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1966

  • Première femme Arbitre de football de France: Marie-Anne Bessard, une Martiniquaise : La ligue de football de la Martinique est la seule de France à compter parmi ses arbitres une femme arbitre de football...
  • Première femme qui préside les assises à la Martinique : Mme, Driot.
  • Premier télex
  • Nouvelle usine centrale électrique de la Pointe des carrières. Elle remplace la centrale de Sainte -Thérèse devenue trop petite.
  • La Martinique est munie d'une horloge parlante.

1967

  • Cyclone Beulah
  • Raz de marée à Sainte-Marie

1968

  • Le sérum spécifique contre les morsures de serpent découvert par l'Institut pasteur de la Martinique.

1969

  • Premier évêque martiniquais Maurice Marie-Sainte consacré par Mgr Varin de la Brunelière.

1970

  • Émile Maurice, président du Conseil général
  • Réfection de la piste et atterrissage des Boeing 747 au Lamentin.

1971

  • Mise en service de la raffinerie de pétrole à Californie. Raffinerie destinée essentiellement à alimenter les 2 départements des Antilles françaises. Gaz, essences et autres dérivés du pétrole brut sont produits désormais sur place grâce à des procédés modernes.
  • Alfred Marie Jeanne est conseiller général de Rivière-Pilote. Il est également président du MIM.

1972

  • Inauguration de la station terrienne de télécommunication qui permet à la Martinique d'être en relation avec le reste du monde.
  • Premier festival culturel de Fort de France.
  • Première retransmission en direct de télévision

1973

  • Timbre postal émis four les Floralies.
  • Pour les Floralies, le SMA met à jour un chef d' œuvre : la caserne, du parc Galliéni.
  • Mgr Marie Sainte intronisé archevêque par Mgr Barbarito, nonce apostolique en Haïti.

1974

  • Nouvelle abattoir départemental au Lamentin.
  • Remblais de la baie des Tourelles : Aménagement d'un hangar au quai des Tourelles.

1975

  • La Martinique à les mêmes billets, les mêmes pièces que la Métropole.

1976

  • Création du parc naturel régional de la Martinique.
  • Création du Centre de Chèques Postaux.

Pierre-Just Marny : bandit ou héros ?

    Au début des années soixante, la Martinique change de visage à grands pas, les usines disparaissent à tour de rôle, on voit s'ouvrir les premiers libres-services, la télévision fait son apparition dans quelques foyers. C'est dans une société en pleine mutation qu'éclate, en septembre 1965, l'affaire Pierre Just Marny. Elle ébranle sérieusement l'opinion publique.

Pierre-Just Marny est issu d'un milieu modeste. En fréquentant des petites bandes de délinquants, il se présente très rapidement comme le major. En 1963, âgé de 22 ans, il est condamné pour la première fois à quatre années d'emprisonnement dont deux avec sursis. Devant ses acolytes, il accepte d'endosser l'entière responsabilité des délits précisant qu'il ne révélera aucun nom. En contrepartie, il devra avoir sa part de butin à sa sortie de prison. Sa peine purgée, à sa libération il n'a qu'une idée en tête récupérer son dû. Mais, deux ans loin de sa bande, il a vite été oublié. Il rencontre plutôt hostilité et inimitié lorsqu'il se présente devant ses anciens comparses.

IL TUE TROIS PERSONNES

Ainsi, au lendemain de sa sortie de prison, le 2 septembre 1965, Marny tue trois personnes, dont un enfant de trois ans qui se trouvait dans les bras de sa mère. Il blesse gravement trois autres avant de prendre la fuite. Sa cavale sera de courte durée. Il est arrêté quatre jours plus tard après un important déploiement de force. Trois semaines plus tard, Marny fait à nouveau parler de lui en s'évadant du 107 rue Victor Sévère. Nous sommes le 10 octobre 1965. Les 9 jours de cavale qui suivent, la population entière vit à l'écoute des faits et gestes de Marny. A l'image des nègres marrons, il devient un nouveau héros de la lutte contre la répression coloniale. Pour preuve, son arrestation dans une épicerie de Sainte-Thérèse entraîne une véritable émeute populaire. Le peuple s'en prend à l'épicière qui aurait dénoncé Marny qui était entré dans son commerce pour acheter un morceau de pain. Le feu est mis à l'établissement. Par la suite, Marny sera transféré en Métropole. Il maintenant devenu l'un des plus anciens prisonniers de France. Il aurait été sans doute libéré mais en France, il fait encore parlé de lui à l'occasion d'une tentative d'évasion et surtout pour avoir crevé œil d'un de ses gardiens. Détenu violent, Marny a séjourné dans les quartiers de haute sécurité et en hôpital psychiatrique. Aux dernières nouvelles, il était incarcéré dans la prison de Sarraguemines, un centre pénitentiaire à vocation psychiatrique. Pour beaucoup, Marny reste un héros, pour d'autres, il a été tout simplement un bandit et un assassin...

  • SEPT
  • OCT.
  • 1965

 

Cécile : " Nous avions peur ! "

Cécile, âgée aujourd'hui de 80 ans se souvient de l'affaire Marny. Mais comme beaucoup de témoins de ce triste drame, ses souvenirs sont confus. Il est vrai qu'à l'époque, l'information n'était pas relayée comme de nos jours, c'est souvent le bouche à oreille qui fonctionnait le plus. Elle raconte: "Marny était un voleur comme tant d'autres". Il opérait avec une bande. Visiblement, après un hold-up il avait convenu avec ses comparses de faire la prison et de ne rien dire. Après avoir purgé sa peine, il est allé chez l'un de ses anciens complices pour lui réclamer sa part de butin. Il a été traité pire qu'un chien . C'est à ce moment qu'il s'est révolté et que les hostilités ont commencé. Il a fait plusieurs cas. Toutes les brigades de l'Île étaient à ses trousses. Il faut signaler qu'il a fait trembler toutes les gendarmeries de la Martinique. Il s'est rendu à la Redoute où il a tiré sur la femme d'un de ses anciens complices. Il a blessé cette dernière et malheureusement tué l'enfant qu'elle avait dans ses bras. Les gens ne sortaient plus. Il y avait un vrai sentiment de peur car plusieurs autres voleurs ont profité de l'époque pour voler et terroriser la population.

      C'était un homme révolté. Je me rappelle d'un épisode survenu à Sainte-Thérèse. Il était entré dans une épicerie. Il a dit qu'il avait faim. Une dame qui se trouvait dans une maison a crié : " voilà Marny". Il a pris la fuite mais a été arrêté. Les gens qui étaient pour Marny ont alors mis le feu à l'épicerie. Je me souviens lorsqu'il a été arrêté il a déclaré : " la seule chose qui m'a fait mal au cœur c'est que j'ai tué un enfant. Mais il fallait que je me venge. Signé la Panthère noire.

Un étrange Garçon

Étrange garçon que Pierre-Just Marny. Étrange destin aussi que le sien ! II vit le jour le 6 août 1943 à Fort-de-France, plus exactement au quartier Balata. Cadet d'une famille de cinq enfants, il se désintéressa très vite de la vie de famille, se retira dans son atmosphère, et vécut en sauvageon.Très peu doué pour les études, il quitta les bancs de l'école en classe de 7ème et commença à travailler un peu partout. " C'est un garçon instable " nous a dit l'un de ses frères. Il ne peut rester en place et force lui est de chercher constamment un nouvel emploi. Il a une passion, la pêche ; d'ailleurs toutes les étagères de la petite garçonnière qu'il occupait à proximité de la maison familiale, regorgent de cannes a pêche, de masques de plongée, de fusils harpon, de palmes.

     "Tout semblait poursuit son frère, le destiner un jour embrasser une carrière de plongeur sous marin, de scaphandrier ou simplement de pêcheur. Il aime bricoler, très touche à tout, il passe de chaudronnerie, à la ferronnerie. D'ailleurs, il n'y pas si longtemps, il a construit tout seul, une embarcation.

 

 

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