Libération de Paris Au coeur de la bataille

16h00	De Pantin : Trois chars plus un camion de troupes allemandes route Saint Denis à Bobigny. Voir à la mairie de Pantin pour accompagnement à l'emplacement de ces chars.
16h50	Radiodiffusion, 37 rue de l'Université : Signale que soixante FFI encerclés par huit cents Allemands et trois tanks route nationale 34 à Neuilly Plaisance au carrefour de la Maltournée.	voir page précédente 12h25
16h55	Du 18ème : Soldat Irles Julien, matricule 41, malade, incapable de parler, poste de secours 2 rue de Panama 18ème.
16h55	Cabinet du Préfet : Cinq cents Allemands ont pris possession de Villiers sur Marne; résistance et gendarmes faits prisonniers et sont retenus à la mairie. Demande secours d'urgence. Pour renseignements téléphoner à Tre 4-24.
16h45	De Mr Paris, commissaire de police : Mr Paris, commissaire de police de service avec ses hommes pour un service d'ordre se trouve retranché au 36 avenue de Friedland. On leur tire dessus avec armes automatiques. Envoyer renforts et voiture blindée. Mr Le Déat, directeur adjoint avisé.	Le brigadier de police Louis Fleury du commissariat du 20ème arrondissement, 43 ans, est tué.
16h55	De Charenton 624 : On téléphone de Neuilly Plaisance : Demande de renforts pour la Maltournée, dépôt de la compagnie Thomson. Trois compagnies allemandes aux prises avec les FFI. Demandent un ou deux blindés. FFI en infériorité.	voir page précédente 12h25
17h00	6ème division : Mr l'officier de police du 16ème nous communique que rue Saint Amand, au central téléphonique 15ème, des Allemands tireraient sur la foule.
17h05	Le 4ème arrondissement communique qu'à la suite des coups de feu tirés sur la foule place du Parvis Notre Dame il y a trente blessés dans la foule. Trois par balles.	Ces tireurs des toits feront couler beaucoup d'encre. Soldats allemands tirant leurs dernières cartouches ? Miliciens de Darnand agissant sur ordre pour semer la terreur ? Eléments communistes chargés de créer des troubles ? On parla même de Japonais. Nombreuses furent les victimes de ces tirs venant des toits ... et des ripostes désordonnées de la part des FFI. On cite le cas d'une femme surprise au dernier étage d'un immeuble, son enfant sous le bras et un revolver à la main ... la mère et le bébé furent jetés par la fenêtre. Avenue d'Italie un couple de dentistes à la retraite regardaient au balcon de leur appartement le défilé des troupes américaines ... un coup de feu éclata ... des FFI se ruèrent dans les escaliers; le mari fut traîné dans la rue et précipité sous les chenilles d'un char; la femme fut conduite à l'Ecole dentaire et décéda sous les tortures . L'insécurité régnera dans Paris pendant plusieurs jours encore.
17h05	Le commissariat de Bois Colombes signale que les Allemands attaquent le pont d'Argenteuil.
16h30	De Mr Canteloube : Aux Champs Elysées des coups de feu sont partis d'immeubles.
16h50	Un brigadier signale que des coups de feu seraient partis de l'immeuble situé à l'angle que quai du Marché Neuf et du boulevard du Palais.
17h05	Du 6ème : 1 rue Huysmans trois ou quatre blessés. Pas d'ambulance.
17h10	FFI : Signale deux ou trois blindés allemands et un char léger. D'autres à Drancy et à Aulnay et allant vers le pont Blanc Mesnil. Tirent sur la foule.
16h30	Communication anonyme : Place du Palais Royal de petites formations allemandes tirent sur la foule.
17h15	7ème : On signale des nids de résistance importants à la Chambre des députés et à l'Ambassade d'Allemagne. Les Allemands tirent avec mitrailleuses. Gardiens insuffisamment armés.	Curieuse information ! La Chambre des députés a été reconquise hier, 25 août par la 2ème division blindée.
16h45	Communication anonyme : Sur les toits, 29 avenue de l'Opéra cinq à six hommes tirent sur la foule.
16h45	Colombes : Tirs d'artillerie Moulin d'Argenton. Appels de plus en plus pressants des FFI.
16h30	Poste de secours 67 : Des gens tirent des toits dans le voisinage rue de Clichy.
16h35	Du maire du 6ème arrondissement : Carrefour de l'Odéon on tire de dessus les toits.
17h00	Des Renseignements généraux : L'Ambassade de Roumanie, 123 rue Saint Dominique, avise que l'on tire sur la route du parc de l'Ambassade en direction de la rue de l'Exposition.
17h05	Du 7ème : On tire sur la foule des toits de la Chambre des députés.
17h40	D'Aubervilliers : Militaires allemands viennent d'attaquer Magasins généraux.
17h40	Mr Sabot, commissaire principal 10ème arrondissement : Communique le 12ème se trouve avec le 10ème rue Saint Florentin et qu'il y a des coups de feu tirés rue Royale.
18h05	De Saint Denis : Les Allemands commettent des actes de sauvagerie dans Pierrefitte. Ils viennent de fusiller des otages à la Butte Pinson. En outre la route de Pierrefitte au Barrage est minée dans la partie comprise entre la mairie et le barrage de Pierrefitte. Liaison faite.	Maurice Gabrillargue 31 ans Louis Lebrun 26 ans Aimé Letilleul 38 ans Albert Lucas 40 ans Paul Nicolai 47 ans Marius Pommier 36 ans Félix Thiolat 46 ans Henri Videau 19 ans André Voillot 22 ans Les Allemands diront avoir agi par mesure de représailles après le meurtre d'un de leurs officiers dans les rues de la ville. Les soldats de la 2ème division blindée, qui arrivent sur les lieux quelques heures plus tard, fusillent, eux aussi par mesure de représailles, neuf prisonniers allemands à l'endroit exact où a eu lieu l'exécution. Ailleurs dans Pierrefitte sont tués Emmanuel Martin, 44 ans, Marie Louise Guerriero, 30 ans, Frédéric Goubert, 66 ans, Charles Grimaud, 23 ans, jeune espoir du tennis français et .... Kléber Thiéchart caporal FFI de 18 ans qui, perché sur un arbre au bord de la Nationale 1 à hauteur de l'actuel parc Nelson Mandela, tire sur une colonne de soldats allemands; l'ayant repéré des soldats le font descendre de force et le fusillent séance tenante.
18h10	Un officier américain d'un corps blindé demande à la police municipale qu'on veuille bien effectuer le transport de cinq cents prisonniers de l'hôtel Majestic à la caserne Dupleix. Nécessaire fait par MM Pellevoisin et Bernard.
18h30	12ème : Signale qu'une voiture traction avant noire n° 8383 RL 4 circulerait dans le 12ème en tirant sur la foule.
18h25	Capitaine Basson, anti-chars : Thomson à la Maltournée, quatre cents Allemands sont à l'intérieur; cinq cents otages sont à l'intérieur.
18h20	De Pantin : Entre Drancy et Aulnay sur la route des Petits Ponts près d'Aulnay dix chars Tigre accompagnent plusieurs voitures blindées, tirent sur population. Les FFI sont engagés et demandent renforts.
18h30	Du 15ème : Une voiture gris vert circulant rue de la Croix Nivert en direction de l'Ecole militaire dont occupants sans doute Allemands. Conducteur porte pansement oeil droit.
18h25	De Bry sur Marne : Commissariat de police de Bry sur Marne signale incident sur territoire de la commune, présence d'Allemands non désarmés. Commissariat demanderait renforts.	Le sous brigadier de police William Dalley et son équipe sont chargés d'assurer la surveillance d'un groupe de collaborateurs enfermés dans un local municipal. Survient une colonne allemande qui s'approche dangereusement. Dalley donne l'ordre d'attaquer. Les soldats se réfugient dans la pépinière voisine où les poursuivent les FFI. Dalley, 44 ans, Maurice Elias 29 ans et quatre FFI sont tués au cours de l'escarmouche. Un des quatre inconnus figurant sur la plaque est Raymond Dungert du groupe Rex République du 10ème arrondissement.
18h30	Inspecteur principal adjoint Brouart de Vanves : Communique que le campement allemand de l'île Saint Germain à Issy les Moulineaux a été complètement nettoyé des Allemands. Cinq à six cents environ pris par les troupes américaines et gardés au fort des Moulineaux par gendarmerie française. Vingt gardiens laissés sur place pour éviter pillage, sont menacés d'être débordés par FFI locaux qui veulent s'emparer des armes et objets en dépôt. A demander à Provence 45-20 d'envoyer petit détachement armée régulière pour occuper ce dépôt.
18h45	Brigadier Bertrand, cour du Louvre, poste 929 : Signale que le capitaine allemand Procop voudrait être mis en relation avec le général qui a signé la capitulation de Paris.
18h50	19ème : Une vingtaine de chars venant d'Aulnay se dirigent vers Paris par la Courneuve.
18h50	Inspecteur principal adjoint Maréchal du 4ème : Signale environ vingt coups de feu tirés des Magasins de la Samaritaine, dernier étage fenêtre du toit en direction de la Seine.
19h05	Mr Jouaneton, du 14ème : Deux gardiens du 14ème ont été blessés aux jambes à la place de la Concorde par coups de feu tirés du Crillon. Hôtel Dieu, état sans gravité.
19h20	De Saint Denis : Les Allemands prenant la route de Gonesse reviennent sur Saint Denis.
19h40	D'Aubervilliers : Signale arrivée d'une quinzaine de chars venant des Six Routes à la Courneuve en direction d'Aubervilliers. On perçoit quelques coups de feu.
19h40	PC Joubert, FFI : Deux mille SS sont retranchés dans le fort de Joinville; ils possèdent des canons. FFI demandent de l'armement.
20h05	D'Aubervilliers : Les Allemands sont à Saint Denis et fouillent les maisons; ils montent les hommes sur les chars pour éviter que l'on tire sur eux.
19h20	De Saint Denis : Les Allemands reviennent dans Saint Denis par les routes de Senlis et de Beauvais. Une colonne de cinq à six cents hommes pénètre dans Saint Denis. Une colonne américaine semble avoir été trompée.	Félix Fontaine, 45 ans, lieutenant des FFI s'avance vers un groupe de soldats allemands qui font mine de se rendre ... ils le capturent et le fusillent devant le groupe scolaire Anatole France. Roland Pihan, 29 ans, est tué 22 rue du Port Roger Lallemand, 38 ans, est mortellement atteint par un obus qui touche le char sur lequel il est monté tandis que Charles Guilbert, qui s'affaire près de l'engin est tué sur le coup. Marcel Corrigou, 18 ans, est tué au cours de l'attaque de la barricade du barrage.
19h25	Commandant Dumont : Signale que la kommandantur de Saint Cloud se serait déplacée à Marreil avec des collaborateurs.
19h30	Du 18ème : On signale que les Allemands contre-attaquent au barrage de Saint Denis avec des tanks. La population afflue vers Paris et le restant construit des barricades.
19h30	De Charenton : Au pont de Boissy trois chars Tigre, trois canons anti-chars, deux mille hommes; ils tirent et auraient pris trois cent vingt otages à Brévannes.
19h33	Responsable Nogent : Les Allemands envahissent Nogent. Demande renforts.
19h50	D'Aubervilliers : Allemands aux Quatre Routes à Aubervilliers. Ramassent tous les hommes et pénètrent dans les maisons pavoisées.
19h50	Chauffeur Devassure du garage : De fortes formations de chars allemands se trouvent à la Mutualité à Saint Denis et se dirigent vers Paris.
19h50	De Saint Denis : Les Allemands retranchés au pont de Creil à Pierrefitte et Stains tirent sur Saint Denis.
19h55	De Saint Ouen : Une colonne d'Allemands se dirigerait vers la porte Montmartre. Demande renforts. Ils massacrent tout sur leur passage.
20h00	Agent de renseignement n° 619 : A la Patte d'Oie de Gonesse, routes n° 2 et 17, quarante chars allemands risquent de prendre à revers les troupes françaises en contact aux abord du Bourget. Distance entre la Patte d'Oie et Bourget trois ou quatre kilomètres.	lire l'épisode Pour la 2ème DB la fête est finie, l'attaque de l'aérodrome du Bourget
21h20	Secrétaire général défense passive commissariat Saint Ouen confirme que les Allemands sont revenus avec les chars par la route d'Epinay en direction de Villetaneuse.
21h20	De Colombes : Argenteuil demande renfort immédiat, quantité de SS sont signalés dans les environs. Commandant FFI d'Argenteuil Ravel.
21h20	Responsable Saint Denis : Les Allemands ont attaqué avec six chars Tigre. Le gros des chars descendait vers la Mutualité. L'armée américaine demande des renforts.
21h40	Responsable 14ème : Des miliciens auraient attaqué à plusieurs reprises le fort et le stade de Châtillon. Ils auraient pris plusieurs otages. FFI en infériorité demandent renforts.
21h45	Du central téléphonique : On signale un homme armé sur toits hôtel Violet, passage Violet 10ème.
21h50	De Pantin : Deux mille Allemands venant du Bourget.
21h50	Etat major région militaire : Se présentent à l'état major deux FFI venant de Noisy le Grand qui déclarent que cent Allemands occupent le pays. La route est coupée au faîte de la côte de Noisy le Grand.
21h55	De l'Etat major police municipale : Deux FFI de Noisy le Grand se présentent à l'état major et déclarent qu'ils sont cinquante désarmés à se battre contre une centaine d'Allemands. Ces derniers ont pris des otages. FFI demandent secours d'urgence.
22h00	Des Renseignements généraux : L'inspecteur Dufour nous téléphone pour nous faire connaître qu'un dépôt allemand de munitions situé entre Noisy le Sec et Pantin, au lieu-dit Les Echos a en partie sauté mais qu'il reste environ deux camions de grenades non éclatées. De même source de nombreux éléments allemands viennent de la route de Lagny et de la rue de la Prairie à Bry sur Marne en direction de Paris. Des chars allemands rentreraient à Paris par la porte de la Chapelle. Renseignements pris, il s'agirait de sept cents Allemands qui se seraient emparés de l'usine d'hydrocarbure de Saint Denis et auraient pris des otages. Renseignements pris par Mr Robin, Tri 78-44, P.O du Mouvement des prisonniers.
22h00	De Nogent : Les Allemands occupent Bry sur Marne et tirent sur la foule.
22h05	D'Asnières : Communique qu'un détachement de GMR et de FFI sont obligés de battre en retraite faute de munitions en direction d'Epinay, venant d'Enghien.
22h07	De Pantin : Communique que la mairie de Blanc Mesnil est assiégée, elle demande des renforts et des munitions.
22h15	De Colombes : Gendarmerie Suresnes signale que plusieurs chars allemands descendent en direction de Nanterre et Colombes.
22h40	Commissariat de Saint Denis : Des éléments blindés de l'Armée Leclerc se sont repliés de Montmorency à Saint Denis.
22h50	Commandant Dumont, chef groupe mobile Armée Volontaire, communique : Dans le triangle Patte d'Oie d'Herblay, Montigny, Franconville sur RN 14, cent Allemands environ, armés. Fort Corneille tenu par FFI; accrochage dans les bois de Montigny. Cinq camions allemands ont effectué une sortie de Franconville en direction Sannois sur RN 14. Barrage par FFI sur RN 14 entre Franconville et Sannois sur RN 14. Situation confuse, risque de tourner au désavantage des FFI si les Allemands s'accrochent. FFI insuffisamment armés et manquent de directives d'ensemble.	Les combats de la Patte d'Oie d'Herblay ne se termineront que le 29 août avec le retrait définitif des Allemands. Les FFI perdront un bonne vingtaine d'hommes.