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JANVIER 1934

Outrée du sort réservé à l'affaire ALIKER par la justice taxée de complaisance, l'opinion publique, attend réparation. La famille s'impatiente. Marcel Aliker finit par se résigner à devenir celui par qui l'injustice sera effacée.
Il tente de venger son frère à l'occasion des obsèques du maire du Lamantin, André Dubuc, le 31 janvier 1936. Sa cible : Eugène Aubéry qu'il soupçonne d'être mêlé au meurtre de son frère. Il fend la foule, parvient jusqu'à lui, pointe son revolver. L'arme s'enraye. Marcel ALIKER est arrêté passera en jugement et sera acquitté. Une nouvelle fois au cours de son second procès,, aucune explication officielle ne sera donnée à l'assassinat du Journaliste engagé.


  Il reste que l'affaire Aliker sera exploité par les dirigeants communistes qui eurent tôt fait de convaincre. Les ouvriers agricoles et ceux des villes de s'organiser. Les dockers, les employés de commerce, les ouvriers boulangers et ceux du bâtiments sont très actifs. De même que les charbonnières, qui, accueilleront au siège de leur société mutualiste, aux terres Sainville, les délégués au congrès constitutif de la Confédération générale du travail, en octobre 1935. Les groupes politiques Front Commun et Jean Jaurès fusionneront plus tard pour créer le Parti communiste.

 

 

 

 

 

André Aliker, mystère autour d'un assassinat

André Aliker, le responsable du journal du mouvement communiste est assassiné en janvier 1934 pour avoir révélé les dessous d'une sombre affaire de fraude fiscale supposée.
Les Habitants de fond Bourlet, paisible quartier de pêcheurs entre Case-P'ilote et Bellefontaine, se souviendront longtemps de ce funeste jour du 11 janvier 1934.. Ils découvrent sur la plage le corps
d'un homme vêtu de son costume de ville, les avant-bras ligotés par une cordelette et maintenu, dans le dos. L'homme, plutôt jeune, est déposé
sur une feuille de tôle.
Les premières constatations sont formelles : il s'agit d'André Aliker, 34 ans, mystérieusement disparu depuis l'avant-veille. Le gérant du journal Justice, l'organe dit mouvement communiste a été tué.
La thèse du suicide est aussitôt troquée par certains cercles farouchement opposés aux idées défendues par Aliker. Une piste qui ne tient pas à l'examen des faits. Rapidement le rapprochement est fait avec l'enlèvement d'André Aliker, le matin du 1er janvier, en plein Fort-de-France, par deux inconnus. Bâillonné, ligoté et jeté à la mer, Le responsable du journal du mouvement communiste échappe de peu à la mort . La seconde tentative sera la bonne pour ses bourreaux et leurs éventuels commanditaires.

   Très vite, les gendarmes arrêtent deux émigrés sainte-Luciens, Moffat et Mellon ainsi qu'une martiniquaise soupçonnée d'avoir acheté la corde, Elle sera mise hors de cause, mais ses compères seront traduit, devant la cour d'assises, de Bordeaux qui les acquittera, faute de preuves et d'aveux.

   Sur la foi de documents obligeamment fournis par un fondé de pouvoir d'une grosse usine de l'Île, le Journal d'Aliker avait enquêté , sur l'attribution par l'administration des Impôts à un important contribuable martiniquais d'une indemnité de 8 millions de traites de l'époque, en réparation de poursuites menées, semble-t-il injustement, pour fraude fiscale sur ce même contribuable dans les années vingt. Le scandale retentit jusqu'en France. Le Gouvernement est interpellé à la Chambre des, députés. Mais les menaces et les pressions laissèrent ALIKER inflexible dont le journal Justice publie l'enquête par épisodes à partir se Juillet 1933.

 

" Je n'oublierai jamais çà "



Membre du Parti
Communiste Martiniquais depuis 1944, Philibert Duféal entre à la CGTM
l'année suivante, en gravit les échelons jusqu'à en devenir le secrétaire général de 1982 à 1990. Il se souvient des obsèques d'Aliker à Fort-de-France.

  « J'avais 9 ans cette année là. De ces cinq enfants, j'ai été le seul que mon père a emmené à l'enterrement d'Aliker, deux ou trois jours après la découverte du corps. Je ne comprenais pas bien ce qui se passait à la maison, mais j'ai su après que mon père- Auguste Démétrius Duféal, an boug ki pa té ka rigolé- était membre du mouvement communiste depuis onze ans. Quand on a appris ce qui était arrivé à Aliker, les dirigeants comme le maître ébéniste Portel, Henri Bardin, Bissol ont préparé la riposte et les obsèques. C'était un va-et vient permanent à la maison.

On habitait au 60 rue Émile Zola, aux Terres Sainville. Le cortège funèbre a emprunté la rue Brithmer (l'actuelle avenue Jean-Jaurès), puis le boulevard de la levée et enfin la rue Schoecher, jusqu'à la maison d'André Aliker. Il y avait des milliers de gens tout le long du parcours une foule endeuillée et silencieuse . On lisait la tristesse ou la colère sur les visages de ces ouvriers, de ces employés, de ces jeunes. La femme d'Aliker était infirme des jambes. Elle avait du mal à marcher. Ce jour là, mon père m'avait particulièrement présenté à Victor Lamon et à Juvénal Linval. La mort d'ALIKER a servi de détonateur à l'organisation du mouvement ouvrier. L'effervescence que ce drame a suscité a facilité le travail des Monnerot, Bissot, Lamon, Gratiant, qui ont rédigé les statuts de la C.G.T.. Je n'oublierai jamais ça».

 

 

 

 

 

 

 

 

1919

  • Fondation de la Brasserie Lorraine,
    René de Jaham démobilisé en Lorraine à l'issue de la première guerre mondiale décida avant de regagner la Martinique décida de s'initier aux secrets de la fabrication de la bière suivant les cours de l'école de Brasserie.

1920

  • Apparition du journal "Justice" par le groupe des amis de Jean Jaurès.
  • Paulette Nardal (1896-1985) est la première étudiante noire dans une université : La Sorbonne, Chevalier de la légion d'Honneur, officier des palmes académiques, commandeur de l'ordre national de la république du Sénégal.

1921

  • René Maran obtient pour "Batouala" le prix Goncourt.

1922

  • Création du Crédit Martiniquais.
  • Témoignage d'un certain dynamisme du capital local
  • Catastrophe de la "Dillon" deux barils de poudre explosent à l'usine Dillon. 500 à 600 kilos de poudre détruisent de nombreux corps de bâtiments et font de nombreuses victimes.
  • Organisation du syndicat de la Métallurgie.
  • Création de la distillerie Depaz.

1923

  • Grève de Bassignac ou grève de février 1923 : l'Usine de Bassignac a été l'aboutissement de cette grève. C'est là que les heurts entre" forces de l'ordre" et travailleurs ont été meurtriers.

1924

  • Première liaison aérienne entre Guadeloupe et Martinique pour "Karukéra". Liaison effectuée par l'aviateur français : Sadi-Lecointe.

1925

  • Grève des charbonniers et des charbonnières : Dès la lin du XIX siècle, les charbonnières ont été les premières à tenir des réunions syndicales et des cours de formation politique à leur local de Fort de France. Dès, le mois de mars on déplore des heurts. Chez les ouvriers de la compagnie Transatlantique. Les ouvriers veulent une augmentation de salaire.
  • Assassinat de Louis des Étages et de Charles Zizine à Ducos.

1926

  • grèves des ouvriers boulangers de Fort-de -France. Les patrons boulangers font appel au Gouvernement qui leur envoie les boulangers de la Troupe.


1927

  • La commission consultative du travail et de l'agriculture est crée et fixe le prix de la canne avant les récoltes.

1928

  • disparition du journal" la Sentinelle" qui paraît de décembre 1924 à avril 1928. Il se contente surtout de combattre Fernand Cler qui a posé sa candidature aux élections sénatoriales et est accusé de vouloir la cession des Antilles Françaises aux États-Unis en paiement de la dette de guerre de la France.

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