la cible en fonction des dernières données
transmises par le système de Titine III, et active son guidage laser.
Saturne V remet les gaz.
Dans un ballet millimétré, 9 et 10 pénètrent
violemment le système digestif de la cible tandis que 11 et 12 traversent
sa tête en passant par les oreilles et sans rencontrer la moindre
résistance. Saturne V n'a plus qu'à transpercer le thorax
de Glouglur pour achever le travail. Voilà, éparpillé
façon puzzle, le Zouzur.
Les fusées, si elles avaient une conscience, auraient celle
du travail bien fait en rentrant à la base. Elles se rangent sagement
à leur place respective sur le tourniquet géant avant que
ce dernier ne s'enfonce dans la terre, ne laissant qu'une vague odeur de
brûlé comme seule trace de sa récente utilisation.
(1) J'en ai profité pour régler quelques comptes personnels et c'est mal, je sais. Mais je m'en fous. L'autre abruti aurait dû être assez malin pour ne pas trafiquer ma sale tronche juste la semaine où Vincent me prête la télécommande. Comme dirait Paf, "il est stupide !".
Acte 1 : à 900 mètres sous la terre.
Le créateur s'active. Il semble presque stressé. Mais le créateur peut-il être vraiment stressé ? Un homme maîtrisant si parfaitement son sujet peut-il être en proie aux mêmes vicissitudes que le commun des mortels ?
On l'entend pourtant marmonner :
- Bon sang, depuis le temps qu'elle n'a pas servi, va-t-elle être
toujours aussi efficace ? Les améliorations que j'y ai apportées
ne vont-elle pas nuire ? Ce système anti-vibrations que je n'ai
pas encore eu le temps de tester ne va-t-il pas déconner ? Et puis
ai-je vraiment eu raison de faire confiance à ce sorcier Bostwanais
?"
Le créateur s'active autour de son monstrueux bébé:
un réglage par ci, un coup de polish par là...
- Vivement que je commence à construire la quatrième.
Le tunnelier auto-propulsé, ça sera la vraie révolution.
Je vais enfin pouvoir m'affranchir de ces fusées ringardes. En attendant,
celle-ci ne manque pas de superbe" se disait-il en contemplant fièrement
son oeuvre.
Il est vrai qu'elle avait toujours fière allure, Titine III. Dominée par la fameuse Saturne V, la belle étincelait sous les puissants projecteurs du bunker.
- Bon. Le moment est venu. Qui est la cible aujourd'hui ? Ah, oui. Il y en a plusieurs"
Et en effet, les cibles étaient multiples. Cela ne faisait pas peur au créateur : une opération de cette sorte avait déjà été menée de main de maître par Yann. Pourtant, cette fois serait différente.
- Alors, je récapitule:
- Delta-Convergence pour quotage de goret, un nouveau, celui-là.Et puis, bon, Titine, si tu en vois d'autres au passage, n'hésite pas..."
- Patrick Bonnet, parce qu'il m'énerve.
- Les piliers de bar, qui commencent à me gonfler grave avec leurs pubs pour leur site de merde.
- Le ouarlax, avec sa signature à la con.
- Je m'offre aussi le blade, depuis le temps que j'en ai envie.
- Et puis le K@pit@ine, qui revient uniquement pour emmerder Gilles.
- PCGAGS pour pub de merde aussi.
- Le dénommé nico pour ses blagues ringardes sur les blondes.
Allez, j'envoie la musique!
* * *
Au même moment, en surface...
La matinée est calme et tranquille à Juvisy sur Orge (Essonne). Comme toutes les matinées de Juvisy, d'ailleurs. C'est un frais matin de la fin de l'hiver. Le premier hiver du millénaire se termine. Un printemps précoce se dessine déjà dans les jardin. Un soleil presque radieux, salué par le chant des merles, éclaire les premiers bourgeons, les premières pousses d'herbe nouvelle.
Des promeneurs nonchalants marchent sans but apparent, dans les rues calmes, sur le rives de l'Orge, dans les jardins publics. Une femme promène deux chiens en laisse. Deux animaux si dissemblables qu'ils semblent venir de deux planètes différentes. Sur le parking de cette résidence, un homme au crâne rasé nettoie avec amour une Renault 12 qui semble pourtant avoir connu des jours meilleurs.
Une sombre menace semble pourtant peser sur cette scène idyllique : à l'horizon, des nuages noirs s 'amoncellent. L'atmosphère devient orageuse. Étrange, au mois de février...
Une chanson aux paroles étranges monte des profondeurs de la terre:
"Il est déjà tard, pèlerins,
il est grand temps de partir,
Rangez vos nénuphars vous n'avez plus
le temps de lire.
Crapauds de goudron, alligators et mannequins
de cire,
Arlequins."
Puis le ciel s'obscurcit. Les promeneurs étonnée lèvent
les yeux vers le ciel noir.
- Étrange", se dit la femme aux chiens "on dirait que c'est
encore "lui".
Pourtant, d'habitude, on sent les vibrations".
La musique augmente de volume :
"Agenouillez-vous bonnes gens le grand prêtre
va passer,
Branlez vos chapelets excrémenteux et
dilapidés.
Comme l'aigle impérial son goupillon va
vous déchirer,
Arlequins."
Un éclair d'une puissance fantastique déchire l'air appesanti. Une demi-seconde précède le coup de tonnerre. Assourdissant. Effrayés, les promeneurs pressent le pas.
"Brûlés par un volcan de thym,
Burinés par le chant des lutins
La mer des hydres a pleuré ses requins
Engloutissant le sang des Arlequins
Le sang des Arlequins
Le sang des
Ah!"
Puis le Monstre sort de terre.
Magnifique, majestueux, terrible, le Dernier des Titans repart en guerre contre l'insoutenable nullité du bonobo.
"Nous traverserons l'ondée de vase de la
fortune,
Nous découvrirons les eaux magiques de
la lagune.
Un lézard parleur nous contera l'histoire
de la Dune,
Arlequins"
La nuit semble s'être abattue sur Juvisy. Une nuit particulièrement noire, oppressante, que l'éclairage publique, qui s'est allumé automatiquement, n'arrive pas à percer.
"Il est trop tard passez donc le temple du souvenir,
Rangez vos catafalques vous n'avez plus le temps
de vivre.
Crapauds de goudron, alligators et mannequins
de cire,
Arlequins"
Et puis une lumière aveuglante déchire le ciel: Titine III décolle à nouveau.
La musique devient assourdissante:
"Entrez, entrez beau monde
Choisissez votre tombe,
Dans le cimetière des Arlequins"
Sur frh, la peur s'installe. Les bonobos fuient dans une panique indicible. Mais inutile. Les fusées sont partout. Attaquent sur tous les fronts. Pénètrent l'intimité des neuneus, déchirant tripes et boyaux.
"Entrez, entrez braves gens,
Recherchez le tourment,
Dans le cimeterre des Arlequins"
Le sang gicle. La scène est recouvertes de la tripaille chaude et sanguinolente des mandrills éventrés. Déjà, les premiers vautours entrent en action.
"Entrez, entrez beau monde
Choisissez votre tombe,
Dans le cimetière des Arlequins"
Puis un rire sardonique déchire le silence qui commençait à s'installer. Si Lucifer existe, il doit rire de cette façon, cruelle, et sauvage. Les vautours et les hyènes s'en donnent à coeur joie.
Et le calme revient sur frh. Son Oeuvre accomplie, Titine regagne Juvisy. Une fois de plus, elle a gagné.
Le créateur s'activait. Ces dernières semaines, l'invasion
de bonobos faisait des ravages sur frh. Jusqu'ici, The Ultimate était
démontée, et le créateur n'avait pas voulu bâcler
le remontage. Et il avait eu raison : le tunnelier à fragmentation
fonctionnait parfaitement. Du coup, il en avait fabriqué treize.
Alors que, bouteille de polish en main, il s'ingéniait à
faire reluire son titanesque enfant, son cerveau en action permanente calculait
les paramètres induits par l'adaptation de la fragmentation au tunnelier
autopropulsé. Dans le même temps, l'hémisphère
droit de son encéphale pestait contre les ingénieurs de l'aéronavale
qui lui avaient tout pourri les plans de son porte-tunneliers (si on ne
fait pas tout soi-même...).
Ceci dit, le retard ne serait pas trop important, et l'amélioration
majeure apportée à Titine III permettrait d'attendre sereinement
Titine IV.
Le choix d'un morceau de musique adapté à ce nouveau
tir le préoccupait davantage. Les meilleurs avaient déjà
été utilisés, et le créateur aimait à
les renouveler. Une image surgie du fond des années 70 lui vint
à l'esprit : l'Iguane !
Cette fois, tout était prêt. La modification des tunneliers
était invisible de l'extérieur. Quelle surprise cela allait
être !
Tous ces guignols posteurs de pubs, tous ces neuneus rabâcheurs
de "blagues" éculées, les emmerdeurs, les empêcheurs
de déconner en rond, bref, tous les singes, les singes, les singes
de mon quartier allaient être déchiquetés vivants.
Pendant ce temps, à la surface...
Le premier printemps du millénaire s'achevait dans une météo
perturbée. Pourtant, depuis quelques jours, le soleil semblait asseoir
sa domination, et nombre de Juvisiens en profitaient pour mettre le nez
dehors, nonchalants et en bras de chemise.
La ville était sereine, tranquille, et rien ne semble pouvoir
déranger l'ordre chaotique des choses, installé depuis une
éternité récente mais déjà enracinée
dans l'esprit des habitants de cette cité intemporelle.
Soudain, des nuages d'un noir d'encre assombrirent l'horizon. Habitués
aux caprices météorologique de cette planète en cours
de réchauffement, les promeneurs ne s'inquiétèrent
pas tout de suite, se contentant, craignant l'orage, de presser légèrement
le pas vers leurs domiciles respectifs.
Mais lorsque, le ciel s'assombrissant encore, une nuit irréelle
s'installa sur Juvisy, la date du 22 février 2001 revint à
la mémoire des Juvisiens : pas un d'entre eux n'avait oublié
le dernier lancement. La peur s'installa alors sur la ville.
Certes, Juvisy n'était en aucun cas visé, et chacun savait
que le créateur, comme on l'appelait ici, ne ferait jamais de mal
à leur ville. À "sa" ville. Pourtant l'incroyable impression
de puissance ressentie à chaque lancement étreignait la poitrine
de chaque habitant, et faisait monter l'adrénaline.
Les accords rageurs d'une musique violente claquèrent comme
un coup de fouet, alors que, du coté du "champ maudit", le sol s'ouvrait
en deux, laissant déjà apparaître le sommet de la fameuse
Saturne V.
Une voix animale et rauque retentit alors :
"I'm a street walking cheetah with a heart full
of napalm
I'm a runaway son of the nuclear A-bomb
I am a world's forgotten boy
The one who searches and destroys"
Alors que le volume sonore s'amplifiait, l'infernale machine destructrice de bonobos sorti de terre, splendide et menaçante sous le ciel noir de Juvisy.
"Honey gotta help me please
Somebody gotta save my soul
Baby detonate for me"
Un éclair d'une aveuglante clarté déchira soudain
la nuit épaisse et froide: le Dernier des Titans décollait
encore, plus décidé que jamais à éradiquer
la vermine grouillante et bonobesque. Les treize fusées s'élevèrent
dans toute l'infernale puissances de leurs réacteurs.
La musique devint assourdissante. Iggy and the Stooges semblaient vouloir
détruire toute la planète.
"Look out honey, 'cause I'm using technology
Ain't got time to make no apology
Soul radiation in the dead of night
Love in the middle of a fire fight"
Arrivés au dessus de la canopée, les treize monstres d'acier et de feu se séparèrent, ciblant chacun un groupe de bononbos.
"Honey gotta strike me blind
Somebody gotta save my soul
Baby penetrate my mind"
C'est alors que l'impensable se produit : chacun des tunneliers arrimés sur le nez des fusées se fragmenta, donnant ainsi naissance à des milliers de petits tunneliers. Des nuages noirs, vrombissant de milliers de machines infernales poursuivaient les bonobos, les pénétrant de toutes parts, déchirants leurs entrailles maudites.
"And I'm the world's forgotten boy
The one who's searchin', searchin' to destroy
And honey I'm the world's forgotten boyt
The one who's searchin', searchin' to destroy"
Alors que, leur mission accomplie, les tunneliers se reformaient, les
premiers charognards arrivèrent.
Les fusées rentrèrent à la base. Un fois de plus,
The Ultimate avait réussi sa mission. Une fois de plus, les cris
de douleurs des suppliciés résonneraient dans la mémoires
de tous les témoins du carnage.
Dans son bunker souterrain, le créateur sent monter la colère. Les wanadiens-outlookistes nouveaux sont arrivés. Et l'affaire est sérieuse: deux demeurées s'ingénient à foutre la merde sur le forum.
Oui. Deux. Deux grognasses de la pire espèce.
Alors, pour se calmer, le créateur décide de s'amuser un peu : Il va leur envoyer T I et T II. Voilà belle lurette que Préparation H et La Libératrice attendent l'occasion de reprendre du service.
Le créateur s'active. Vérification des frigos à
Valstar, des détecteurs bonoboïdes, des bombes à neuneutrons.
Il admire, d'un oeil humide et nostalgique, les bons vieux tunneliers
monolithiques, luisants de leurs puissants voussoirs en bernarmenèse,
toujours prêts à partir en guerre contre la connerie gratuite
et agressive.
Il défini les cibles : pour Préparation H, ce sera marie-france
strobbe, et pour La Libératrice, massilia.
Alors, les tambours Vaudous commencent leur sarabande macabre...
* * *
Au même moment, à la surface...
Sur les bords de l'Orge, Jean-Médor tire sauvagement sur la laisse
tenue d'une main ferme par Élisabeth-Gertrude. Aujourd'hui, son
ami Paf (mais quel nom ridicule !) n'est pas avec lui. En effet, toute
la famille Maigrepine est partie camper à Palavas les Flots. Alors,
Jean-Médor s'ennuie un peu. Il tire sur sa laisse comme un perdu,
reniflant chaque touffe d'herbe, chaque poteau, chaque borne kilométrique.
Car malgré une intelligence pour le moins peu développée,
Jean-Médor n'a pas son pareil pour reconnaître à l'odeur
la pisse de tous les chiens de Juvisy.
Élisabeth-Gertrude est presque euphorique. Ses voisins sont
en vacances, il fait beau, et elle a quelques jours de congés. Elle
aime à se promener sur les bord de l'Orge. Il fait un temps splendide,
Jean-Médor est encore plus fou que d'habitude.
Soudain, le chien s'arrête et s'assied. Élisabeth-Gertrude, habitué aux caprices du bâtard, tire sur la laisse. Mais rien n'y fait. Jean-Médor refuse de bouger. Au loin, des jeunes de la cité jouent du tam-tam. C'est alors que le ciel commence à s'obscurcir.
Le son des tam-tam se fait plus présent. Élisabeth-Gertrude comprend. - Bon sang!, à même pas quinze jours d'intervalle!". D'un geste rapide, elle ramasse le chien et fonce comme une fusée (sic) vers la résidence.
Les tambours Vaudous deviennent assourdissants. Du coté de la base, les deux fusées sont au pas de tir, ombres noires dans la nuit irréelle qui s'est abattue sur Juvisy. Soudain, un éclair aveuglant perce l'obscurité: T I et T II décollent, dans un bruit de tonnerre pourtant couvert par les tambours.
Les deux monstres d'acier décrivent une parabole impeccable avec un synchronisme parfait. Puis elle se séparent, l'une filant vers Marseille, et l'autre vers Orléans.
La pénétration est simultanée. Les monstrueux tunneliers se frayent un passage à travers les entrailles putrides des posteuses bonobesques, puis ressortent de l'autre coté. Le son des tambours se calme lentement, alors que les vautours, hyènes et autres chacals arrivent pour se repaître des restes calcinés.
Une fois de plus, le succès est total.
Juvisy sur Orge, le 5 septembre 2001. 900 mètres sous terre.
Le créateur est affairé. La Quatrième n'est pas
encore au point, et il devient urgent d'en finir. L'été n'a
pas épargné le forum de l'humour de bon goût et de
la distinction. La disparition de Strato et l'arrivée massive des
bonobos nouveaux a rendu le cloaque plus fangeux qu'il ne l'a jamais été,
et le créateur lui-même hésite à y mettre les
pieds.
D'ailleurs, le temps lui manque. Ses activités annexes l'empêchent
encore de lancer l'AAD de destruction. Mais ce n'est plus qu'une question
de semaines.Voire de jours.
Perdu dans ses pensées, le créateur dresse soudain l'oreille:
il lui avait semblé dans l'ombre entendre un faible bruit. Serait-ce
un Espagnol du forum en déroute qui se traîne avec ou sanglant
sur le bord de la route? Non.
Le message est clair: c'est un inconditionnel de Daniel Prévost
qui demande l'éradication d'un certain toprire (tiens, un voisin).
Le créateur s'avance alors vers le célèbre tourniquet
à úufs géant, un peu poussiéreux certes, mais toujours
prêt à sévir. Les treize énormes fusées,
surmontées des agressifs tunneliers semblent frémir d'impatience.
Un sourire éclaire le visage du créateur: - le temps de choisir
la musique, et j'envoie la sauce".
Pendant ce temps, à la surface...
La matinée semble s'étirer mollement dans les rues grises
de Juvisy sur Orge (Essonne). La cité paraît se remettre difficilement
d'une période de vacances qui avait vidé les rues et les
parvis, et un calme morne s'est abattu sur la ville.
Même cette femme d'âge mur mais au physique encore avenant,
qui promène toujours ses deux chiens si dissemblables, semble impatiente
de regagner son foyer. Tout à coup, le ciel déjà gris
s'obscurcit encore.
- Ça faisait longtemps » se dit la femme aux chiens, pressant
le pas.
Une musique d'enfer, saturée d'électricité, semble soudain sortir des profondeurs terrestres :
"Good Golly, said little Miss Molly
When she was rockin' in the house of blue light
Tutti Frutti was oh so rooty
When she was rockin' to the east and west
Lucille was oh so real
When she didn't do her daddies will
Come on baby, drive me crazy - do it, do it"
Dans le terrain vague désormais bien connu, la terre s'ouvre en deux. Et la titanesque machine de guerre sort lentement des sombres profondeurs terrestres. La musique s'amplifie:
"íCause I'm a speed king you go to hear me sing
Yeah, I'm a speed king see me fly"
Soudain, un bruit de tonnerre retentit et une lumière aveuglante perce la nuit artificielle qui s'était abattue sur Juvisy. Et la monstrueuse fusée centrale, la célèbre Saturne V prend son envol.
"Saturday night and I just got paid
Gonna fool about ain't gonna save
People gonna rock, people gonna roll
Gonna have a party to save my soul
Hard headed woman and a soft hearted man
They been causing trouble since it all began
Take a little rice take a little beans
Gonna rock and roll down to New Orleans"
Sur frh, les bonobo s'affolent. La plupart d'entre eux n'a encore jamais assisté à un lancement de Titine, et une peur indicible les cloue au sol. Tous. Ils ne le savent pas encore, mais aujourd'hui, un seul d'entre eux est visé.
"íCause I'm a speed king you go to hear me sing
Yeah, I'm a speed king see me fly"
S'élançant majestueusement vers la canopée, la fidèle fusée a déjà repéré sa cible, le tunnelier à fragmentation est prêt, et le ci-devant bonobo toprire est déjà mort. Mais il est le seul à l'ignorer.
"Good Golly, said little Miss Molly
When she was rockin' in the house of blue light
Tutti Frutti was oh so rooty
When she was rockin' to the east and west
Hard headed woman and a soft hearted man
They been causing trouble since it all began
Take a little rice take a little beans
Gonna rock and roll down to New Orleans"
Des milliards de particules tunnelières transpercent soudain le corps débile du macaque. Feu toprire s'étale lamentablement sur le sol, attirant les charognards de tous poils.
"íCause I'm a speed king you go to hear me sing
Yeah, I'm a speed king see me fly"
Enfin le tunnelier se reconstitue, et la fusée rejoint la base. Encore une fois, la mission est un succès total.