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Journée du 19 août

 

                     Répondant aux consignes du Comité de Libération de la Police Parisienne, environ 3000 policiers se rendent tôt le matin sur le Parvis Notre Dame et investissent la Préfecture de Police; les autres regagnent leurs services respectifs après plusieurs jours de grève. Conformément aux ordres ils sont en civil mais en possession de leur arme de service et de leur carte de réquisition. Dans l’après midi les allemands se mettent en position au pied de la Cathédrale Notre Dame et tirent sur la Préfecture. Un appel est lancé à tous les commissariats : « Envoyez des renforts ! » Parallèlement à cela des hommes sont disposés Place Saint Michel, Place du Châtelet, Quai de Montebello, sur les toits du Palais de Justice, aux fenêtres sud de l’édifice. Tout convoi allemand passant près de l’édifice sera attaqué, les occupants tués ou capturés, les armes récupérées.

                     Arrêtés dans les rues de Paris ou de la banlieue, se rendant à la Préfecture ou à leurs services nombreux sont les policiers qui, trouvés en possession d’une arme, seront traités comme des « terroristes » ... c’est à dire abattus sur place ou capturés, regroupés et fusillés.

 

 

 

Pont d’Austerlitz, Dugarreau Jean, 34 ans, Pothier Arthur, 42 ans et Monnier André, 35 ans, des Services Techniques de la Préfecture de Police, sont interceptés à bord de leur voiture. Conduits au Jardin du Luxembourg, ils sont fusillés le lendemain

 

Dans le Bois de Vincennes, les allemands arrêtent Herbet  Bernard, 28 ans, Moreau  Fernand, 36 ans, et Ricard  Marcel, 33 ans, du commissariat de Saint Maur ; ils sont immédiatement fusillés à la Cartoucherie.

 

Dans le quartier de la Gare de Lyon le personnel de la 4° division de police judiciaire est capturé et conduit au Fort de Vincennes. Le commissaire Silvestri Charles, 48 ans, sera fusillé, les gardiens devront enterrer les victimes des exécutions à venir.

(voir l'épisode)

 Ducassou  Georges, 21 ans, stagiaire à l’Ecole pratique de Beaujon et Moulin Louis, 42 ans, des Services Techniques, sont interpellés et abattus sur place.

Bardon Charles, 43 ans, Chuet Gaston, 37 ans, et Paris Paul, 44 ans, du 4°, ont été envoyés prévenir le responsable FFI du secteur de l’arrivée imminente d’un convoi allemand. Ils sont arrêtés, conduits au Fort de Vincennes où ils sont fusillés le lendemain.

Thiebaut Alfred, 24 ans, du 12°, est capturé rue de Bercy; son amie reconnaîtra son corps, au Château de Vincennes, grâce à son pull over ... Le gardien Tamain témoignera l'avoir vu pour la dernière fois, au milieu d'autres prisonniers, le 20 août vers 8h00 du matin, dans un car de police escorté de deux voitures allemandes, sur le Cours de Vincennes en direction de la Porte de Vincennes.

monument au cimetière de Vincennes

 

Dans le quartier de la Gare du Nord, Dupont René, 33 ans, du 10°, tombe aux mains d’une patrouille allemande, il est abattu sur place.

 

 

Un groupe de gardiens est intercepté boulevard Magenta. Sur le chemin du Mont Valérien, où ils doivent être fusillés, Boudreault Gaston, 31 ans, du commissariat de Saint Denis, tente de s’échapper. Il est tué d’une rafale de mitraillette, son corps est abandonné sur la chaussée.

 

Travaillant René, 47 ans, du 8°, de retour de la Préfecture, regagne son domicile; il est interpellé au carrefour Magenta/La Fayette, fouillé ... et fusillé sur place.

Place de la Madeleine, Pierrard Marcel, 32 ans, est contrôlé par une patrouille. Découvrant son arme, les soldats le fusillent.

 

Sur le Quai d’Orsay, devant le Ministère des Affaires étrangères, une sentinelle allemande arrête Burlot Félix, 36 ans, du commissariat de Boulogne Billancourt. Vérification de papiers ... il est abattu sur place d’un coup de fusil.

A Drancy, Landry Gaston, 25 ans, du commissariat de Pantin, est mitraillé le long du canal de l’Ourcq.

 

 

Quai Conti, Revel René, 39 ans, du 15°, est tué par les occupants d’une voiture alors qu’il marche en direction de la Préfecture.

(voir le témoignage de son petit-fils)

Quai Montebello, Le Pape Marcel, 41 ans, du 14° subit le même sort.

Boulevard Saint Germain, Martin Marcel, 25 ans, du commissariat de Boulogne, circulant à bicyclette, est abattu d’une rafale de mitraillette par des soldats postés rue de Luynes. Un inconnu, se prétendant médecin de la Préfecture de Police, subtilisera sa carte de réquisition et son arme de service tandis qu’une infirmière lui donne les premiers soins dans le couloir de l’immeuble le plus proche.

 

Dans le quartier de la Mairie du 7°, Durand Gaston, 35 ans, instructeur à l’Ecole Pratique est arrêté avec son groupe d’élèves gardiens de la paix. Lui seul est retenu. Il sera retrouvé martyrisé et fusillé à Montmorency.

Miraut Jules, 39 ans, instructeur à l’Ecole Pratique, a été vu pour la dernière fois Place de la Concorde au milieu d’une fusillade. Son corps ne sera jamais retrouvé.

Tandis que le corps de Vergne André, 24 ans, du 11°, porté disparu entre son domicile et son commissariat, est retrouvé fusillé et enterré au cimetière de Bagneux.

Porte d’Aubervilliers, Gallien Gustave, 29 ans, du commissariat des Enfants Rouges, est abattu de trois balles lors de l’attaque des Magasins Généraux dont il assure la garde.

 

Au Tapis Vert dans le Bois de Clamart, Gros Henri, 42 ans, du commissariat de Sceaux, est capturé et immédiatement fusillé après avoir assuré la retraite d’un groupe de FFI venant de se heurter à un détachement allemand.

(voir l'épisode)

A Saint Denis un groupe de policiers est envoyé en reconnaissance à la Société Electrique de Paris. Quai de Saint Ouen ils tombent sur une colonne de chars allemands qui ouvrent le feu. Fregeac Germain, 30 ans et Royer Louis, 39 ans, du commissariat de Saint Denis sont tués.

 

 

Huet Louis, 31 ans des Compagnies de circulation et Rodon Raymond, 29 ans des Services Techniques ont été envoyés, déguisés en sapeurs pompiers, au devant des troupes américaines signalées dans la région de Versailles, afin d’établir une liaison. Capturés à Bailly, ils sont fusillés.

A Neuilly sur Seine, les résistants locaux se sont emparés de la Mairie. La riposte allemande est immédiate. Malvezin Frédéric, 30 ans, Peyrot Louis, 24 ans, Picard René, 31 ans, et Riolet Jean, 32 ans, du commissariat de la ville, sont tués au cours des combats violents qui se déroulent.

 

 

A la Mairie du 10° un FFI a ouvert le feu sur une patrouille allemande qui passait dans la rue. Un char vient aussitôt se poster devant le bâtiment et tire plusieurs obus sur la façade. Raphanel René, 33 ans, du 10°, est mortellement atteint sur le balcon.

 

 

A une centaine de mètres, Toupelin de la Doilière Louis, 40 ans, du 10° est tué par des renforts allemands qui se portent vers la Mairie.

Aux Lilas, de Riz Louis, 41 ans, du commissariat local, croise  une patrouille de soldats géorgiens de l’Armée Vlassov manifestement ivres. Fouillé, il est abattu sur place.

 

La garnison du Jardin du Luxembourg est nerveuse. Elle disperse brutalement un attroupement place du Panthéon. Massiani Alexandre, du 5°, sort son pistolet devant l’équipage d’un side-car. Il est aussitôt mitraillé.

De l’autre côté des Jardins, rue Vavin, Gathelier Gaston, 46 ans, du commissariat du 14°, est mortellement blessé par une sentinelle.

De nombreuses escarmouches ont lieu au passage de convois et de patrouilles allemands, aux abords immédiats de la Préfecture et sur les quais, rive droite et rive gauche de la Seine.

 

 

Aux environs de la Place du Châtelet Deloge Célestin, 44 ans, du commissariat du Palais Royal est mitraillé par les occupants d’une voiture ;

 

 

Harris Jean, 32 ans, de l’Ecole Pratique, est tué lors de l’attaque d’un camion ;

 

 

 

 

Guinoiseaux Maurice, 37 ans, du 13°, est capturé rue de Rivoli, emprisonné dans un hôtel de la Milice rue La Fayette et finalement fusillé le soir même sur les berges de la Seine, près de la Place de la Concorde.

 

Place Saint Michel, Bottine Robert, 41 ans, du 6° est mortellement blessé par balles et éclats de grenade en poursuivant deux soldats réfugiés dans le métro Cluny ;

Desnos Louis, 43 ans, du 6°, est abattu d’une balle dans la tête après avoir tué le chauffeur et un passager d’un camion intercepté Place Saint André des Arts ;

Daguin Edouard, 29 ans, de l’Ecole Pratique, est capturé, son corps sera découvert dans les Jardins du Ministère des Affaires Etrangères au mois de septembre;

Ragonnet Gustave est vu pour la dernière fois vers 18h00, seuls ses papiers d’identité seront retrouvés dans une école servant de dépôt aux allemands et à la Milice, Quai Valmy.

 

 

Boulevard du Palais, des voitures allemandes tentent de forcer le passage ; Maurizot Francis, 33 ans, des compagnies de circulation, est tué de deux balles dans la tête.

 

 

 

Sur le Parvis Notre Dame des chars sont postés et tirent sur la façade. Paillot Abel, 23 ans, du 10°, est atteint par une rafale de mitrailleuse;

 

de l’autre côté de la Seine, près du Square Viviani, Poulain Fernand, 23 ans, fait le coup de feu sur les arrières des allemands, il est mortellement touché.

 

 

 

Perrin André, 29 ans, du 20°, est tué de plusieurs balles dans la tête et au ventre.

 

 

 

 

Plus tard dans la soirée Rey Marcel, 29 ans, des compagnies de circulation, de retour de liaison, est mitraillé dans sa voiture.

 

 

 

 

 Savin Roger, du commissariat de Vanves a été capturé; son corps sera retrouvé, fusillé, à la Caserne de la République.

 

 

 

Vallée René, 52 ans, des Compagnies de circulation, a été vu pour la dernière fois dans les souterrains du Métro Châtelet en direction de la Préfecture. Il est retrouvé très grièvement blessé à l'Hôtel Dieu où il décède à 21h30. Son épouse découvrira son nom dans les liste des tués parue dans la presse, le lendemain.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Se rendant à la Préfecture, Turgné Paul, 38 ans, de la 4° section des RG, est abattu de trois balles rue de Charenton.

(voir l'épisode)

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