LE REPOS DU FAKIR
 
L’urbanisme politique
 
Le mobilier urbain modèle nos comportements dans les espaces dits publics.Pour se rencontrer, s’asseoir ou discuter, il faut un urbanisme adapté c’est évident. Pourquoi diantre la qualité principale de l'homme des villes en quête de repos doit donc être la souplesse ?
 
“Des bancs hygiénistes, véritables planches de fakir, sont méticuleusement conçus pour qu’on ne s’y étende pas et qu’on s’y appuie de manière éphémère. Les designers de la RATP, les décorateurs de devantures de magasins, les syndics de certains immeubles gèrent les corps comme des flux à réguler, et les sans-abris qui stationnent dans « leur » espace comme des « indésirables ». Ces dispositifs sont tout d’abord anti-ergonomiques. Ils visent a priori les plus démunis, mais ils sont subis par tous. L’espace dégradé devient aussi dégradant. (GP)
Ces vidéogrammes sont tirés d’un film de 6 mn intitulé Le Repos du fakir,produit par l’association Canal Marches en 2003. Ils ont été rassemblés, avec d’autres, dans une plaquette éditée par l’association NE PAS PLIER. La diffusion de ce matériel permet de susciter des débats sur les transformations actuelles de l’espace public, et sur la nécessité d’en inventer une autre conception.
 
 
 
Stratégie du design urbain
 
Les espaces urbains parisiens sont aujourd'hui planifiés de manière sélective afin de filtrer le public qui y passe. Face à cette stratégie, comment les gens génèrent-ils de l'espace public, par leurs comportements, leurs paroles, leurs gestes, leurs chants...
Comment s'approprient-ils certains espaces et comment favoriser ces appropriations, ces revendications ?
 
IMAGES
par Stéphane Argillet & Gilles Paté
Un film de Gilles Paté, Stéphane Argillet
 
Le Repos du Fakir esquisse une typologie de mobiliers urbains anti-sans-abri à Paris. La gestion technocratique de l’espace public considère les corps comme des objets qui gènent la régulation des flux. Les citoyens sont infantilisés, agressés par ces dispositifs anti-ergonomiques. L’espace est dégradant / dégradé. Aujourd’hui, l’espace public cesse d’être un espace partagé. Il incarne les violences des pouvoirs.
 
« Le mobilier urbain est la partie visible d’un urbanisme hygiéniste qui modèle nos comportements dans les espaces dits publics. On ne peut plus se regrouper nulle part. On ne peut plus se reposer sur les bancs : ils glissent. Il en est de même des espaces collectifs des facultés construites après 68 : pas de rassemblement, pas de réunion ( fac de Tolbiac, paris 13ème).Cet urbanisme refoule les zonards, les sans abris, les jeunes vers des lieux moins contrôlés, hors du centre de Paris ville -monument obsédée par l’image figée, « propre » qu’elle veut donner d’elle même. »
 
Gille Paté in EXISTENCE (le journal de l’Apeis (Association pour l’emploi, l’information et la solidarité), novembre 2003)
2003 • France • Documentaire • 6 min • Couleur • Dvd
pour trouver ce film : canal.marches@wanadoo.fr
 
 
 
 
 
 
 
Le collectif "Ne pas plier" édite une dizaine de petits livres chaque année. Une collection baptisée L'Observatoire de la ville, et qui se fixe pour objectif de rendre la vie des urbains lisible. Dernière parution, Le repos du fakir de Gilles Paté, (isbn 2-910463-22-2) qui dresse l'inventaire, au moyen de photos commentées, de tous les dispositifs que l'imagination mobilise pour interdire aux humains d'être ensemble (...)
Film avec Stéphane Argillet, Paris 2003
Dans l’atelier de Ne Pas Plier, à Ivry-sur-Seine
Des images plein les mains