Vie de RENÉ- LÉON PÉTEL , page 7

Le 4 août, son unité étant relevée, il revient en garnison à Sidi-Bel-Abbès où il est affecté à la musique du régiment.
Il revient en permission fin août ou début septembre, sa mère étant gravement malade. Elle avait toujours eu un problème cardiaque et c'est un accident de cette origine qui se produit alors et qu'elle ne surmontera pas; son décès se produit le 16-9-1908. Pendant ses derniers jours elle ne pouvait plus se passer de la présence de ce fils si peu choyé pendant longtemps. C'était René qui la soignait, la peignait......
Après le décès, s'appuyant sur les conséquences de sa blessure ancienne, il entreprend des démarches pour être réformé et libéré de son engagement de 5 ans à la Légion. Il est d'abord assez mal reçu dans les bureaux militaires mais son beau-frère Badier, pouvant obtenir l'intervention du ministre de la guerre, Maurice Berteaux, toutes les objections disparaissent et très vite alors la Commission spéciale de Vincennes le classe réformé N°2 pour fracture ancienne du fémur gauche, le 9-11-1908. Il a 30 ans, il est libre, plein d'énergie, instruit, mais sans situation. Constant Badier, dont le négoce de boucherie en gros aux Halles de Paris se développe, lui propose de le prendre comme employé et lui assure le logement, chez lui, 11 rue du Rocher à St.Maur des-Fossés (Seine). Cette offre se combine avec les accords concernant les suites du partage de la succession de Madame veuve Houtarde, liquidée en mars 1909. Partage assez complexe ! D'abord du fait des dispositions testamentaires d'Emilie, prises en janvier 1908, où se retrouvait encore sa défiance vis-à-vis de son fils. Elle décide la conversion de son héritage (en particulier par la vente des propriétés immobilières à St.Maur et à Paris) en rente 3% et, pour la quotité disponible, que la nue-propriété en soit partagée entre ses deux filles, René n'ayant que l'usufruit. Là-dessus se greffe la remise en compte des dots de Camille et Lucie (21 500 F chacune) et des dépenses faites pour René (environ 10 000 F). Enfin sur les 158 000 F (francs or 1908) qui constituent l'actif total de la succession, une partie est représentée par un immeuble, rue Damrémont à Paris, d'une valeur de 155 000 F, mais sur laquelle 70 000 F, seulement avaient déjà été payés par madame Houtarde. Il est décidé que Madame Badier rachète les parts de ses cohéritiers sur la somme déjà versée et se charge de la suite du paiement à la société vendeuse. Concernant ce rachat, René fait consigner par le notaire que Lucie et lui renoncent à toute inscription de privilège en garantie de son paiement. Par la suite ayant reçu de Constant Badier, sur cette part lui revenant (25 000 F), diverses avances au moment de son mariage (globalement à peu près 6 400 F), il fait abandon du reste à sa soeur jugeant qu'avec 5 enfants déjà, elle en avait plus besoin que lui. Chez sa soeur et son beau-frère, René s'entend fort bien avec ses jeunes neveux, ce qui ne l'empêché pas de distribuer quelques corrections bien méritées - en particulier le jour où il récupère Fernand après que celui-ci ait entrepris un exercice d'équilibre le long du toit de la maison. Les enfants n'en sont pas moins admiratifs de cet oncle qui a fait le tour du monde et connu tant d'aventures.
C'est aussi en 1909 que se décide l'union de René PÉTEL et de Renée BOUDIER - fiançailles le 25 juillet et mariage le 23 sept. Les deux familles se connaissaient car les Boudier étaient locataires de Madame Houtarde pour l'habitation attenant au café-débit de vin qu'ils tenaient à St.Maur-des-Fossés au coin de la rue Garnier-Pagès et du Bd National (actuelle av.Foch). Le prestige de l'uniforme a-t-il joué auprès de Renée, car à l'automne 1908 notre légionnaire est encore en tenue et cela a dû s'ajouter à sa séduction naturelle. Pour lui, outre le charme de la jeune fille - elle était très jolie, taille très fine et fraîcheur de 18 printemps - sans doute a-t-il ressenti la satisfaction de jouer le Prince Charmant de cette Cendrillon. Madame Boudier, en effet, menait la vie dure à sa fille aînée et l'utilisait plutôt comme servante. Après un voyage de noces à Jersey le ménage s'installe dans un coquet pavillon, 23 avenue du midi à St.Maur, pas