Le dérailleur arrière commandé par câble a été inventé par Simplex en 1938. Les cyclistes tiraient dessus pour passer à un plus petit pignon (plus grand braquet, on pédale plus dur) et un ressort ramenait la chaîne vers les plus grands pignons (on pédale à une cadence plus élevée mais avec moins d’efforts, ou alors on pédale autant mais on va moins vite). Au début des années 50 Campagnolo introduit le dérailleur moderne à parallélogramme qu’on trouve sur tous les vélos d’aujourd’hui. Ce faisant il inverse aussi l’action du ressort de rappel : dorénavant en relâchant la tension du câble il pousse la chaîne vers les petits pignons. Une petite nuance certes mais significative pour les coureurs. En effet la chaîne se positionne plus rapidement et plus précisément quand elle bouge dans le sens du rappel du ressort. Le dérailleur de Campagnolo est bien perçu par les coureurs professionnels et les sportifs qui cherchent toujours à accélérer et d’aller plus vite. Le vélo de course étant en pleine gloire, tous les constructeurs adoptent la technologie de Campagnolo. Les performances des dérailleurs sont régulièrement améliorées avec les années mais personne ne remet en cause la direction de rappel de leur ressort. Et puis le vtt arrive, et voici Shimano qui réinvente à la fin des années 90 le dérailleur arrière avec ressort de rappel vers les petits pignons, décrit pour le coup comme … inversé. La raison de cette réintroduction ? Les grimpeurs qui moulinent à toute allure sur leur vtt pour passer les grosses bosses et fortes cotes peuvent compter sur un dérailleur qui positionne leur chaîne avec précision sur les grands pignons même quand ils changent de rapport en appuyant sur les pédales. Or, même si leur but est différent, les cyclotouristes ont exactement le même souci, à savoir : au fur et à mesure que la cote devient plus forte, au fur et à mesure qu'ils s’essoufflent en grimpant avec des bagages, ils doivent passer sur les grands pignons dont ils ont de plus en plus besoin de manière précise et fiable, et sans lever (ou si peu) le pied. C'est exactement ce que permet de faire le dérailleur inversé. Une autre conséquence positive de cette technologie : quel que soit le type de commandes de vitesses, appuyer sur les leviers gauche et droit ou les relâcher a le même effet sur l’effort de pédalage ou la cadence. Logique et agréablement intuitif ! Le dérailleur inversé nécessite peu de temps d’adaptation et en l’absence de contraintes techniques ou de problèmes de compatibilité s’avère être le meilleur choix pour presque tous les vélos de ville et de randonnée.