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SAISON 2 : Prologue
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Des abysses insondables où le nautile aurait péri, submergé par la pression de ce substrat aussi hostile pour les sous- marins que pour les paquebots ou le Capitaine Haddock... Des gouffres béants de béatitude crasse devant mon désarroi douloureux, laissant ouverts devant moi de multiples opercules subterrestres qu'Haroun Tazieff lui-même n'aurait pas pris pour des fantasmagories sexuelles, qu'il fut ou non d'ailleurs dans sa période retour de flamme sur le Kala- Hari, la caméra vidéo agitée de soubresauts produits par une excitation presqu'orgasmique devant le spectacle stupéfiant et hallucinatoire, d'où une opération de grande envergure de la brigade anti-drogue dans les Deux Sèvres, des jaillissements de liquides bouillonnants de notre Mère la Terre hors du célèbre cratère... D'immenses contrées que jamais je n'aurais crues approcher, même dans d'abominables cauchemars issus de mon subconscient pré-hominien à tendance mythomaniaque, du genre de ceux qui nous accablent après que l'on ait vu le dernier clip vidéo de l'ex-future revenante du diable-vauvert et petite fille préférée des français pervers et libidineux de nos contrées provinciales, c'est-à-dire la divine et néanmoins, graisse en plus, Sheila... Des pérégrinations telles que les voyages de Gulliver paraitraient des histoires de nains unijambistes sautant à cloche-pied sur des mines anti-personnelles oubliées par mégarde par des francs-tireurs talibans aimant l'humour détonnant, ce qui n'est pas peu dire... Des explorations dignes d'Edmund Hillary et de Louis Lachenal réunis, vers les sommets des montagnes enneigées du Tibet jusqu'aux ruines oubliées et méconnues des monastères de bois des merveilleux moines omniscients dodécatesticulés du K2, où malheureusement je ne trouvai rien. Pourtant combien de jours et de nuits au sein même du K2 erre un explorateur sans déceler aucune trace de qui ou quoi que ce soit ? Un éternité selon certains, mais déjà une tâche monumentale selon Monsieur Procter et Monsieur Gamble. Ce serait parait-il normal... Des semaines entières à parcourir les urgences, morgues et centres de désintoxication du monde entier, y compris ces institutions pygmées de soins rapides d'où les amputés des membres autres que la tête émergent en dix minutes chrono, et y compris les mêmes institutions américaines d'où ils en émergent en six, mieux qu'à la Redoute, dont je dois dire tout de même que ce n'est pas la mission première mais passons..., dans l'espoir de voir mes recherches éperdues couronnées de succès... Je suis même allé jusqu'à sonder les ruisseaux de Calcutta, sans toutefois trop me baisser (étant donné le nom de cette ville, on n'est jamais trop prudent), afin de déterminer si l'objet de mes recherches avait eu le courage de me fuir jusque là...
Et bien rien, nenni, que pouique, nada, nichts, nothing, que dalle, bisque rage et tout le toutim ! Toutes ces épreuves nées de mon dantesque besoin de battre en brêche ce que m'ont écrit, stoïques, quelques lecteurs impatients qui me vilipendèrent tel un parvenu, du haut de leur symbolique vigie de galère romaine, me promettant comme on voit une île maléfique approcher, les pires déboires de page blanche interminable. Je voulais les contredire de la manière la plus grandiose qui soit ! Ah, les Cassandre du mât ! Trop hauts, trop hautains et trop petits finalement, ils auraient bien eu besoin de dunettes, ces myopes de la littérature, ces hérons emmanchés d'un long cou ! Mais je devais au contraire m'avouer vaincu... Toutes ces forces laissées sans compter dans mes recherches avaient été vaines... Je rentrai donc chez moi, revenant de ce qui était d'un voyage de la dernière chance en Terre Adélie, où j'avais cru une dernière fois entrevoir celui que je cherchais avant de comprendre que ce n'était en fait qu'un manchot empereur qui ne justifiait pas son nom en honorant, au mépris de la plus quelconque pudeur, trois femelles à la fois sur une banquise instable, glissante, et réfrigérante, c'est un oephémisme, pour les arpions de votre serviteur. Vidé, meurtri, désespéré, touché au plus profond de mes convictions sur la spiritualité des mangeurs de cassoulets d'iguanes et sur leur propension à faire preuve d'une sagesse exemplaire en toute circonstance, je m'écroulais sur le parquet usager de mon appartement, face contre terre, sachant que mon inspiration littéraire ne pourrait se relever de la perte que je subissais, tant irrémédiable elle me paraissait à présent... C'est alors que mon regard hébété par la douleur fut attiré par un point lumineux provenant du dessous du canapé qui gisait non loin de moi. Une sorte de petit phare verdâtre, à peine plus gros qu'un oeuf de poule ayant mangé tout l'été et se retrouvant sans subsistance quand la bise fut venu, si l'on veut bien entendu se référer à la taille d'un oeuf de poule correctement nourrie et dignement abritée dans un poulailler digne de ce nom ayant subi les inspections régulières de l'Association Epicurienne des Maîtres Es "Que c'est bon" Kants Aviens, groupuscule très organisé et très actif des tenants de la préservation d'un doctrine intellectuelle prônant que la poule philosophe pour notre plaisir. Bref, cette luminescence verdâtre m'interpela la rétine avec une intensité comparable à celle provoquée quelques temps auparavant par la vision de l'absence totale de lueur d'intelligence dans l'un des deux yeux de la chanteuse (Pouah !) Larusso, tenter de regarder les deux en une seule fois provoquant chez le commun des mortels la naissance d'un strabisme potentiellement dangereux pour la suite des cotisations à sa mutuelle. Une deuxième lueur prit soudainement forme à quelques centimètres de la première, et elles se mirent toutes les deux à clignoter et à grossir ! Très surpris, et reconnaissons-le en toute modestie pas du tout effrayé ou inquiet de la situation, je vis cette double source de photons couleur menthe à l'eau, toutefois pas maquillée comme une star de ciné accoudée à un jukebox ohohohohoooh, sortir de l'obscurité sub-canapéale pour se révéler à la lumière... "NOM DE DIEU DE MORDEL DE BERDE !!!", m'écriais-je aussitôt. Oui, je ne pus m'empêcher de proférer ce juron certes légèrement vulgaire, je m'en excuse auprès de vous par avance merci de votre compréhension mais que celui qui n'a jamais juré de sa vie me jette la première pierre précieuse de plus de trois carats qu'il pourra bien trouver c'est pour un cadeau merci encore, mais, reprenons notre souffle après cette brève parenthèse bassement matérialiste causée par la proximité de la date d'anniversaire de ma chère et tendre moitié et du manque de liquidités de mon compte en banque, ceci expliquant cela, dans le cas contraire croyez bien que je ne me serais jamais abaissé à de tels agissements, merci encore, mais donc, se trouvait maintenant devant moi l'objet de la quête qui m'avait guidé d'aventures en aventures, de trains en trains, de ports en ports, de Terre Adélie au Tibet, à dos d'ânes, de dromadaires, d'autruches, et qui, un après-midi particulièrement décourageant à mi-chemin du K2 m'avait amené à demander à ma fière monture "A quoi sert-je, lama ?", ce qui fut difficile à supporter pour un amateur de blues, vous en conviendrez aisément. Ainsi, il était resté là. Depuis des jours. Caché sous un canapé Ikéa de fort belle facture (dans les deux sens du terme) ma foi, attendant je-ne-sais quel événement pour réapparaitre enfin. Le fourmillement spinéal de soulagement que je ressentis en ce moment tant attendu me fit prendre conscience dans un élan de clairvoyance antithétique que mes soucis n'étaient peut-être pas terminés. En effet, était-il désormais revenu à des dispositions plus affables à mon égard, lui qui m'incendiait d'injures abjectes lors de notre dernière rencontre, ou était-il toujours habité par cette furie déblatérante, cette négation de tout son être jusqu'alors serviteur pendant plus de huit cents ans de l'Equité, de la Liberté et de la Justice intersidérales et dévoyé peut-être aujourd'hui par une maladie mentale aigüe due à l'encéphalite spongiforme jedi causée par l'ingestion trop abondante de viande d'iguane des marais d'origine non contrôlée ? Mes traits tendus par le doute et les interrogations qui m'habitaient furent certainement ce qui le fit avancer vers moi, mais dans quel but ? Je ne pus masquer la peur qui commençait de sourdre à travers chaque pore de ma peau tannée par le soleil et le froid polaires. Mon coeur battait à tout rompre au sein de ma poitrine haletante, mes jambes étaient à deux doigts, ce qui est peu pour des jambes, de se dérober sous moi, lorsque le maître incontesté des Jedis, puisqu'il s'agit bien de lui, Yodah, grand maître de la "Feurce du Bien", leva dans ma direction une main que je ne connaissais que trop pour l'avoir déjà lue être le prolongement physique de son pouvoir télékinésique sensationnellement puissant. Je ne savais trop que penser, paralysé par l'effroi, décidément moins bon que le lait chaud pour dissoudre le chocolat en poudre, me disais-je en mon for intérieur afin de tenter de remplacer la terreur par un humour de deuxième zone très en vogue sur certains media informatiques. La créature s'approcha lentement et dit :
Maître Yodah : "Oh toi ! Stratocaster ! Te méprendre sur
mes intentions tu ne dois. Une difficile épreuve subir tu viens,
car ta ténacité tester je devais !"
- Stratocaster, interloqué : "Mais... mais... Que... Euh..."
- Maître Yodah, toujours lui : "Oui, mon jeune ami. Déjouer
les plans néfastes d'une grande menace je devais, et me faire passer
pour fou indispensable il était !"
- Stratocaster, incrédule et non encore rasséréné
(il fallait le placer, celui-là !) : "Mais... Que... Euh... Qu...qu...
quelle menace peut bien vous faire agir ainsi, maître Yodah ???"
- Maître Yodah, puisqu'on parle du gnôme en robe de bure
: "En toi à cette question la réponse gît... Hmmm,
écouter ton âme tu dois, et ainsi continuer ta saga tu pourras.
Comme disait quelqu'un dans un vieux film, "You're my only hope !".
- Stratocaster, quelque peu ébranlé par la révélation
(du bois dont on fait les héros est-il ? Hmmmm ???) : "Mais, maître
Yodah, je ne suis pas un personnage de film ou de roman ! Nous sommes en
l'an 2000 ! Il n'est pas poss..."
- Maître Yodah, qui mesure tout de même plus d'un mètre,
aussi ne vous abaissez pas à de vils jeux de mots, merci : "Du calme,
mon jeune ami... Les chemins empruntés par la Feurce nul ne peut
prévoir, et ta course vitale croisé elle a ! Pas même
un maître tel que moi ne peut l'expliquer, mais cela est !"
- Stratocaster, incrédule : "Non ! C'est impossible !!! Non
! NON !!! NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNN !!!!!!!!"
(...)
Hmmm...
Je viens de me réveiller en sursaut.
La sueur inonde mon front, je ferme la bouche qui hurlait encore il
y a un instant les affres d'un cauchemar sans nom...
Je suis à mon bureau, mon stylo est encore dans ma main droite
et de nombreux feuillets râturés parsèment mon écritoire...
Il fait nuit, et je distingue un bout du ciel étoilé
derrière les carreaux embués de la fenêtre de cette
pièce plongée dans l'obscurité...
Un rai de lumière projeté par la lune inonde de sa clarté
sépulcrale les limites de mon bureau, et les branches des arbres
dessinent des images fantômatiques sur les pages blanches éparpillées
autour de moi.
Me calmer.
Reprendre mon souffle.
Me dire que ce ne fut qu'un sombre cauchemar provoqué par mon
imagination, et l'écriture en cours du dernier épisode de
la première saison des aventures de David Vincent... Mon dos me
fait souffrir, mais comment pourrait-il en être autrement ? Je jette
un oeil à la pendule... 5h48 du matin, j'ai dormi pratiquement neuf
heures sur cette chaise dans une position que seuls les moines de Shao-Lin
peuvent endurer plus de trois heures d'affilée alors que je n'ai
pas même la ceinture jaune de Jokari !
Qu'en est-il de mon récit ? L'aurai-je terminé pour le publier dès ce matin ? Voyons voir...
Etrange écriture vers la fin... Comme si elle était celle d'un somnambule priapique atteint d'exhibitionnisme maladif... Peut-être ai-je écrit dans mon sommeil ?
"- Le Yodah, un oeil vil et torve que je ne lui ai jamais vu auparavant : " Hé toi, le Strato de mes deux castrés, Pignouf d'auteur à la mords-moi-le-noeud !!! Résidu de fausse couche de wookie !!! descends te battre si tu es un homme !" "
Chiotte, euh... pardonnez-moi, zut... Je l'ai déjà tapé et publié ! Diantre et cornes de bouc en gelée !!! J'ai dû écrire et envoyer cela pendant mon sommeil, ou mon cauchemar plutôt ! Sans vouloir Paul et Mickey d'ailleurs, puisque je suis résolument hétérosexuel et zoophobe. Mon cauchemar au moins aura eu du bon ! Me remettre dans le droit chemin en retrouvant un poli gnôme, certes menacé par un danger non encore identifié, certains diraient pas si patent que ça, mais ce serait maladroit car il faut savoir choisir des expressions grammaticalement correctes.
Il est temps de se remettre à l'ouvrage... Le temps presse. Il va tout de même falloir trouver un moyen de rectifier le tir, concernant le pétage de plomb de l'honorable Yodah à mon encontre...
Puisque le mal est fait, après ce moment de songes et de réflexions,
attaquons le premier épisode de la deuxième saison des Aventures
de David Vincent !