La Société des Nations (S.D.N.) avait été impuissante
à préserver la paix. Pourtant dans la "Charte de l'Atlantique"
signée en pleine guerre par Churchill et Roosevelt en août
1941, l'idée d'un "système de sécurité
générale" est reprise. Par la "déclaration
des Nations Unies" de janvier l942, les pays alliés en guerre
contre l'axe s'engagent à créer après la guerre un
"système de paix et de sécurité". Ce projet,
précisé, lors de toutes les conférences interalliées,
aboutit à l'adoption par 51 États de la "Charte des
Nations Unies" lors de la Conférence de San Francisco en juin
l945. En décembre l945, le siège de l'O.N.U. est établi
à New-York.
Des buts plus ambitieux que ceux de la S.D.N. :
1. Maintenir la paix par des sanctions politiques et économiques
contre les agresseurs ou par le recours à une force internationale
d'urgence.
2. instaurer une solidarité internationale en favorisant le développement
économique, social et culturel par la coopération internationale.
Son fonctionnement: L'Assemblée Générale où chaque État,
petit ou grand dispose d'une voix (actuellement 180 États sont membres).
Les décisions, appelées recommandations doivent être
prises à la majorité des deux tiers. Mais rien n'est prévu
pour contraindre un État à les appliquer. Le Conseil de Sécurité
est l'organe essentiel. Il est composé de 15 membres. 10 sont
élus pour 2 ans par l'Assemblée Générale, les
5 autres sont des membres permanents représentant les grandes
puissances de 1945 (États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine
populaire). Le Conseil de Sécurité vote des résolutions
qui peuvent être imposées par la force militaire (les casques
bleus).
Les membres permanents disposent d'un droit de veto leur permettant
d'empêcher l'adoption d'un résolution contraire à leurs
intérêts.
Le Secrétaire général dirige l'administration
de l'O.N.U. et assure les démarches diplomatiques nécessaires
pour régler un conflit.
Depuis 1997, le secrétaire général est le Ghanéen
Kofi Annan.
De nombreux organismes spécialisés assurent différentes
missions de coopération internationale. (voir page 92 et 93 et ci-dessous)
Un rôle international limité.
L'O.N.U. ne peut fonctionner que si les grandes puissances sont d'accord
entre elles. Or dès la fin de la seconde guerre mondiale, la guerre
froide entre les États-Unis et l'URSS a paralysé l'action
de l'O.N.U. par l'utilisation du droit de veto.
Le rôle de l'O.N.U. s'est temporairement accru au début des
années 9O avec la disparition du bloc communiste. Les États-Unis
ont pu alors imposer au Conseil de Sécurité plusieurs recommandations
conformes à leurs intérêts comme celles qui aboutirent
à la Guerre du Golfe contre l'Irak. Mais d'autres interventions pour
le rétablissement de la paix (Somalie ou en ex-Yougoslavie) se sont
soldées par des échecs. L'utilisation du droit de veto peut
toujours bloquer les décisions (par exemple, en Mars 1997, le veto
des États-Unis a empêché la résolution votée
par les 14 autres membres condamnant Israël pour sa politique de colonisation
juive dans la partie palestinienne de Jérusalem.)
Actuellement (février 2003) la France pourrait mettre son veto pour
empêcher que l'ONU ne s'associe à une guerre américaine
contre l' Irak.
Une réforme du Conseil de Sécurité est à l'étude.
Elle viserait à augmenter le nombre de ses membres et à attribuer
des sièges de membres permanents à de nouveaux États.
Mais quels pays choisir? l'Allemagne, Japon, l'Inde, le Brésil, l'Afrique
du sud ?
l'ONU et la solidarité internationale
Pour promouvoir le progrès économique et social de tous les
peuples, c'est-à-dire le développement, l'ONU a mis
en place des institutions spécialisées qui agissent essentiellement
dans les États les plus pauvres du tiers-monde. La FAO s'efforce
de lutter contre la faim et la malnutrition ; l'OMS tente d'améliorer
la situation sanitaire ; l'UNICEF prend en charge les problèmes
de l'enfance; l'UNESCO cherche à promouvoir l'éducation,
une des conditions du développement. Les pays riches consacrent 0,5
% de leur PNB au développement économique des PMA (Pays les
Moins Avancés) depuis 1981 ; grâce à l'OMS, la variole
a disparu, ce sera bientôt le cas de la poliomyélite ; des
programmes d'alphabétisation ont été développés
par l'UNESCO.
Cependant, faute de moyens et de volonté, le bilan de l'ONU reste
médiocre. 20 % des six milliards d'hommes de la planète vivent
avec moins d'un dollar par jour, un enfant sur quatre souffre de malnutrition.
La coopération internationale ne parvient pas à réduire
l'écart entre riches et pauvres, toujours plus criant : en 1960,
les 20 % des hommes les plus riches étaient 30 fois plus riches que
les 20 % les plus pauvres, l'écart est de 82 fois en 2000.
Aussi pour faire face à la détresse des hommes, la coopération
prend de plus en plus la forme d'accords directs entre pays, tels ceux signés
entre la France et plusieurs PMA d'Afrique. Le rôle des ONG
(Organisations non-gouvertnementales) devient indispensable , leurs bénévoles
par exemple, ceux de la Croix-Rouge ou de MSF (Médecins Sans Frontières)
apportent leur aide aux victimes de la guerre, des famines ou des catastrophes
naturelles.