L'immaculée conception ?

Ce scénario d'ARS MAGICA convient à un groupe de quatre à six aventuriers. L'idéal serait de jouer ce scénario en deux phases distinctes : dans la première phase, des Compagnons et des Grogs mènent l'enquête et, pour la deuxième phase, se rendant compte qu'ils ont à faire à trop forte partie, ils font appel aux magiciens pour le feu d'artifice final (ces derniers doivent être joints et sur place en 24 h chrono !). Si cela vous semble difficile à mettre en oeuvre, ou que vous préférez conserver le même groupe de personnages, ce dernier doit comporter deux, voire trois mages (parmi les plus "sociables" du Covenant). De plus, dans ce cas, il est préférable d'avoir des magiciens pas trop forts en MENTEM. Evitez, par exemple, les sorts comme "Posing the Silent Question", "Frosty Breath of the Spoken Lie" ou "Peering into the Mortal Mind" qui risquent de détruire ce scénario d'enquête.

Pour introduire cette aventure, vous pouvez situer le couvent dans la zone d'influence du Covenant, faire en sorte qu'une des soeurs soit une parente d'un habitant du Covenant (l'une de celles qui ne sont pas directement liées avec les faits comme soeur Jeanne).

Cette aventure est plutôt destinée à un maître de jeu assez expérimenté pour bien réguler la force des ennemis en fonction des membres du groupe. La grosse difficulté de ce scénario réside dans la gestion du timinget le conteur devra adapter les événements et leur enchaînement afin de pouvoir conduire l'intrigue jusqu'au dénouement dramatique final.


L'histoire Les habitantes du couvent La phase finale du plan Chronologie des faits Plans

Quelques conseils pour le maître de jeu :

  • Distillez les différentes informations avec parcimonie afin que les personnages ne comprennent que progressivement toute l'histoire.

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  • N'oubliez pas que les démons sont imperméables à toute tentative de sort d'Intellego, c'est à dire que les personnages perçoivent avec de tels sorts ce que le démon veut bien leur montrer (surtout ne dites pas que le sort ne marche pas, ce qui leur mettrait immédiatement la puce à l'oreille). Si ça vous arrange, vous pouvez même étendre cette faculté à un démoniste en considérant qu'il est directement sous l'influence d'un esprit démoniaque.

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  • Portez un soin tout particulier à noircir très progressivement l'ambiance qui règne dans les environs : cultures mal en point, animaux énervés voire agressifs, hurlements des chiens du villages ou ceux des chiens de la mort qui glacent le sang, habitants tendus et irritables, nuits oppressantes, cauchemars.

  • L'histoire :

    Il y a plusieurs siècles, avant même la naissance de l'Ordre d'Hermès, la colline de Gaudy abrita un temple diaboliste. Ce temple fut un jour attaqué puis rasé. L'église, ayant appris que le lieu avait peut-être renfermé une porte vers les enfers (ce qui n'est qu'en partie exact), décida de fonder un monastère en ces lieux pour purifier la colline et désactiver cette éventuelle porte. Des moines y vécurent sans problème pendant quelques générations puis le monastère finit par être abandonné et ce n'est qu'au cours du XIème siècle que s'établit sur la colline de Gaudy un couvent de bénédictines. Les archives de l'Église qui mentionnaient le passé diaboliste de ce lieu ont été détruites ou perdues depuis longtemps... Et pourtant quelque chose a subsisté en sous-sol. Au fond de la cave partait un couloir sinistre le long duquel se trouvent d'anciennes geôles. L'accès de la cave au couloir a été muré lors de la construction du monastère mais le couloir existe toujours et au bout de ce couloir s'ouvre l'ancienne salle de culte démoniaque. L'entrée est uniquement visible lorsque le régio infernal est suffisamment puissant. Quand ce n'est pas le cas, le fond du couloir est un cul-de-sac, sans passage secret, sans paroi qui sonnerait creux, en effet, la salle est elle-même dans un régio infernal et n'a pas d'existence au niveau mondain.

    Cette salle (20 m sur 12 m), de forme vaguement ovale (déchaînez-vous sur son aspect hideux, style intérieur du vaisseau des Aliens, par exemple !) renferme un artefact démoniaque : il s'agit d'un miroir très ancien, en métal poli (et non en verre), d'environ 2 m sur 1 m, fixé au fond de la salle, derrière l'autel à sacrifices. Ce miroir a été forgé aux enfers par Azranioch, un démon majeur, et lui permet d'avoir une connexion avec notre monde. Il peut voir, entendre et communiquer avec les personnes de la salle. Il peut aussi, comme vous le verrez par la suite, agir à travers le miroir mais uniquement dans certaines conditions et de manière très limitée.

    Tous ces secrets sont restés enfouis pendant des siècles jusqu'à ce que Karl, un mage démoniste, ancien jésuite défroqué, remette la main sur des indices dans un vieux grimoire. Après de longues recherches dans des ouvrages occultes, il réussit à localiser la colline de Gaudy et, avec l'aide d'une succube qu'il avait invoquée, il décida de passer à l'action.

    La première partie de son plan consistait à s'installer sur place. Pour cela, il provoqua il y a quatre ans la mort du vieux Père Anselme, le curé du village, d'un arrêt du coeur, intercepta et fit disparaître le Père Martin, le jeune prêtre envoyé par l'évêché remplacer l'ancien curé, et prit son identité. Il commença par dégager, de nuit, l'accès au couloir secret (Perdo Terram), la succube créant ensuite une illusion pour masquer l'ouverture. Mais il ne put accéder immédiatement à l'ancienne salle de culte car le Dominion était trop fort. Il lui fallut patiemment désacraliser l'église, petit à petit, discrètement, afin que les soeurs ne se rendent compte de rien. Une nuit, soeur Edith le surprit dans l'enceinte du couvent alors qu'il se rendait à la cave. Elle fut aisément neutralisée par Karl, puis attachée et emmurée vivante dans l'une des geôles du couloir. Le démoniste espérait que ses souffrances renforceraient un peu le régio démoniaque. La succube, quant à elle, prit l'apparence et la place de soeur Edith, afin de préparer la phase suivante.

    Soeur Edith était en quelque sorte le bras droit de la Mère supérieure Elisabeth. La succube profita du déclin physique (rhumatismes) de la Mère supérieure pour la remplacer dans certaines de ses fonctions, en particulier lors des voyages destinés à découvrir de nouvelles novices. La mission secrète de la succube est de rechercher de jeunes vierges nées un 1er Novembre. Elle n'a aucun mal à les influencer subtilement et générer chez elles la vocation pour entrer dans les ordres, même contre leur gré.

    Il y a trois ans, la nuit d'Hallowen, Karl put pour la première fois pénétrer dans la salle diabolique. Il avait largement eu le temps d'apprendre le rituel lui permettant de réactiver le miroir, ce qu'il fit sans attendre, établissant ainsi son premier contact avec Azranioch. Ce dernier communiqua à Karl ses instructions pour la suite des opérations qui, menées à bien, permettraient au démon d'engendrer un avatar de lui-même dans notre monde. Commença alors un travail de longue haleine...

    Ces trois dernières années, Karl s'est arrangé pour faire venir à lui des adorateurs du démon. Ce sont en tout cinq familles qui se sont installées au fil des ans dans le village. Les raisons de leur venue au village sont diverses et toutes plausibles (chassés par la famine, expulsés par un baron cruel, fuyant leur village d'origine détruit lors d'une lutte entre deux seigneurs, etc...). Se montrant serviables, travaillant dur, ils ont fini par être acceptés par des villageois subtilement influencés par le Père Martin lors des confessions.

    Ces cinq familles mènent une vie normale (travailler la terre, s'occuper des enfants, ...) et nul ne soupçonne que certaines nuits, sept d'entre eux (cinq hommes et deux femmes) se rendent à l'église du Père Martin pour des cérémonies qui n'ont rien de catholique.


    Les habitantes du couvent :

    Avant d'aller plus loin, des présentations s'imposent :

    (entre parenthèses, à la fin de chaque description, vous pouvez lire l'ancienneté de la soeur dans le couvent).

    La Mère supérieure Elisabeth est une femme d'une cinquantaine d'années qui souffre de rhumatismes depuis deux ou trois hivers et qui se déplace toujours avec une canne au pommeau métallique. Elle n'est pas très grande, assez maigre mais son origine noble est quasiment palpable dans son autorité naturelle et son port altier. Elle est intransigeante avec la discipline et aussi peu complaisante avec les soeurs qu'elle ne l'est envers elle-même. La succube a lentement renforcé la sévérité de son caractère de telle manière qu'elle hésite de moins en moins à infliger des punitions corporelles (flagellations) aux soeurs qui ont enfreint la discipline du couvent. Mère Elisabeth assiste le plus souvent aux punitions et les mauvaises langues racontent tout bas qu'elle y prend un plaisir malsain (ce qui bien entendu est faux). Elle semble être devenue une femme très dure (on peut mettre ça sur le compte de l'âge) mais on ne peut en aucun cas la soupçonner de faire preuve de sadisme car les châtiments qu'elle inflige sont toujours justifiés. Sa conduite est pour le reste irréprochable. (30 ans)

    Soeur Edith a donc été remplacée par la succube mais cette dernière se conforme en tout au comportement de son modèle, ce qui fait que la substitution est restée indécelable. C'est une femme de 35 ans, plutôt grande et au physique agréable. D'origine modeste, elle a été choisie comme conseillère il y a huit ans par Mère Elisabeth, autant pour ses qualités morales (vive d'esprit, humble et d'une grande gentillesse) que pour éviter des jalousies entre les soeurs d'origine noble qui ne voient pas en Edith une rivale sérieuse à la succession au poste de Mère supérieure. Soeur Edith est donc appréciée de toutes.

    Quant à la vraie soeur Edith, elle est morte de faim emmurée et son fantôme aura un rôle à jouer, comme vous le verrez par la suite. (10 ans)

    Soeur Gilda, une femme débonnaire et généreuse de 42 ans, est la cuisinière du couvent. Son tour de taille dément de manière indiscutable une quelconque pratique du jeûne ! Sa gourmandise lui attire souvent des remarques acerbes de Mère Elisabeth, reproches qui ne suffisent pas à entamer son optimisme débonnaire. C'est une véritable mère poule envers les habitantes du couvent et son désir de bien faire est la source de discussions animées mais bon enfant avec soeur Sandrine qui tient les cordons de la bourse... (18 ans)

    Soeur Wilma est la portière du couvent. Cette ancienne combattante de 44 ans, élevée dans une garnison, n'est entrée dans les ordres qu'il y a une dizaine d'années. Avec son corps trapu et son faciès de bouledogue, elle remplit son rôle à merveille. Il est difficile de lui tirer plus de deux ou trois mots mais lorsqu'il s'agit de refouler des visiteurs importuns elle donne toute sa mesure. Elle se bat honorablement à mains nues et occasionnellement ... au fléau à deux mains lorsque l'heure est grave. Vous pourrez l'utiliser comme force d'appoint si les personnages sont en grande difficulté, à titre exceptionnel. (6 ans)

    Soeur Sandrine, âgée de 48 ans, assez terne et très sèche (dans tous les sens du terme), est l'intendante du couvent. Maniaque de l'économie au point de friser le péché d'avarice, elle ne tolère aucune critique sur son travail (qui est d'ailleurs très satisfaisant). Elle ne manque jamais de rappeler que si c'était son argent, elle le donnerait jusqu'au dernier denier, mais que là, elle est économe pour le bien de la communauté. (22 ans)

    Soeur Clothilde est une belle femme blonde de 36 ans, au visage carré. Originaire de la noblesse, elle a reçu une bonne instruction et fait office de guérisseuse dans le couvent. Elle sait utiliser les vertus de certaines plantes, recoudre une blessure, réduire une fracture et poser des attelles, etc... En dépit de son aspect un peu sévère, voire parfois hautaine, c'est une femme généreuse et serviable. (8 ans)

    Soeur Céline est une noble de 28 ans qui, n'ayant pas trouvé à se marier, est rentrée dans les ordres. Cette petite brune revêche s'occupe de la bibliothèque et tient le registre du couvent. Peu engageante, souvent très sèche, son comportement change radicalement lorsqu'elle décèle chez son interlocuteur une réelle passion pour les livres. L'enthousiasme qui l'anime alors, quand elle parle des précieux volumes que renferme "sa" bibliothèque, la rend presque sympathique, voire jolie. (5 ans)

    Soeur Aude est une femme de 34 ans originaire de la noblesse. Souvent, elle est chargée de lire les écrits saints pendant les repas. Elle est rentrée dans les ordres non par vocation mais par pure ambition. Elle jalouse les plupart des nonnes qui ont une chance de succéder à la mère Elisabeth et n'hésite pas à colporter les commérages, fondés ou non. Malgré son sale caractère, cette langue de vipère pourra être utile... (10 ans)

    Soeur Mathilde dirige la chorale du couvent. Cette jeune femme de 25 ans est d'un naturel joyeux et ne s'est pas encore débarrassée de son principal vice : la coquetterie. Elle dissimule sous sa coiffe une longue chevelure châtain dont elle est très fière, ce qui est contraire aux principes du couvent. (4 ans)

    Soeur Anna, d'origine paysanne, est la doyenne du couvent. Voûtée et ridée comme une vieille pomme, elle est un peu gâteuse mais elle continue néanmoins à s'occuper des animaux avec une énergie qu'on ne s'attendrait pas à trouver chez une femme de 54 ans. Plus dure à la tâche que beaucoup d'autres soeurs moins âgées, elle devient franchement impressionnante lorsqu'on la voit imposer sa volonté à un cheval nerveux. (18 ans)

    Soeur Flora est une femme de 33 ans relativement effacée et s'occupe de l'herboristerie du couvent. Elle est très méticuleuse et travaille en bonne intelligence avec soeur Clothilde. Timide, elle a tendance à paniquer ou fondre en larmes à la moindre contrariété. (7 ans)

    Soeur Emma est une brave femme de 42 ans, veuve d'un marchand de tissus et entrée dans les ordres à la mort de son mari. Très serviable, ses talents de couturière sont très utiles au couvent, où elle est appréciée de toutes. (2 ans)

    Soeur Catherine a 22 ans et de l'énergie à revendre. Elle s'occupe surtout du potager et des arbres fruitiers. Son visage rustique de paysanne dément une perspicacité et un sens de l'observation supérieurs à la moyenne. Elle n'hésitera pas à débuter seule une enquête dès les premiers événements suspects, ce qui va lui attirer des ennuis... (3 ans)

    Soeur Cécile vient, à 21 ans, de prononcer ses voeux. Elle aide la vieille Anna à s'occuper des animaux et sa voix agréable en fait une recrue de choix pour la chorale. (2 ans)

    Cinq Novices ont récemment été recrutées par soeur Edith :

    Soeur Jeanne est un lien potentiel entre le couvent dans lequel elle a prononcé ses voeux et le covenant des personnages dont elle est originaire. Vous êtes libres d'adapter les raisons de son entrée dans les ordres en fonction des événements de vos précédentes campagnes (son mari pouvait être un grog mort au combat ou elle peut avoir vécu une expérience mystique lors d'une manifestation surnaturelle au covenant...). Elle a une certaine expérience de la forêt qu'elle utilise (avec la bénédiction de soeur Gilda et de soeur Flora) pour approvisionner le couvent en gibier et en plantes médicinales.


    La phase finale du plan :

    La nuit d'Hallowen approche. Karl va enfin pouvoir récolter les fruits d'un travail de longue haleine. La succube a déniché pas moins de trois jeunes filles a priori vierges et nées un 1er Novembre : Isabelle, Caroline et Eléonore. Parce qu'elle a l'air d'être la plus robuste des trois, c'est sur cette dernière que se porte le choix de Karl. Eléonore aura l'honneur et le privilège de porter dans ses entrailles l'incarnation d'Azranioch...

    Il reste une petite touche finale à apporter pour le succès de l'entreprise : détériorer de manière significative l'ambiance qui règne au couvent afin d'augmenter l'emprise du démon sur ce lieu. Pour cela, la succube dispose d'une arme redoutable : un collier avec un pendentif constitué d'un rubis. D'aspect anodin, cette pierre est en réalité un véritable poison de l'âme. Chez la personne qui la porte, elle renforce toutes les mauvaises pulsions, l'orgueil, la cruauté, la tentation du péché... De plus, quiconque regarde trop longuement la pierre tombe sous son charme et se trouve pris d'une irrésistible envie de la posséder. Début Octobre, "soeur Edith" fait malencontreusement tomber le collier dans l'herbe près de Julie. Cette dernière le ramasse afin de le restituer à sa propriétaire mais, après avoir admiré la pierre, elle se ravise et le glisse subrepticement dans sa poche. Personne n'ayant vu la scène, la succube s'éloigne comme si de rien n'était avec un petit sourire satisfait. Elle n'a plus qu'à attendre que cette graine du mal porte ses fruits...


    Chronologie des faits :

    Sous l'emprise du rubis, l'amitié de Julie pour soeur Cécile s'est muée progressivement en désir sexuel. A la tombée de la nuit, Cécile, qui, avant d'aller se coucher, tentait de calmer un peu les bêtes passablement énervées, est rejointe dans l'écurie par Julie. Troublée par les avances de Julie et fascinée par le collier qu'elle aperçoit pour la première fois, Cécile n'oppose pas de résistance. Dans le courant de la semaine, les deux jeunes femmes ont quatre fois l'occasion de se retrouver seules le soir dans l'écurie. Lors de leur sixième rendez-vous amoureux, soeur Cécile, aveuglée par le désir de posséder la pierre, assomme Julie avec un rondin de bois sur lequel elle a cloué un fer à cheval. Elle s'empare du collier, laisse le cadavre de Julie dans le box du cheval de Mère Elisabeth, et se débarrasse du rondin en le jetant dans le ruisseau au nord du couvent. C'est la consternation au couvent lorsqu'Anna découvre le lendemain matin dans l'écurie le corps de Julie avec le crâne fracassé.

    Soeur Jeanne se réveille troublée : elle pense qu'une sainte lui a rendu visite en songe pendant la nuit. L'apparition lui a conseillé de s'éloigner du couvent la nuit prochaine. En fait, ce n'était pas un rêve et il s'agissait du fantôme de la vraie soeur Edith qui, connaissant les origines de Jeanne, veut obtenir de l'aide de la part du covenant. Jeanne ne mentionne sa vision nocturne à personne, prépare une besace et quitte le couvent en prévenant seulement soeur Gilda qu'elle part chasser deux ou trois jours. Le soir même, elle arrive au covenant et peut raconter qu'il se passe des choses étranges au couvent : elle parle tout d'abord de la mort de Julie, un accident stupide mais néanmoins étrange (que faisait la jeune femme seule la nuit dans l'écurie ?) ; elle décrit ensuite l'ambiance qui règne dans le couvent (les animaux nerveux, les chiens du village qui hurlent à la mort certaines nuits, les récoltes pauvres, les fruits et les légumes chétifs et maladifs...) ; elle raconte enfin sa vision de la nuit précédente, une forme féminine émaciée, blanche, aux contours indistincts, qui l'a incitée à partir du couvent sans pour autant prononcer le moindre mot. Etant donné la proximité du couvent, le conseil du covenant devrait décider d'envoyer quelques personnes y enquêter. Le plus sage (par souci de discrétion) serait de ne pas envoyer de mages (leurs relations publiques étant fortement entravées par le gift !) mais plutôt un petit groupe constitué de grogs et de compagnons. Un ancien ecclésiastique serait tout indiqué...

    Pendant ce temps là, vers minuit, les démonistes du village se rassemblent dans l'église et se rendent avec Karl dans le temple démoniaque. Ils sont rejoints par la succube et les quatre novices qu'elle a hypnotisées. Se déroule alors une cérémonie satanique lors de laquelle Eléonore, couchée sur l'autel face au miroir, est fécondée par Azranioch, pendant que les trois autres jeunes femmes possédées dansent lascivement pour le plus grand bonheur des démonistes (qui n'ont pas le droit de les toucher).

    Dans l'après-midi, les personnages arrivent au village. Le comportement des villageois est assez inhabituel : ils se montrent méfiants, craintifs, peu accueillants voire hostiles. Certains ont les traits tirés. Ils conseilleront aux personnages d'aller demander l'hospitalité au couvent car "elles au moins doivent avoir de quoi vous nourrir..."

    Au couvent, les personnages sont reçus par soeur Wilma. Ils peuvent se présenter comme de simples voyageurs, des pèlerins ou des marchands (à condition d'avoir un semblant de cargaison) et demander l'hospitalité pour trois ou quatre jours. La soeur portière leur indiquera la salle commune (voir plan) avant de demander à soeur Gilda de s'occuper de leur installation, ce qu'elle fera avec sa gentillesse habituelle, même si sa bonne humeur légendaire est ternie par le deuil de soeur Julie. Elle explique aux personnages qu'ils peuvent rester quelques jours à condition de participer un peu aux tâches quotidiennes du couvent. Autre précision : ils n'ont pas le droit de pénétrer dans les bâtiments encerclant le cloître mais leur participation à l'un des offices de la journée dans l'église serait bien vue.

    Le corps de soeur Julie repose pour le moment dans l'aile ouest de l'église, veillé en permanence par deux des soeurs. Pour le moment, il s'agit pour tous d'un accident et les personnages n'ont aucun motif pour démarrer une enquête.

    Le soir, après des chants à la mémoire de leur défunte soeur, Cécile reste un moment avec soeur Mathilde et lui montre son nouveau collier.

    Les personnages peuvent consacrer cette journée à se familiariser avec les lieux et à faire connaissances avec les différentes habitantes du couvent.

    Si l'un des personnages se promène le long du ruisseau, il a une chance de découvrir le rondin de bois avec le fer à cheval coincé dans une anse au milieu de branchages.

    Le matin a lieu la messe funèbre et l'enterrement de soeur Julie.
    Le soir, soeur Mathilde dérobe de l'aconit dans l'herboristerie sans être vue. Les événements se précipitent. Après le repas du soir, Mathilde prépare une tisane fatale à Cécile, victime d'un léger mal de gorge. Cécile meurt dans la soirée. Soeur Clothilde détecte assez vite les traces d'aconit et se confie à Mère Elisabeth. Si dans le groupe des joueurs se trouve un personnage avec une quelconque autorité religieuse ou civile, voire un noble ou un érudit, Mère Elisabeth le convoquera pour lui demander d'enquêter. En effet elle répugne à faire appel à l'évêché pour cette affaire qu'elle préfère voir réglée discrètement. Elle autorisera le personnage à rentrer à l'intérieur du cloître pendant la journée et demandera aux soeurs de collaborer (cette entrevue avec la Mère supérieure peut avoir lieu plus tôt si les personnages ont découvert l'arme du premier crime et en ont parlé à la responsable du couvent).

    Durant la nuit, Eléonore meurt de ce qui semble être les effets d'une fausse couche. Une grande quantité de sang macule son lit et on retrouve un amas informe de chairs de la taille d'un melon. Soeur Clothilde est extrêmement perplexe, en effet, elle a examiné Eléonore la veille au matin alors qu'elle se plaignait de nausées et de douleurs abdominales. Clothilde peut garantir qu'Eléonore était encore vierge...

    L'enquête commence sérieusement. Vous pouvez commencer à distiller un certain nombre d'informations mais veillez à ne pas faire porter les soupçons sur soeur Edith ou sur le prêtre pour le moment. A vous de doser en fonction de la perspicacité des joueurs.

    Ce qu'ils peuvent apprendre pendant la journée :

  • Soeur Flora, qui a découvert le vol d'aconit, est complètement désespérée. Elle se sent coupable de la mort de Cécile, n'ayant pas l'habitude de fermer l'herboristerie à clef.
  • La Mère supérieure Elisabeth devient plus intransigeante avec l'âge.
  • L'un des soirs qui a précédé le premier meurtre, l'une des soeurs a vu Julie et Cécile se rejoindre dans l'écurie, mais il lui paraît impensable que les deux jeunes femmes aient eu une relation amoureuse.
  • D'ordinaire très pieuse et très sage, Julie avait changé de comportement la semaine qui a précédé sa mort. Elle était plus sombre, plus irritable.
  • Le corps d'Eléonore a les pieds légèrement écorchés (elle était pieds nus lorsqu'elle est allée participer contre son gré à la cérémonie de la nuit du 15 au 16).
  • L'une des soeurs a cru entendre des bruits de pas cette fameuse nuit.
  • Du côté du village, l'ambiance est plutôt sombre : les habitants n'osent plus sortir depuis que des animaux domestiques ont été déchiquetés par un monstre. En réalité, une demi-douzaine de chiens de l'enfer rôdent la nuit dans le coin. Bien entendu, Vision of the Marauding Beast ne donnera rien à cause de leur origine démoniaque.
  • N'hésitez pas à envoyer les joueurs sur de fausses pistes avec des rumeurs infondées si vous estimez qu'ils progressent trop vite dans l'enquête.
  • Dans l'après-midi, Caroline sort en larmes de la cellule de soeur Edith. Cette dernière dira que "la pauvre petite est très affectée par la mort de ses soeurs". En réalité, la succube vient d'apprendre que la jeune fille n'est plus vierge et cette nouvelle la met en rage. En effet, après la mort d'Eléonore, le choix se restreint désormais à Isabelle. La succube se reproche de ne pas avoir découvert ce problème plus tôt et va le faire payer à Caroline : elle va capturer la jeune fille et l'enfermer dans l'une des geôles secrètes du sous-sol en attendant de la sacrifier lors de la prochaine cérémonie de fécondation. Elle fera ensuite disparaître certaines affaires personnelles de Caroline pour faire croire à son départ précipité, fausse piste qui devrait de plus retarder ces enquêteurs importuns. Elle est dotée de pouvoirs suffisants pour réaliser tout ça à l'insu des habitantes du couvent.

    La nuit, vers minuit, a lieu une nouvelle cérémonie identique à la précédente, si ce n'est qu'il n'y a plus que trois novices et que Caroline sera sacrifiée pendant la fécondation d'Isabelle. Il est encore un peu trop tôt pour dévoiler les activités des diabolistes. Si certains personnages font le guet dans le couvent, ils seront discrètement endormis par Karl. S'ils le font à l'extérieur, ils pourront avoir des problèmes avec les chiens de la mort, voire quelques démons mineurs appelés par Karl. Faites en sorte que cette nuit soit particulièrement inquiétante et oppressante. Les personnages qui dormiront feront d'horribles cauchemars et s'éveilleront le lendemain matin quasiment plus fatigués que la veille.

    Le matin, la vieille Anna découvre du sang dans le lait en trayant les vaches.

    Pendant le repas de midi, Mère Elisabeth surprend Mathilde dans sa cellule en train de s'admirer dans une jolie robe de bal avec le rubis. La mère supérieure se met en colère, vilipende Mathilde, lui arrache le collier qu'elle jette par la fenêtre et frappe la soeur avec sa canne. Mathilde voulant échapper aux coups se précipite hors de sa cellule mais elle trébuche, passe par dessus la rambarde, tombe en hurlant dans la cour et se brise la nuque. Horrifiée, Elisabeth redescend et s'approche du corps comme si elle venait de son bureau lorsque ses consoeurs sortent du réfectoire pour voir ce qu'il s'est passé. Les autres personnes absentes du réfectoire au moment des faits sont : Wilma (a priori à la porte), Gilda (dans sa cuisine), Céline (qui était restée dans sa bibliothèque) et Aude (qui faisait paître les moutons au nord du couvent, entre le mur et le ruisseau). Cette dernière a entendu les bribes d'une dispute venant de la fenêtre de Mathilde mais elle ignore ce qui s'est dit et qui était là. Elle a en outre ramassé le collier mais ne l'avouera à personne, déjà sous le charme de l'objet maléfique.

    Wilma et Gilda n'ont rien remarqué de particulier. Céline, quant à elle, a juste entendu le cri de Mathilde mais elle semble préoccupée. Son visage trahit un manque de sommeil évident. Si une personne instruite la questionne plus avant, elle finira par avouer la raison de son trouble : elle a découvert dans certains livres de la bibliothèque des annotations sataniques, voire des dessins obscènes (c'est l'oeuvre de la succube qui avait envie de s'amuser un peu mais rien ne permet aux personnages d'en identifier l'auteur). Depuis deux jours, Céline passe une partie de ses nuits à restaurer les ouvrages profanés et elle n'a osé en parler à personne.

    Les personnages vont donc continuer à enquêter. S'ils décident d'envoyer quelqu'un prévenir le covenant, Karl ou la succube lanceront sur lui quelques chiens de l'enfer accompagnés d'une paire de "Tazzelrik" (démon mineur, A.M. 4ème p.255). Seul, le malheureux ne devrait avoir aucune chance de s'en sortir.

    A ce stade, les personnages doivent commencer à piétiner un peu dans leurs investigations. S'ils s'avèrent trop perspicaces et progressent un peu vite à votre goût, lancez vos fins limiers sur la piste d'un des démonistes du village, en organisant une battue suite à un crime ou quelque chose du genre. A ce point, Karl est prêt à sacrifier quelques pions pour gagner du temps.

    S'ils leur vient l'idée de consulter le registre du couvent, les personnages pourront s'apercevoir que trois des novices sont nées le même jour : le 1er Novembre. Une remarque anodine de l'une des soeurs peut les mettre sur la voie : "Mourir si jeune, alors qu'elle allait fêter son vingtième anniversaire..."

    Il est probable que les joueurs vont aussi tenter quelques actions de nuit. S'ils n'ont pas découvert le couloir secret, c'est le moment de faire intervenir le fantôme d'Edith qui va les y conduire. Cette dernière ira jusqu'à sa cellule en passant à travers le mur récemment construit. Les personnages n'ont pas pu reconnaître le fantôme mais peuvent découvrir ses ossements à condition de pratiquer une ouverture dans le mur. Laissez-les s'interroger sur l'identité du squelette : en effet, aucune soeur n'a disparu sans laisser de trace les années précédentes. Le temple n'est pas accessible pour le moment (pas de porte visible au fond du couloir).

    Jusqu'ici, Karl et la succube ont joué au chat et à la souris avec les personnages. En effet, ils voulaient éviter un affrontement direct pour ne pas attirer l'attention des mages qu'ils savent proches, en attendant la naissance d'Azranioch (après, ça n'aura plus d'importance...). Mais là, ils estiment que les personnages en savent trop. Karl convoque un "Harkerr" (Senior Pit-Snake Demon, A.M. 4ème p.255) qui les attendra quelque part à la sortie (Karl, quant à lui, retourne s'affairer aux préparatifs du rituel final). Les personnages devraient se rendre compte qu'ils ne sont pas de taille à lutter (surtout si la succube aide le démon par quelques sorts discrets sans se montrer). Lorsque tout semble perdu, faites intervenir le fantôme d'Edith qui, auréolée d'une puissante aura blanche, neutralisera les suppôts de l'enfer le temps pour les personnages de ramasser leurs blessés et de filer ventre à terre dans la nuit. Ils peuvent être pourchassés par quelques chiens de l'enfer pour pimenter un peu leur fuite dans les premières lueurs de l'aube.

    Si vous estimez que les personnages sont un peu en avance sur les événements, forcez-les à se retrancher quelque part en les harcelant avec de petits démons, ralentissez-les à cause d'éventuels blessés, etc...

    Dans l'après-midi, les personnages arrivent au covenant en piteux état. Le soir, le temps de convaincre les mages que l'heure est grave et de les faire sortir de leur laboratoire, les grogs et les compagnons pourront faire un compte-rendu détaillé des événements. La grosse artillerie... pardon... les magiciens vont pouvoir préparer leur intervention.

    Pendant ce temps au couvent, soeur Emma voit le funeste pendentif au cou de soeur Aude en effectuant une retouche sur sa robe. Elle rapportera ce fait à Mère Elisabeth dans la soirée. Soeur Catherine, qui menait discrètement sa propre enquête, est capturée et mise au frais jusqu'au lendemain soir dans une geôle au sous-sol.

    La journée est anormalement calme aux abords du couvent. Même l'air semble pesant et les animaux, agités les jours précédents, sont étrangement silencieux.

    Au dernier office de la journée, quelques villageois sont présents, ce qui est assez inhabituel. En fait, tous les démonistes du village sont venus. A la fin de la messe, les soeurs vont se coucher. Si l'un des personnages arrive à voir ce qui se passe dans l'église, il se rend compte que le prêtre semble entendre les villageois en confession les uns après les autres (de plus en plus étrange). Ensuite, Karl et les démonistes se rendent discrètement dans la cave du couvent puis dans le temple où la succube les attend déjà avec soeur Isabelle, le ventre distendu comme au huitième mois d'une grossesse, allongée sur l'autel devant le miroir, et les soeurs Catherine et Aude, attachées de part et d'autre de l'autel à un pilier, leur dos dénudé portant quelques marques de fouet. Les démonistes prennent place dans la salle et la cérémonie commence sous la direction de Karl. Rassemblez tous vos souvenirs de fin de film d'horreur pour décrire cette scène.

    A ce moment, la force du régio infernal est de 4 ou 5...

    Les personnages peuvent intervenir quand vous voulez à partir de maintenant. L'image du miroir qui reflétait la salle se brouille, des volutes de fumée apparaissent, se condensent et laissent enfin voir le faciès hideux d'Azranioch. Les soeurs attachées sont fouettées par un "Harkerr" pendant qu'Isabelle accouche d'un bébé qui a l'air normal sauf qu'il se met à grandir très rapidement en puisant son énergie du miroir.

    La bataille finale peut avoir lieu, l'objectif étant de détruire le miroir ou l'enfant avant qu'il n'ait achevé sa croissance jusqu'à l'âge adulte. L'Infernal Might de l'avatar augmente avec sa taille (bébé : 20 ; enfant : 25 ; adolescent : 30 ; adulte : 50) et il n'a aucun pouvoir avant d'avoir achevé sa croissance. Si les personnages arrivent à détruire l'avatar ou le miroir avant la fin, la succube pourra décider de châtier Karl pour son échec et proposer ensuite ses services aux mages (en fait, n'importe quoi plutôt que de devoir retourner près d'Azranioch pour subir une très longue punition) et finir par en corrompre un ou deux s'ils ont l'inconscience d'accepter...

    Succube (soeur Edith) : Infernal Might : entre 35 et 45 (suivant la force des mages).
     
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    Body levels : OK / 0 / -1 / -1 / -3 / -3 / -5 / Banished

    Spells : tous les sorts de Corpus, Mentem, Ignem et Imaginem jusqu'au niveau 35

    Coût d'utilisation : 1 point d'Infernal Might pour 5 niveaux de sorts.

    Karl (père Martin) : voir feuille de personnage ci-jointe.


    Plans :

    Le village de Pont-à-Rions se situe au sud de l'embouchure de la Taurielle, au bord de la mer ou d'un lac, en fonction de la localisation de votre covenant. Le couvent occupe le sommet de la colline de Gaudy. Les pentes de la colline sont douces vers le village est vers le sud mais beaucoup plus abruptes le long de la Taurielle au nord et à l'est. La rivière est en effet relativement encaissée entre la colline de Gaudy et la colline de Chabrière qui est recouverte par une forêt et lui fait face au nord.

    Dans l'enceinte du couvent se trouvent les écuries (coin sud-ouest), un verger, deux potagers et deux prés fermés (côté ouest). De temps en temps, l'une des soeurs fait sortir les moutons par la petite porte au nord afin de les laisser paître sur la bande de terre entre le mur d'enceinte nord et la rivière.

    Le cimetière est à mi-pente entre le village et le couvent.

    1. L'église. Derrière le choeur, un couloir en arc de cercle, séparé de la nef par un muret surmonté de colonnades, permet d'accéder à cinq absidioles. Ces pièces sont respectivement occupées par (de gauche à droite) : un débarras rempli de bric-à-brac, une réserve de nourriture, la chambre du prêtre, un bureau avec une petite bibliothèque et la pièce où sont enfermés tous les objets de culte de valeur.

    2. Une porte à droite donne dans le cloître du couvent mais elle est verrouillée et seules Mère Elisabeth et soeur Wilma possèdent une clef (mais ce n'est pas problème pour Karl ou la succube qui peuvent l'ouvrir et la refermer en usant de leur magie).
    3. La réserve de nourriture du couvent. Un escalier mène à la cave.
    4. La cuisine. C'est le domaine réservé de soeur Gilda.
    5. Le réfectoire. Le recoin au nord est occupé par une estrade sur laquelle se trouve la table de la Mère Supérieure et des soeurs les plus anciennes ainsi qu'un lutrin.
    6. La petite chapelle. Elle est occupée par une statue de la vierge et quatre bancs.
    7. Le bureau de la Mère Supérieure, avec sa chambre côté nord.
    8. La bibliothèque.
    9. La réserve d'herbes médicinales et de remèdes.
    10. La salle commune destinée aux hôtes de passage. Au nord, un couloir dessert huit chambres. A l'étage supérieur se trouve le dortoir des novices, seulement accessible par le premier étage du cloître.
    Le premier étage du couvent est occupé par une douzaine de cellules identiques (celle de soeur Mathilde est située nécessairement sur la facade nord).
     
    © Dominique BERGER

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