1943-1944
RAFLES ET ARRESTATIONS DANS LES BATIMENTS UNIVERSITAIRES
24 juin 1943 : rafle à la Gallia, rue Rabanesse, foyer des étudiants Alsaciens Lorrains

Le 24 juin 1943, deux agents de la Gestapo avaient été abattus rue Haut-Saint-André au domicile du professeur Jean Michel Flandin, qui était le chef régional du S.R. des MUR.
Dans la nuit, qui suivit à 1 H 30 du matin, une centaine d'hommes de la Gestapo et de la Feldgendarmerie, envahirent, 22 rue Rabenesse, l'immeuble de la Gallia, qui était le foyer des étudiants alsaciens-lorrains. Ils arrêtèrent les 37 étudiants présents et les transférèrent à peine vêtus à la prison du 92.
Nous avions la certitude, qu'aucun d'entre eux n'avaient participé à cette action. Par la suite nous avons su, qu'elle avait été accomplie par un maquisard Fernoel, qui était venu voir le professeur. Celui-ci était absent et Fernoel était tombé tout à fait par hasard sur les deux agents de la Gestapo qui attendaient le professeur. II les avait abattus avec son pistolet et avait pu rejoindre ensuite son maquis de Lespinasse.
Les autorités universitaires commencèrent aussitôt à faire des démarches pour tenter d'obtenir la libération de nos camarades. Nous avons aussi passé nos examens de fin d'année. Pour l'écrit, j'étais munie de faux papiers, comme environ un tiers des candidats, qui se trouvaient dans la salle.

Durant tout l'été, nous avons esperé sauver nos camarades. Cauchi, qui voyageait beaucoup était de moins en moins présent à Clermont-Ferrand et il en était de même pour Feuerstein, qui se trouvait souvent à Lyon. Ceci eut pour conséquence, que Cauchi se fit remplacer par Mathieu pour superviser l'ensemble des activités de ces divers groupements de Résistance y compris son antenne de Mithridate.

J'ai rencontré Cauchi début octobre 1943. II était pessimiste sur le sort de nos camarades et il croyait que loin d'être libérés, ils seraient transférés à Moulin, puis à Compiègne, d'où partaient les trains pour l'Allemagne. II m'a également appris, que Mathieu avait rejoint en juillet les maquis du côté de Gelles Prondines et qu'il avait instruit avec beaucoup d'autorité et d'efficacité une section de jeunes gens pour en faire des soldats.
En ce qui le concernait personnellement, Cauchi m'a dit, que les Allemands étaient à sa recherche et qu'ils avaient une certaine description de sa silhouette et de la forme de son nez.
Cauchi quitta Clermont-Ferrand vers la mi-octobre 1943, en me disant, qu'il serait de retour pour la fin de l'année. Je ne l'ai jamais revu.

25 NOVEMBRE 1943  : LA GRANDE RAFLE

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