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Des entreprises aux reins fragiles
Ces cityguides sont-elles en mesure de créer une information originale, des annuaires et suffisamment de profits pour se développer et survivre à terme ? Denis Ruellan reste prudent quant à leur avenir : " Prenez lexemple de Webcity. Son réseau commercial et de collecte est faible. Ses avantages industriels en terme dannuaires et de moteurs de recherche ne semblent pas très solides par rapport à ses concurrents. Webcity reste encore une entreprise fragile. "
Le succès de ces entreprises attire la convoitise de grands groupes comme France Télécom. Certains leur prêtent des ambitions à la mesure de leur puissance et de leur force de frappe, à savoir une grande maîtrise technique en matière dannuaires et de moteurs de recherche, accompagné dun vaste réseau de commerciaux aptes à démarcher les annonceurs.
Autre
concurrence potentielle, celle des diffuseurs dannonces
locales tels que Top Hebdo. Ces entreprises anciennes
ont un savoir-faire considérable dans la collecte
des petites annonces classées et sont habituées
à la gratuité. Le passage sur Internet
ne les gênerait pas. " Apparemment,
ils sont très craints (par tous les acteurs
de linformation locale) " , observe
Denis Ruellan.
La PQR a vite réagi
Cantonnée principalement dans les colonnes
des quotidiens régionaux, linformation
locale saffranchit donc peu à peu de
ses supports traditionnels. Reste que confrontée
à cette nouvelle concurrence, la PQR nest
pas restée inactive. Sa première réponse
a été de créer des sites " vitrines " ,
reproduisant, en ligne, tout ou partie des articles
du support papier. Pour modeste quils soient,
les investissements nassurent pas automatiquement
des succès daudience ou encore moins
la rentabilité. Alors la PQR se lance elle
aussi dans les cityguides. Cest dabord
Ouest-France qui met en place maville.com en
octobre 1999, dans les principales villes de sa zone
dinfluence.
Cest ensuite Le Télégramme de Brest qui sassocie avec Le Républicain lorrain, en mars dernier, pour créer un nouveau réseau, vivalaville.com, un portail à lappellation déposée, déclinable sous le nom de chacune des villes concernées. Après Vivabrest, Vivanantes et Vivarennes, déjà opérationnels, devraient sajouter une quinzaine dagglomérations de plus de 100 000 habitants. Un projet ambitieux qui nécessiterait quelque 300 millions de francs et 250 salariés, parmi lesquels des équipes spécialisées de " cyberjournalistes " .
" A terme, il ne devrait rester que trois opérateurs (dans les cityguides). Nous voulons être parmi ceux-là " , déclarait Edouard Coudurier, directeur général du Télégramme de Brest, dans Le Monde du 19 mars. Dernier quotidien régional à se lancer dans la bataille des cityguides, Sud Ouest à travers le guide pratique viapolis.com (voir l'interview dHubert Barat, responsable de sud-ouest.com). Là encore, il sagit de concevoir un modèle exportable dans le reste de la France et en Europe.
Seuls quelques sites survivront
" Face à la concurrence, la
PQR propose une réponse forte et un peu inattendue,
analyse Denis Ruellan. Elle sort de ses frontières
géographiques traditionnelles pour se trouver
de nouveaux partenaires. " La
multiplication de ses projets risque de laisser des
traces : les titres de la PQR se retrouveront en concurrence
sur des territoires où ils ne sont pas implantés.
Aux Etats-Unis, le modèle des cityguides sest
beaucoup développé, notamment autour
de réseaux comme citysearch. Lhistoire
a montré que seuls quelques-uns des sites ont
survécu.
Personne en France ne doute de figurer parmi les survivants, arguant dun contenu plus riche, plus novateur que les autres. Du plan pour trouver les meilleures adresses de boîtes branchées à la possibilité de contacter son association en ligne, chacun fourbit ses armes. " Et la PQR nest pas trop mal placée, conclut Denis Ruellan. Elle a réagi vite et na pas un retard insurmontable. Mais surtout, elle peut compter sur dénormes atouts. " La légitimité que lui confère sa notoriété entre autres  |