QUI SEME LE VENT
RECOLTE LE TEMPO
PROSE COMBAT PARADISIAQUE MC SOLAAR CINQUIEME AS MACH 6

 

 
 

Mach 6

1. Introspection
2. La vie est belle
3. Hijo de Africa
4. T'inquiète (Intro)
5. T'inquiète
6. Guérilla
7. Jumelles
8. Jardin d'Eden
9. Au pays de Gandhi
10. Je connais mon rôle
11. Cash money
12. Today is a good day
13. Souvenir
14. Sauver le monde
15. Bling bling
16. Ca me hante

 
 

La vie est belle
La vie est belle
La vie est belle...
Seul dans ma chambre, un jour normal
J’apprends dans les journaux que j’suis dans l’Axe du Mal
Je lis entre les lignes et j’comprends qu’on veut me “kill”
Donc j’ferme la serrure pour être un peu plus tranquille
Dehors c’est la guerre et j’crois qu’elle vient vers moi
Malgré les manifs qui vivra la verra
Je mets des sacs de sable dans mon salon
Des salauds veulent me shooter comme au foot le stoppeur peut shooter l’ballon
A la télé j’entends qu’j’suis l’pire des mecs
Non violent, violent la propagande est impec
J’flippe des troupes spéciales, des B52’s
Regrette ce que j’ai fait j’crois que j’aurais pu faire mieux
Mais l’erreur est humaine, j’avoue j’ai fait des erreurs
Prendre position c’est prendre une pluie de terreur
Au nom du père, du fils, et du Saint Esprit
D’l’Imam et du Rabbin, plus jamais ceci.
Comme un oiseau sans ailes
J’vole vers le ciel mais j’sais qu’la vie est belle
Comme un oiseau sans ailes
J’vole vers le ciel mais j’sais qu’la vie est belle
Moi j’suis un missile, j’suis pas coupable
On m’guide par satellite pour faire un travail impeccable
Toutes les technologies sont mises à mon service
Dans le but de chasser le mal et que jaillisse un monde peace
Puis dans un porte-avion je fais c’qu’on me demande
Ce soir je dois frapper un type qui est tout seul dans sa chambre
J’suis un oiseau sans ailes, suppositoire de fer
Cinq cents kilomètres à faire et puis pour lui c’est l’enfer
Ca y est, j’suis parti j’vole vers son domicile
Et j’veux préserver la paix en commettant des homicides
Je perce les nuages vers l’abscisse et l’ordonnée
Objectif mémorisé, j’connais les coordonnées
J’suis de fer, lui de chair, arrive à l’improviste
Vol au - dessus des manifs de ces millions de pacifistes
Au nom du père, du fils, et du Saint Esprit
D’l’Imam et du Rabin, plus jamais ceci.
Comme un oiseau sans ailes
J’vole vers le ciel mais j’sais qu’la vie est belle
Comme un oiseau sans ailes
J’vole vers le ciel mais j’sais qu’la vie est belle
Et sur la chaîne info j’apprends qu’un missile arrive
Il s’invite chez moi pourtant c’est pas mon convive
On bombarde ma ville, mon quartier, mon bâtiment
Ce soir tu vas mourir tel est mon ressentiment
Tranquille, je range ma chambre et puis je vois les photos
De moi - même, de mon ex, vacances au Colorado
Des bivouacs en montagne avec nos deux sacs à dos
Là - haut de nos discours avec tous ces ados
J’vois mon père et puis ma mère sur des clichés noir et blanc
Moi qui les trouvais durs, j’fais la même à mes enfants
Ils dorment tranquillement, ils doivent compter les moutons
Ou bien faisaient des rêves quand il y a eu l’explosion
On a tué ma famille sans même la connaître
Moi, ma femme et mes enfants sommes ajoutés aux pertes
Les missiles kill tant de civils, kill des enfants dociles
Le monde est hostile
Je n’ai rien fait, ils n’ont rien fait, vous n’avez rien fait
Vous parlez de bienfaits mais je n’vois que des méfaits
Non ce n’est pas du rap, c’est crever l’abcès
S’ils sont absents c’est grâce à vos excès
J’appelle les synagogues, les mosquées et les temples
Eglises et chapelles, militants, militantes
Au nom du père, du fils, et du Saint Esprit
D’l’Imam et du Rabin, plus jamais ceci.
J’vole vers le ciel mais j’sais qu’la vie est belle
J’vole vers le ciel mais j’sais qu’la vie est belle
Au nom du père, du fils, et du Saint Esprit
D’l’Imam et du Rabin, plus jamais ceci.
Hijo de Africa
J’sais pas si tu connais le kwassa-kwassa,
Zaiko Langa-langa, la Rumba, ou le Makossa
Le M’balax, la cora, le son du balafon
Qui fait bouger Bamako, N’Djamena ou le Gabon
Terre d’Afrique, Dioula, Peul Mandingue Massaï
Terre, où si t’es frappadingue le Sai-Sai t’assaille
Et j’croque bâton - manioc en pirogue
J’vois des côtes ancestrales et de belles gardes robes
Sur la plage, on a fumé le capitaine
Bu le jus de tamarin dans une coupe en ébène
Il faut des sous pour le développement
Il faut développer les flux pour lutter contre le sous-développement
Ahio ! Il y a des idéaux
Des couleurs et des sons qui sont plus beaux que dans les vidéos
Ahio-o ! Nouvel idéal
J’ai vu des nanas là-bas, qui veulent être comme les filles des Halles
De Doula jusqu’à Touba
Je t’aime, je te le dis tout bas
De Douala jusqu’à Touba
Je t’aime, Hijo de Africa
Une dent toute seule ne peut pas casser la noix
Voilà le genre de sentence que l’on nous apprend là-bas
Pour soigner la maladie, partager noix de kola
Cela veut dire dans les deux cas, qu’Africa a besoin de toi
Tu dois connaître la savane sans passer par Papy Brossard
Et voir l’oeil du griot lorsqu’il te raconte l’Histoire
Les danses de village lors de la cérémonie
Ainsi que les rites initiatiques qui viennent de moins l’infini
Lacs, fleuves, Nil, Niger ou le Victoria
Allez de Bobodioulasso jusqu’à la ville de Pretoria
Ne m’appelez pas bamboula, ou tête de Granola, j’suis Tarzan
Le civilisateur avec l’oeil perçant
Ahio ! Il y a des idéaux
Des couleurs et des sons qui sont plus beaux que dans les vidéos
Ahio-o ! Nouvel idéal
J’ai vu des nanas là-bas, qui veulent être comme les filles des Halles
De Doula jusqu’à Touba
Je t’aime, je te le dis tout bas
De Douala jusqu’à Touba
Je t’aime, Hijo de Africa
Le troisième acte, c’est les rapports de l’OMS
Parfois le manque d’eau, parfois des conflits qui nous stressent
Guerres civiles inutiles, peur sur le village et la ville
Populations déplacées c’est la peur qui crée l’exil
Des gosses sans école qui ne font pas leurs leçons
Ils ne jouent plus aux soldats, car soldats, ils le sont
C’est aberrant c’est comme un laboratoire
Qui fait des expériences pour quantifier le désespoir
Mais j’garde l’espoir quand j’entends premier Gaou
Ne pas baisser les bras, je le dis toujours au cas où
Quelqu’un écoute ce qui dégoûte, ou écoute les doutes
Et s’il montre la route, en août j’amène des scouts
Ahio ! Il y a des idéaux
Des couleurs et des sons qui sont plus beaux que dans les vidéos
Ahio-o ! Nouvel idéal
J’ai vu des nanas là-bas, qui veulent être comme les filles des Halles
De Doula jusqu’à Touba
Je t’aime, je te le dis tout bas
De Douala jusqu’à Touba
Je t’aime, Hijo de Africa
T'inquiète !
Je suis un homme de l’ombre, j’ai vécu dans la pénombre
Nous ne sommes qu’un petit nombre, mais, nos ennemis sont nombreux
Je bombe le torse, mon monde tombe, quand je pense à toi ma Colombe
Je me fous de l’hécatombe et pour toi j’irai placer plein de bombes
Sans commanditaire ni l’Hexagone ni le Pentagone
Je nous vois toi et moi isolés, en Patagonie
Mais dingue avec le micro flingue j’peux bousiller des zingues
Appelle - moi zinzin, bambin j’étais déjà prêt à buter Tintin
Pour toi j’ai sorti les drones, je me transforme en surhomme
Viens dans mon “home sweet home”, T’as le droit de me voir sans mon bel uniforme
J’ouvre la porte du garage, me mets aux commandes du Mirage,
Décollage, demi - tour, dommage, j’explose tout dans les parages
Puis à mach 3 je vole, à 15 mètres du sol,
J’ai des missiles air-sol au cas où je vois des parasols
Siège éjectable, chute libre, j’fais pas de cadeaux
Je déclenche à nouveau de là - haut une autre opération commando
Emmène – moi, je veux partir d’ici
Emmène – moi, cette fois je te le dis
Emmène – moi, je n’veux plus de cette vie
Emmène – moi, je veux partir d’ici
Emmène – moi, j’ai un passeport aussi
Emmène – moi, je n’veux plus de cette vie
Non je n’te laisse pas, je s’rai toujours là... t’inquiète !
Mon altimètre me prouve que je descends à très vive allure,
Je traverse les nuages et ils sont doux comme ta chevelure
T’es ma sève, la fève, mon rêve, ma Eve, j’suis Adam l’battant
Pourtant j’ferai pas l’con je pense à toi je t’aime tant
Nageur de combat je me dois de détruire tous leurs sous-marins de poche
D’éliminer l’ennemi et filer de là sans la moindre anicroche
Pour pouvoir te revoir parce que tu me manques, ma Lady
Parce que te revoir c’est comme une mission accomplie
Quand j’atteins l’objectif je flanche car je pense à tes hanches
Je pense au jour de la rencontre, tu portais cette robe blanche
Mais je nage vers la côte en pensant à toi, à ta peau à ton style
Et quand j’arrive à la plage: un boum secoue l’île
Emmène – moi, je veux partir d’ici
Emmène – moi, cette fois je te le dis
Emmène – moi, je n’veux plus de cette vie
Emmène – moi, je veux partir d’ici
Emmène – moi, j’ai un passeport aussi
Emmène – moi, je n’veux plus de cette vie
Non je n’te laisse pas, je s’rai toujours là... t’inquiète !
Je suis un homme de l’ombre, mes adversaires sont nombreux
Je pense à toi Colombe, c’est toi la bombe, je te veux comme mon ombre
J’ai déclenché des avalanches des Philippines aux Appalaches
Comme un cow-boy amouraché chez les Comanches ou les Apaches
Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la poudre noire
Tu es ma rédemption, j’arrive au plus vite tu es mon seul espoir
Quand j’étais gosse, j’rêvais d’un vulgaire skateboard
Maintenant le soir quand je la borde c’est comme être à bord du Concorde
Et là, costard noir, lunettes fumées, sur les branches je vois le reflet
Il est sur le toit d’à côté allongé, il est clair que le gars veut m’allumer
Fumigène, j’crée de la fumée, saute dans la Jeep pour atteindre le jet
Faut que les mecs se mettent en tête que ça pète : Fuck la Jet-Set
J’pilote vers mon amour, faut que j’arrive à la bonne heure
J’ai peur que leurs missiles m’effleurent, au bon timing j’balance les leurres
Puis j’fly, high, vol stationnaire devant le salon
Pose le plane sur la terrasse, j’l’embrasse et puis nous r’partons
Emmène – moi, je veux partir d’ici
Emmène – moi, cette fois je te le dis
Emmène – moi, je n’veux plus de cette vie
Emmène – moi, je veux partir d’ici
Emmène – moi, j’ai un passeport aussi
Emmène – moi, je n’veux plus de cette vie
Non je n’te laisse pas, je s’rai toujours là... t’inquiète !
Guérilla
Ils ont massé des troupes, qu’ils appellent groupes
Epaulés de divisions de nanas montrant leurs croupes
La nazification de la musique est en marche
Les aryens sont en masse et la gestapo agace
Désormais classés trop classiques ou trop spés
Trop honnêtes ou trop poètes il faut les parquer
Il veulent agresser le Divin, être icône
Aller dans l’humain détériorer le génome
Créer la vache folle “dance” la tremblante du mouton
La rentabilité non contrôlée fabrique des p’tits cons
Malheureusement éthique rime avec fric
Et le prochain holocauste sera-t-il scientifique ?
J’suis entré dans la musique avec comme volonté
D’allumer plein de foyers comme a pu le faire le Che
Faire circuler les idées, faire avancer l’utopie
En alternant barricades, pensée fine et poésie
Si les billets sont si fins c’est pour qu’on les amasse
Une femme tombe, on passe. De l’argent on le ramasse
Le système est une connexion de cerveaux en réseau
Et c’est extrêmement librement que les hommes cassent leurs idéaux
Je n’ai que des mots, mais n’ai plus la force de m’battre contre moi - même
Lève les yeux au ciel, quémande, et crie Amin ou Amen
J’ai vu la lumière je suis avec toi
Mon dieu s’il te plait suis - moi dans la guérilla
Si c’était à refaire, j’crois qu’j’aurais fait jurer
De maintenir la barre sinon c’est l’jury et les jurés
Ici pas de code de déontologie de serment d’Hippocrate
Alors on fait des mélodies avec une simple gratte
La marchandisation dans les populations d’Occident
Pousse à la consommation stérile et arrive l’accident
J’agis pour la postérité, pour montrer la prospérité
Valider la prose héritée, et jamais la cause irriter
Mets - moi la camisole, mais j’garderai mon bristol
Plus un stylo Schiffer pour tout cracher comme les Sex Pistols
J’peux pas sauver le monde, tout le monde s’est sauvé
Quand t’es désabusé tu vois qu’ils courent derrière des lovés
Le fric devient Dieu et en prend la symbolique
L’Unique c’était Dieu maintenant on parle de monnaie unique
Les gens attendent le Messie, d’autres le Treizième Imam
D’autres attendent le tram mais j’crois qu’ils se trompent de rame
Et ils rament, c’est un peu comme de vendre des produits Amway
En faisant du porte -à -porte de portes en portes, Fuck anyway
Poursuis - moi avec les lois ou les drones si je t’agace
Ou envoie - moi la crème des commandos issus du Hamas
Envoie - moi des spetnatz des Forces Alpha russes
Envoie - moi le Mossad et des partisans biélorusses
Envoie - moi CIA, brigade 15, FBI
Ou les commandos rastas de Jah Rastafari
J’unifierai ces forces hétéroclites autour d’un feu le soir
Pour unifier la guérilla, Ciao , MC Solaar
Jumelles
Je m’appelle X, elle s’appelle Y
Je veux être près d’elle comme le sont ces deux lettres
Quand je l’ai vue dans cette bibliothèque
Une onde de bonheur a envahi ma tête
Seule, elle lisait du Dolto
Je l’observais frétillant. Envie de faire des saltos
Quand on s’est regardé elle a souri. Double Cheese
J’avais comme envie de lui offrir des doubles bises
Avant la fermeture elle m’a abordé
Se disant flattée d’être regardée
M’a demandé mon phone et puis m’a dit j’t’appelle
Avec une voix sincère et chaude comme dans un gospel
J’ai attendu deux ans, qu’enfin l’amour sonne
Maudit mon téléphone comme les Telecom
Et j’crois que l’amour ne m’aime pas
Quand on m’dit « t’en as connu d’autres » je réponds « même pas »
Elle a fait la belle, puis s’est fait la belle
Elle s’est évanouie comme les Tours Jumelles
Elle a fait la belle, puis s’est fait la belle
Je sens que je sombre comme les Tours Jumelles
Et puis un jour elle m’appelle
Allo Monsieur X. Sa voix sensuelle.
Me donne rendez-vous près du Métro Gaîté
Si seulement, j’avais le don d’ubiquité
J’ai acheté des roses rouges ainsi que des roses
Pour défendre ma cause préparé de la prose
Genre : “ si le bonheur doit être partagé
J’te donnerai toute ma part pour ne pas te doubler.”
Mais quand j’arrive elle est avec un type.
Ils s’embrassent tendrement Je trouve cela cynique.
Ca faisait tant de temps que j’attendais cette heure.
Quand elle m’a regardé, j’ai fait tomber les fleurs.
Elle a fait la belle, puis s’est fait la belle
Elle s’est évanouie comme les Tours Jumelles
Elle a fait la belle, puis s’est fait la belle
Je sens que je sombre comme les Tours Jumelles
Je suis resté tétanisé. Comme un homme, un vrai
Violemment touché. Comme un homme, un vrai
J’ai senti sur ma joue qu’une larme perlait
Puis j’éclatais en sanglots. Comme un homme un vrai
Mais tu sais dorénavant les histoires sont belles
Celle que j’observais était sa soeur jumelle
Elle voulait savoir si j’avais des sentiments
Puis m’a dit calmement
Qu’elle avait retrouvé mon numéro le matin même
Que dans son grand lit vide, elle attendait mes “je t’aime”
Qu’on allait rattraper tout le temps perdu
Et que “dorénavant on ne se quitte plus”
La morale de cette histoire s’il y en a une.
C’est que toute personne à sa moitié sous la lune
Elle s’est évanouie comme les Tours Jumelles
Je sens que je sombre comme les Tours Jumelles
Jardin d'Eden
C’est d’la bombe bébé...
Quand j’étais p’tit, on m’appelait rapporteur
J’ai tant aimé l’idée que je suis devenu reporter
Un jour mon chef de rubrique m’a dit
“Tu seras notre envoyé spécial, là-bas au paradis”
J’ai vu que du bonheur et puis des lacs bleutés
A chaque paysage je disais quelle beauté
Des filles se promènent accompagnées de leur licorne
Parlent de nouvelles modes sans se soucier de leurs formes
Sur la terre j’faisais des bidonnages, créais l’scoop
Une sauterelle devenait kangourou grâce à ma loupe
J’avais pris l’parti, d’être juge et partie
Publication judiciaire et puis c’était reparti
Mais là j’veux pas tromper cet idéal
L’Homme et l’Animal, la femelle et le mâle
Flottent sur le bonheur parc’qu’ici y’a pas de peine
C’est pas la jungle urbaine, c’est le Jardin d’Eden
Pas de peine, pas de haine, c’est le Jardin d’Eden
Sinon j’ai l’canif et j’inaugure le meurtre au Paradis
Pas de haine, pas de peine, c’est le Jardin d’Eden
Sinon j’ai l’canif et j’inaugure le meurtre au Paradis
X 4
J’cueille une fleur transparente avec des reflets d’or
Des gosses font des ricochets tandis que d’autres pratiquent le sport
Tout semble romantique dans ce tableau d’osmose
Ou sensuelle comme cette brune avec des yeux roses
Ici y’a pas de guerre, on n’est pas sur la Terre
On ne croise pas le fer, on expulse les Néron
Y’a pas de Ying que de Yang, pas de gang ni d’harangue
Navigue avec le flow sinon Dieu te coupe la langue
On prête le prêche aux prêtres, le pêcheur et l’oppresseur
La 7ème prophétie peut-être comme le rouleau compresseur
Ici les plages et les sources sont pas pleines de goudron
Pas de course à la bourse, pas de course au pognon
Y’a des montagnes magnifiques avec des neiges éternelles
Le respect de la nature tient une place surréelle
C’est un peu comme l’Auberge du Bouleau Blanc
L’île de Sentinel, le tout dans le beau temps
Article censuré: pas assez sensationnel
Je redeviens freelance, mais le monde est beau la Terre est belle
J’ai gardé tes photos Jardin d’Eden j’t’aime
Je rends ma carte de presse, trois petits points... FIN
Pas de peine, pas de haine, c’est le Jardin d’Eden
Sinon j’ai l’canif et j’inaugure le meurtre au Paradis
Pas de haine, pas de peine, c’est le Jardin d’Eden
Sinon j’ai l’canif et j’inaugure le meurtre au Paradis
X 4
Au pays de Gandhi
Yo ! Au début c’étaient des vacances au Sénégal
Ensuite on a décidé d’aller en Inde à Bopal
Yo ! Tu vois la route avec nos sacs à dos
Mais quand on a vu l’indienne on a dit: quel cadeau !
Excellent, elle peut faire sauter les serpents
Comme elle peut faire galoper les éléphants de Ceylan
Et quand elle marche, tout le monde la kiffe
Même les chiens se retournent, qu’ils soient Droopy ou Pif
Wep chérie, tu connais Pondichéry
Elle me dit je viens d’ici donc arrête tes supercheries
C’est étrange, elle a le karma d’un ange
L’enjeu : lui dire que j’l’aime sur les bords du Gange
Ennemi public numéro 700
Mais j’dois faire la file indienne alors pour moi c’est vexant
Appelle-la diva, Shiva parc’qu’elle a plein de bras
Rouge sur le front, j’te parle pas du Karma.
Bouge ton Body
Au pays de Gandhi
Bouge ton Body
Comme dans tous les pays
Le soir on arrive en boîte à dos d’éléphant
Sarouel, chapeau comme un sikh toujours élégant
L’or sur la poitrine fait chling-chling
Ou kling-kling c’est le bling-bling
On a quitté Candy pour l’pays de Gandhi
Avec mes bandits d’Bondy on boit le Brandy
On brandit les mains dans les airs le crew s’agrandit
On est au Taj mahal où notre serpent s’agrandit
Comme le dit la Compagnie c’est bon pour le moral
Sache que ça sent l’encens et le bois de santal
Et d’Hollywood à Bollywood, on peut noter very good
Tout le monde les bras en l’air et que personne ne boude !
Bouge ton Body
Au pays de Gandhi
Bouge ton Body
Comme dans tous les pays
Tout le monde les bras en l’air et que personne ne boude !
Et yo ! India, Nirvana, Himalaya
Goa, feu de Bengale à la Playa
Etudes supérieures de Kama-sutra
Banghra de Katmandou jusqu’à Sumatra
Le style est original, la vache est leur animal,
Tu marches sans piédestal avec ta paire de sandales
Si tu veux faire un scandale à dix roupies ou deux balles
T’emballe pas, sortie non violente à la mahatma
Ca c’est pour Inde Pakistan Bengladesh Sri Lanka
Sikh Tamoul Indou jusqu’au style inca
Faut beaucoup d’amour, d’espièglerie
C’est le pays de Gandhi.
Bouge ton Body
Au pays de Gandhi
Bouge ton Body
Comme dans tous les pays
J’connais mon rôle
1- une insulte, 2- un coup de poing
3- un coup de massue, 4- un coup de surin
5- des camps naissent, 6- on forme des hommes
Puis ça part en sucette quand vient le 38 parabellum
J’oublie cette géographie, quand j’vois une échographie
Agrafe mes paragraphes en attendant des photographies
Qu’les parents l’appellent Léa ou Béa, l’Papa est béat
Mais l’B.A BA est qu’Léa ou Béa n’aient pas d’aléas
Je suis allé à Bâle, aux bals, aux Halles et dans les halls
Recherchant la paix mais trouvant rien d’original
Apprenant la brasse quand les masses nageaient le crawl
J’roule des mécaniques car maintenant j’connais mon rôle
Faire des mots pour les braves, et puis les morpions
Qu’ils creusent leur sillon avec une pioche de mots stock-options
Chamboulent tout, carambolent, transforment l’acte 1
Pour que demain le coup de poing se change en coup de main
Check, Check, j’aimerais rendre hommage aux gars aux filles, aux filles aux gars
Aux adeptes du yoga, au Grand Maître yogi
A tous les boxeurs groggy, à Gros Guy
Aux voyageurs en transit, ainsi qu’à ceux qui luttent contre le SIDA
Aux victimes de mines anti-personnelles
A Perce - Neige, au Père Noël et tout son personnel
Imagine un pur - sang sans sa ration de son
Donc pour le son rendre hommage à la Black Rose Corporation
J’ai appris la brasse quand la masse nageait le crawl
Maintenant je roule des mécaniques : j’connais mon rôle
J’écris, je crée, je prie, crie quand je suis à cran
Quand ça craint j’ouvre l’écrou, et le Christ sort de l’écran
Il quitte la croix, crois - moi ou pas, mais moi j’crois
Que le Mal prend du poids et il croît de surcroît
Dans le brouhaha de l’embrouille, le seul qui fait Ah Ah !
C’est le Boa de la Bible: “faut qu’on sorte de ce trou à rats”
Par la contre - culture sur fond de contrebasse
Sinon c’est classe contre classe face à face au pic à glace
Quand les gosses rêvent de bling bling, de cream, de lèche-vitrine
On oublie qu’la pub trime ainsi que le marketing
J’savais pas qu’j’allais écrire ces mots, c’est construit comme une démo
Une démo de mots qui démontre qu’il y a pas mal de maux
Flow sur le swing jazz. Ici pas de naze
Pour tous les mélomanes en un mot pour la base
J’fais partie de la Confrérie de la périphérie
Loge numéro 7, fraternelle de la poésie
Ma pierre angulaire se situe dans l’ancienne Rhodésie
Maître de cérémonie, ashkénaze d’Indonésie
J’connais mon rôle et je l’joue à tour de rôle
Depuis le temps où j’ai fait le serment du jeu de Paume
Pomme de discorde sous le Saule Pleureur
Tu peux m’mettre en taule quoi qu’il en soit j’connais mon rôle.
Cash Money
C’est pour les ladies
C’est pour les mecs
C’est pour les ladies et les mecs
Du cash-money... Une voiture rouge
Donne - moi tout ça sinon faut qu’tu bouges
Pointure 37, je veux des Prada
Ne joue pas le radin, j’ai besoin de ça.
J’suis une matérielle, Bébé j’t’aime
C’est Van Cleef & Arpels si tu m’aimes
Pour le week-end, c’est 4X4 marron
Tableau de bord façonné par Louis Vuitton
Refrain X 4
Je suis une femme moderne donne - moi du cash-money
Des billets... pas de petite monnaie
Moi je suis à l’ancienne j’ai plus de cash-money
J’veux qu’tu m’amènes à Aspen dans le Colorado
Que tu mettes ta SACEM dans une montre Rado
Les filles comme moi veulent du cash-money
Elles aiment les purs - sangs et se foutent des poneys
Moi au fast-food ? J’aime pas les déconneurs
J’vaux plus que deux frites, un soda, un cheeseburger
Si tu m’aimes vraiment, s’il te plait mets le prix
J’veux visiter Tahiti, chéri, m’as-tu compris ?
Refrain X 4
Je suis une femme moderne donne - moi du cash -money
Des billets... pas de petite monnaie
Moi je suis à l’ancienne j’ai plus de cash-money
T’auras d’la neige chaude, de l’eau déshydratée
Des bijoux faits de dents de poules que l’on trouve en Erythrée
Un manteau en dahu car la chasse est ouverte
Des oeufs de bison sur cuisse d’anguille à la cannelle verte
Un coupé Majorette, une berline Matchbox
Une bague que m’a donnée Zidane après son match de boxe
Et nous passerons des vacances là-bas dans l’Atlantide
A l’ombre des bonzaïs qu’a plantés la reine Astrid
Si t’aimes la F1, et ben on dormira dedans
T’auras le collier en argent de la bête du Gévaudan
Et quand nous reviendrons, ce sera en avion renifleur
J’t’offrirai le dernier Bi Bop pour que tu appelles ta soeur
J’te referai le bug qu’il y a eu en l’an 2000
T’amènerai à la plage dans le golfe de Tchernobyl
Au zoo, j’te montrerai la bête de Roswell
J’t’offrirai des légendes qui pour toi seront réelles :
L’oiseau qui pond des oeufs d’où provient le caramel
Le village montagneux où a vécu Gargamel
Ne crois pas qu’j’ai fini, non petite ce n’est pas fini
On sera en liberté, protégé par l’ancienne Stasi
Aussi vrai que l’ordonnée croise l’abscisse
Je t’offrirai Solaar en direct sur TV6
Car t’es une femme moderne tu veux du cash-money
Des billets pas de petites monnaies
Ouais, t’es une femme moderne tu veux du cash-money
Des billets pas de petite monnaie
Refrain X 4
Je suis une femme moderne donne - moi du cash -money
Des billets pas de petite monnaie
Moi je suis à l’ancienne j’ai plus de cash-money
Today is a good day
Today is a good day
Hé Hé ... Hé ... It’s was good day ... Hé Hé ... Hé Hé ...
Je me lève le matin et puis j’ai le sourire
Arrive à l’ANPE et je me mets à rire
Derrière le bureau la fille fume un joint
Elle me dit : « Qu’est - ce que tu veux faire ? », j’lui dis : « musicien »
Comme je veux lui plaire, je prends un formulaire
Lui parle de la pluie, du beau temps et de ma future carrière
Puis je lui fais un clin d’oeil et lui dis “à d’main”
Elle me dit je te raccompagne. J’ai dit : non j’prends le train
Et de retour chez moi, c’est la télé que je mate
Je mets les clips et puis je danse comme un automate
Faut que j’perce car ma mère veut me renvoyer
Comme j’paie pas l’loyer elle veut que j’aille au foyer.
Ce matin, tout va bien
‘cause today
Today is a good day
X 2
Ma mère a pas confiance, je dépends de ses finances
Comme elle voit pas que j’avance, elle me dit “C’est ça la France !”
Elle dit : tu pionces trop, tu dépenses trop
J’lui dis que quand je fais rien je bosse. Elle dit tu bosses trop.
Alors je pars dans la ville et je longe les pavillons
Avec papier et crayon en cas d’inspiration
Et comme les poètes je cours derrière les papillons
Et j’arrive près des blocs à court de respiration
Et là les mecs disent: « wesh mec tu veux d’la beuh ? »
Moi j’dis : « quand y’en a pour un et ben y’en a pour deux ! »
Et là il sort une plaque et me met les menottes
Me laisse seul en cellule, j’crois qu’il me boycotte
Ce matin, tout va bien
‘cause today
Today is a good day
X 2
Maman bientôt je s’rai dans le Top 50
Mais ma maman s’en fout comme de l’an 40
Le seul groupe qu’elle adore s’appelle UB40
Et quand elle m’voit en bas elle me dit : Michka rentre
Elle a pas écouté l’CD que mon pote a gravé
Son père connaît Drucker, c’est succès assuré
J’vais faire l’Ecole des fans au théâtre de l’Empire
Et si on a de l’audience, et bien j’achète un empire
Je me lève le matin et puis j’ai l’sourire
Arrive à l’ANPE et me mets à rire
Elle me dit : « Qu’est-ce que tu veux faire ? », je réponds : « physicien »
J’viens d’rêver d’être musicien, et ça ne rime à rien
Ce matin, tout va bien
‘cause today
Today is a good day
X 2
Souvenir
C’est pas d’la fiction, c’est pas d’la télé, c’est la réalité
Juste un peu de douceur dans un monde de brutes
Je rêvais de caresses et j’ai reçu des uppercuts
Soyons clair et net, la police nationale
Au lieu de préserver la paix sur moi a bâclé son travail
Je quittais le concert d’AS Dragon, et nous allions
Avec ma miss, l’équipe, parler de mix et de son
Bref la soirée fut bonne, mais dans ma rue
Un contrôle de routine quelque peu farfelu
J’ai peut - être une trop belle voiture
Parce que quand je suis sorti, ils ont pensé: “elle est volée, c’est sûr”
Sans même demander l’assurance ou les papiers du véhicule
Ils m’ont crié “dégage”, menotté... Ridicule !
Un fonctionnaire a tenté de me balayer
Puis seul il est tombé, énervé, peut-être humilié
J’ai vu la fourgonnette, le poste, la garde à vue
La plainte de la Police, des procès - verbaux factices
Genre: j’avais pas de phares, pas de clignotants,
Une allure suspecte, roulais trop lentement
A l’heure où j’écris il me reste des cicatrices
Au dos, au cou, au tibia, à la main, à la cuisse
Puis l’inspection générale des services, l’IGS
Prend mon témoignage la justice fera le reste
A-t-on le droit de falsifier quand on est assermenté
Et ensuite demander que l’uniforme soit respecté
Ils portent des casquettes, comme les mecs qu’ils arrêtent
Mettent des coups de pression, comme les mecs qu’ils arrêtent
Mentent et sont armés, comme les mecs qu’ils arrêtent
Et volent au - dessus des lois, comme les mecs qu’ils arrêtent
Le témoin de la scène était outré
Mais des histoires similaires j’en ai des dizaines à te raconter
Du fond du coeur “Peace” aux orphelins de la Police
Ainsi qu’à ceux qui entendront ce chant anecdotique
Je ne donne pas tous les détails, je souhaite la concorde
MC Solaar, un beat, une voix, des cordes :
Tout va, tout vient, tout s’en va... Un soupir vient souvent d’un souvenir
Sauvez le monde
Il était une fois, dans les terres immergées
Une île et un clergé en pleine mer Egée
Cette île était parabole de l’Homme
Le climat était chaud et la mer était bonne
Pas d’stress, toutes les richesses étaient distribuées
Pas d’chef, chacune des tâches était attribuée
Mais l’homme moderne est arrivé
Avec une caste, une armée, un clergé
La bataille fut rude et les eaux agitées
Et malgré les efforts l’île a capitulé
Depuis, quand le soleil est sombre
Nombre d’entre nous résistent ou bien succombent
J’ai lutté contre vents et marées
Résisté aux sirènes qui voulaient me noyer
Naufragé isolé seul et face au monde
Malgré tous ces efforts, je ne pourrai pas sauver le monde
Sauvez le monde !
Il était une fois, un monde merveilleux
Une planète bleue façonnée par les cieux
Un monde où l’on vénérait l’astre solaire
Pour ses bienfaits de Katmandou aux cercles polaires
Mais beaucoup d’entre nous on été happés par l’ombre
Et à chaque lune claire augmente ce nombre
A chaque lune claire augmentent les fléaux
Et l’huile de la roche se verse dans les eaux
L’homme semble être un loup pour l’homme
Et nous sommes comme pris dans un sauna de vapeurs chloroformes
Si j’écris ces mots c’est que je viens des pays secs
Et qu’depuis des siècles il n’y a pas eu de plan ORSEC
J’aurais aimé porter la lampe, la torche et le flambeau
Aimé changer le monde par le poids des mots
Apporter l’étincelle au plus grand nombre
Mais quoi qu’je fasse, je ne pourrai pas sauver le monde.
Sauvez le monde !
Imagine le monde, la modernité
Avec de la volonté on peut tout changer
Je suis à genoux sur le Lac Salé
Le front sur le sol en train de méditer
C’qui est à ma portée, c’est casser des portes
Et apporter de l’aide quand le fardeau est lourd à porter
Le faire sur portée musicale n’est pas assez
Il faudrait tout recommencer:
L’osmose serait de changer les choses
De voir en anamorphose jusqu’à la métamorphose
D’écouter le Choeur des Anges comme les voix d’outre-tombe
Parce que j’entends leur cri du coeur qui nous dit : “Sauvez le Monde !”
Sauvez le Monde !
Dis MC, pourquoi on peut pas sauver le monde ?
Car la Terre vit dans l’ère de l’éther délétère
Car l’Homme est minéral et son coeur est fait de pierre
Parce qu’Abel, Caïn , Fabrice, Sophie et Lucien
S’allièrent avec l’ange qui exila le bien
Dis MC, pourquoi tu peux pas sauver le monde ?
Parce que j’ai vu la nuit estomper la clarté
Et le monde devint pénombre par fondue enchaînée
Quand il pleut je vois plein d’espoir devenir plat
Comme s’ils avaient pris le pli, fiat lux elle n’est plus
Pourquoi tu peux pas sauver le monde ?
Parce que j’suis pas Superman, et qu’ça va super mal
Et que Barbie et Ken sont devenus super mad
J’aimerais que tu fasses quelque chose
Je te le demande, promets - moi
Si tu le peux, s’il te plait
Si vous le pouvez : sauvez le monde.
Bling Bling
Au commencement était le verbe, puis il y a eu adverbe
Proverbe, puis vinrent les pros du verbe avec de la verve
Je crois que manier les mots est devenu mon activité
Maintenant le bic et le beat sont permanents comme la radioactivité
Jadis comme Christophe j’ai crié Aline
Puis ce fut King Yellowman et le Jingaling-galing
Face à la Poste à l’époque avec le poste
Les boss du possee nous ont dicté la riposte
Sage comme Pline, doux comme Soupline
Ego tripping dandy class top clean
J’me vois bien dans un clip au sauna avec des gos
Champagne dans la main gauche avec des chaînes en roro
Chauffeur de Cadillac qui me mène vers le Zodiac
Retour par le Lac au volant d’une jolie Pontiac
Big bagouzes, manucure à la française
Et celle qui f’rait les choeurs s’appellerait Jennifer Lopez
Claude MC, nous on s’la raconte pas
Remballe tes bling-bling, remballe tes bla-bla
Rien qu’tu frimes, tu sais la vie c’est pas ça
Remballe tes bling-bling, remballe tes bla-bla
Claude MC, nous on s’la raconte pas
Remballe tes bling-bling, remballe tes bla-bla
Rien qu’tu frimes, tu sais la vie c’est pas ça
Remballe tes bling-bling, remballe tes bla-bla
Deuxième scène : j’croque dans une part de pizza
En quittant le Plaza direction la Piazza
Et je chine jusqu’en Chine pour trouver le bling-bling
Que j’me colle sur l’échine même si ça vaut dix schilling
J’suis pas né pour faire Paris - Dieppe à “iep”
J’fais des youpi youpi yep quand j’vais vers le Sunset
C’est jet privé déco Starck ou l’hélicoptère
Escorté par des militaires, essaim de coléoptères
Appelle - moi Solaar ou la ola ou le climat houleux
Ou le hoolahoop ou l’allumette dans la Guerre du feu
La vérité sort d’la bouche des bambins
Et chaque fois qu’j’vais trop loin. J’entends ce genre de refrain
Claude MC, nous on s’la raconte pas
Remballe tes bling-bling, remballe tes bla-bla
Rien qu’tu frimes, tu sais la vie c’est pas ça
Remballe tes bling-bling, remballe tes bla-bla
Claude MC, nous on s’la raconte pas
Remballe tes bling-bling, remballe tes bla-bla
Rien qu’tu frimes, tu sais la vie c’est pas ça
Remballe tes bling-bling, remballe tes bla-bla
Appelle - moi pape, parce qu’avec la clique et le bic, on écrit l’encyclique
Sans apologie du clic, phénomène de mode, phénomène cyclique
Toi - même tu sais que quand j’ai ce que l’on appelle le micro
J’balance les textes et les mots illico et ça pète comme de la nitro
Je fais parti de ceux qui quand ils ont le Mic sautent
Sur le beat les rythmes sans la moindre fantaisie en un mot fanatique du Hip Hop
Non - stop, et quand je prends le mike ce n’est pas pour bricoler
Mais le développer pour t’envelopper pas de temps donc de la vélocité
Dans la vie, dans la ville, le malin et le vil, le descendant des dix plaies sur le Nil
En uniforme tout comme en civil, avec le Diable Il a signé le deal
Les crapules pullulent et polluent, veulent me faire avaler la pilule
Mais je vole avec les libellules, il est dit que toutes les étapes je brûle
Claude MC, nous on s’la raconte pas
Remballe tes bling-bling, remballe tes bla-bla
Rien qu’tu frimes, tu sais la vie c’est pas ça
Remballe tes bling-bling, remballe tes bla-bla
Claude MC, nous on s’la raconte pas
Remballe tes bling-bling, remballe tes bla-bla
Rien qu’tu frimes, tu sais la vie c’est pas ça
Remballe tes bling-bling, remballe tes bla-bla
Ca me hante
Maman, tu m’manques, j’ai pris le cargo
Arrivé au port, j’ai sauté dans le paquebot
Mais j’te jure que c’est pas moi qui ai commis ce crime
Le procureur et l’avocat m’ont choisi comme victime
Je suis dans la cale avec des noix de coco
Je ne sais pas où je vais, dites - moi : où va ce bateau ?
Sur la mer j’perds pater et mère, je perds la Terre Mère
Mal de mer, plus de repères, plus les pieds sur terre
Fier, je reviendrai pour me venger
C’est eux les coupables bientôt les choses vont changer
Je suis comme mon ancêtre en 1730
Je pars sans savoir où, et ça me hante
Sur ce bateau, je vois des trafics
Import Export, connivences avec les flics
Toutes ces caisses sont les preuves de mon innocence
Au fond de moi, j’espère qu’on arrive en France
Les choses seront plus simples, c’est le pays des Droits de l’Homme
Je leur dirai tout ce qui c’est passé, et s’il le faut j’nomme
A croire que le mal circule par bateau
C’est chaud, j’espère qu’ils n’ont pas un seul complice là-haut
J’suis parti sans visa face à l’arbitraire
Dans l’but de revenir, c’est pas de l’adultère
Mais si on m’livre aux autorités que je viens de quitter: j’me plante
J’ai peur qu’il n’y ait connivence, ça me hante
Près de la capitale j’ai atterri chez Tonton Moussa
Il travaille à l’usine, le contremaître l’appelle Bamboula
Sa femme Fatoumata fait la cuisine aux gosses,
Les courses et le ménage, toute la journée elle bosse
La télé est un trophée placé au centre du salon
Elle représente un horizon dans cette jungle de béton
Parfois je reconnais mes paysages au bois d’ébène
Et puis je retrouve le sourire comme les What For et Nolwenn
C’est la banlieue, dans ce lieu il y a le banc
Sur le banc il y les bannis, c’est le banc des gens au ban
J’pense aux Baobabs tout comme aux cèdres du Liban
Faut qu’on en plante, le béton brut, ça me hante
A l’école, près du BDE
Elle m’a regardé fixement et moi j’ai baissé les yeux
Sensation complexe dans le cortex
J’ai dessiné son sexe sur mon cahier de textes
Puis j’me suis mis dans son groupe pour faire un exposé
Donc après les cours parfois on se voyait
J’avais son téléphone et je lui téléphonais
Elle disait : “raccroche d’abord”, ça voulait dire qu’elle m’aimait.
Elle m’a tenu la main une première fois au ciné
Ensuite en sortant de l’école et là j’ai halluciné
Puis elle m’a dit que ses parents avaient été mutés à Nantes
J’ai perdu ma belle plante, et ça me hante
Après l’amour, il y a la tour, et puis ses troubadours
Freestyle, freaky-freaky flow presque tous les jours
Il n’aiment pas le système, n’aiment que les BPM
Et parlent de Benz , de BM et de haine en bas des HLM
De femmes sexy, d’soirées dans des bars “cosy”
De Nicolas Sarkozi, de UZI dans le jacuzzi
De zac et de zup, de SMIC et de stups, de shit de tuc
De zik, de strip, de tease et de truc de “uc”
De balles dans l’estomac de gars tombés dans le coma
De gars qui ont tant de traumas qu’on les croient sortis du MOMA
Pas la peine de passer de pommade quand le peuple déchante
J’écoute ce qu’ils chantent, et ça me hante
J’entends des motos arriver et puis des balles partir
J’connais pas ces gens j’veux pas mourir martyr
Pourquoi cette embuscade ? Pourquoi ça pétarade ?
C’est comme Jallalabad jumelée à Bagdad
Le directeur de casting m’a donné le mauvais rôle
Personne ne m’épaule quand je tombe avec une balle dans l’épaule
Le sang me souille à cause d’une brouille d’une magouille, une embrouille
Puis viennent des patrouilles pour ramasser les douilles
L’épaule me lance quand ça balance dans l’ambulance pour l’hosto
Une victime innocente dans un monde de costauds
Dans cette pluie battante je pense à ma maman ma tante
A cette mauvaise pente, à l’insuline et ça me hante.
J’ai cru voir Chétane au bloc opératoire
Quand le médecin a murmuré : il est trop tard
Le flash du scialytique me fait penser à l’au-delà
Ma hantise : voir l’électrocardiogramme plat
Dès lors je prie Dieu, ponctue par Amen
Jure de faire le Ramadan, Pessah et puis Carême
Mes yeux se ferment et pour ne pas voir le diable
Mentalement je lis l’Ave Maria en arabe
La vieille dame à la faux m’a loupé
Time-code décalé, Dieu soit loué
Faut que j’me concentre sur mes diplômes et qu’ensuite je rentre
Quand je pense à l’aide-soignante, je vois ma vie et ça me hante
Drame, j’ai pris la balle à cause d’une dame
Qui se faisait agresser par un groupe de cleptomanes
J’voyais qu’ils la secouaient près du distributeur
On m’a pris pour l’agresseur à cause de ma sombre couleur
Ca sent le sacrifice, plaidoirie de néophyte
Avocat commis d’office. La décision de justice
Dit que j’vais payer à la place de mes dix complices
Cette peine me peine mais faut que j’l’accomplisse
J’ai troqué mes exams pour mitard et parloir
Plus une double peine, interdiction de territoire
C’est avec comme diplôme un casier que je rentre
Erreur judiciaire mais j’ai honte et ça me hante.
Partir en conquérant, revenir en paria
Et croire que la justice, ici - bas, n’existe pas
Comment veux-tu que de retour dans le village je puisse aider les gens
A qui j’ai dit “gardez confiance” en partant
L’Homme est animal, l’humanité est animalité
L’égalité non appliquée partout est une fatalité
Si je témoigne avec poigne c’est qu’ça me soigne et m’éloigne
De ce qui me hante, depuis l’hypokhâgne et le bagne
Maintenant je pense à ma soutenance de thèse
Au manioc que je plante près de ma case en terre glaise
Maman ce diplôme me manque
J’aurais pu faire plus pour tous ces gosses et ça me hante.