Les artistes s'inspiraient des formes artistiques de l'Antiquité
gréco-romaine. Les érudits (les humanistes) étudiaient
les auteurs anciens. Les architectes réutilisaient les formes architecturales
des monuments antiques. Peintres et sculpteurs représentaient des
scènes de l'histoire ancienne et de la Bible . Ils cherchaient, à
l'imitation de Dieu, à créer des formes idéalement
belles .
La révolution caravagesque
A la fin du XVI° siècle, un peintre italien travaillant à
Rome, Le Caravage (1573-161O), rompt avec cette recherche de l'harmonie
pour un art résolument réaliste et dramatique. Il prend ses
modèles parmi les gens du peuple. Il utilise un éclairage
latéral violent produisant des contrastes saisissants d'ombre et
de lumière (technique du clair-obscur).
Le Caravage. "David et Goliath".
Tableau peint en 1610, conservé à Rome dans la collection
Borghèse
(Caravage aurait donné son propre visage à la tête décapitée
de Goliath...)
Son oeuvre influencera les artistes du XVII°s (Le Français
De La Tour, le Néerlandais Rembrandt (voir pages 24 et 25) ou l'Espagnol
Vélasquez, par exemple).
Georges de La Tour. "le nouveau-né". peint vers
1630. Conservé au Musée de Rennes.
Diego Vélasquez. Les Ménines. Peint vers 1656-1657.
318 x 276 cm. Musée du Prado, Madrid
Le peintre s'est représenté à gauche en train de peindre.
Dans le miroir au fond le reflet des souverains espagnols (Philippe IV et
Marie-Anne d'Autriche)
L'art baroque.
L'art baroque se développe à Rome au début du XVII°siècle.
(voir page 21 le plus célèbre peintre, sculpteur et architecte
de cette époque : Le Bernin). C'est l'art de la contre-Réforme
catholique. L'art devient un moyen d'exalter la foi catholique et une arme
de reconquête contre le Protestantisme (il s'oppose au dépouillement
des temples protestants) . Toutes les formes d'expression baroques cherchent
à produire une émotion sur le spectateur. En architecture,
la profusion et la richesse des formes (souvent courbes) veulent impressionner
et faire sentir aux fidèles la splendeur du royaume de Dieu et de
son église (regardez la gigantesque fresque de Pozzo, page 20) .
En sculpture et en peinture, les artistes recherchent le mouvement en utilisant
courbes et diagonales . Ils laissent libre cours à leur imagination.
Ils veulent exprimer les sentiments et les passions par l'intensité
des expressions et l'utilisation de couleurs chaudes. Parti d'Italie, l'art
baroque s'étendra surtout dans les États catholiques d'Europe
centrale, des Flandres (voir Rubens page 22), en Espagne et au delà
en Amérique latine.
Peter-Paul Rubens. "L'apothéose d'Henri IV et la proclamation
de la régence de Marie de Médicis". Peint vers 1622.
394 x 727 cm. Musée du louvre . Paris
Il va se développer en France en réaction contre la démesure
et l'extravagance de l'art baroque . Ordre, rigueur, équilibre, discipline,
en sont les principes directeurs, aussi bien pour la littérature
(Boileau, Corneille, Racine) que pour les arts plastiques (Poussin, Le Brun,
Coysevox) et l'architecture (Le Vau, Jules Hardouin-Mansart). (voir le château
de Versailles page 32)
Cela correspond bien à l'idéal de la monarchie absolue et
l'art classique est soutenu par le pouvoir (création de l'Académie
française pour la littérature par Richelieu en 1634; de l'académie
royale de peinture et de sculpture en 1648).
Les peintres comme Poussin (page 23), Le Brun, Philippe de Champaigne affectionnent
les compositions statiques et les couleurs froides exprimant le calme et
une nature maîtrisée. Le jardinier Le Nôtre plie même
les végétaux à l'ordre géométrique.
En dehors de France l'art classique étendra son rayonnement à
toute l'Europe princière et mêlera ses influences à
celles du baroque.
Nicolas Poussin. "Le Jugement de Salomon" . 1649 . 101
x 150 cm. Musée du louvre. Paris