L'ÉTUDE DE DOCUMENT HISTORIQUE 

(page mise à jour le 13/09/2017)

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Sommaire de la page :

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 Le sujet : présentation de l'exercice - Exemple proposé en métropole, juin 2013

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Analyse de la consigne

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L'analyse du (des) document(s)

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Distinguer "montrer que...", expliquer ou comprendre, critiquer et commenter

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Comment "présenter" un document ?  --> Lexique sur les types de documents

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Comment éviter la paraphrase ?

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L'étude de document en Histoire et en S.E.S. : points communs et différences - cas 1 un texte / cas 2 un tableau statistique

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Les différents types d'explication de texte

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"Expliquer" n'est pas "justifier"

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La méthode Stabylo

 

 


 Le sujet : présentation de l'exercice

L'étude de document en Histoire consiste désormais à extraire d'un ou de deux documents des informations qui seront remises dans leur contexte historique afin d'être expliquées, critiquées et/ou commentées. Il donne lieu à la formulation finale d'une conclusion répondant à la problématique donnée ou suggérée par les énoncés.

En pratique, l'exercice se traduit par la rédaction d'un texte organisé en deux ou trois parties.  

L'exercice se présente en trois points :

1°) un énoncé - Exemple (métropole, juin 2013) : Gouverner la France depuis 1946

2°) le(s) document(s) - Exemple (métropole, juin 2013) : 1- Extrait des mémoires de guerre du général De Gaulle (1959) ; 2- Discours de politique générale de Jacques Chirac (1986)

3°) une consigne. Exemple (métropole, juin 2013) : Montrez que ces deux documents témoignent de conceptions différentes du rôle et de l’action de l’État en France. En quoi le contexte de chacun de ces documents permet-il de comprendre ces conceptions ?
 

L'énoncé définit le thème (ou sujet) du (des) document(s) sur lequel le candidat doit faire porter sa conclusion. Exemple (métropole, juin 2013) : "Gouverner", autrement dit comment diriger le pays.

Le(s) document est (sont) le plus souvent un (des) texte(s). Il peut s'agir aussi d'une image (caricature, photo, affiche…).  

La consigne est un petit texte qui fournit au candidat les instructions qui orienteront son travail. On y trouve des sujets d'analyse (Exemple (métropole, juin 2013) : les conceptions de l'Etat), une suggestion de plan (1/ les conceptions 2/ les explications) et une problématique plus ou moins explicite (En quoi la conception est-elle déterminée par le contexte ?). 

 

 

 

A l'occasion de cet exercice, le candidat doit montrer :  

 

  1. Qu'il possède des connaissances générales sur le sujet abordé par le(s) document(s), son (ses) auteur(s), le(s) contexte(s).

  2. Qu'il sait remettre un document dans son contexte historique et en tirer le recul nécessaire pour bien l'analyser.

  3. Qu'il sait interpréter un document (il ne se contente pas de le paraphraser).   

  4. Qu'il sait établir des liens de causalité entre plusieurs connaissances (il sait expliquer le document).  

  5. Qu'il sait opposer au(x) document(s) des informations permettant d'en faire la critique.

 

Les fautes qu'il faut donc apprendre à éviter sont :  

  1. Le "bavardage" ou "remplissage", défaut du candidat qui brode parce qu'il ne sait pas son cours. Première obligation : étudier son cours.  

  2. La "paraphrase" ou recopiage du texte. Deuxième obligation : apprendre comment l'éviter ou comment traduire le document.  

  3. La "crédulité", attitude consistant à accepter naïvement tout ce qu'énonce l'auteur du document. Troisième obligation : apprendre à critiquer le document en fonction de ce qu'il est (d'où l'importance de la "présentation" du document).  

  4. Les erreurs sur le sens (faux sens et contre sens). Quatrième obligation : lire attentivement son document.  

 


Analyse de la consigne

Pour réussir l'exercice dans le temps imparti, une bonne analyse de la consigne est déterminante. Cette consigne est essentielle puisqu'elle permet de cerner les informations (sujets) à extraire du (des) document(s), le plan à suivre et la problématique justifiant l'étude critique.

 

Sur la foi des sujets proposés en 2013, les consignes sont souvent construites sur des modèles similaires.

Elles contiennent deux indications principales. La première définit ce qu'il faut extraire du (des) documents. La seconde propose la problématique.

 

Exemples :

 

    Sujet 0 "Le projet d’une Europe politique au congrès de La Haye"

Après avoir replacé le document dans son contexte, montrez quelle conception particulière de la construction européenne a son auteur. Cette conception est-elle partagée par l’ensemble des participants au congrès ?

                 Métropole 2013 "Gouverner la France depuis 1946"

  • Montrez que ces deux documents témoignent de conceptions différentes du rôle et de l’action de l’État en France.
  • En quoi le contexte de chacun de ces documents permet-il de comprendre ces conceptions ?

Liban 2013 "Médias et opinion publique en France au moment de l’affaire Dreyfus"

Montrez que ces deux documents reflètent les fractures de l’opinion publique lors de l’affaire Dreyfus. Permettent-ils de comprendre les rapports entre médias et opinion publique ?

Martinique 2013  "Les Etats-Unis et le monde à deux dates importantes de leur histoire : 1918 et 1941"

Après avoir replacé les documents dans leur contexte respectif, montrez dans quelle mesure ils rendent compte de la politique étrangère des Etats-Unis d’Amérique à deux dates importantes de leur histoire : 1918 et 1941. Vous porterez un regard critique sur le document 1 en évoquant la portée de ce discours.

 

L'analyse se fait crayons (ou stabylos) en main. L'idéal est d'avoir à sa disposition au moins trois couleurs.

Avant de vous lancer dans le décryptage de cette consigne, sachez ce que vous allez y trouver : un renvoi au contexte, une analyse souvent introduite par la formule "montrez que...", une problématique généralement signalée par la présence d'un point d'interrogation et/ou les formules "en quoi" ou "dans quelle mesure..." ; parfois une invitation à critique.

 

Il n'existe pas de méthode strictement applicable à chaque cas. On peut toutefois procéder de la façon suivante avec efficacité.

 

1- souligner (ou surligner) les verbes qui vous imposent (mode impératif) quelque chose. Ils définissent les opérations à accomplir et leur ordre = le plan.

2- souligner (ou surligner) le terme principal associé à chacun des verbes repérés. Ils définissent les informations (sujets) à traiter ou extraire des documents.

3- repérer la présence d'un point d'interrogation et/ou des formules "en quoi" ou 'dans quelle mesure". Ils définissent la problématique à laquelle la conclusion portera réponse (souvent, ce n'est là qu'une confirmation à apporter que l'étude aura justifiée).

 

Ces repérages ayant été fait, dégager le plan suggéré par la consigne. En général (voir sujets 0 et Martinique), un mise en contexte est demandée qui fera l'objet d'une première partie ou d'une présentation en terme d'introduction. Ensuite, plusieurs possibilités se présentent.

1°) La consigne invite à extraire des informations différentes (le rôle puis l'action dans l'exemple Métropole) ou à réaliser plusieurs opérations distinctes (rendre compte puis critiquer en Martinique ; montrez puis comprendre (donc expliquer) en Métropole). Ces informations à extraire ou opérations à effectuer définiront le plan de l'étude.

2°) La consigne ne propose qu'un thème d'analyse (les fractures au Liban ; la conception de l'Europe en sujet 0). Sans compter la mise en contexte du document, une seule partie est alors proposée. Mais la problématique et la nature de l'exercice permettent de lui opposer une partie critique dans laquelle seront exposées des idées contradictoires (les conceptions d'opposants à Churchill en sujet 0) ou des limites au sujet (aux relations médias - opinion dans l'exemple du Liban)

Dans la plupart des cas, l'étude pourra se construire de la façon suivante :

cas 1

1/ Une présentation du (des) document(s) avec rappel de leur contexte [une forme d'introduction]

2/ Une présentation des informations à extraire

3/ Une explication critique de ces informations par référence au contexte.

4/ Une réponse à la problématique [en matière de conclusion]

 

cas 2 [la différence avec le cas 1 ne porte que sur les points 2 et 3]

2/ Une présentation et explication des informations à extraire sur le premier thème imposé.

3/ Une présentation et explication des informations à extraire sur le second thème imposé.

 

 


L'analyse du (Des) document(s)

 

Analyser le document revient d'abord à le lire attentivement en tenant compte du peu de temps dont vous disposez pour trouver les informations demandées, comprendre leurs raisons d'être (liées au contexte), concevoir un commentaire critique et rédiger votre réponse. Pour réussir une telle performance, mieux vaut procéder de façon rigoureuse, selon une méthode éprouvée et à laquelle vous vous serez entraînés.

 

Reprenez les crayons (stabylo) que vous avez utilisés au moment d'analyser la consigne. Si vous avez opéré avec rigueur, chaque couleur est associée à un type d'informations à extraire ou une opération (montrer, expliquer, critiquer).

 

A l'occasion d'une "première lecture" (celle de l'étude du (des) document(s), surlignez dans le(s) document(s) les extraits qui apportent réponse aux informations/opérations demandées. N'allez pas trop vite pour éviter les oublis (vous n'aurez pas beaucoup d'occasion de relire les textes). Soyez économes en surlignages : ne surlignez pas des phrases entières. Un mot souvent suffit. Si la presque totalité du texte est surligné, vous avez perdu votre temps et allez encore en perdre puisque vous vous condamnez à tout relire plusieurs fois).

 

Si l'un des documents est iconographique, n'oubliez pas de le soumettre aussi à surlignage. Les informations écrites qui l'accompagnent contiennent souvent un élément de réponse à repérer. Vous pouvez aussi marquer un détail de l'image dans la couleur appropriée. 

Ce travail de décryptage (1ère lecture) terminé, observez vos marquages. Si vous avez bien travaillé, vous devez voir apparaître de façon assez équilibrée toutes les couleurs que vous aviez choisies lors de l'analyse de la consigne. Si l'une d'entre elles fait défaut (et sauf s'il s'agit d'une couleur réservée à l'étude critique), c'est que vous n'avez pas trouvé toutes les informations possibles. Il va falloir reprendre rapidement la "première lecture".

 

Faites ensuite une "deuxième lecture". Vous passez alors à l'étude critique. Pour cette deuxième lecture, concentrez toute votre attention sur les mots ou passages surlignés. Puis, dans la marge du document, notez brièvement ce qui peut expliquer ou contredire l'informations relevées. Ces notes viendront s'insérer dans le texte que vous rédigerez et seront automatiquement reliées à l'information que vous aurez extraites des documents. Ce sont ces observations qui vous permettront d'échapper au péché de paraphrase qui vous menace. L'étude de document est un exercice qui ne consiste pas à répéter les informations livrées par celui-ci, elle doit confronter ces informations à d'autres qui lui sont contradictoires (opinion d'un opposant, par exemple) ou qui permettent de comprendre pourquoi un auteur tient tel ou tel propos (référence au contexte).

 

Passez ensuite à la rédaction en suivant le plan suggéré par la consigne et mis en évidence par vos choix de couleur.

Commencez par une introduction. Celle-ci vous permet de poser la problématique. N'hésitez pas à reprendre strictement les termes de la consigne.

L'introduction est aussi le moment où vous allez présenter le document en insistant sur l'auteur et le contexte.

Rédigez ensuite chacun des parties prévues, en rassemblant les informations et notes par couleurs.

Concluez en proposant une réponse à la problématique.

 


Distinguer "montrer que..", expliquer ou comprendre, critiquer et commenter...

 

La consigne qui accompagne l'étude de document propose toujours aux candidats de conduire les mêmes opérations. Elle invite à "montrer que...", à "expliquer" ou "permettre de comprendre", de travailler de "façon critique". Si elle n'invite pas à "commenter", elle n'interdit pas le candidat à émettre un commentaire. Faut-il encore bien distinguer à quoi renvoie exactement chacune de ces injonctions.

 

Montrer que... : cette invitation est présente dans pratiquement toutes les consignes proposées en 2013. Il est donc impératif de bien comprendre ce qui est attendu sous ces termes. Montrer que consiste à extraire des informations d’un document afin d'illustrer ce que le candidat doit montrer.

Exemple Liban 2013 - étude de J'accuse (Zola) et d'un dessin de Caran d'Ache. La consigne invite à "montrer que les documents reflètent les fractures de l'opinion". Il s'agit donc d'évoquer dreyfusisme contre antidreyfusisme tels que ces opinions s'expriment à travers les deux documents.

Montrer que... relève de l'analyse des documents. L'opération n'exige pas, a priori, d'avoir de grandes connaissances puisqu'elle consiste à sortir celles-ci des documents.

Attention, cependant : "montrer que..." incite à la paraphrase. Dans l'exemple du Liban, celle-ci consisterait à dire que Zola accuse l'armée ; les Français en famille se disputent (dessin de Caran d'Ache.

Pour éviter le piège, mieux vaut partir des connaissances que l'on a du sujet. Exemple : dans l'affaire Dreyfus, les Français se divisent sur les droit de l'homme ou l'honneur de l'armée, les droits des Juifs (sémitisme contre antisémitisme). Posez au brouillon vos connaissances, puis renvoyez aux documents. Cette démarche conduit à dire au correcteur que vous retrouvez dans le document les connaissances que vous maîtrisez. Ajoutez aussi une phrase ou deux d’explications : Zola, par exemple, utilise la presse parce qu’elle est libre et un moyen d’atteindre un large public.

 

Expliquer ou montrer que les documents permettent de comprendre... : En 2013, la seconde formule a été plus fréquente que la première ; mais que ce soit l'une ou l'autre, la même opération est demandée. Expliquer consiste à dire "pourquoi" l'auteur du document dit, écrit ou publie ce qu'il dit, écrit ou publie. L'opération renvoie au contexte qu'il faut maitriser pour la réussir. Elle suppose que le candidat ait ces connaissances dans la mesure où la raison (ou cause) à exposer n'est pas toujours signifiée dans ou par le document.

 

Critiquer, faire l'étude critique ou montrer de façon critique... : Les formules varient, mais l'invitation est toujours identique. Faire l'étude critique consiste à opposer à l'information extraite du document (souvent l'opinion de l'auteur) une information ou opinion contradictoire. Attention, critiquer n'est pas donner son avis personnel sur le sujet. Critiquer consiste à montrer que tous les acteurs de l'histoire ne partagent pas forcément le même avis, ce qui suppose, bien sûr, que vous connaissiez votre cours !

 

Commenter : critiquer un document relève déjà du commentaire. On pourrait donc renvoyer ici à ce qui est écrit ci-dessus. On distinguera cependant le commentaire de la critique à partir du moment où l'opération ne consiste plus à opposer au document (et à son auteur) un autre document (ou auteur), mais à émettre une observation (pas forcément contradictoire) que l'étude du document suscite. Cette observation peut être une évaluation de l'auteur que l'on juge, par exemples, habile, menteur, partial, courageux... etc. (toutes les qualifications sont possibles). Ce commentaire n'est pas obligé, rarement demandé ; mais il peut être formulé (en conclusion, tout particulièrement) sous réserve d'être justifié, c'est-à-dire rapporté à une information. Exemples : il est habile parce qu'il parvient à ses fins ; il est courageux parce qu'il prend un risque...

 


Comment présenter un document

 Que signifie : "présenter un document"                       aller à l'exemple

Cette opération consiste d'abord à identifier six informations accompagnant le document ("informations brutes"). Ces informations sont nécessaires pour bien présenter le contexte ; elles servent surtout à définir l'intérêt historique du document ou son niveau de fiabilité. C'est important pour savoir quelle confiance peut être attribuée aux informations fournies par le document et, sur cette base, bien le critiquer.

Pour bien définir l'intérêt historique, il faut partir de l'information brute. Il est cependant nécessaire, souvent, d'ajouter à celle-ci quelques précisions (opération qui sera l'occasion pour le candidat de faire la preuve de ses connaissances). Nous appellerons ces précisions "valeur ajoutée".

Pour illustrer ce qu'il convient de faire, le mieux est encore de se référer au tableau ci-dessous. Celui-ci n’est pas demandé au baccalauréat ; mais rien n’interdit de réaliser son équivalent au brouillon ou dans sa tête quand on maîtrise bien l'exercice. Nous y distinguerons successivement le rappel de l'information susceptible d'être demandée par l'examinateur (1ère colonne), l'information brute (colonne 2), la valeur ajoutée (colonne 3) et enfin l'intérêt historique lui-même (colonne 4).  

 

 

Présenter

Rappel méthode

 

Information brute  

=

 

Valeur ajoutée

(C'est-à-dire)

 

Intérêt historique

(donc)

 

Auteur 

Date

Nature

Destinataire

Sujet

 

type

Qui ?

Quand ?

Support ?

À qui ?

Quoi ?

 

voir ci-dessous

sa fonction, son titre...

le contexte

sa fonction sociale

sa fonction, son titre...

son rapport avec l'énoncé

 

Quel regard porter sur le document, quelle réserve prendre vis-à-vis de lui, quel impact peut-il avoir…etc. ?

Remarques :

Dans ce tableau, deux expressions et un signe sont soulignés par leur inscription en tête de colonne, leur écriture en italiques ou leur isolement : "c'est-à-dire",  "donc" et "=". Ils sont là pour aider à comprendre le lien qui existe entre chaque partie du travail.

L'information brute n'est en réalité qu'un recopiage des indications accompagnant le document. La reproduire dans sa copie est nécessaire pour indiquer au correcteur de quoi on parle, mais reste forcément insuffisant. Par contre, le "c'est-à-dire" introduit une clarification ou une précision, autrement dit la maîtrise et l'utilisation d'une connaissance personnelle ; c'est un enrichissement qui sera récompensé. Les plus importants (dans le sens où ce sont les plus attendus par les correcteurs et qu'ils sont souvent demandés explicitement dans la question) concernent l'auteur (il faut généralement préciser sa fonction à la date du document) et la date (qui invite à préciser le contexte et à montrer au passage qu'on connaît son cours).

Le "donc", pour sa part, introduit une déduction. De l'information relevée et précisée en termes de valeur ajoutée, le candidat doit pouvoire déduire le regard qu'il peut porter sur le document ; autrement dit l'intérêt qu'il peut lui trouver par référence à ce qu'il est. L'expression de cet intérêt doit être explicite.

 

La nature du document : elle définit ce qu'est le document en lui même, le support sur lequel s'inscrit l'information. Il s'agit donc de préciser si on a affaire à un texte, une image ou une tableau de données. Ces trois réponses types ne suffisent cependant pas. Si vous avez un texte, précisez ce qu'il est : lettre, essai, loi, roman, article de presse ; pour une image, c'est une photographie, un tableau d'art, une caricature... le tableau propose de lire une courbe, des données statistiques ou des indices... etc.

 

Le type de document : dans la pratique, cette information n'est demandée. Elle est pourtant indispensable ! C'est elle qui permet de cerner l'intérêt du document car, d'une certaine façon, elle est la résultante des 5 informations précédentes.

Identifier le type du document permet de présumer de sa valeur objective ou non.

 

Il existe trois "types" de documents :

  1. Le document "Événement" et/ou officiel : on le considère tel parce que sa publication fait "acte", elle produit un fait qui change le cours de l'histoire, que ce soit dans un domaine général ou très particulier. Sont documents événements : les lois, décrets, traités... , un discours ayant un impact décisif sur les événements... etc. Ce sont tous des documents qu'on peut dire aussi "officiels".

  2. Le document "Témoin" ou "Opinion" : c'est un document qui présente le point de vue (opinion) d'une personne. Ce point de vue peut être "en direct" (au moment de l'événement) ou plus tard (dans des Mémoires). Ce "point de vue" n'engage que son auteur ; il faudra donc être prudent dans le traitement des informations qu'il donne et rester critique. Sont documents témoins : les discours n'ayant pas eu d'impact événementiels, les articles de presse, les témoignages, les photographies ou dessins d'artistes, les études scientifiques.

  3. Le document "didactique" : C'est un document qui a vocation pédagogique, il entend donner les moyens au lecteur de comprendre une situation. A ce titre, il propose "un point de vue" comme le document témoin. Sauf que ce "point de vue" s'appuie sur un faisceau de témoignages ou données recensées par des savants. Le document didactique n'est pas neutre mais il est scientifiquement vérifié. L'identifier n'est pas pour autant très difficile. C'est un document tardif par rapport à l'événement, se présentant sous forme de tableau, courbe, histogramme, carte... Ils sont produits par des professeurs, éditeurs, chercheurs.

 

Aucun document n'est absolument "objectif". Il présente toujours un point de vue. Évitez donc l'emploi de ce terme pour caractériser le document à étudier. Il est clair, toutefois, qu'un document "événement" est plus neutre qu'un témoignage parce qu'il établi d'abord un fait. Pour connaître ce dernier, le document "événement" est plus fiable que le document "témoin". C'est sur ce point que vous pourrez donc définir l'intérêt historique du document.

 

Exemple de présentation : sujet de métropole juin 2013.

Le sujet consistait à étudier un extrait des Mémoires de guerre du général De Gaulle et un extrait du discours de politique générale de Jacques Chirac en janvier 1986.

 

Travail préparatoire

 

 

Présenter

Rappel méthode

 

Information brute  

=

 

Valeur ajoutée

(C'est-à-dire)

 

Intérêt historique

(donc)

 

Auteur 

Date

Nature

Destinataire

Sujet

 

type

 

Auteur 

Date

Nature

Destinataire

Sujet

 

type

 

De Gaulle

1959

Mémoires

Les lecteurs

L'action de De Gaulle en 1946

Opinion

 

Chirac

1986

Discours

Les députés

La politique générale de Chirac

Evénement

Ex président du GPRF

Il vient de revenir au pouvoir.

Un témoignage a posteriori

des Français curieux de l'histoire

la gouvernance de la France

 

un point de vue

 

Premier ministre gaulliste

Sous Mitterrand, 1ère cohabitation

Définit une politique officielle

les représentants des Français

la gouvernance de la France

 

le discours annonce ce qui sera fait

 

Un document qui permet d'analyser le sujet du point de vue d'un acteur politique qui a été en situation mais qui n'est pas forcément partagé et produit dans un texte voué à valoriser l'action de l'auteur.

 

 

 

Un document qui permet d'analyser le sujet du point de vue d'un acteur politique en situation, qui engage sa responsabilité ; un point de vue que ne partage pas son opposition.

 

Les deux documents peuvent être confrontés car ils parlent du même sujet. Ils sont l'œuvre de deux  membres du même mouvement politique.

 

 

 

                La présentation : elle consiste à reprendre les informations brutes et valeurs ajoutées recensées ci-dessus pour mieux mettre en évidence l'intérêt de la confrontation.

Attention : quand vous avez deux documents, évitez de les présenter séparément. Présentez les ensemble en montrant d'abord leurs points communs puis leurs différences. Vous préparez ainsi d'autant mieux leur confrontation.

 

Structure d'une introduction/présentation type :

 

Exemple en histoire sur un sujet portant sur les mémoires de la 2e guerre mondiale

 

en haut, à gauche, le sujet avec son énoncé, la consigne, le document.

à droite : les "information brute" + leur valeur ajoutée recensées via les para textes

 

En rouge : la structure qui se décline en 4 points :

1/ l'entrée en matière (utilisez des éléments du contexte)

2/ la question qui pose le sujet (selon l'énoncé)

3/ la présentation du document inspirée des informations recensées au brouillon

4/ Une question valable pour tous les sujets

5/ annonce du plan (facultative, il est connu par la consigne)

 

Autre exemple, sur un sujet de géographie.

La structure est la même

 


COMMENT ÉVITER LA PARAPHRASE ?

La paraphrase : Elle est la plaie des copies et la hantise des candidats qui veulent bien faire.

Elle revient à répéter (souvent moins bien) ce que le document dit.

Ce recopiage est une faute dans la mesure où il n'apporte rien. Le candidat fait la preuve qu'il sait lire ! Mais ce n'est pas une qualité suffisante pour mériter le baccalauréat.

La paraphrase surgit en réponse à des questions d'analyse ou d'étude du document (celle qui consiste à montrer que...).  

Que faut-il faire ou ne pas faire ?

Répondre à la question d'analyse (qui demande de "montrer" ce que dit l'auteur) c'est extraire l'information demandée du document et la traduire ou interpréter. Parfois, aussi, il est nécessaire de l'expliciter en apportant une précision tirée des connaissances de cours.

Traduire ou interpréter consiste à définir ou caractériser la pensée énoncée par l'auteur. Cette caractérisation s'introduit par des locutions du type "c'est-à-dire", "autrement dit".

Pour éviter la paraphrase, le mieux est de se dispenser de citer le texte du document dans celui que l'on compose. Ouvrir les guillemets, c'est répéter le texte. Répondre par une citation (paraphrase directe) ou en insérant les mots du document dans le texte que l'on compose (paraphrase indirecte) revient à commettre la faute fatale. Certes, la citation est autorisée ; mais à la condition qu'elle soit séparée de la phrase que l'on rédige (par une mise entre parenthèse, par exemple). Cette citation autorisée est seulement faite pour montrer au correcteur à quel passage du document on se réfère.  

 

NB : L'explicitation n'est pas toujours nécessaire. Elle l'est seulement au cas où l'auteur tient des propos techniques ou multiplie les allusions qui méritent d'être éclaircies.

 

Comment éviter la faute ?

Sur le modèle ci-dessous, faites un tableau (au brouillon) afin de distinguer le texte (paraphrase), son interprétation et son explication. Ce travail peut s'avérer long ; il faudra apprendre à s'en passer. Mais il est utile pour comprendre comment éviter la paraphrase.  

Le texte ou paraphrase

Interprétation

Explication

 

"….." : 

citation du passage répondant à la question.

 

Exemple Métropole 2013

"Dans le même ordre d'idée, l'Etat se voit attribuer la direction du crédit" (De Gaulle)

L'Etat dirige le crédit (paraphrase)

"Autrement dit" 

définir la pensée de l'auteur

 

 

De Gaulle met en place une politique d'intervention forte de l'Etat.

"Parce que..." 

énoncer les raisons de l'auteur

 

 

 

La France est en ruine. seul l'Etat peut promouvoir et garantir la reconstruction.

 

Au moment de rédiger les réponses, il faudra donner son interprétation, puis justifier celle-ci par un renvoi au texte (citation mise entre parenthèse) et enchaîner par l'explication dans la mesure où l'exposé de celle-ci s'avère approprié.

 


Étude de documents : La méthode stabylo

 

Comment éviter les réponses paraphées par le professeur des formules récurrentes : « ceci ne vous est pas demandé », « confus », voire « contradictoire » ou « incohérent », fautes classiques dans les Études de documents qui, au mieux, font perdre un temps précieux, au pire s’accompagnent d’un zéro pointé ?

 

Ce genre de fautes relève principalement d’une mauvaise exploitation des documents par rapport aux questions posées. Si les erreurs d’interprétation, contre et faux sens sont liés à une mauvaise mémorisation des connaissances, des notions ou du vocabulaire, les fautes d’exploitation des documents sont souvent le résultat d’un manque de rigueur, d’attention ou un phénomène d’oubli progressif des consignes ou énoncés des questions. Contre ces défauts, la "méthode stabylo » peut s'avérer fort utile.

 

L’usage des stabylos lors des études de documents est aussi répandu dans les classes de lycée qu’il est de bon aloi. Inutile donc d’insister sur les avantages que peut procurer l’outil. Faut-il encore bien s’en servir. Or, l’expérience montre que la plupart des élèves font une mauvaise utilisation de l’instrument.

 

L’erreur commune est la suivante : pour les mettre en évidence, le candidat surligne les principales informations contenues dans le document ; il le fait souvent avec le souci prioritaire de bien comprendre ce dernier.

 

Si cet objectif est louable, voire nécessaire, le surlignement de ce qui est important peut néanmoins provoquer la confusion s’il ne correspond pas strictement à la question posée.

 

En effet, beaucoup de documents comportent plusieurs types d’informations ; mais toutes ne sont pas forcément demandées par le questionnaire attaché à l'exercice. En surlignant ce qui l’aide à comprendre, le candidat apprivoise le texte dans sa globalité : ceci est fort bien. Mais il se met aussi en danger de donner des réponses inutiles (hors question), voire d’oublier ce qui peut paraître secondaire alors que l'information est principale au regard de la question posée ; il se met aussi en position de produire une réponse composite qui sera confuse ou contradictoire.

 

Pour éviter ces dérapages malheureux, résultats pourtant d'un bon travail d'analyse, la méthode stabylo peut s'avérer utile.

 

La méthode conduit en premier lieu à se munir d’au moins 4 ou 5 stabylos de couleurs différentes.

Il faut procéder ensuite en respectant les étapes suivantes :

 

1°) Faire une lecture globale du sujet :

  1. -         De l’énoncé pour isoler le thème de l’étude.

  2. -         Des questions pour en extraire les sujets spécifiques et attribuer à chacun une couleur.

  3. -         Des questions pour comprendre la logique qui les lient entre elles (thématique, didactique, chronologique). Cette logique aidera à mémoriser les questions posées. Dans ce but, il est bien de relier chaque question par des signes, symboles ou petits mots de coordination qui serviront au moment de la rédaction de la synthèse.

  4. -         Des documents (à ce stade du travail, une lecture rapide s’appuyant en partie sur les titres donnés à chacun d'entre eux peut suffire) pour en comprendre le sens général.

2/ Procéder à l'analyse détaillée des documents : l'idée générale du dossier qui vous est soumis étant à peu près perçue, il s'agit désormais de chercher dans chaque document les réponses demandées par le questionnaire. En travaillant "question par question" et en vous référant aux couleurs attribuées lors de l'étape 1, surlignez chaque réponse repérée.

 

3/ Rédiger les réponses : Le surlignement correspondant à toutes les questions étant fait, rédigez vos réponses en vous appuyant sur tous les passages surlignés dans une même couleur. Plus le nombre de passages surlignés est important, plus riche sera la réponse ; plus confuse également si vous n'y prenez pas garde. Avant de rédiger, prenez donc bien soin de réfléchir à ce qui relie les réponses entre elles : s'additionnent-elles ou s'opposent-elles ? S'organisent-elles selon un ordre chronologique ou non ? Cette réflexion déterminera la construction de votre réponse et le choix des mots de liaison. C'est très important pour éviter les propos confus, les contresens et les contradictions !

 

Ce travail terminé, vous pouvez construire, puis rédiger votre synthèse.

 

NB : Si vous n'avez pas de stabylo, vous pouvez utiliser des bic de couleur, voire un crayon d'une seule couleur. Vous différencierez vos réponses en les soulignant de manière différente : trait plein, tirets, ligne brisée... par exemples.

 


L'étude de document en Histoire et en S.E.S. : points communs et différences

Les deux exercices consistent à exploiter un document, à l'expliquer, à en éclaircir certains termes ; ils sont aussi l'occasion d'exposer des connaissances de cours. Mais chaque discipline a ses fins propres et des exigences légèrement différentes. Les élèves s'y perdent souvent. Pour les aider à ne pas tout confondre, avec mes collègues d'Histoire et de sciences économiques, nous nous sommes efforcés de faire le point. Les deux tableaux ci-dessous sont le résultat de notre travail.

Cas n°1 : Étude de texte = les principes du Fordisme selon Ford.

 

 

LE DOCUMENT : les principes du Fordisme, Mon œuvre, Ford, 1925

 

FORME DE L'EXERCICE

Un sujet : les principes de Ford (sujet du doc)

Le document

Les questions

FORME DE L'EXERCICE

Un sujet : la productivité (thème de cours)

Le document

Les questions

TYPE DE QUESTIONS

4 types

  1. Présentation (auteur, date, type…)
  2. Analyse (ce que dit l’auteur : idées)
  3. Explication (pourquoi le dit-il ?)
  4. Extrapolation (impacts ? cf. cours)

NB : 1ère et 4ème presque toujours posées en 1 et 4. Les 2ème et 3ème types peuvent se présenter dans une même question (la 2 et la 3). Une explicitation d’un passage peut être demandée sur le modèle de la 1ère question en économie.

TYPE DE QUESTIONS

3 types

  1. Explicitation des mots difficiles
  2. Présentation idées principale et secondaires
  3. Synthèse : idée principale reliée au sujet : relier la hausse des salaires à la productivité.

OBJECTIF

Expliquer ou évaluer intérêt du document par rapport à son contexte (1925). Le candidat évoquera la question de la productivité parce qu’elle explique les motivations de Ford, mais il ne concentrera pas son attention sur cette question particulière.

Le document est étudié pour lui-même.

L’étude est l’occasion de montrer des connaissances historiques expliquant le document.

OBJECTIF

Le document est un prétexte à exposer des connaissances sur le sujet qui accompagne celui-ci et qu’il illustre : ici la productivité. Ce sujet imposé doit être au cœur de tous ses développements.

Le candidat doit insister sur les éléments du contexte immédiat :

  • Elément de biographie de l’auteur au moment où il écrit le document.
  • Contexte historique, nature et type de document (officiel ou témoin),
  • Destinataire du document…

 A ce titre, il doit bien maîtriser son cours d’histoire : connaître une époque précise.

Le candidat doit insister sur les connaissances relatives au sujet, les mécanismes économiques y ayant trait.

 

A ce titre, il doit bien maîtriser son cours d’économie, se référer à des principes d’économie ou de sociologie.  

 

 

  Cas n°2 : Étude d'un tableau statistique

   

 

NB : Cet exercice est proposé par un manuel d'Histoire

 

 

Les points communs

 

dans la présentation de l’exercice

 

Le document est accompagné de questions

 

dans les objectifs

 

à partir de questions d’analyses portant sur une partie du tableau :

Etablir des relations entre deux données du tableau pour expliquer un mécanisme

Etablir des relations entre des données et des connaissances pour expliquer une situation

Analyser le tableau pour en dégager des tendances ou des changements.

 

A partir d’une question de synthèse (en général la dernière)

Dégager un enseignement général : de quoi témoigne le document

Exemple : le tableau témoigne de profondes mutations socioéconomiques : tertiarisation, féminisation, instruction, amélioration des niveaux de vie

 

dans l’exploitation des données

 

Ne pas recopier les chiffres (paraphrase)

Produire quelques calculs simples (moyennes, %, …) pour justifier les réponses

Exemple : en trente ans, le chômage a quadruplé, illustration d’une crise

Dans le même temps, le % des bacheliers a triplé, témoignage d’une révolution culturelle

 

Les différences

S.E.S

 

Pas de présentation

Les documents sont récents.

Même si le document porte sur une période précise, l’étude vise d’abord à décrire un mécanisme (une théorie) économique ou social.

La période est un prétexte.

 

 

 

pas d’analyse démographique

(la question n’est pas au programme)

 

 

Les explications des mutations

économiques et sociales

Utiliser les lois et théories éco et soc.

Exemple : évocation de la loi d’Engel pour expliquer la redistribution des dépenses de consommation.

Référence à la courbe de Philipps pour expliquer le chômage.

Dans cet exemple, la référence à des évènements datés peut être faite pour préciser le passage au libéralisme (années 80) et l’alternance croissance – récession, des phénomènes strictement économiques.

La référence à d’autres événements datés n’est pas nécessaire.

 Histoire

 

Présenter le document,

Il faut replacer le document dans son contexte historique.

 

 

L’étude porte sur la période.

 

 

  

analyse démographique :

vieillissement, fécondité en baisse… etc.

 

 

Les explications des mutations

économiques et sociales

Possibilités d’utiliser les théories économiques et sociales, mais les replacer dans le contexte politique, technique, démographique, culturel…etc.

Exemple : le rôle de l’émancipation des femmes (MLF 1970) ou du vieillissement dans la redistribution des dépenses de consommation.

L’émergence des Sud et la crise pétrolière de 1979 pour expliquer le chômage…etc.

 

 

Les éléments explicatifs doivent être datés

 

 

 


Expliquer, vous avez dit "expliquer" ?

L'étude de document est un exercice proposé en Histoire (épreuve dite "mineure" du baccalauréat). Mais elle n'est pas la seule discipline à le faire. Sous des formes ou des noms différents, il peut être soumis aux lycéens et étudiants en Géographie, Économie ou Philosophie, notamment. 

Si l'exercice peut être un prétexte à énoncer des connaissances de cours, il consiste à analyser le document pour :

    - en tirer les informations que de document énonce.

    - en déduire d'autres informations par confrontation d'informations.

    - énoncer un commentaire personnel.

 

Il invite souvent, également, les étudiants à "expliquer" le document.

"expliquez les fondements politiques et économiques de l'URSS" est-il demandé en 2005 en marge d'un extrait de la constitution.

"expliquez la construction du mur de Berlin" (Nouvelle Calédonie 2005)

"expliquez la situation des démocraties populaires par rapport à l'URSS" (France 2008)

"Pourquoi De Gaulle dit-il que la guerre n'est pas perdue ?"

Mais que signifie "expliquer" ? L'explication à fournir change-t-elle d'une discipline à l'autre ?

A priori, l'attente des correcteurs va en effet différer.

Encore faut-il bien cerner le sens de la question, le mot "expliquer" pouvant renvoyer à deux définitions différentes.

 

 

Expliquer / expliciter et expliquer pourquoi...

Le mot expliquer a deux sens :

1. Faire comprendre en développant, rendre plus clair. Telle est la mission du professeur qui explique une règle, un théorème, une époque...

2. Faire connaître la raison, la cause. Telle est la démarche de celui qui explique le pourquoi d'une situation.

 

Dans le premier sens, expliquer revient à énoncer de façon claire ce qui ne l'est pas forcément. Expliquer a ainsi le sens d'expliciter ou clarifier.

Dans le deuxième sens, expliquer consiste à chercher une causalité.

 

Quand un questionnaire demande d'"expliquer", le premier objectif consiste donc à déterminer si c'est une clarification ou une causalité qui est demandée. Tout dépend en fait du contexte et de la discipline. Pour ne pas se tromper sur l'attente du correcteur, quelques repères :

 

 

Expliquer / expliciter

Dans toutes les disciplines, l'explication demandée peut être une explicitation.

En général, cette explicitation apparaît dès la première question, celle où le candidat est invitée à présenter ce que dit le document, sa thèse générale ou la situation qu'il décrit.

La réponse attendue se trouve donc dans le document. Nous nous trouvons en présence d'une question d'analyse.

Cette question peut aussi renvoyer à un seul passage du texte (un paragraphe ou une phrase) dont le sens peut paraître obscur ou dans lequel des notions ou des termes techniques sont utilisés.

Dans ces deux cas, l'explication / explicitation va clarifier le document en reformulant l'information qu'il fournit et/ou en énonçant le sens des mots savants qu'il peut contenir.

La faute à éviter en l'occurrence est la paraphrase, reformulation qui répète le texte et ne propose pas de définitions.

L'attente du correcteur porte alors sur deux points :

        * vérifier la compréhension du texte : que le candidat ne commet ni faux ni contre sens.

        * vérifier la maîtrise des connaissances de cours (les définitions)

 

Expliquer au sens d'expliciter revient donc à "traduire" (reformuler) et pourrait être introduit par un c'est-à-dire...

Ex: l'auteur dit que "..." c'est-à-dire (ma reformulation).

Il parle de (mot technique) ce qui signifie (définition du mot)

Exemple : "expliquez les fondements politiques et économiques de l'URSS", question posée sur un extrait de la constitution (bac 2005). Ici le candidat était invité à s'appuyer sur le document pour définir le régime politique et économique du pays. Il s'agit d'une explication / explicitation du texte.

 

 

Expliquer le pourquoi

Ce deuxième type d'explication intervient toujours après une question d'analyse.

C'est une deuxième question ou la deuxième partie d'une question déclinée en plusieurs interrogations.

Exemple : Que demande le général de Gaulle le 18 juin ? Pourquoi ? La première question consiste à reformuler l'appel à poursuivre la guerre ; le pourquoi invite à dire la cause de cet appel.

 

Ce deuxième type d'explication consiste toujours à chercher une réponse à un "pourquoi", réponse qui peut être introduite par un "parce que".

Mais d'une discipline à l'autre, le type de causes à avancer en priorité ne sont pas de même genre.

 

En Histoire, l'explication doit être "historique", autrement dit renvoyer à un ou plusieurs faits (évènements) du passé et (si possible) daté.

Exemple 1 : Pourquoi l'appel du 18 Juin ? Il faut chercher la cause de cette démarche (et non dire quel est l'objectif [pour quoi] de de Gaulle]

Réponse : Parce que l'armée française s'est effondrée (juin 1940) et que la veille (17 juin), Pétain a contacté les autorités allemandes pour leur demander les conditions de l'armistice. De Gaulle refuse cette démarche.

Exemple 2 : "expliquez la construction du mur de Berlin". Dans cet exemple proposé au bac, le candidat devait référer à plusieurs faits : le refus des alliés de laisser Berlin ouest sous la tutelle soviétique (quelques jours auparavant), la fuite des Allemands de l'Est vers l'Ouest depuis 1950... etc.

L'attente du correcteur porte alors sur deux points :

        * vérifier le niveau des connaissances du candidat (sait-il son cours ?)

        * évaluer sa capacité à établir des liens de causalité entre deux faits historiques.

 

En Géographie, le raisonnement est du même ordre, mais il ne porte plus sur le passé (du moins, n'est-ce pas la priorité. Dans cette discipline l'explication doit d'abord être recherchée dans l'environnement que celui-ci soit géophysique (topographie, climat...), humain (démographie), infrastructurel (routes, carrefours, interfaces...), voire économique ou social.

Exemple : "pourquoi les États-unis peuvent être qualifiés de "centre économique ?" La question renvoie à une carte intitulée "les États-unis moteur de l'économie mondiale". Introduite par un "parce que.." la réponse consiste à expliquer le rôle US par sa position selon les flux commerciaux et financier.

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En Économie, la situation évoquée par le document doit être expliquée par recours à une loi, une théorie ou à un mécanisme économique que le candidat expose.

Exemple : la loi de l'offre et de la demande explique les variations de la courbe.

Voir ci-dessus, l'étude d'un document statistique, cas n°2.

 

En Philosophie, la thèse ou pensée énoncée dans le document à étudier doit d'abord être explicitée. Mais il faut parfois expliquer comment l'auteur parvient à l'idée qu'il avance. Il ne s'agit plus de clarifier sa thèse telle qu'elle est présentée dans le document mais montrer comment elle découle d'une réflexion philosophique.

 

 


"Expliquer" n'est pas "justifier" et vice et versa

 

Lors de l'analyse d'un document, il est fréquent que l'examinateur demande qu'une réponse à une question donnée soit "justifiée".

Exemple : D'après le document x, comment sont les échanges commerciaux Nord - Sud ? Justifiez votre réponse.

 

Certains élèves ou candidats interprètent mal cette demande de justification et la confondent parfois avec l'explication.

 

"Justifier" c'est dire pourquoi on répond de telle ou telle façon à une question. D'une certaine façon, il s'agit bien "d'expliquer" sa réponse au correcteur, de lui dire pourquoi on pense de telle ou telle manière ; il ne s'agit pas, en revanche, d'expliquer pourquoi la situation observée est ce qu'elle est.

Exemple : le candidat observe sur le document x que les échanges Nord - Sud sont déséquilibrés et inégaux.

Justifiez votre réponse : "selon le document, ce que vend le Nord au sud est plus diversifié et à plus forte valeur ajoutée que ce que vend le Sud au nord. Il y a donc bien déséquilibre." Dans cette réponse, le candidat dit pourquoi il pense qu'il y a inégalité nord - sud. Il n'explique pas cette inégalité.

Expliquez la situation observée : "les pays du sud n'ont souvent qu'une matière première à vendre alors que leurs besoins les conduit à acheter des biens finis que l'expérience et la puissance économique des pays du nord leur permettent de fournir". Ici le candidat explique les causes de l'inégalité ; il ne dit pas pourquoi ildit qu'il y a inégalité.

 

Exemple en Histoire : D'après son discours du 18 juin 1940, quelle est le point de vue du général de Gaulle ? Justifiez votre réponse.

Réponse : "De Gaulle refuse l'armistice".

Justification : "Il invite ses compatriotes à poursuivre le combat auprès des alliés"

L'Explication du point de vue de l'auteur consisterait à rappeler que la France garde des alliés, des forces (dans son empire) et des hommes déterminés pour espérer, selon l'auteur) la victoire.

 


 

 

 

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