LA COMPOSITION

(page mise à jour le 04/10/2014)

Jean-François Lecaillon

 


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Sommaire de la page :

0- Préambule : discerner texte argumentatif - composition - dissertation

1- Définition et objectifs

2- Nouveau programme (2012) - ce qu'il faut savoir.

3- Le sujet

4- Structure de la composition

5- Méthode et problématique

6- Quelques trucs

7- Comment éviter le plan catalogue ?

8- Le plan Fait - Causes - Conséquences : conseils

9- En quoi peut-on dire que dans quelle mesure ? Quelle locution choisir pour formuler la problématique ?


De la récitation à la dissertation - Préambule

 

Pour les élèves et étudiants, il n'est pas toujours facile de bien saisir les attentes de leurs enseignants face aux exercices qu'ils leur imposent. Sous les mêmes mots des exigences différentes sont posées quand les mêmes consignes se cachent parfois derrière des désignations distinctes. Pas facile non plus de comprendre la logique qui conduit d'un apprentissage au suivant au fur et à mesure des années de scolarité. L'apprentissage de la composition, étape en vue de la dissertation en donne un bon exemple.

 

Au collège, l'élève a appris à mémoriser des connaissances qu'il doit ensuite restituer de façon ordonnée.

En sixième, il sait comment nommer l'exercice : apprendre sa leçon puis la réciter.

Arrivé en 3ème, il apprend toujours et récite à l'occasion d'une interrogation ; mais l'exercice de restitution des connaissances a changé de nom : en Histoire Géographie, il est devenu "rédaction d'un texte argumentatif" ou d'une "réponse organisée".

Entre ces deux extrêmes, la progression est encore facile à repérer. Si à 11 ans on se contente de réciter un savoir mis en forme par le professeur, au niveau du brevet des Collèges, l'élève doit lui-même mettre en forme (ou en ordre) ce qu'il a appris ou extrait de documents.

Au Collège, on apprend à bien réciter et à organiser sa récitation.

 

Au lycée, un changement s'opère. Il va falloir, désormais, passer du "texte argumentatif" à la "composition", voire à la fameuse "dissertation".

Mais comment passe-t-on de la récitation organisée à l'épreuve reine ?

Et quelle différence, surtout, entre ces exercices qui se présentent tous sous une forme similaire : une introduction, un développement en deux ou trois parties, une conclusion ?

N'est-ce qu'une question de quantité ainsi que le suggère la question récurrente des élèves : "combien de pages, monsieur ?"

 

Le texte argumentatif auquel sont encore soumis les élèves en début de Seconde, n'est qu'une récitation ordonnée de connaissances. L'élève est invité à restituer de façon organisée ses savoirs. L'exercice exige mémorisation, hiérarchisation et classement des informations ; il s'achève par l'expression d'une conclusion généralement fournie par un manuel ou le cours de l'enseignant. Cette conclusion est une information déduite, mais il est rare que la déduction soit faite par l'élève. Faute de savoir le faire, celui-ci se contente souvent de résumer ce qu'il a développé, ce qui est une erreur.

S'il parvient à bien réciter et dire en conclusion ce qu'il a appris, l'élève fait déjà un bon travail ; mais celui-ci va très vite ne plus suffire et son professeur va bientôt lui demander de passer à la composition.

 

La composition ressemble beaucoup dans sa forme au texte argumentatif. On y trouve les mêmes connaissances, organisées selon un même type de plan et se terminant par une conclusion. Cette ressemblance est normale car la composition est d'abord une récitation organisée de connaissances devant aboutir à la formulation d'une conclusion. Mais la composition n'est pas que cela.

 

Composer c'est réciter de façon organisée en vue de démontrer que la conclusion énoncée est juste.

 

Il ne s'agit donc plus de montrer que l'on sait, mais prouver que ce que l'on sait est vrai.

Dès lors, la récitation n'est plus faite pour elle-même ; les connaissances sont exposées pour illustrer une idée. Osons le mot : une thèse !

Par exemple, il ne s'agit plus de raconter la guerre de 1914 (récitation), mais de le faire pour prouver qu'elle fut "totale" ou "traumatisante" ou "ruineuse"...etc. Chaque information développée ne l'est plus pour montrer au correcteur qu'on sait son cours, mais qu'on sait l'utiliser ; chaque information est mise en perspective. Les tranchées sont décrites non pour elles-mêmes mais pour montrer l'horreur qui traumatise ; l'armistice n'est pas seulement exposé pour finir la copie mais pour montrer le "traumatisme" que la défaite provoque chez les Allemands... etc.

 

La composition permet de démontrer qu'un sujet a tel ou tel caractère ; la dissertation va encore plus loin.

Elle n'est plus démonstration mais discussion d'un problème soulevé par le sujet.

 

Disserter c'est discuter le bien fondé d'une conclusion

 

Il ne s'agit plus de démontrer que la guerre de 1914 fut une victoire pour les alliés, mais de discuter si ce fut vraiment un succès ? La composition s'efforce de démontrer la validité d'une idée ou d'une thèse qui ressort des connaissances que l'on a mémorisées ; la dissertation consiste à mettre en doute ces connaissances, de les passer au cribles de l'esprit critique. Cette remise en cause n'oblige pas à défendre une antithèse ; elle peut confirmer ce qui a été appris ou suggéré. En revanche, elle permet d'apporter des nuances et contraint à approfondir le sujet.

 

la dissertation est un exercice difficile parce qu'il suppose que l'élève possède et sache combiner :

1- des connaissances sur le sujet.

2- la capacité de mettre en relation deux informations pour faire démonstration.

3- la capacité de changer de point de vue : de regarder ses connaissances autrement.

 

La maîtrise de telles capacités demandent du temps et trois années ne sont sans doute pas de trop pour y parvenir.

 

NB : Pour le baccalauréat, en Histoire Géographie, la dissertation n'est pas demandée. Maîtriser l'exercice est un plus qui valorise la copie ; c'est surtout une bonne préparation pour l'après bac.

Pour le baccalauréat, le candidat doit apprendre à maîtriser la composition. Les copies décevantes à l'examen sont souvent celles qui se contentent de réciter du cours appris plus ou moins intelligemment ! 

 

Reste à découvrir les trucs qui permettent de sortir de la récitation (exercice qui maintient le récitant en situation de dépendance du cours, du professeur, du manuel, des annales...) pour atteindre celui de la composition qui est déjà un tremplin vers la liberté de penser !

 


Définition :

 

Selon le ministère de l'Éducation nationale : Bulletin officiel n°7 du 12 février 2004 :

 

 

La composition doit permettre au candidat de faire la preuve de ses connaissances tout en les situant dans un questionnement.
En histoire comme en géographie, des éléments peuvent être éventuellement fournis pour aider le candidat (chronologie, données statistiques, indications spatiales...).
En histoire comme en géographie, les sujets portent sur un ou plusieurs thèmes ou ensembles géographiques du programme. En histoire, les sujets doivent privilégier une période large mais ils peuvent porter aussi sur un tableau à un moment de l’évolution historique.
Si un sujet ne portant que sur les dix dernières années est exclu, des sujets envisageant une période plus large, allant jusqu’à nos jours, sont possibles.
En histoire comme en géographie, les productions graphiques (schéma(s)...) que le candidat peut réaliser à l’appui de son raisonnement, en fonction du sujet et de ses choix, seront valorisées.

 

 

 

 

En tant qu'exercice permettant au candidat de "faire la preuve de ses connaissances", la composition consiste donc à mettre en forme (composer) son savoir, à ordonner les connaissances que l'on possède sur un sujet donné. En "situant celles-ci dans un questionnement", il s'agit de défendre une réponse à une question explicite ou suggérée.

 

Plus concrètement, que doit faire le candidat ? Avant de le préciser, éclaircissons quelques mots clés de ce préambule :

Ordonner : les connaissances doivent être classées et disposées de manière logique, cohérente, claire (cf. le plan).

Sujet : c'est ce que le candidat doit décrire, toutes les connaissances qu'il doit exposer et qu'il doit caractériser en conclusion.

Question : explicite (l'énoncé du sujet comporte un point d'interrogation) ou non, elle justifie l'exposé des connaissances. Le devoir n'est pas qu'une énumération de faits, il doit permettre de porter un avis justifié sur le sujet. 

Réponse : placée en conclusion, elle formule de manière franche et courte (une phrase peut suffire) l'avis du candidat sur la question qui lui est explicitement posée ; si la question n'est pas explicite (il n'y a pas de point d'interrogation dans l'énoncé), le candidat expose l'idée qu'il se fait du sujet, il dit comment il caractérise ou qualifie le sujet (voir les exemples).

défendre : signifie que le candidat va soumettre à l'appréciation du correcteur des arguments justifiant sa réponse. Il ne s'agit pas seulement d'exposer des connaissances, mais de montrer que l'idée que le candidat se fait du sujet relève d'un raisonnement qu'il est capable de restituer.

 

Attention

De nombreux élèves s'effraient à l'idée de livrer une réponse (autrement dit un avis). Ils craignent (non sans de bonnes raisons) "le délit d'opinion" ! Soyons clairs sur ce point : donner son avis ne doit pas conduire à exprimer un quelconque sentiment politique ou à émettre des jugements de valeur ; il s'agit seulement de dire comment vous entendez qualifier le sujet (le caractériser) sur la base de faits non discutables (vérifiés), vos arguments.

Exemples : conclure que "l'agriculture américaine est dominante", écrire que "la décolonisation fut une rupture douloureuse pour toutes les parties" ou dire que "le bilan de la guerre est désastreux" revient bien à donner un avis, à émettre une opinion. Mais il s'agit de constats qui n'induisent en rien des convictions politiques personnelles que le correcteur n'a pas à connaître. Ce qu'il ne faut pas faire sur les exemples ci-dessus, c'est se féliciter ou se scandaliser de la puissance agricole américaine, justifier ou condamner la décolonisation au nom des souffrances endurées ou proclamer son dégoût de la guerre sous prétexte d'un bilan catastrophique. 

 

 

Objectifs :

 

L'objectif principal de la composition est donc d'amener le candidat à proposer sa réponse à la question qui lui est posée (la conclusion). Ce n'est toutefois pas le seul. Le candidat doit également faire la preuve de 4 autres qualités.

 

1- Il possède des connaissances relatives au programme de terminale. Ces connaissances doivent privilégier "les approches synthétiques et les notions centrales des programmes" dixit Eduscol, décembre 2007)

2- Il sait analyser un énoncé, isoler un sujet et le traiter dans les limites imposées.

3- Il sait organiser une argumentation convaincante parce que claire et cohérente, c'est-à-dire "organiser une démonstration autour de quelques axes répondant au questionnement initial", précise encore le ministère (décembre 2007)

4- Il maîtrise correctement la langue française.

 

La bonne copie est donc celle qui saura combiner toutes ces qualités. Inversement, celle qui est bien écrite, riche de connaissances mais hors sujet, celle qui donne la bonne conclusion mais sans donner d'informations précises, celle très complète mais mal construite et confuse, ou rédigée dans un français incorrect ne pourront espérer une excellente note.

 

 

Sur la base des observations faites lors des dernières sessions du bac, l'inspection académique précise (décembre 2007)

 

"Pour préparer ses élèves à ces sujets simples (1), sans ambiguïtés, sans originalité (2), le professeur d'histoire et de géographie structurera ses leçons autour d'un fil directeur, en dégageant bien problématique et idées (3) générales ; il s'appuiera sur des exemples en nombre limité, sélectionnés et analysés en fonction de la démonstration (4) conduite. C'est l'exemple professoral qui doit amener les candidats à recentrer leur pensée sur l'essentiel plutôt qu'à noircir de trop nombreuses pages de leur copie qui camouflent souvent une  réflexion insuffisante sur le sujet (5)"

Toujours valable dans le cadre du nouveau programme 2012, le propos vise à rassurer les candidats : l'évaluation de la copie ne se fait pas au poids mais à la qualité ! L'important n'est pas de tout dire, mais de 
bien le dire ! Bien dire, n'est pas réciter des connaissances, mais montrer que l'idée générale du sujet a été comprise et que l'on sait la soutenir (défendre) en s'appuyant sur quelques arguments et exemples clés !

En d'autres termes : rien ne sert de "bouffer" de l'annabac ou du cours, il faut d'abord comprendre les enjeux et les résumer sur une fiche bac !

Quelques commentaires (toujours valables pour le nouveau programme 2012)
(1) "simples" : les sujets (nous dit l'Inspection) doivent "retenir des formulations larges. Le plus souvent, elles correspondent à l'intitulé mêmes d'un chapitre des programmes".
L'Inspection en déduit qu'il n'existe pas plus de 12 sujets possibles en histoire, autant en géographie ! En tout, c'est donc entre 25 et 30 fiches-bac que le candidat doit envisager de préparer. 
(2) "sans originalité", cela signifie qu'il ne faut pas chercher de pièges, d'énoncés alambiqués ou portant sur une toute petite partie du programme.
A quelques détails près, les sujets du bac sont toujours les mêmes ! et renvoient aux titres des "questions" du programme.
(3) "problématique" et "idées" : où on retrouve les notions mêmes sur lesquelles j'insiste sur cette page, sur celles concernant l'étude de documents ou celle du croquis.
(4) Où il est précisé que c'est bien une "démonstration", autrement dit un texte qui établit une relation entre le sujet dont il faut parler (récitation) et un caractère. Démontrer c'est prouver que le Sujet S est = à quelque-chose.
Le devoir ne consiste donc pas à seulement réciter des connaissances !
(5) Une manière polie de dire que la copie "récitative de cours" est "stupide". Au candidat au bac il est demandé d'avoir une tête bien faite et non bien pleine ! Ambition chère aux humanistes et dont il faut se féliciter, et tant pis si vous oubliez ou ignorez que 1515 c'est Marignan, que Johnson succéda à Kennedy et que Brasilia est la capitale politique du Brésil du moment que vous avez compris les enjeux de la guerre froide et que le Brésil est un pays de contrastes... !!!!

 


Nouveau programme (2012-2013) - ce qu'il faut savoir.

 

Selon les IPR :

Les sujets de composition soumis aux candidats ne peuvent pas porter sur un sujet concernant moins de 2 ou 3 heures de cours.

Les énoncés doivent, de préférence, reprendre les questions dites de mise en œuvre des programmes.

Les sujets transversaux (combinant deux thèmes du programme) sont possibles en Histoire, mais pas en Géographie.

En Géographie, le thème 1 du programme ne peut pas donner lieu à un sujet de composition.

 

Sur de telles bases, peuvent être proposés :

 

 

Terminales L et ES - Histoire (14 sujets)

Thème 1 - Q1

 

Thème 1 - Q2

Le patrimoine urbain, témoignage du passé (à partir du cas étudié en classe)

 

Les mémoires de la seconde guerre mondiale

Les mémoires de la guerre d'Algérie

retiré du programme

 

Polynésie française (sept.2013) - Composition

inédit

Thème 2 - Q3

 

Thème 2 - Q4

 

Thème 2 - Q5

Les mouvements ouvriers en Allemagne depuis 1875 (autres dates possibles)

 

Le rôle des médias dans les crises politique en France depuis 1898

 

La place de la Religion dans la société américaine

 

Polynésie française (sept.2013) - EDH

 

Liban (mai 2013) - EDH

 

retiré du programme

Thème 3 - Q6

 

Thème 3 - Q7

Le rôle des Etats-Unis dans le monde depuis 1918 (ou 1945)

La Chine et le monde de 1919 à nos jours

 

Le Moyen-Orient, foyer de conflits depuis 1919 (ou 1945)

Plusieurs fois donné (Liban, Antilles, Polynésie)

Métropole, juin 2014 - Composition

 

Métropole septembre 2013 - EDH

Thème 4 - Q8

 

 

Thème 4 - Q9

 

 

Thème 4 - Q10

Les institutions de la France et leur évolution depuis 1946 (ou 1958)

Le rôle de l'Etat en France : acteurs, moyens et mutations

 

La construction européenne de 1948 à nos jours (autres dates possibles)

L'Union européenne : forces et limites d'une communauté

 

La gouvernance économique mondiale de 1945 à nos jours

Le rôle de l'ONU dans la gouvernance économique mondiale

La gouvernance économique mondiale dans la mondialisation (1991 à nos jours)

Liban 2014 - Composition

Asie et Métropole - EDH

 

inédit

inédit

 

inédit

inédit

inédit

 

Terminales L et ES - Géographie (15 sujets)

Thème 2 - Q3

 

 

Thème 2 - Q4

 

 

Thème 2 - Q5

La mondialisation des produits (à partir du cas étudié en classe)

Les processus et acteurs de la mondialisation

Mobilités, flux et réseaux de communications de l'espace mondial : quels déséquilibres ?

 

Place et rôle des villes-monde

Pôles et espaces majeurs de la mondialisation

Les espaces maritimes, des territoires convoités

 

La mondialisation : espoirs et limites

inédit

Métropole, juin 2012 (dans le cadre de l'ancien programme) inédit

 

Pondichéry 2014 - Composition

Antilles et Métropole 2013 - Composition

Métropole septembre 2013

 

retiré du programme

Thème 3 - Q6

 

 

 

 

Thème 3 - Q7

 

 

Thème 3 - Q8

Le bassin Caraïbe, une interface régionale et mondiale

Le continent américain : intégration et rivalités

Le rôle mondial des Etats-Unis

L'émergence du Brésil, puissance régionale

 

Le continent africain, un espace en développement ?

L'Afrique du Sud, moteur du continent africain ?

Le Sahara, un espace convoité

 

Modernité et inégalités à Mumbaï

L'Asie du Sud-est : croissance et problèmes démographiques

Le Japon, puissance majeure de l'Asie du Sud-est et de l'est

La place de la Chine en Asie et (ou) dans le monde

retiré du programme

Afrique 2013 - Composition

inédit

Métropole juin 2014 - croquis

 

Métropole septembre 2013 - Composition

retiré du programme

Amérique du nord 2014 - Composition

 

inédit

Pondichéry 2014 - Composition

Amérique du Nord et Liban 2013

Japon et Chine en concurrence

 

 


Le sujet :

 

Le mot "sujet" prête à confusion dans la mesure où il sert à désigner trois choses bien différentes :

 

1) Le "sujet" ou support distribué aux candidats sur lequel se trouvent inscrits les "sujets". Nous oublierons bien vite cette définition là.

2) Les "sujets", autrement dit ces questions ou phrases qu'il faut désigner en réalité par le mot "énoncés" ou "libellés"

3) Le "sujet" proprement dit, c'est-à-dire le mot ou thème qui doit être placé au centre de toute la composition. C'est lui le véritable sujet du devoir.

 

Sa présentation :

 

Le sujet pris dans le sens n°2 ci-dessus comprend 3 composantes possibles, une obligatoire (1) et deux facultatives (2 et 3) :

 

1) L'énoncé proprement dit, autrement dit l'ensemble de la formulation permettant de définir le sujet et ses limites.

2) Un sous énoncé qui précise (après une virgule ou deux points) l'énoncé principal et suggère, le plus souvent, le plan à suivre ou la problématique.

3) Une documentation annexe qui est soit une chronologie indicative, soit quelques données statistiques susceptibles d'être insérées dans le devoir.

 

Enoncé accompagné d'un sous énoncé suggérant le plan (Liban, juin 2012, série S) : Le totalitarisme nazi : mise en place, caractéristiques et dénazification.

Exemple proposant problématique (Amérique du Nord, juin 2012, série S : Mobilités, flux et réseaux de communications de l'espace français : quelles inégalités ?

Exemple d'un énoncé seul (Métropole, juin 2012, série S) : La guerre d'Algérie.

 

Le plus important est l'énoncé proprement dit. C'est sur lui que le candidat doit porter toute son attention pour bien démarrer son travail.

 

Les types d'énoncé :

 

Il en existe trois. Les distinguer permet d'être plus efficace :

 

1) L'énoncé problématique : Mobilité, flux et réseaux... quelles inégalités ? Il se reconnaît à son caractère interrogatif.

2) L'énoncé thématique : Le rôle des Etats-Unis dans le monde de 1945 à nos jours. Il se reconnaît à l'absence de verbe. La problématique n'est pas explicite.

3) L'énoncé citation : "Paix improbable, guerre impossible" ; commentez cette citation de Raymond Aron. Il ne se donne pas au niveau bac.

 

Le sujet et ses limites

 

L'énoncé comprend le sujet lui-même et ses limites. Il est essentiel de bien distinguer l'un des autres. Et l'expérience montre que l'exercice n'est pas si facile. les devoirs "Hors-sujet" en témoignent.

 

Le sujet proprement dit est le mot clé de l'énoncé, il en est le sujet grammatical. C'est lui qu'il faudra caractériser en fin de devoir.

Les limites sont tous les termes de l'énoncé qui précisent les circonstances du sujet (lieu, temps, secteur... etc.). Grammaticalement, ces limites sont donc compléments circonstanciels de lieu, temps, manière... etc. Exemples : La vie quotidienne des combattants dans les tranchées de 1917. Le sujet est le mot vie, mais les limites imposent de traiter de celle des combattants (et non de civils), dans les tranchées (et non à l’arrière), en 1917 (et non en 1915 ni en 1940).

 

 

Un cas particulier : Définir le "sujet" d'un énoncé imposant une problématique.

 


Structure et construction de la composition :

 

Le devoir comporte :

 

Une Introduction (entrée en matière, problématique, annonce du plan)

Un développement (en deux ou trois parties)

Des transitions (entre chaque partie)

Une conclusion (court résumé, conclusion elle-même, ouverture)

 

 

Désormais, il est autorisé (voire recommandé) d'insérer en marge du texte de composition des productions graphiques illustrant la démonstration. En géographie, le procédé peut être particulièrement utile.

 

 

Le jour de l'examen, il convient de suivre les étapes suivantes :

1) Repérage du sujet de l'énoncé

2) (Re)formulation de la problématique

3) Définition de la conclusion (ou de son type)

4) Détermination du plan

5) Définition des transitions

6) Construction du détail

7) Rédaction de l'introduction

8) Rédaction de la composition

Pour réaliser ce travail, il faut toutefois bien connaître son cours et, si possible, avoir anticipé. Suivre ces étapes suppose en effet que la composition ait été pensée avant le Jour J. De fait, le bon candidat sait déjà comment il va traiter un sujet avant même de découvrir celui-ci.

Le jour de l'épreuve, il n'est plus temps de "penser" sa composition, il faut seulement reconstruire une réflexion déjà menée pendant l'année scolaire.

 


 

Méthode :  

 

1- L'analyse de l'énoncé (et la formulation de la problématique)

 

C'est un moment décisif, essentiel du travail, au cours duquel se définit le sujet et la problématique de la composition. Il ne faut donc pas hésiter à sacrifier un peu de temps pour bien le réussir.

  1. définir le "sujet" et ses "limites". Dans cette optique, faites l'analyse grammaticale de l'énoncé et soulignez le mot sujet. Exemple : "Les mutations de la population active en France de 1850 à nos jours (Métropole, juin 2012, série S). Si je restitue le verbe de l'énoncé ("quelles sont les mutations...), le mot mutation (sujet du verbe être - "les mutations sont...") désigne le sujet. Ce qu'il faut exposer dans la composition, ce sont des changements, ceux qui affectent la "population active" (limite du sujet) pour la période "1850 à nos jours" (limite temporelle du sujet). Ce mot "mutation" est important : c'est autour de lui que va se construire tout le devoir et, plus particulièrement, les parties clés que sont l'introduction, les transitions et la conclusion. 

  2. définir la conclusion du devoir. Normalement, quand un chercheur aborde un sujet, il ne connaît pas sa conclusion. Le jour d'un examen, en revanche, le candidat est censé avoir étudié le sujet. S'il a travaillé, il connaît donc la réponse à la question qui lui est posée. Il peut donc l'arrêter dans le premier quart d'heure de l'épreuve et l'inscrire dans un cadre sur son brouillon en utilisant la formule :

S = caractère x.  

 

Exemple par référence à l'énoncé ci-dessus : sachant que la période d'étude va de la première révolution industrielle (passage des actifs du secteur primaire au secondaire) jusqu'à l'affirmation d'une société tertiarisée (avec qualification et féminisation des actifs), on peut dire que LES MUTATIONS (S) sont (=) PROFONDES (caractère x). La caractéristique choisie est banale, trop générale ; il faudra l'améliorer, mieux évaluer la "profondeur" en question (dire, par exemple, que les mutations sont le "fruit d'une véritable révolution, voire un changement de civilisation". "Profondes" n'en est pas moins une conclusion dans le sens où le mot caractérise le sujet "mutations". Le terme offre un bon point de départ.

  1. définir une problématique . Si elle est donnée, il suffit de la reprendre telle qu'elle est au moment de la définition du sujet (b). Quand elle n'est pas explicite, rien n'oblige le candidat au baccalauréat à en choisir une. Le faire est toutefois un petit plus qui donne du sens à la composition. Comment procéder ? Comme son nom l'indique, la problématique est une question qui soulève l'existence d'un problème. La poser revient à se demander quel est l'intérêt quant à étudier le sujet. Pour trouver une réponse à cette question, il faut s'interroger de la manière suivante : pourquoi traiter ce sujet, quel problème son traitement permet-il de soulever ? Concrètement, le candidat peut utiliser la formule suivante : "en quoi le sujet pose problème ?". Pour cerner ce dernier, il peut s'aider de la conclusion à laquelle il entend parvenir. Exemple : en quoi les mutations de la population active posent-elles problème ? La réponse à la question est la suivante : s'il y a bouleversement profond, révolution, voire changement de civilisation, les mutations recensées sont forcément perturbantes, dérangeantes, sources de remises en cause difficiles. Ainsi, en utilisant les éléments de la conclusion envisagée ci-dessus (b), le problème apparaît, ainsi que l'intérêt de traiter le sujet : les mutations ne seront plus exposées pour elles-mêmes (aspect récitatif de la composition) ni pour seulement démontrer le changement (objectif principal à formuler en conclusion), mais pour montrer comment l'étude permet aussi de mieux comprendre les résistances (crises) que la société a pu (et peut encore) opposer aux mutations (donc comprendre le présent).

Autre moyen pour distinguer le sujet de la problématique ?

Le sujet définit ce dont je dois parler : de qui, de quoi, de quand ?

La problématique définit pour quoi je dois en parler.

Un exemple travaillé avec des élèves de seconde, programme : l'humanisme

Énoncé : François Rabelais, écrivain humaniste.

Sujet = de qui, de quoi dois-je parler ? = Rabelais

Problématique = pourquoi en parler ? = pour montrer que Rabelais (Sujet) est humaniste.

Formulation de la problématique : en quoi (dans quelle mesure) Rabelais était-il un écrivain humaniste ?

 

Dans cet exemple, l'énoncé impose la problématique. Ce n'est pas toujours le cas.

Exemple : Énoncé : La guerre d'Algérie (Métropole, juin 2012, série S)

Sujet = parler la guerre = définir les acteurs, les enjeux, décrire les évènements.

Problématique = pourquoi parler de cette guerre ? Pour montrer qu'elle fut dramatique, sans vainqueurs, cruelle...

Formulation de la problématique : en quoi la guerre d'Algérie fut-elle l'objet de souffrances partagées ?

 

 

 Avertissement : Lire deux fois plutôt qu'une

Quand nous lisons un document (texte, image ou même un simple énoncé), il convient d’être très prudent. Notre esprit est tellement chargé d’a priori et de préjugés que ceux-ci tendent à polluer l’opération de lecture au risque de déformer ce qui est dit ou écrit ; et ce d’autant plus que nous avons le souci, lors d’un premier contact, d’avoir assez vite une vision globale de ce qui est dit.

Ce défaut apparaît vite quand on fait une deuxième lecture. Celle-ci nous montre souvent que ce qui est écrit n’est pas expressément conforme à ce qu'on avait compris. C’est là, une réalité que chacun peut vérifier aisément !

En contexte d’examen, cette particularité très universelle, fait courir deux dangers :

  1. celui du Hors sujet : le candidat attend ou espère tellement un sujet que la vue d’un mot ou d’une notion provoquant une réaction d’enthousiasme l’empêche de discerner les nuances contenues dans l’énoncé !

  2.  celui du faux ou contresens (notamment dans le cas d'une étude de document) : le candidat a une idée si claire de l'auteur d'un texte qu’il n’imagine pas qu'il puisse tenir un propos différent, plus nuancé, voire à l’inverse, de ce qu’il en attend ! Il est tellement sûr de ce qui va lui être demandé qu'il n'imagine pas que l'examinateur puisse l'interroger sur une idée contraire ou différente ! 

Le problème oblige à toujours à relire plusieurs fois un énoncé, un texte à expliquer,
un énoncé... et à toujours se méfier de ce qu'on croit avoir compris.

 

 

 

 

2- La construction de la composition (le plan)

 

La composition est un exercice consistant à présenter les arguments d'une démonstration de manière ordonnée et cohérente. Le plan (qui structure cette argumentation) ne se fait pas au hasard. Son choix dépend du sujet, de la problématique posée, de la conclusion à laquelle le candidat entend parvenir ; il dépend surtout de ce qu'il veut mettre en évidence. Dans cette optique, le candidat dispose de 4 types de plans qui, chacun, a une fonction précise. Pour faire le bon choix de plan, il faut connaître ces fonctions.

 

Les 4 types de plan :

 

- Le plan analytique ou thématique (en 2 ou 3 parties) : thème par thème, il consiste à additionner des arguments allant tous dans le sens de ce que le rédacteur veut démontrer. Il convient pour répondre aux sujets de type thématique et pour démontrer une conclusion peu discutable.

 

- Le plan antithétique (2 parties) : c'est le plan idéal pour répondre à un sujet de type problématique dont la réponse sera nuancée. Le but est d'opposer deux séries d'arguments qui empêchent toute formulation d'une conclusion trop tranchée. Il s'agit de peser le pour et le contre.

 

- Le plan Fait - Causes - Conséquences ou Limites (FCC ou FCL) : cette approche a pour but de mettre en évidence les relations de causes à effets, les explications d'un phénomène. Ce plan est à privilégier quand la conclusion portant sur le Fait est si évidente qu'elle ne mérite pas de longue discussion. Ce qui importe, c'est le pourquoi. Il est très utile pour les questions pointues dans la mesure où il permet de sortir des limites du sujet ! Il convient bien aux compositions de Géographie.

 

- Le plan chronologique (3 parties) : c'est le plan type des devoirs d'Histoire pour des sujets portant sur une longue période  (plus de 10 ans au moins). Il faut le choisir chaque fois qu'il s'agit de mettre en évidence une évolution, des changements dans la durée.

 

Le choix du plan : Il est déterminé par les caractères du sujet, ses limites et la conclusion que vous entendez défendre. Avec un peu d'habitude, ce choix peut donc se faire assez vite. Quelques précautions à prendre cependant.

 

  1. tester le choix que vous faites d'emblée. Pour ce faire, définir les thèmes, thèses ou périodes (selon le type de plan choisi) de chaque partie ; mais surtout tentez de dégager l'idée principale de chacune de ces parties. Pour être sûr de rester dans le sujet, reprenez le mot sujet et inscrivez le en tête de partie, puis cherchez ce qui le qualifie le mieux. Exemple sur Le rôle des Etats-Unis dans le monde depuis 1918 jusqu'à nos jours. La longue durée impose le choix d'un plan chronologique. Sur mon brouillon, j'inscris trois fois le mot "rôle..." que je lie à trois périodes distinctes ; au regard de chaque titre, j'inscris le caractère clé du rôle, celui que je veux mettre en évidence. Ce qui donne : 

    1. Le rôle de 1918 à 1945 : une puissance qui cherche à s'affirmer

    2. Le rôle de 1945 à 1990 : le leader et protecteur d'un bloc

    3. Le rôle de 1991 à nos jours : le gendarme du monde

    Tester son plan, c'est aussi tester les sous parties. Vérifier (au moins mentalement) que vous pourrez nourrir chaque partie de manière équilibrée.

     

  2. Tester un autre plan : Avant de construire votre plan plus en détail, voyez si une autre approche n'est pas possible. Ce n'est pas du temps perdu, car ces autres approches vont se retrouver dans les sous-parties de votre devoir et il faut mieux faire le test au départ plutôt que de se rendre compte au bout d'une heure que le plan choisi ne tient pas la route. Exemple : Le rôle des Etats-Unis peut être aussi traité de manière antithétique : I. Un rôle de leader mondial (qui sera évalué sur les plans idéologiques, militaires et économiques)  mais II. Une puissance contestée qui fait repoussoir (partie qui peut être abordée de façon chronologique). Ou de manière thématique (on reprend alors les thèmes définis dans le I de l'antithétique : I. le leader idéologique et politique II. le modèle économique III. L'allié militaire et gendarme du monde. Le FCC est également possible. Tous les plans sont doncpossibles  ; mais le 1er semble plus classique et aisé à conduire. On s'en contentera donc. NB : ce test ne doit pas prendre trop de temps. C'est juste une vérification.

  3. Construire le détail du plan. Ne négligez pas ce travail. Plus le plan est détaillé, plus facile et rapide est la rédaction de la composition. Chaque partie doit être construite selon la même méthode utilisée pour choisir le plan. Chaque partie a un titre qui peut être considéré comme un énoncé, avec un sujet et ses limites. Le sujet de chacune des partie est connu (Le rôle des Etats-Unis), seules changent les limites (1945-1990 au lieu de 1918-1945 par exemple). L'idée principale de la partie a été définie. Il faut choisir comment présenter les connaissances correspondant à la période. 1ère règle : choisissez un type de plan pour les sous-parties ; 2ème règle : ce type de plan ne doit pas être le même que celui choisi pour les grandes parties : ne jamais développer une démarche chronologique dans un plan chronologique ou du thématique dans du thématique. Cela conduit à faire du catalogue. L'idéal revient à réussir à utiliser tous les types de plan dans son devoir, manière de démontrer au correcteur que vous les maîtrisez tous. Exemple : pour le rôle des Etats-Unis de 1918 à 1945 on peut choisir le thématique (une puissance économique, politique, idéologique) ; de 1945 à 1990, on peut construire selon une logique Fait-cause (leader / protecteur - parce que vainqueur de la guerre et puissance nucléaire) ; de 1991 à nos jours, on choisira un antithétique (Le gendarme du monde / mais un repoussoir).

Construire le détail, c'est construire les sous-parties et les sous-sous-parties. C'est aller sur son brouillon jusqu'à noter un exemple, un événement, une date à placer dans sa copie. Une bonne composition doit pouvoir proposer 4 niveaux de détails : Grandes Parties / Sous-parties / Sous-sous-parties / exemples. Pour chaque niveau, procédez de la même façon qu'au niveau antérieur. Exposez vos connaissances selon une logique (explicative, accumulative, antithétique ou chronologique). Ne vous contentez pas de "balancer" des connaissances pour elles-mêmes sans lien cohérent avec les autres.

 

NB : un bon plan ne nécessite aucune rédaction. Vous n'y inscrirez que des mots qui vous aideront à rédiger en temps voulu.

 

Préparer sa composition :

 

Avant de commencer la rédaction de son devoir, il faut jeter un œil sur le plan en général et préparer les temps forts du devoir. 

Jeter un œil sur son plan c'est vérifier :

 

1- que le devoir sera équilibré

2- que les parties s'enchaînent logiquement = voir les transitions.

 

Prévoir les transitions : placées entre deux parties du devoir, elles sont essentielles : elles rappellent au lecteur le sujet sur lequel le candidat travaille et les conclusions (provisoires) auxquelles il parvient. La seule lecture des transitions doit permettre au correcteur / lecteur de comprendre l'ensemble du raisonnement du candidat. 

La transition est une phrase en deux temps : sur le thème de la partie, elle apporte une conclusion provisoire au sujet ; puis annonce la partie qui va suivre. Sa structure est la suivante :

 

Sujet sur thème y  = caractère x ; qu'en est-il sur le thème z ?

Exemple : entre 1918 et 1945, le rôle des Etats-Unis a été celui d'une puissance cherchant sa place dans le monde ; qu'en est-il à partir de 1945 ?

 

Dans la transition, il est bien de retrouver le mot sujet (ici "rôle"), une conclusion provisoire (le caractère x, ici la puissance), une question qui rappelle celle posée dans l'introduction du devoir. 

 

Construire son introduction : Elle est purement formelle mais très importante. Elle a pour fonction d'expliquer de quoi vous allez parler (reformulation du sujet), pourquoi (formulation de la problématique) et comment (annonce du plan). Elle comporte donc trois éléments :

 

1- une entrée en matière.

2- la reformulation du sujet (+ de la problématique)

3- l'annonce du plan.

 

L'entrée en matière : concrètement, il s'agit d'une petite phrase qui permet d'amener le sujet, de poser celui-ci. C'est un constat, celui d'une réalité (historique ou géographique) qui explique la situation dont vous devez parler. Exemple sur la guerre d'Algérie : pour évoquer une guerre, faut-il encore que celle-ci ait été déclenchée. L'entrée en matière évoquera donc un évènement provoquant ce déclenchement. Notez cet évènement sur votre brouillon.

 

La reformulation du sujet : c'est encore ce qu'il y a de plus facile à faire. Si l'énoncé n'est pas déjà sous cette forme, il suffit de le reprendre en le mettant en mode interrogatif. Pour ne pas commettre d'erreur, le mieux est de s'efforcer de prendre le mot sujet grammatical de l'énoncé comme sujet grammatical de sa reformulation. Exemple : Quel est le rôle des Etats-Unis de 1918 à nos jours.

Comment considérer la guerre d'Algérie ?

 

L'annonce du plan : Là encore, rien de compliqué, il suffit seulement d'expliquer selon quelle logique ou progression vous entendez procéder. La seule difficulté consiste à éviter les formules lourdes. Il faudra donc éviter les "dans une première partie.. etc.". Ceci dit, il ne faut pas en faire un problème : le candidat ne sera pas jugé sur cette affaire de style. A tout prendre, mieux vaut encore être un peu lourd mais bien annoncer son plan que de ne pas annoncer celui-ci. Dans notre exemple, dites seulement que vous étudierez le rôle que les Etats-Unis a joué pendant trois périodes successives : de 1918 à 1945, pendant la guerre froide (1945-1991) et depuis le terme de celle-ci (1991 à nos jours).

 

Confirmer sa conclusion : ultime vérification avant de passer à la rédaction de la composition, la conclusion. Relisez ce que vous avez prévu au début de l'épreuve et ajoutez-y les nuances que vous jugez nécessaires. C'est également le moment de prévoir une "ouverture", laquelle n'est jamais que la formulation d'une nouvelle problématique telle qu'elle peut découler de la conclusion à laquelle vous êtes arrivé. Exemple : Depuis 1918, le rôle des Etats-Unis s'est étendu et touche tous les domaines. Ce rôle étendu à fait des Etats-Unis une puissance hégémonique. L'émergence de nouvelles puissance ne va-t-elle pas réduire leurs rôle ?

 

La rédaction de la composition :

 

C'est un travail d'écriture qui ne pose de problème majeur si le plan a été bien construit. Il s'agit de mettre des phrases autour des notes mises en ordre dans le plan. 

Ce qu'il faut soigner, c'est le style et la présentation :

 

1- Faites une copie aérée : ne pas hésiter à sauter des lignes entre les parties ; faites des paragraphes ; mais attention : inutile de mettre des titres à vos parties. 

2- Soigner les mots de liaison : à ce titre, n'hésitez pas à vous fabriquer un petit répertoire de mots de coordination (ça vous servira pour le Français, la philo, l'économie... etc.). Rien de plus énervant que les copies où s'enchaînent les "de plus... de plus... de plus...".

3- Attention à l'orthographe : ne la négligez pas sous prétexte que le devoir n'est pas de Français. Tout excès dans ce domaine peut coûter un point sur 20 à l'arrivée (que le correcteur le retire délibérément de sa note finale ou qu'il arrondisse celle-ci au demi point inférieur plutôt que supérieur). J'ai vu des correcteurs retirer 2 points à des copies d'histoire géo du bac ! A ce tarif là, c'est souvent la moyenne qui se joue !

4- Évitez les formules familières, le langage parlé et "le clin d'œil" au correcteur, les formules qui se veulent choc ou spirituelles. C'est souvent maladroit, parfois déplacé. Chercher l'originalité au bac est rarement payant. D'abord parce que ce que vous croyez original l'est peut-être pour vous, mais l'est rarement pour le correcteur qui en a vu d'autres et qui parfois connaît déjà votre mot d'esprit ; en outre, la recherche d'originalité est souvent interprétée comme de la prétention de la part du candidat. Nombre de correcteurs s'en agace. Vous ne connaissez pas votre lecteur, vous ignorez tout de son caractère, de son sens ou non de l'humour, de ses convictions personnelles. Un mot d'esprit dans la copie est toujours un risque de mal tomber et de se faire sanctionner. 

5- Soignez votre écriture, soyez lisible. Évitez les ratures, surtout celles qui voudraient masquer une ignorance. Le correcteur n'est jamais dupe.

 

 


 

Quelques trucs :

  1. Apprenez à anticiper - voyez la page sur la mémorisation d'un cours.

  2. Par convention

    - N'écrivez pas votre copie à la 1ère personne du singulier - le "nous" est préférable.

    - N'écrivez pas l'Histoire au futur - X ne va pas faire ; il a fait.

    - Évitez l'emploi du "on".

    - Faites un plan en 2 ou 3 parties ; jamais plus.

  3. En introduction :

    - Faites toujours l'analyse grammaticale de l'énoncé pour y repérer le "sujet"

    - Faites la distinction entre une introduction (annonce de ce que l'auteur de la copie envisage de faire) et un chapeau journalistique (résumé des idées saillantes de l'article placé en tête de celui-ci pour capter l'attention des lecteurs).

    - Évitez d'annoncer votre plan sous la forme de questions. Le lecteur n'a, le plus souvent, plus moyen de distinguer celles qui définissent les parties du devoir de celle qui reformule le sujet ou la problématique. La multiplication des questions en introduction alourdit le style.

  4. Pour le plan :

    - Le travail sur le plan doit occuper la moitié du temps (environ) de l'épreuve, soit 1h pour une composition de 2 heures. Plus un plan est détaillé, plus il est facile à rédiger.

    - Utilisez 1 feuille de brouillon par partie sur son seul recto. Cela vous permettra de visualiser l'ensemble du devoir d'un seul coup d'œil.

    - Construisez votre plan "par tiroirs" : d'abord les 2 ou 3 grandes parties ; puis les parties de chaque partie ; puis les sous-parties de chaque partie ; enfin les exemples pour chaque sous-partie... etc. Cela vous évitera de vous laisser surprendre par le temps et d'avoir une 1ère partie très bien construite mais pas la dernière, celle sur laquelle l'impression finale du correcteur se fera.

    - Dans le détail, variez les types de plan. Ne faites jamais des sous-parties thématiques dans un plan thématique ; moins encore des chronologiques dans un plan du même type. Ce travers conduit au devoir catalogue. 

    - Dans un plan antithétique, faites bien attention  à ne pas affirmer dans l'antithèse le contraire de ce qui a été dit en thèse. L'antithèse se place sur un autre plan que la thèse, le détail du plan se construit donc autour de thèmes différents ; veillez donc à ne pas choisir les mêmes thèmes dans chacune des parties.

    - Observez que le plan F.C.C. n'est jamais qu'un chronologique dans le désordre. Il met l'accent sur les liens de causes à effets. 

    - N'hésitez pas à utiliser le mot sujet de l'énoncé pour titrer vos parties.

    - Dans tout le devoir, évitez d'utiliser le mot qui sera au cœur de votre conclusion. Sachez ménager le suspense, obliger votre lecteur à vous lire avec intérêt jusqu'à la dernière ligne.

  5. Aérez votre copie en sautant des lignes entre les parties.

  6. En géographie, n'écrivez jamais la légende au dos du croquis. Le correcteur doit pouvoir lire les deux (croquis et légendes) en même temps.

  7. Types de sujets et types de plan :

    - Le plan chronologique s'impose quand le sujet propose une longue durée historique (plus de dix ans) et qu'une évolution est à mettre en valeur. Exemple : la Chine de 1919 à nos. La construction de la communauté européenne (1947-1992)

    - Le plan antithétique est souvent à privilégier quand l'énoncé se présente sous la forme interrogative. Exemple : L'Afrique du Sud, moteur du continent africain ?

 


Comment éviter le plan catalogue ?

 

Plan catalogue Le reproche est fréquent dans la marge des copies ! Il suggère un devoir susceptible de présenter les connaissances nécessaires à l'obtention d'une note correcte (au dessus de la moyenne) mais "plat", "peu dynamique", "mal construit".

 

De fait, ce genre de reproche caractérise essentiellement une composition récitative, entendons pas là un devoir qui dit ce qu'il faut dire mais pas de la bonne manière. Il expose des savoirs sans rien démontrer explicitement. L'élève récite son cours sans prouver qu'il l'a compris et ne montre pas qu'il sait exploiter ses connaissances pour mettre en valeur la réponse à une problématique. La note s'en ressent très vite : elle ne décolle pas d'une aimable moyenne.

 

Comment éviter le catalogue ? Et à quoi le reconnaît-on ?

 

Pour le correcteur, un plan catalogue se repère vite par les mots de liaison entre les informations fournies par la copie : il n'y en a pas, sinon ils sont tous "cumulatifs". Se suivent toutes les 4 ou 5 lignes des "De plus...", "en outre...", "par ailleurs...", "de surcroît...", "et...", au gré de l'inspiration du candidat, des modes verbales ou de je ne sais quelle température ambiante !!!

Le plan catalogue expose une suite de savoirs non reliés entre eux sinon de manière artificielle. Le candidat n'a pas d'autre souci que de montrer qu'il sait son cours. Il n'a aucune idée à mettre en évidence.

 

Prenons un exemple se rapportant à l'histoire de la construction européenne de 1950 à nos jours.

Confronté à ce sujet, le candidat a plusieurs occasions de faire du catalogue :

A propos des institutions : le catalogue consiste à présenter successivement les différentes instances : 1- le pouvoir exécutif de la commission, 2- le système législatif (Parlement et conseil des ministres) 3- la cour européenne de justice...

A propos de l'élargissement de la CEE : il est facile de tomber dans un piège classique consistant à énumérer, date après date, les pays entrant successivement dans la Communauté ou les conventions et traités mettant en œuvre le projet communautaire : 1- l'élargissement de 1973, puis ceux de 1981 et 1986, puis celui de 1995 2- l'élargissement technique de 1968 (Marché commun), l'Acte unique et Schengen de 1986, l'Ecu et le Parlement de 1979...

 

 

LE TRUC : Les connaissances doivent être utilisées pour illustrer ce qu'on veut démontrer. pour échapper au catalogue, il faut d'abord déterminer les caractères ou idées qu'on souhaite mettre en valeur. On construira ensuite son plan autour de ces idées

(ce qui suggère une approche thématique).

 

Reprenons notre exemple. Et posons la question : qu'est-ce qui caractérise les institutions européennes ?

Plusieurs réponses peuvent être avancées : leur caractère démocratique ou leur inachèvement par exemples.

Ces caractères étant arrêtés, le développement de la copie consiste à les mettre en évidence (en début de partie, par exemple) et à l'illustrer par renvoi aux institutions.

Exemple :

1/ des institutions où les pouvoirs sont séparés : occasion d'exposer les trois types de pouvoir et les instances concernées

2/ dans le respect de la souveraineté populaire : occasion de décrire comment sont désignés les personnes responsables (commissaires, députés...)

3/ dans le cadre des libertés fondamentales et de l'égalité de droit : renvoi aux principes de la CEE ou UE et aux conventions

 

La méthode fonctionne aussi pour l'élargissement.

On peut ainsi vouloir souligner que celui-ci se fait d'ouest en est et/ou dans un processus de démocratisation progressif du continent européen.

Au lieu d'énumérer des dates et des noms de pays, le candidat se sert de ces informations pour justifier son affirmation :

Exemple :

1/ D'ouest en est (en dépit du contre exemple grec) : Royaume Uni et Irlande en 1973, Espagne et Portugal en 1986, Autriche, Finlande et Suède en 1995, Est en 2004

2/ A la faveur de la démocratisation des pays : démocraties anciennes pour la 1ère vague, Révolution des œillets et fin du franquisme des années 70, définlandisation dans les années 80, disparition du communisme pour la dernière vague.

 

Testez vous sur d'autres sujets susceptibles de favoriser les plans catalogues, par exemple : les institutions de la 5ème république, la puissance des Etats-Unis en géographie...

 

 


Le plan Fait - Cause - Conséquence

 

Certains élèves peinent à s'en démarquer et l'utilisent à "toutes les sauces"... au risque non moins fréquent de sortir des limites de sujet et de se retrouver bien marris devant leur copie corrigée !

Quelques remarques pour mieux en cerner les mérites... et ses limites !

 

1ère observation : le FCC n'est jamais qu'un chronologique dans le désordre ! A ce titre, il est bien pratique à utiliser dans le détail d'une partie d'un plan chronologique pour éviter la construction type "catalogue de dates". Cette approche est même à recommander dans la première partie d'un sujet de longue durée car il permet, dans bien des cas, de faire une présentation du sujet de base.

 

Explication à la lumière de quelques exemples : Le rôle des Etats-Unis de 1945 à 1991 ; la 4è République de 1946 à 1958 ; L'ONU de 1945 à nos jours.

Dans chacun de ces cas, le plan chronologique s'impose ; mais dans chacune des 1ères parties, une approche FCC permet de définir "la guerre froide", les institutions de la 4è république ; les institutions de l'ONU.

On peut donc construire ainsi  :

 

Le rôle des Etats-Unis

la 4è République

L'ONU

I- 1945-1962 : Un modèle de société

  1. Un modèle de référence (le Fait)

  2. Une guerre idéologique (la cause)

  3. Le leadership atlantique (la conséquence)

I- 1945-1947 : Mise en place de la 4è

  1. L'adoption d'une constitution parlementariste

  2. L'absence de consensus

  3. Une France organisée autour de 3 pôles.

I- 1945-1953 : Un nouvel ordre mondial

  1. Les institutions de l'ONU

  2. L'ordre des vainqueurs

  3. 1er pas de l'organisation (la Corée)

 

Dans chacun de ces exemples, on voit comment la partie se propose de définir le thème central du sujet tout en rompant avec la logique des dates.

 

 

2ème observation : le plan FCC a vocation à mettre en relief les relations de causes à effets entre les événements présentés quand le chronologique cherche à mettre en valeur une évolution. On choisit donc le FCC quand aucun changement décisif ne semble devoir caractériser une époque, quand on veut plutôt insister sur une situation (un bilan, des institutions comme dans les exemples ci-dessus, une continuité...) ; dès qu'il y a rupture, alternance, changement... le FCC s'avère moins bien adapté.

 

 

3ème observation : Le FCC comporte une particularité qui peut gêner. La conclusion générale du devoir est pratiquement acquise dès la fin de la 1ère partie puisque celle-ci porte essentiellement sur le fait - sujet ! Il y a donc un risque de répétition entre la conclusion énoncée en fin de 1ère partie (la transition) et celle placée à la fin de la copie. Un travail de reformulation s'avère alors nécessaire pour éviter l'impression de "redite" ou de "résumé". Ce travail devra s'appuyer sur des nuances que les analyses des causes et des conséquences doivent permettre de dégager.

 

Exemple avec la décolonisation en Asie (1945-1955). Ce sujet se traite de manière classique par un FCC :

 

I- L'accession à l'indépendance des colonies d'Asie (1945-1955)

II- Les causes : une conjoncture favorable face à des métropoles affaiblies

III- La naissance du Tiers Monde (Bandoeng)

 

Dès la fin de la 1ère partie, il y a moyen de dire que la décolonisation fut un "processus dramatique de rupture", formule qui caractérise ce que fut le thème clé de l'énoncé (la décolonisation). Cette conclusion (inscrite en transition) pourra toutefois s'enrichir grâce aux apports de la 2è partie (la rupture était inéluctable, par exemple) et ceux de la 3è (une rupture illusoire ou incomplète).

 

 

4ème observation : le plan FCC est un plan de secours pour tout sujet qui apparaît trop précis, au point que le candidat se demande comment il pourra le développer de manière conséquente (autrement dit remplir les 5 ou 6 pages que produit un lycéen). Le FCC permet en effet de sortir des limites strictes du sujet sans qu'on puisse lui en faire le reproche.

 

Exemple avec L'année 1956. S'il y a beaucoup à dire sur cette année (rapport Khrouchtchev et coexistence pacifique, crise de Suez, insurrection de Budapest...) la grande majorité des candidats blêmit quand on le leur soumet ! Le FCC permet de tourner la difficulté de la manière suivante :

 

I- une année riche en rebondissements (partie où on expose les principaux événements)

II- les enjeux de la guerre froide dans un nouveau contexte (partie où on évoque la disparition de Staline et la naissance du 3è monde notamment comme explications)

III- les limites de la nouvelle donne (occasion de montrer que la coexistence pacifique n'est pas la paix).

 

L'avantage du FCC dans ce cas est dans la possibilité de parler de 1950, 1953 ou 1955 sans être hors sujet puisqu'il s'agit d'expliquer 1956 à travers ces références.

La difficulté réside principalement dans la bonne gestion de la 3è partie où il ne faut surtout pas développer ce qui se passe en 1957, 1960 ou 1961 car là, on sortirait du sujet. Il faut seulement s'aider de ce qu'on sait de l'après 1956 pour présenter, dans une sorte de bilan de la fin 1956, les problèmes qui se posent alors.

 

L'exercice peut être renouvelé sur l'année 1989.

 

 

5ème observation, que je dois à l'un de mes élèves à la suite d'une discussion sur les mérites comparés des différents types de plan et de leur usage.

Si le plan thématique en trois parties est typique de l'approche universitaire, du chercheur qui s'efforce de faire le tour d'une question avant d'énoncer ses conclusions...

Si l'antithétique en deux parties est communément admis comme le plan type Science Po, du défenseur d'une cause ou d'une thèse qui expose ses arguments en vue d'emporter le consentement de son public,

mon élève me fit remarquer que le FCC était plutôt le plan type du journaliste qui ayant donné l'information à son public tente ensuite de lui en expliquer les tenants et les aboutissants. La lecture de la presse ou le suivi du JT semble lui donner raison.

 

 


En quoi peut-on dire que dans quelle mesure ?

 

Si elle n'est pas imposée, proposer une problématique est un plus qui donne du sens à la composition.

Si elle est donnée, il suffit donc de la reprendre. Mais il arrive qu'elle ne soit pas explicitement formulée dans l'énoncé. Comment procéder ? Voyez ci-dessus. Une formule qui se veut pratique y est proposée : "en quoi le sujet pose problème ?".

Cette formule ainsi retranscrite est ouverte par la locution "en quoi..." . On peut également en utiliser deux autres : "peut-on dire que..." ou "dans quelle mesure..."

Mais comment choisir l'une de ces trois locutions ?

De fait, elle n'introduisent pas tout à fait le même genre de problématique. Voyons comment choisir à partir de l'exemple : L'Union européenne.

Ce sujet invite à décrire l'Union dans ses différents aspects.

Dans quel but ? Pour soulever quel problème ? Il n'y a pas de réponse obligée, plusieurs peuvent être proposées. Exemple : une nouvelle puissance, concurrente des Etats-Unis ; un modèle de communauté internationale.

La mise en application de la formule suggérée ci dessus donnerait donc une formulation du genre : "en quoi l'Union européenne menace-t-elle les intérêts américain ou en quoi propose-t-elle un modèle de société internationale ? 

Mais pourquoi ne pas utiliser "dans quelle mesure ?" ou "peut-on dire que..." ?

A priori, le changement de locution ne semble ne rien changer. Chaque locution renvoie cependant à un type de conclusion et de plan. Pour choisir celle qui convient, mieux vaut donc connaître le sens de chaque formule et... la conclusion qu'on entend apporter.

En quoi... est une locution qui invite à présenter une série de caractères justifiant la réponse que l'on veut donner. On l'utilise donc pour annoncer un plan analytique (ou thématique) et une conclusion de type "caractérisation du sujet".

Dans quelle mesure... suggère l'idée d'un balancement entre au moins deux propositions. La formule tend donc à annoncer un plan antithétique et une conclusion nuancée de type "oui mais..." ou "non mais..." etc.

Peut-on dire que... reprend, par définition, une formule ou une citation qu'il faut justifier ou contester. Selon le choix ("on peut dire que..." ou "le dire est excessif") la locution reste plus ouverte et annonce aussi bien un plan thématique qu'antithétique... sauf à vouloir mettre en évidence les raisons pour lesquelles on peut ou non dire que... ainsi que les conséquences, option qui conduirait à choisir un plan F- C- C

Exemples :

Le Monde en 1945 ? Je veux montrer que c'est un monde en Paix mais illusoire. Je veux suivre un plan antithétique (1/ La paix 2/ Les menaces Est - Ouest). Je formule donc ma problématique de la façon suivante :

Dans quelle mesure le Monde en 1945 est-il un monde pacifié ?

 

Le Monde en 1945 ? Je veux mettre l'accent sur un "nouvel ordre mondial". Dans cette optique, je choisis un plan analytique faisant le tour du nouvel ordre (1/ politique 2/ économique 3/ ONU. Ce qui m'invite à poser la question suivante :

En quoi le monde en 1945 est-il recomposé ?

 

Le Monde en 1945 ? L'idée du devoir serait plutôt de contester la victoire des Alliés (sauf pour les USA), et signifier que la victoire acquise par les autres (URSS, Europe...) est illusoire. Nous pouvons donc écrire :

Peut-on dire que le monde en 1945 témoigne d'une victoire des Alliés ?

 

Globalement, les trois devoirs sont possibles, ils donneront les mêmes informations ; mais pas tout à fait dans la même optique ni suivant les mêmes plans. Chacune des locutions a aidé à formuler la problématique, mais aucune n'est choisie au hasard.

 


 

 

 

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