Un peu d'
histoire
Extrait du Dictionnaire
historique et archéologique des paroisses du diocèse de
Tulle
de J.B.POULBRIERE
MURAT
"Canton de Bugeat,
arrondissement
d'Ussel, ancien archiprêtré de la Porcherie(Haute-Vienne)
Les plus anciens
souvenirs
relatifs à cette paroisse sont ceux qui se
réfèrent
à la famille de son nom. Il y a eu plusieurs familles du nom de Murat,
même en Bas-Limousin, même en des temps reculés:
celle,
par exemple, du canton de Laroche; ...Je rattache à la maison de
notre paroisse cet Archambaud de Murat que mentionne en
compagnie
d'un des vicomtes de Comborn, une charte du Catulaire d'Uzerche
datée environ de 1080. Cette charte est soutenued'un
texte
des Olim qui remonte à l'année 1258. Pierre de Murat,
dans la pièce visée, avait quitté la
châtellenie
de Treignac, laquelle, on le sait, appartenait aux Comborn et englobait
Murat: il était devenu bourgeois du château de Limoges. Le
vicomte de Comborn réclamait en conséquence ses biens
locaux,
prétendant qu'il avait ainsi droit sur tous les biens de ses
taillables(tailliarius) quisortaient
de sa châtellenie de Treignac pour passer sous un autre seigneur.
Naturellemnt Pierre de Murat s'inscrivait à l'encontre de la
réclamation,
déniant au vicomte ou le droit invoqué ou le fait qu'il
fût
de ses taillables. L'enquête prescrite lui ayant
été
plus favorable qu'au vicomte, le Parlement de Paris décida qu'il
continuerait de jouir de ses possessions dans les limites de la
châtellenie
de Treignac..
Quarante ans
après
environ, l'évêque de Limoges nommait un P(ierre) de
Murat, chevalier, currateur de sa vassale Galienne de Malemort,
devenue
. ,l'héritière de l'importante baronnie que l'on sait,
à
quelques pas de Brive. Peut-être est ce la famille, sinon
même
la personne, du domicilié de Limoges que le prélat
honorait
ainsi de sa confiance. En ce cas, la ville demeurant son séjour,
elle avait pu aliéner les biens de la campagne. Et c'est ce
qu'elle
avait fait probablement, puisque le catulaire de Glandier nous
présente
en 1283 comme acquis par Pierre de Beaumont, clerc de Treignac, les
biens
du défunt Pierre de Murat. En les affranchissant ab omni
servitute
et exactione, le vicomte de Comborn Guy tenait à
montrer
qu'il était encore le seigneur.
De fait après
lui,
en 1299, Bernard de Comborn, damoiseau et cadet de la
famille
qui allait devenir Bernard III, vicomte de Comborn, se qualifiait
seigneur
de Murat, en même temps que de Rochefort ( Sornac) et de
Beaumont.
Son successeur Archambaut VIII, dont les Anglais avaient pris
le
château principal (Comborn) en 1348, fit pour le racheter
certaines
ventes à trois seigneurs, parmi lesquelles on nous nomme un
Murat.
Quel était ce dernier? Je ne sais qu'une chose, qu'il faut dater
de 1437: c'est que Jacques de la Brosse, damoiseau du diocèse de
Saintes et fils de Marie de Comborn-Puymaud, défunte, fit alors
à son oncle, Guischard de Comborn-Puymaud, chevalier, une vente
considérable de biens dans les paroisses d'Affieux, Lacelle,
Chamberet
et Treignac, auxquelles s'adjoignait le quart de la dîme de la
paroisse
de Murat.
A partir du
XVIème
siècle, les Boisse de la Farge (Chamberet) sont
seigneurs
de Murat. Leurs armes écartelées de celles de St Nectaire
depuis le mariage, 2 mars 1628, de Charles de Boisse avec
Françoise,
fille du baron de St Victour, s'étalent en sculpture sur le
portail
de la modeste église. Paul, leur fils cadet, prend le nom de
Murat
tandis que l'aîné a celui de Lafarge.On trouve de
même
au siècle dernier André-Charles de Boisse,
troisième
fils du seigneur de Lafarge, qualifié de Boisse de Murat.
Puis la révolution emporte tout, seigneurie et domaine, ne
laissant,
sur une porte, qu'un écusson échappé par hasard.
Cette porte, que
j'ai dite être
celle de l'église, fut refaite en grande partie au
XVIIème
siècle, mais pas complètement: d'où le tore qu'on
y voit dans le haut et qui, avec les bancs de pierre de
l'intérieur,
sous les murs, fait remonter les conjectures jusqu'à
l'époque
romane. Elle est aussi latérale, le clocher-pignon d'ouest ne
dominant
aucune ouverture. A ce clocher, trois baies et trois cloches, dont une
ancienne aurait été donnée par la maison de
Pompadour,
qui recueillit à Treignac la succession des Comborn,
passée
depuis aux Boisse. La petite est à peu près le don du
curé,
lequel a fait présent du calice. Des deux chapelles flanquantes,
celle du midi consacrée au patron de la paroisse,
Saint-Pierre-aux-liens,
est la plus ancienne; une porte en accolade qui la perce fait
présumer
une chapelle de seigneur. Croix du cimetière cassée,
accusant
le XVIème siècle: un évêque sculpté
au
milieu de la tige, un calvaire au-dessus.
Murat comme
cure,
s'appartenait à lui-même et n'était qu'à la
nomination de l'évêque. Il payait 37 livres et comptait 280
habitants vers 1777; mais ses curés desservaient aussi
Orluc,
qui relève aujourd'hui de Pérols et dont l'église
avait le même patron, saint Pierre-ès-liens. On connait de
ces titulaires: en 1605, Delleyrac; 1690, Jean Regondye;
1737, Antoine Chadesbec, dit ancien en 1740 et résidant
à
Murat, où l'on trouve en 1752 un Chadebec, curé,
peut-être
différent; 1761, Jean-Daniel Mourelon de Lestrade; 1782,
Barthélémy
Bardonnaud, 178., François Meilhot; 1822, Etienne
Leygna; 1827, François Entraigues; 1830, Joseph
Paliargues;
1832, Guillaume Decoux; 1847 Jean-Baptiste Roger; 1855,
Gabriel
Lafarge; 1858, Jean-Léonard Cavert; 1876,
après
une vacances de 7 à 8 ans, Joseph Palide.
Les villages de
Murat
sont: le Bec, sous une hauteur de près de 800
mètres
d'altitude, ce qui est pour la paroisse et le pays un niveau
très
commun; le Bourg, gros village, qualifié simplement
comme
tel depuis au moins trois siècles; la Brousse, Chemin,
Gourdon, Malaniou, le Moulin de Murat, las
Peyrat, sous une
cîme de 880
mètres semée en effet de pierres erratiques; et enfin le
Travers."
La première
édition
de cet ouvrage date de 1840.
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