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En août 1944, Roger Trentesaux a 37 ans. Son épouse et ses deux jeunes enfants sont réfugiés dans les Vosges. Contrôleur à l'Office de répartition du charbon, il demeure 6 avenue de la Porte de Montrouge à Paris dans le 14ème arrondissement. | |
Mardi 15 août 44
Depuis quelques jours les événements militaires semblent se précipiter ; des rumeurs circulent sur la présence d’éléments blindés alliés à moins de 100 kms de Paris. Nous n’avons plus ni métro, ni gaz, ni électricité. Paris est calme mais ce matin la police s’est mise en grève ; les cheminots le sont depuis 24 heures. 20h00 : boulevard Brune des coups de feu sont tirés vers la Porte d’Orléans ; je vais voir ; une fusillade nourrie éclate, les patrouilles allemandes tirent de partout, je rentre en vitesse ; accalmie, je vais jusqu’au terrain vague, les boches se remettent à tirer ; un homme tombe à 100 mètres rue Ernest Reyer ; je rentre en courant. La fusillade s’amplifie sur les fenêtres, un allemand tire pour faire rentrer Monsieur Jaussaud, le concierge, qui est à la grille de l’immeuble. Le commissaire de police du 18° arrondissement, bloqué chez nous, vient téléphoner ; il ignore tout des causes de la fusillade. Je téléphone à divers amis dans Paris, aucun incident n’est signalé. Ici beaucoup de passants se sont réfugiés, les femmes ont peur car à plusieurs reprises les boches tirent en l’air dans notre cour. Le calme revient vers 21h30.
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l'homme tombé rue Ernest Reyer au cours de la fusillade est le gardien de la paix Louis Brelivet (voir l'épisode)
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