Baroque et classicisme apparus au XVII°s. vont continuer à marquer
le XVIII° siècle. La sensibilité baroque s'impose d'abord
en évoluant vers le raffinement et la préciosité (style
Louis XV ou Rococo), puis dans la seconde moitié du siècle
une réaction classique se développe : le néo-classicisme.
Jamais l'influence de la culture française ne sera aussi grande.
Le français est parlé par toutes les élites européennes
et pendant tout le siècle l'art qui s'élabore en France va
rayonner sur une grande partie de l'Europe.
La triste fin de règne de Louis XIV favorise le besoin de renouveau,
la sévérité classique est peu à peu abandonnée
pour un art moins officiel.
La clientèle change.
Ce n'est plus seulement le roi ou la cour, principale clientèle
au XVII°s, qui créent le goût. La clientèle s'est
élargie aux aristocrates et aux bourgeois. Ils recherchent confort,
commodité et intimité plutôt que décor fastueux
et solennel. Ils affectionnent la frivolité , la galanterie plutôt
que l'héroïsme ou le mysticisme. Aussi observe-t-on une sorte
de retour au baroque.( observez le document 1 p 68 "l'Assomption"
d'Egid Asam.)
En architecture et en décoration triomphe le style "Rocaille"
ou "Rococo", caractérisé par la profusion des lignes
ou des ornements contournés.
fauteuils, à gauche époque Louis XIV, à droite époque
Louis XV
François BOUCHER. "le déjeuner" Peint en
1739 ( H 81 cm L 65 cm) Musée du louvre
Observation de ce tableau de François Boucher. La décoration
de la pièce et le mobilier sont de style "Louis XV" ou
"rococo". Regardez sur le mobilier, les formes des pieds de table
ou de chaise, la pendule , l'encadrement de la glace et les chandeliers,
le pourtour de la cheminée.
Dessinez un de ces éléments. Quelles lignes dominent ? Quelle
impression se dégage de cet intérieur ?
En peinture, Antoine Watteau 1684-1721, s'attache à saisir des impressions
fugitives, il s'attache à la couleur plus qu'aux formes. Son oeuvre,
souvent inspirée de "fêtes galantes" s'ouvre sur
le rêve et la poésie (voir aussi au louvre "Pelerinage
à l'île de Cythère").
Jean-Antoine WATTEAU "Assemblée dans un parc" peint
vers 1616-1617. H 32cm L 46cm. Musée du Louvre
François BOUCHER "L'enlèvement d'Europe".
1747 H. : 1,60 m. ; L. : 1,93 m. Musée du louvre
Avec François Boucher , la peinture devient plus décorative
et la sensualité habite la grâce de ses bergères et
de ses nymphes. (voir aussi au Louvre: "le repos de Diane" ou
"les forges de Vulcain").
CHARDIN. "La marmite" peint entre 1750 et 1760. H 32 cm
L 40 cm. Musée du Louvre
Chardin 1699-1779, peintre de natures mortes et d'intérieurs bourgeois,
sait donner aux choses les plus humbles une intense présence silencieuse.
(voir aussi au Louvre "nature morte à la raie" avec laquelle
il obtint son admission à l'Académie).
Dans la seconde moitié du siècle, se développe une
réaction néo-classique. Le public se lasse des exhubérances
de la "rocaille".
L'esprit rationnel et scientifique des "lumières" s'allie
au retour à la nature préché par Rousseau . On se propose
d'exalter la vertu et de retrouver la simplicité de la nature par
l'étude de l'Antiquité. Il faut "remonter aux sources
et fonder un monde meilleur". A partie de 1748 les découvertes
archéologiques de Pompéï et d'Herculanum favorisent ce
retour aux formes artistiques de l'Antiquité. Le rococo est maintenant
assimilé à l'aristocratie. La critique des privilèges
et de l'absolutisme a donc comme un écho dans les arts, ce nouvel
intérêt aux formes antiques accompagne la remise à l'honneur
des vertus civiques de la cité grecque ou de la République
romaine.
Jean-Baptiste GREUZE "Septime Sévère et Caracalla"
1769 . H. : 1,24 m. ; L. : 1,60 m. Musée du louvre
Dans la décoration intérieure, les lignes courbes disparaissent
au profit des lignes droites (style "Louis XVI) et du décor
à l'antique. fauteuil vers 1780
Les architectes Gabriel ( la place de la Concorde ou le petit Trianon de
Versailles), Soufflot (le "Panthéon") redécouvrent
la symétrie et les formes géométriques simples.
Ange-Jacques GABRIEL. à gauche l'hôtel de crillon à
droite le ministère de la Marine (ancien garde-meubles) construits
entre 1766 - 1775.
En peinture si Fragonard continue dans la lignée galante de son maître
François Boucher, Jean-Baptiste Greuze développe des sujets
édifiants et moralisateurs (1755 "un père de famille
expliquant la bible à ses enfants").
Jean-Baptiste GREUZE "La malédiction paternelle. Le fils
ingrat " 1777 . H. : 1,30 m. ; L. : 1,62 m. Musée du louvre
C'est Jacques-Louis David (1748-1825) avec "le serment des Horaces"
en 1784 qui devient le chef de file de ce courant : sujet pathétique,
héroïsme de l'expression, comoposition rigoureuse, coloris sobre,
rigueur du dessin. David allait devenir le peintre de la révolution
et de l'empire.
Jacques-louis DAVID "Les Licteurs rapportent à Brutus les
corps de ses fils" 1789. H. : 3,23 m. ; L. : 4,22 m. Musée du
louvre
Le néo-classicisme se poursuivra sous l'empire (style Empire) et
pendant la première moitié du XIX°s et même jusqu'au
début du XX°siècle sous la forme décadente de
"l'académisme".