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IV. Dangers et incertitudes du monde actuel.

Un monde dominé par les États-Unis

· les États-Unis, vainqueurs de la « guerre froide » restent seuls en tant que superpuissance mondiale et se veulent les « gendarmes du Monde ». (dossier pages 152-153)
Ainsi en 1991, pour préserver la sécurité de leurs approvisionnements pétroliers, à la tête d'une coalition de 29 Etats, ils interviennent massivement au nom de l'ONU contre l'Irak . Leur président George Bush Sr annonce alors la naissance d'un « nouvel ordre mondial ». Les attentats du 11 septembre renforcent cette attitude et légitiment actuellement leur intervention massive en Afghanistan.
Par le biais de l'O.T.A.N. les Etats-Unis contrôlent les forces militaires de l'Europe occidentale. (doc 5 p 153)
Leur influence est déterminante à l'O.N.U.

document 1

L'Amérique est, depuis. 1947, le pionnier et l'acteur principal de la terreur d'Etat " préventive" exercée exclusivement dans le tiers-monde et par conséquent dans une indifférence quasi générale. Outre la subversion et le renversement assez classiques de gouvemements dans le cadre de la compétition avec l'union soviétique durant la guerre froide, Washington a eu recours aux assassinats politiques, aux escadrons. de la mort, à de douteux combattants de la liberté (dont Ben Laden). Washington est aussi derrière la mise à mort de Lumumba et Allende; sans oublier les tentatives de meurtre pour éliminer Castro, Kadhafi et Saddam Hussein. Ces actes «voyous» ont aggravé la situation, économique et politique locale, et procèdent du même arsenal dépourvu de scrupule que les blocus, embargos, interventions militaires, frappes aériennes punitives (missiles) et enlèvements, toujours pratiqués au nom de la justice, de la liberté et de la démocratie.
Bien sûr, pour certaines de ces actions, I'Amérique s'était assuré la bénédiction des Nations unies et la collaboration de ses alliés de l'OTAN mais dans le même temps, Washington refusait de payer son écot à l'ONU et opposait son veto à tous les efforts pour contenir, non seulement les violations des accords internationaux par Israël, mais également sa propre pratique de la terreur d'Etat préventive"

Arno J. Mayer, professeur émérite d'histoire européenne à l'université de Princeton. États-Unis. Le monde 27 septembre 2001


· La multiplication des Etats

Le monde est aujourd'hui divisé en plus de 190 Etats délimités par des frontières.
Aux 70 Etats de 1945 se sont ajoutés les Etats issus de la décolonisation puis ceux issus de l'éclatement de l'URSS ou de la Yougoslavie.

20 mai 2002 La République de Timor-Oriental devient le 192e Etat de la planète

Les frontières sont des limites internationalement reconnues. (Ou devraient l'être... lire l'article de P. Rekacewicz "frontières et cartographie : un regard politique sur les territoires")
Elle peuvent s'appuyer sur des obstacles physiques comme un cours d'eau ou une ligne de crête de montagnes (frontières dites "naturelles"). Ou bien à l'inverse les frontières découpent artificiellement des espaces naturels. (frontières dites "conventionnelles")
Le territoire de certains Etats souvent de formation ancienne coïncide avec celui d'une communauté culturelle, linguistique ou religieuse qu'on appelle une nation. Mais une nation peut regrouper des populations d'origines diverses, ce qui les unit alors sera la citoyenneté .

Il existe d'autres lignes de partage que les frontières, comme les aires de civilisation qui regroupent plusieurs pays (exemple le monde islamique).
Enfin il existe aussi des limites sociales à l'intérieur des Etats comme par exemple entre les quartiers aisés des villes et les banlieues défavorisées.

· Mais un double mouvement contradictoire affecte le territoire de nombreux Etats :
* d'un côté la montée des particularismes régionaux tendent à fragmenter les Etats nationaux (Corse , Quebec, Pays Basque, Slovaquie, Flandre, etc.).
* de l'autre la mondialisation économique et le libre échange tend à effacer les frontières entre les Etats.
Les Etats ainsi affaiblis ont de moins en moins les moyens d'agir sur l'économie et la société . Le pouvoir de décision passe ainsi entreprises géantes internationalisées dont la logique est celle de leur intérêts privés et non les équilibres sociaux et le développement.


· Mais le monde reste divers, instable et de plus en plus dangereux.

Les conflits entre Etats restent nombreux et les guerres prennent souvent la forme de guerre civile .

Causes nationales : les conflits dans l'ex-Yougoslavie, les Palestiniens (pages 136-137), les Tchétchènes (carte p 156) ou les Kurdes (carte p 155) veulent constituer leur propre Etat.
(documents sur le conflit israelo-palestinien)
Causes ethniques : affrontement entre Hutus et Tutsis au Rwanda et Burundi.

Causes religieuses : les extrémistes religieux afghans et algériens veulent imposer leur idéologie à l'ensemble de la population. (voir exemple du Soudan page 149 doc 4 et 5 et aussi le texte ci-dessous)

Il existe aussi des rivalités territoriales dangereuses entre Etats comme entre l'Inde et le Pakistan pour le contrôle du Cachemire.

Causes économiques. Souvent ces conflits nationaux, ethniques ou religieux masquent des intérêts économiques (l'acheminement du pétrole de la Caspienne pour le conflit Tchétchenne par ex. ou encore le ressource d'une ressource naturelle fondamentale comme l'eau au proche-Orient).

rivalités pour les richesses minières en Afrique
les conflits au Moyen Orient
revendications en mer de Chine
les enjeux pétroliers de l'invasion américano-britannique de l'Irak

La détresse économique grandissante des populations des pays peu développés produit une virulente contestation de « l'ordre mondial américanisé ». Mais sans perspectives et projets crédibles de progrès, on assiste à un retour aux valeurs religieuses ou à la solidarité ethnique dans leurs formes les plus réactionnaires, générant l'intolérance, le fanatisme et la violence. Sur le terreau de la misère et de l'injustice se développe ainsi le terrorisme international dont les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis ont révélé la redoutable efficacité.

Que penser d' «une planète où la fortune des 358 personnes les plus riches , milliardaires en dollars, est supérieure au revenu annuel des 45% d'habitants les plus pauvres, soit 2,6 milliards de personnes. De tels écarts sont lourds de menaces contre lesquelles les armes traditionnelles des puissances ne sont pas efficaces. »

Ignacio Ramonet Géopolitique du chaos. 1999.


DOCUMENTS COMPLEMENTAIRES

*
Un article du Monde diplomatique sur la multiplication des conflits depuis 1990

*
un région du monde devenue "sensible" la mer noire : article du Monde 16/6/2001
et article du 20 mai 2002

Document 2

La guerre civile au Soudan.

Dès l'aube, de lentes colonnes d'adultes, d'enfants et de vieillards, nus ou en guenilles, tous d'une mai-greur effrayante, ont surgi des buis-sons, de dessous les arbres, marchant péniblement sur les chemins embourbés pour venir s'attrouper autour du camp de distribution de nourriture. La malnutrition, les infections respiratoires, la malaria font des ravages.
Les déplacés continuent d'affluer, vic-times d'enjeux qui les dépassent. Un enjeu politique et religieux interne au Soudan oppose le Nord, à majorité musulmane, au sud animiste et chrétien. Un enjeu économique: la région du sud recèle d'énormes gisements de matières premières, notamment de pétrole.
D'après B. Stern, Le Monde, 9-1 0 août 1998.

(voir carte)

Document 3

L'eau, enjeu stratégique au Proche-Orient


« Au Proche-Orient, la paix se gagnera largement lorsque les anciens ennemis partageront durablement leurs ressources, à commencer par l'eau.
Cette prédiction de bon sens a conduit deux Etats, Israël et la Jordanie, à assortir leur traité de paix (octobre 1994) d'un chapitre consacré à l'eau. Israël laisse son voisin puiser sa part des eaux d'un affluent du Jourdain.
De son côté, la Turquie a lancé, sans concertation avec la Syrie voisine, un ambitieux programme de barrages qui risque de priver les Syriens d'une partie des eaux de l'Euphrate. La Turquie, bien qu'elle s'en défende, utilise l'eau comme une arme politique contre la Syrie, a qui elle reproche de soutenir les rebelles kurdes qu'elle même combat. »
D'après J.-R Langellier, Le Monde. Dossiers et documents, n° 256, 1997
Document 6
« la Syrie a fait, au printemps 1999, un geste hautement symbolique en faveur de son voisin. Elle a fourni, pendant quatre mois, 70 000 mètres cubes/jour à la Jordanie, soit au total 8 millions de mètres cubes, pour l'aider à surmonter les effets de la sécheresse. Une initiative fortement appréciée, car elle intervenait quelques semaines après qu'Israël eut annoncé qu'il ne serait pas en mesure de fournir pour 1999 les 50 millions de mètres cubes d'eau prévus par le traité de paix signé entre les deux Etats en 1994. Devant la réaction très vive de la Jordanie, et pour ne pas envenimer ses relations avec le royaume, l'Etat juif est finalement revenu sur sa décision. (...)
Avec les négociations sur le statut final des territoires palestiniens et la reprise des pourparlers de paix avec la Syrie, Israël entend conserver sa mainmise sur les ressources en eau de Cisjordanie et du Golan. Selon la Banque mondiale, 90 % de l'eau de Cisjordanie sont utilisés au profit d'Israël, les Palestiniens, eux, ne disposant que des 10 % restants. L'appendice B de l'accord intérimaire israélo-palestinien pour la Cisjordanie et la bande de Gaza (28 septembre 1995, dit Oslo II) précise pourtant qu'« Israël reconnaît les droits des Palestiniens sur l'eau en Cisjordanie » (article 40). (...)
Avec la Syrie, la position israélienne apparaît beaucoup plus vulnérable. Le Golan syrien fournit 770 millions de mètres cubes d'eau par an à Israël, soit un tiers de sa consommation annuelle. L'eau du plateau se déverse dans le lac de Tibériade, qui constitue la plus grande réserve pour Israël. Cette ressource est ensuite distribuée dans tout le pays, notamment vers le Sud, par le biais du National Water Carrier. Sur cette question de la « fontaine » du Golan, deux conceptions opposent radicalement Israéliens et Syriens.
Les premiers justifient leur accès à cette ressource en arguant d'un droit d'usage, droit qu'ils ont cependant acquis par la force en annexant illégalement le Golan. »

CHRISTIAN CHESNOT. Le Monde diplomatique. Février 2000.

Questions sur cette dernière partie.

1. Quels sont les éléments de la puissance des Etats-Unis ? (voir les facteurs de la puissances de la carte pages 146 et 147 et le résumé de la page 152)

2. Pourquoi le nombre des États est-il passé de 70 à près de 200 entre 1945 et aujourd'hui ?

3. Énumérez les causes de conflits dans le monde actuel et donnez un exemple pour chacune d'elles.



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