DV8 FRH
David Vincent : 1ère partie
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EPISODE 1 :
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Les onomatopées, c'est nul :

Toc, toc, couin, couin, bip, vroum, tut, tut, hihihihihihi, meeeeuuuhhhhh, plouf, bof, zioufff !!!

En fait, ceci est la retranscription sonore d'un canard qui frappe à la portière de la voiture de David Vincent, l'homme qui cherchait un raccourci qu'il ne trouva jamais (Toc, toc, couin, couin). David Vincent prend peur, prenant le canard pour un des extra-terrestres qui le pourchasse depuis des années, et ferme la condamnation centralisée de son véhicule (bip). Voulant fuir cette situation périlleuse, il démarre en trombe (vroum) sans penser au fait que ses ennemis extra-terrestres sont plus grands que le canard et sont donc incapables de se déguiser en de tels volatiles terriens... Des fois, il est très con, ce David Vincent !!!
Complètement déboussolé, notre cher héros continue sa course folle en pleine nuit au volant de sa grosse voiture, une Plymouth Fury 1956 (bizarre une condamnation centralisée sur une bagnole aussi ancienne ! - enfin, passons...), enchaîne les lacets les uns après les autres à une vitesse digne de celle qu'avait Ayrton Senna avant de dire bonjour au mur, et finalement commence à se prendre pour Alain Prost, avec le nez tordu en moins !! Soudain, à la sortie d'un virage plus serré que les précédents, il aperçoit l'ombre d'un ruminant indéterminé en travers de la route... Enfer et damnation, s'écrit-il dans un souffle, je n'ai pas l'ABS sur cette putain de caisse de merde !!! (il n'est pas poli tout le temps, le sieur David, mais bon, il faut le comprendre, là il est un peu énervé...). Aussi, dans un réflexe désespéré, il klaxonne à tout-va (tut, tut), espérant réveiller l'inconscient animal. Voyant l'impromptu bovin toujours immobile, le sang de David Vincent ne fait qu'un tour, et il écrase avec force la pédale de frein, mettant ainsi sa destinée entre les mains incertaines de la technologie automobile américaine de la fin des années 50 (En fait, c'est le pied droit de notre héros qui appuie sur la pédale, non pas son sang...). Dès cet instant, ô miracle, la voiture répond immédiatement dans un concert de crissements de pneus digne des trompettes de Jéricho (hihihihihihihi), et s'arrête à quelques pas de l'obstacle vivant... David desserre les dents, rouvre les yeux (il est un peu peureux des fois, notre Davidounet, mais on peut le comprendre dans ce genre de situation), et réalise qu'il a mouillé son pantalon... Toutefois, se dit-il, il est plus important d'avoir échappé à la mort que d'être obligé de porter des fringues sentant l'urine au pressing chinois d'un village qu'on ne connait pas !
C'est ce moment de profonde introspection philosophique que choisit le satané ruminant pour se réveiller : Il soulève doucement une paupière, puis l'autre, et enfin une troisième laissant apparaître aux yeux de notre héros pétrifié d'étonnement une impensable source de lumière rouge. Le bovin serait-il un des ennemis honnis de M'sieur Vincent ? L'étrangeté de cette anatomie faciale ne laisse désormais aucun doute à son intelligence prompte et maintes fois éprouvée par de multiples aventures plus dangereuses les unes que les autres : Cette vache est un Zorglub, l'animal de compagnie le plus belliqueux des extra-terrestres envahisseurs de notre planète chérie ! Saperlipopette, que faire ? Et là, tout se précipite : L'énorme Zorglub pousse un râle tonitruant, signe de l'imminence de son attaque (meeeeeeeuuuuuhhhhh). L'humain qui lui fait face est alors projeté en arrière par le souffle puissant sorti de la gueule de cette abomination intersidérale et se retrouve les fesses dans une mare de boue, le pantalon horriblement maculé par les déjections fétides des batraciens autochtones (plouf). Une dérisoire pensée vient à l'esprit du reconnu chasseur d'entités non humaines : "Fais chier, là il est vraiment foutu mon futal..." La galactique bestiole se lève enfin et s'approche de sa victime tout en mâchonnant nonchâlament une boulette d'herbe qu'elle vient de régurgiter, habitude alimentaire contestable mais néanmoins vitale pour tout bovin, même venant des confins de l'espace.
Notre David est au plus mal. Embourbé dans cette vase nauséabonde, il regarde de tous côtés, les yeux exorbités par la terreur que lui inspire maintenant la proximité de la bête immonde. Pas un seul endroit où se cacher, pas de pressing chinois où essayer de sauver ses habits meurtris par la nature... Résigné, il décide alors de laisser son exécuteur interplanétaire procéder à la mise à mort (bof), et, dans un dernier élan de fierté héroïque, il fixe l'inexplicable bovidé dans les yeux. La tâche est difficile, car comment regarder sans ciller les trois orbites maléfiques quand l'évolution ne nous a donné qu'une vision binoculaire ? Difficile en effet à assumer est cette dernière preuve de courage, courage que David Vincent a maintes fois exprimé au cours de ses pérégrinations : Ses muscles orbitaux se tétanisent, et bientôt il se met à loucher, donnant à son visage de condamné une expression étrange, des plus pathétiques diront certains, des plus comiques diront les autres ! Un visage de boeuf à l'abattoir, telle est, je crois, la meilleure description. Cette triste attitude (surtout pour un héros comme notre Davidounet) n'émeut ni ne fait rire le Zorglub impitoyable : Il se dresse sur ses membres postérieurs, et là, l'impensable se produit : L'oeil rougeâtre se met à briller avec une éblouissante puissance, et à la vitesse de la lumière surgit de l'orbite luminescent un rayon insoutenable qui vaporise M'sieur Vincent (zioufff). L'humain pétrifié et bigleux qui faisait face à l'animal satanique n'est plus maintenant qu'un nuage de vapeur d'eau au milieu d'une mare à crapauds...
Son forfait perpétré, le suppôt extra-terrestre vaporise de la même manière et avec la même absence de sensibilité la Plymouth Fury 1956 maintenant sans propriétaire, puis fait demi-tour et se rendort au milieu de la chaussée, attendant le prochain chasseur d'extra-terrestres venu se perdre sans raison dans ce coin paumé des Etats-Unis.

Moralité : Faut pas avoir peur des canards qui font de l'auto-stop !!!
 

© Stratocaster

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