7h50, ce 8 mai 1902, une terrible détonation se produit. La montagne Pelée, qui donnait depuis de nombreux jours des signes manifestes d'activités, explose. Une nuée ardente, s'échappe du volcan et se dirige vers Saint-Pierre. Personne n'imagine encore l'ampleur de cette terrible catastrophe. Au début de 1902, Saint -Pierre, avec ses 26.011 habitants était la ville la plus importante et la résidence de l'évêque depuis 1853, même si Fort-de -France, en raison de l'importance stratégique de sa rade, restait la capitale. Depuis une quinzaine de jours les signes d'une catastrophe étaient bien présents dans toute la région. Le 23 avril, un tremblement de terre sème la confusion.
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L'éruption de la Pelée: Saint-Pierre anéantie
Le 25 avril, une nouvelle secousse suivie d'une pluie de cendres s'abat sur le Prêcheur. Le 2 mai, des cendres volcaniques tombent sans interruption. Pendant la journée du 4 mai une énorme masse de boue descend de la montagne détruisant quatre distilleries et provoquant d'énormes vagues en atteignant la mer. Le 5 mai le barrage de l'Etang-Sec se rompt. L'eau se déverse rapidement, ensevelit une usine et fait vingt-cinq morts. L'explosion du 8 mai suivie d'une nuée ardente détruit Saint-Pierre situé à 7 km du cratère. Une coulée de lave dévale ses flans et se sépare en deux à l'approche de la ville. Les principaux quartiers du fort, le Centre, le mouillage ne résistent pas. En quelques secondes, la nuée ardente détruit tout sur son passage. 28 000 personnes vont périr. Les bateaux ancrés dans la rade ne sont pas épargnés, il ne reste que deux survivants: Louis Cyparis prisonnier dans sa geôle et le cordonnier Compère. En fait, c'est une région de 58 km2 qui fut ravagée. Jusqu'au 6 juin l'activité du volcan reste violente. Trois nuées ardentes semblables à celle du 8 mai (20 mai, 26 mai et 6 juin) vont se produire. Elles ont contribué à l'anéantissement définitif de Saint-Pierre tuant de nombreux pillards. Du 6 juin à la mi-août, la région retrouve un calme relatif; puis nouvelle recrudescence jusqu'au 30 août jour où se produit la plus fantastique nuée ardente de l'éruption, qui détruit Morne-Rouge et d'Ajoupa-Bouillon. Un millier de personnes réfugiées trouve la mort. Après les éruptions de 1902-1904, une période d'activité commence en 1929. Elle dure jusqu'en 1932. " MARTINIQUAIS ! ZOT MODI !" " Lors de la catastrophe de 1902, j'avais 9 ans. J'habitais au Carbet. C'était le jeudi de l'Ascension. Mes parents étaient tous partis à la messe, me laissant à la maison, parce que je souffrais d'une bronchite. Je restai clouée de terreur en entendant un bruit épouvantable qui fit trembler toute la maison; je n'avais que ma poupée de porcelaine, que je serrai très fort sur mon cur. Une voisine, s'avisant que j'étais à la maison, vint me chercher, nous ne rejoignîmes pas tout de suite mes parents, l'affolement était grand et je me crus abandonnée...Je n'avais plus que ma poupée...Toute ma famille se retrouva en Guadeloupe, à Basse-Terre, où nous fûmes hébergés par d'aimables gens qui nous accueillir avec grand cur. Les Guadeloupéens furent d'ailleurs les premier à porter secours à leurs frères de la Martinique. Certains craignaient tout de même: .."Martiniquais! Zot modi, Zot fait l'évêque à Zot dansé en carnaval! ( Martiniquais vous êtes maudits, vous avez fait danser pendant le carnaval un homme déguisé en évêque :). N'apportions-nous pas le malheur avec nous?".
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