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rédéric Fleurot est un passionné. La nuit, le jour, pendant ses rares temps libres, ce directeur de la station radio France Creuse travaille sur le site rfcreuse.com. Il y a toujours une photo à scanner, une annonce à faire passer, une dizaine demails quotidiens à consulter, quand ce nest pas la webcam qui tombe en panne. " Jai été le premier en 1993 à créer un site pour une locale de Radio France, souligne Frédéric. Jen suis actuellement à la sixième ou septième version. Je me rappelle encore les paroles de mon chef de service : " Je te fais confiance mais je ne sais pas ce que tu vas faire. " Pendant trois ans, je me suis servi uniquement de mon ordinateur personnel. "
Si aujourdhui la station est équipée en matériel informatique, lanimateur nest pas pour autant dégagé de service. Il continue bénévolement à faire fonctionner un site qui na généré ni budget, ni emploi. Une situation largement partagée dans les locales de Radio France.
" Aide-toi et Radio France te remerciera "
Jocelyne Le Menach, chef du service technique de la locale de Radio France Roussillon cache mal son amertume : " Lorsque nous avons décidé de lancer le site en juin 1999, la maison mère a applaudi à deux mains. Cest tout. " Et cest peu. Une politique que certains résument, à mots couverts, en une phrase : " Aide-toi et Radio France te remerciera. "
Aux studios parisiens, on tente de relativiser ces propos. " Lorsquune locale manifeste lenvie de créer un site, on accompagne le mouvement, commente Olga Irastorza, responsable du développement des services multimédias de Radio France. Mais nous ne cherchons pas à créer des sites pour chaque station. La démarche doit venir den bas." Quant aux moyens mis en uvre, Radio France propose une formation gratuite à linternet et, si besoin, les conseils des informaticiens du groupe. Mais pas (ou très peu) de crédits supplémentaires.
En définitive, chaque locale fabrique son site dans son coin avec les moyens du bord et fonctionne dune manière quasi autonome. Ce développement anarchique a un inconvénient majeur, les résultats sont très inégaux. (voir Des sites très inégaux)
Des journalistes plus frileux
Mettre en place un site dans une locale de Radio France nécessite donc un investissement personnel important doublé dune volonté sans faille. A lorigine du projet, on trouve toujours une initiative individuelle, celle dune technicienne passionnée comme à Radio France Roussillon, ou dun animateur à limage de Radio France Picardie. Les journalistes semblent beaucoup moins réceptifs à ce nouveau média...
On est loin de la formule des webs trotters de France Inter, ces quatre journalistes qui associent lécrit, le reportage sonore et la photo. " A terme, nous espérons former un rédacteur multimédia pour chaque locale équipée dun site " , avance Olga Irastorza. En attendant, Frédéric Fleurot continue dalimenter la nuit le site de Radio France Creuse : " Il fonctionne parce que jai de lénergie " . Une énergie gratuite, certes, mais pas inépuisable  |