Laissons la parole à Tharcisse Saenger du CSA, en charge du site : Haies, prairies et petits boisements agrémentent le paysage autour du verger, et diversifient la richesse des habitats naturels. Il n’est pas étonnant que l’on puisse dans ces conditions observer régulièrement le milan royal qui parcourt la campagne environnante. La huppe fasciée nous a confirmé qu’elle apprécie le secteur en donnant de la voix dans une parcelle voisine du verger, en août 2003. Pics, passereaux, rapaces y cohabitent, et s’y pourchassent à l’occasion. Débordant de vie, le verger compte de nombreux hôtes de passage.
Soustrait du périmètre chassable, en raison de la proximité du village, le verger voit le renard et le lièvre s’y côtoyer sans risques majeurs. Même le chevreuil s’aventure au pied de l’église, profitant de la quiétude du lieu. Il appartient au CSA, chargé de la sauvegarde du site, de se débrouiller pour que chacun y trouve sa place. Trouver l’équilibre subtil, entre sauvegarder des arbres fruitiers et des habitats favorables à la faune sauvage, est le pari de la gestion des vergers nature. Bien qu’une partie des vergers péri-villageois de Diedendorf soit préservée à l’heure actuelle, la sauvegarde de celui du château par le Conservatoire des Sites Alsaciens est déterminante pour la richesse environnementale et le paysage de Diedendorf . Taille, rajeunissement, renouvellement des plantations, fauche de la prairie sont des interventions indispensables pour sauvegarder un verger de hautes tiges. Pour une centaine d’arbres fruitiers, c’est une quantité non négligeable d’heures de travail qui est nécessaire tous les ans pour permettre au verger de traverser le temps. De vieux vergers qui deviennent sauvages par l’abandon de leur entretien, offrent certes des images et une ambiance magique au naturaliste, mais ce ne sont que des situations très transitoires. Sauvegarder un verger pour avoir la chance d’admirer des arbres fruitiers dans cinquante ans nécessite d’y consacrer beaucoup d’heures. |