Vie de RENÉ- LÉON PÉTEL , page 14

hilares devant ce spectacle inattendu. A ces quelques exemples on peut juger que, tout en étant parfois amusés, René et les siens auraient souhaité un environnement plus conforme à leurs goûts. La famille vit donc un peu repliée sur elle-même d'autant que ses moyens restent limités et que la maladie de Ginette constitue toujours un handicap. Les sorties se bornent aux emplettes nécessaires, Av. d'Orléans où l'on se rend par le tramway, plus rarement, jusqu'aux magasins de la samaritaine et du Louvre sur les façades desquels on admire, vers Noël, les immenses illuminations animées. Le dimanche, on va se promener à pieds par les sentiers qui serpentent entre les terrains des maraîchers de Bagneux et jusqu'au Parc de Sceaux qu'on vient de rouvrir au public mais qui n'est encore qu'en partie aménagé. Quand le temps est mauvais, on prend souvent les paquets de petites partitions illustrées des chansons pour la plupart d'avant-guerre (celle de 14-18). Renée et René chantent et parfois ce dernier prend son violon. A cette époque, Francis après avoir terminé son apprentissage de tourneur chez Delahaye travaillait à l'atelier des Travaux Publics à Cachan tout en en suivant les cours du soir. Puis il repart chez Delahaye, au département des pompes rue Esquirol à Paris où il participe aux essais des premières pompes à mousse carbonique. Vers 19-20 ans il a voulu entrer à l'Ecole de Maistrance en espérant parvenir ensuite à une carrière de mécanicien (second-maître puis premier maître) dans la Marine -Mais il est refoulé à l'examen médical - on juge qu'il présente des traces de rachitisme et est trop maigre . Ses parents, justement inquiets, le font examiner sérieusement ainsi que sur le plan pulmonaire. Examens tout-à-fait rassurants d'ailleurs. Cela n'empêche qu'il n'est pas admis à passer l'examen d'entrée. Il fera cependant son service militaire dans la Marine de mars 1933 à mars 1934 à Brest à bord du croiseur "Algérie" nouvellement lancé et encore en période d'essais et dont le commandant était alors le futur amiral Darlan.
Au retour il travaille un an aux engrenages Citroën d'où il part sur un "coup de gueule" (bon sang ne saurait mentir...!) pour rentrer aux établissements Guyot - mécanique de précision - à Cachan qu'il quittera plus tard car leurs salaires sont un peu bas.... Disons tout de suite qu'il fera ainsi plusieurs emplois et c'est peut-être grâce à cet éventail d'expériences qu'il terminera sa carrière pendant comme professeur technique civil à l'école du Génie militaire à Versailles. C'est aussi après son service militaire que Francis commencera à faire, avec deux amis, les frères Prieur, de grandes randonnées à bicyclette en couchant sous la tente à une époque où le camping en est encore à ses balbutiements. Henriette ira à l'école primaire à Cachan, face à l'école des Travaux Publics jusqu'au Certificat d'études mais ne mord guère aux études. Son père voudrait qu'elle apprenne la couture mais elle lui répond qu'elle préférerait être vendeuse dans une boulangerie. Est ce le souvenir des aventures de sa grand-mère Letulle, mais René n'est pas d'accord et décide sans appel puisque c'est ainsi tu resteras à la maison pour aider ta mère et t'occuper de Ginette. Quant à Claude ses parents se refusent d'abord à le mettre à l'école primaire à Cachan qu'ils estiment trop éloignée (2 à 3 km ) pour ses petites jambes. C'est Renée qui inculquera, jusqu'à presque 10 ans, les premiers éléments de français, calcul, histoire, géographie..... Un inspecteur de l'Instruction Publique viendra effectuer un contrôle des connaissances du jeune garçon et les jugera satisfaisantes. Cependant en octobre 1932 il devra rejoindre le groupe scolaire nouvellement construit près de la cité-jardin pour y effectuer la préparation au certificat d'études qu'il passera en juin 1934. C'est à cette période en 1932, que son père l'emmenant à Paris s'aperçoit qu'il ne peut lire le nom des rues sur les plaques apposées sur les maisons, à l'école difficultés pour lire au tableau : il est myope et il est grand temps de lui faire porter des lunettes. Il est, au départ, un peu naïf et il lui faut quelques mois pour s'habituer aux camarades d'école. Pendant les premières années de ce séjour à Cachan (qui, ô étonnante stabilité, se prolongera 7 ans de 1927 à 1931), René pilote toujours son taxi, jusqu'à ce jour où le hasard lui fait charger son neveu René Badier. Celui-ci insiste pour qu'il quitte ce travail et revienne dans leur affaire de boucherie en gros, rue de viarmes (sous les