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0h05 Mr Manonacher, demeurant 9 rue Volta à Paris 3ème, aurait aperçu il y a quelques instants un individu descendre des toits de son immeuble et se dissimuler sur le toit de la buanderie dans la cour de l'immeuble.  
0h35 De la Folie Méricourt : La gendarmerie de Romainville communique : Eléments de résistance sont cernés dans le fort. Les Allemands au nombre de 280 ont reçu des troupes fraîches. Ils encerclent le fort et creusent des tranchées. Les assiégés demandent renforts d'urgence. Communication extérieure coupée sur demande au commissariat des Lilas. Le fort de Romainville est inoccupé. Le secteur est calme. S'agit-il d'une provocation de la part de miliciens voulant attirer dans un piège à Romainville  des combattants FFI ?
1h00 Direction du service Santé FFI : avenue de la Tour Maubourg a reçu un message de Plaine 09-79 : FFI sont en difficulté avec SS blindés. Ils demandent renfort de l'Armée Leclerc d'urgence. Renseignements à 09-79 confirmés. Auraient reçu renfort et n'en ont plus besoin.  
2h30 Du 16ème : Une mine de 350 kgs aurait été déposée devant le 213 avenue de Versailles. Vérification exacte. Laboratoire avisé.  
3h35 Du 8ème : Un grand incendie s'est déclaré 101 avenue des Champs Elysées, à la bibliothèque allemande. Pompiers sur les lieux.  
3h50 Du 8ème : Les pompiers et les gardiens sont accueillis à coups de grenades et de fusils et ne peuvent s'approcher du sinistre.  
4h00 De Saint Denis (chef de poste 640) : Un gros incendie provoqué par bombardement ravage tout un quartier délimité par les rues de Paris, Bonneville et boulevard Félix Faure à Saint Denis; il prend des proportions de plus en plus grandes. Les pompiers de Saint Denis et de Paris ne peuvent intervenir en raison de la fusillade et des grenades lancées contre eux et demandent le concours de l'Armée Leclerc.  
6h20 De Montreuil, inspecteur principal à Bonnisseau : Les Allemands viennent de reprendre l'attaque du fort de Rosny et les barrages qui sont à proximité; 300 soldats environ; il faudrait des blindés pour les réduire. FFI demandent renfort.  
6h30 De Saint Denis : L'incendie cesse de progresser; 350 logements d'habitation ont dû être évacués. On ignore le nombre de victimes. Dégâts très élevés.  

 

 

 

lire l'épisode Pour la 2ème DB la fête est finie, l'attaque de l'aérodrome du Bourget

 

 

 

Madame Malherbe, sa petite-fille dans les bras, est contrainte de marcher devant une voiture allemande qui espère ainsi échapper aux tirs des FFI. Elle sera tuée par une balle perdue.

7h15 Du cabinet du Préfet : On signale que des denrées alimentaires entreposées aux Tuileries sont actuellement pillées. Interdire dès maintenant l'entrée des Tuileries.
8h00 Aubervilliers : Les FFI qui auraient occupé le Bourget ont été chassés de nouveau ce matin par les Allemands. Ils demandent renforts.
8h00 Président délégation Rosny (téléphone 268 à Rosny) : Des troupes allemandes, 250 à 300 hommes, continuent à tirer dans les rues sur les passants. Toute circulation est interrompue. Il y a des morts et des blessés. Peut-on envoyer des forces pour les maîtriser ?
8h30 Mr Bon, industriel au Bourget : Les Allemands qui avaient quitté Le Bourget hier 25, y seraient de nouveau ce matin; feraient des otages et pilleraient maisons.
9h25 De Saint Maur : Physionomie de la circonscription de Joinville : coups de feu isolés; Allemands revenus à la gare, ont un poste radio. PC américain prévenu. A Créteil cinq morts. A Joinville deux blessés à l'hôpital de Créteil. Bonneuil dégagé, deux blessés.
9h25 De Saint Maur : Cent cinquante FFI retranchés en difficulté. Deux ou trois chars patrouillent autour. Fort de Sucy, cinq cents allemands. Dans le chemin près de la voie ferrée, aujourd'hui baptisé "Chemin des FFI", un violent combat se déroule.  Louis Bohn, 42 ans, Fernande Boudot, infirmière, Henri Cloteaux, Georges Fournier, 41 ans, coiffeur, Jacques Frugier, 30 ans et Roland Lambert, 19 ans, sont tués dans les rangs des FFI

 

9h35 Du commissaire d'Aubervilliers : Cinq cents à huit cents Allemands venant de la Courneuve se dirigent sur Paris. FFI sont bloqués dans l'usine Meules Marton et les Allemands partant des Moulins du Bourget occupent le front du chemin de fer de ceinture qui a sauté hier. FFI demandent du secours.

 

Lucien Fleury, 20 ans, Jean Letemplier, 21 ans, agent de liaison de la Défense passive et Alfred Delmas, 42 ans, tous les trois membres du Mouvement Ceux de la Résistance, sont interceptés, les armes à la main, à La Courneuve et immédiatement fusillés.

9h45 A la mairie du Bourget six FFI attaqués par 80 Allemands demandent renfort.  
7h15 Rue du Commandant Laroche au Bourget, cinquante Allemands environ sont descendus de leurs camions en panne, mitraillent civils et brisent les portes.  
7h45 De Saint Denis : Route de Gonesse, du barrage de Saint Denis en direction de Stains ainsi que sur le pont, miné. Quelques Allemands patrouillent encore dans le secteur. Le pont d'Eymoutiers qui relie Pierrefitte à Stains, le pont de Creil sur la route de Soissons à Pierrefitte sont également minés. Les Allemands se sont retranchés à ce pont. Le pont de la Bûche qui relie les quais au carrefour de la Bûche (pont du canal de Saint Denis) a sauté. Les soldats allemands vont semer la terreur dans les rues de Stains tout au long de cette journée :

Le sous-lieutenant des FFI Roland Garnier, 33 ans et un homme non encore identifié sont capturés dans les rues de Stains et fusillés au lieu-dit Le Globe.

René Maillard, 37 ans, les maraîchers Ange Marivint, Georges Vetil et Paul Legay, Paul Cauchon, Jean Paris, 21 ans, Victor Labalette, 52 ans, Emile Ribes, 34 ans, Jean Richard sont mitraillés dans l'actuelle avenue de Stalingrad.

 

8h20 FFI d'Aubervilliers demandent renfort au pont du Bourget que les Allemands veulent faire sauter. Les FFI Marcel Faurot, 33 ans et Roger Robbi, 22 ans, sont tués au cours d'une escarmouche avec des soldats allemands.
9h00 Levallois : Vingt-deux prisonniers allemands détenus.  
9h00 Saint Denis : Les troupes allemandes cantonnées à Pierrefitte reviennent sur Saint Denis. Commandant américain à Saint Denis prévenu.  
10h25 Etat major des pompiers, adjoint au colonel : Centre résistance Courneuve PC Flandre 16-89 demande secours d'urgence. Encerclé par chars allemands. Le commandant de la formation allemande vient de leur adresser un dernier ordre de se rendre.  
10h30 Pantin : Cinq cents Allemands tiennent les principaux carrefour de la route de Flandre, pénètrent dans les maisons, pillent et tuent.  
10h30 Gardien Hervieux d'Aubervilliers : Signale rassemblement de chars allemands parages gare d'Aulnay (pont de Gonesse et route des Petits Ponts). Les Allemands ont pris dix-sept otages au Bourget et menacent de les fusiller.  
10h35 Etat major des pompiers : Les troupes allemandes, six cents environ, occupent le fort de Champigny; elles tirent sur la population et pillent les maisons dont elles ont chassé les habitants. Les Allemands occupent le Bourget, attaquent au pont de Drancy et occupent les usines aux environs du pont. L'observatoire de Chennevières signale que les Allemands sont retranchés dans mairie de Chennevières; ils seraient assez nombreux.  
11h10 De Pantin : Pour les effectifs de Neuilly sur Marne, cinq cents à six cents Allemands. A Gagny, une pièce de 75mm et deux de 37mm à l'endroit dit Château Rouge. Plus de trois cents Allemands.  
11h10 Préfecture Seine, standard par bureau de poste : Fusiliers marins d'Epinay sur Seine demandent secours urgence. Allez à la poste qui les dirigera (poste Grande rue à Epinay). Curieux coup de téléphone ! Les fusiliers marins d'Epinay sur Seine ne peuvent être que des soldats du RBFM de la 2ème division blindée. C'est le sous groupement Massu qui est chargé de cette région de la banlieue parisienne ... les liaisons radio entre chars et infanterie fonctionnent parfaitement, pourquoi demander des secours par le téléphone public ?
11h05 De Pantin : Une ligne de résistance installée à Neuilly sur Marne, le long de la ligne stratégique, un Allemand tous les vingt mètres. Ils sont armés de fusils et de mitrailleuses.  
11h28 FFI de Fontenay demandent renfort au parc Montereau, côté rue Théophile Sueur. Deux cent quatre-vingt Allemands armés, tanks, mitrailleuses, attaquent la population et pillent les habitants.  
11h50 Mr Frédéric, secrétaire à l'inspection générale des services, fait savoir que les Allemands seraient fortifiés sur la route Paris-Brie Comte Robert.  
12h00 Bureau de poste d'Epinay sur Seine : Les fusiliers marins d'Epinay sur Seine demandent d'urgence des renforts (poste d'Epinay sur Seine). voir 11h10
12h23 Du bureau des chefs préfecture de police : Une assez forte colonne allemande se dirigeant de Villemomble sur Rosny attaque la population. Renforts demandés à Rosny.  
12h25 De Vincennes : Cent Allemands environ, armés de fusils, sont retranchés au sommet de la côte de Champigny (route des Provins route de Villiers).  
12h25 Groupe mobile armée volontaires : PC Dardenels à Neuilly. Détachement FFI poste de la Maltournée 12 rue Edouard Aunet à Neuilly Plaisance, attaqué par les Allemands. Demande renforts.

Comme dans les rues de Paris, la foule se presse pour observer les combats et s'éparpille quand les balles sifflent très près ... on relèvera parmi les victimes civiles : Elise Legoueix, Marie Reynoux, 70 ans, Charles Lamoureux, 61 ans, Jean Bart, 9 ans, Eugène Poul, 58 ans (son fils,sa  bru et son petit-fils sont morts sous un bombardement le 21 avril 1944), et Marie Guette, 42 ans.

L'usine Thomson, l'annexe de l'Atelier de fabrication de Vincennes et l'usine à gaz vont être le théâtre d'une véritable bataille rangée entre soldats allemands et FFI venus des communes environnantes.

 

Roland Mur, 37 ans, est tué d'une balle dans la poitrine devant l'arrêt d'autobus près du garage Lamarque.

 

 

 

Georges Carlière, 33 ans, boucher à Nogent sur Marne, Lucien Belliver, 20 ans, Lucien Paturot, 36 ans, Lacroix, Emile Lafargue, 47 ans, Roger Beffrey, 36 ans, postier, Léon Remondet, Alfred Steinhart, Jean Manain, et Eugène Crépieux, 20 ans, FFI du 9ème arrondissement, sont tués sur le carrefour ou dans les rues avoisinantes.

Corentin Ollier, vétéran de la Grande Guerre et membre de l'Association républicaine des anciens combattants (ARAC), est posté près de l'arrêt d'autobus et prend la route nationale en enfilade avec sa mitrailleuse quand il reçoit une balle dans la tête.

 

 

Gilbert Ribatto, 43 ans, marchand de pièces automobiles à Fontenay sous Bois est tué au carrefour.

12h25 De Pantin : Suite à télégramme de 12h00 : Les effectifs allemands sont dans les maisons le long de la voie ferrée précitée et le long de la route de Villemomble à Neuilly sur Marne. Armement en plus déjà annoncé : un canon anti-chars, des chevaux de frises sous le pont des Trois Communes entre Villemomble et Neuilly.  
12h30 De Saint Denis : Vingt canons anti-chars dans les jardins du Pont de Creil à Pierrefitte. Les Allemands minent le pont de Creil.  
12h30 Du 17ème : Collaborateurs font leurs valises et brûlent leurs papiers au 6 square du Vivarais.  
13h25 FFI signale que l'usine Thomson au Perreux-La Maltournée est attaquée par cinq cents Allemands environ. Armement : trois autos mitrailleuses, canons 88, canons anti-chars. En outre, auraient une cinquantaine d'otages.  
13h45 Commissariat de Saint Denis : Cinq cents Allemands qui se trouvent à la ligne de ceinture route de Gonesse, des deux côtés de la ceinture, direction Bourget. Mitraillettes, armes automatiques, refuges tranchées, garage de tanks au fort de Stains. Ont certainement l'intention de se rendre.  
13h45 Mr Roussan, 2 route du Champ d'Entraînement au Bois de Boulogne : Signale qu'au château de Madrid, 1 route du Champ d'Entraînement, bâtiment Caisse de Compensation, il resterait quelques éléments qui cherchent à se cacher.  
14h10 PC commandant Dumont : Appel au secours du poste de la Maltournée à Neuilly Plaisance entouré par les Allemands. FFI n'auraient plus de munitions. voir 12h25
14h25 Service mairie de Bondy : Fait savoir que ce matin des troupes allemandes sont venues à Bondy, équipées de deux chars, deux autos chenilles, plusieurs camions, mitraillant les habitants et jetant des grenades. Ils patrouillent encore en ce moment dans les rues en pourchassant les personnes à coups de grenade.  
14h35 Commandant Dumont : PC Maltournée serait attaquée par cent Allemands abondamment pourvus d'armes automatiques lourdes et légères; trois chars sont en position et attendent d'attaquer.  
14h35 D'Aubervilliers : Dépôt autobus Maltournée serait attaqué par mille Allemands survenus route de Nogent à Chelles. Demande renforts. voir 12h25 ... selon les sources des appels le nombre d'assaillants varie beaucoup; de toute manière comment évaluer le nombre exact d'ennemis qui vous tirent dessus !
14h55 RN 34 à Poissy : FFI attaqués par cent Allemands et un char qui essaient de passer la Seine au pont de Poissy. RN 13 manque de munitions et demande du secours.  
13h45 De l'Ecole pratique : L'Union d'électricité signale qu'entre Neuilly Plaisance et Neuilly sur Marne un groupe de FFI est attaqué par mille Allemands armés d'armes automatiques et de grenades, trois chars en réserve. Les FFI n'ont plus de munitions et réclament du secours d'urgence. voir 12h25
15h00 17ème : Ordre du directeur général d'envoyer deux cars de gardiens 14 rue Saint Dominique.  
15h10 L'inspecteur principal Lebrix signale que le général de Gaulle vient de quitter le Ministère de la Guerre. Le général de Gaulle va entamer, entouré des membres du Conseil national de la résistance et de plusieurs officiers supérieurs, sa descente triomphale des Champs Elysées vers la Place de la Concorde. De là il se rendra à la cathédrale Notre Dame pour assister à un Te Deum et enfin gagnera l'Hôtel de Ville.

Mais un FFI a gagné son pari ! Il s'est glissé dans le cortège ... lire l'épisode Georges Dukson, le Lion du 17ème

15h15 De la compagnie des Eaux : L'usine des Eaux, la deuxième en importance de Paris, est encerclée par cinq cents Allemands. Pas de forces militaires ou civiles à l'intérieur.  
15h30 Trois chenillettes allemandes font des incursions sur la commune de Bobigny. Huit cents Allemands se retranchent à Clichy sous Bois.  
15h35 PC FFI de Saint Mandé : Quatre chars, cinq cents Allemands à la gare de Boissy Saint Léger; massacrent femmes et enfants.  
15h45 Chef de service directeur Sainte Anne : Cinquante infirmiers des hôpitaux Ville Evrard, Maison Blanche, tous deux situés sur territoire Neuilly sur Marne (Seine et Oise) ont été arrêtés et enfermés au lieu-dit Château Breton.  
15h50 Du bureau des chefs, l'état major des pompiers communique : Quatre tanks allemands route des Petits Ponts au cimetière de Pantin tenus en respect par gardiens de la paix; demandent secours d'urgence.  

suite de la journée du 26 août