La fontière russo-mongole

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Chant

En quittant Irkoutsk, la voie ferrée qui biffurque vers la Mongolie ne comporte plus qu'une voie. On a le sentiment de prendre la direction de la fin du Monde.

Bonne surprise avec le transmongolien : bien que manifestement conçu par le même cerveau et réalisé par la même usine, il est moins vétuste que le transsibérien. Il est tapissé partout (normal au pays des tapis !)

Délicieuse attention pour le voyageur : une bouteille de coca-cola l'attend sur la table du compartiment !

Batmunkh (ça se prononce "Batmour") et sa femme (j'ai oublié son nom).

Ils sont allés faire des emplètes à Irkoutsk et le compartiment était plein de leur paquets (heureusement qu'il n'y avait pas un 4 ème passager !)

Il est vice-président de l'université de technologie d'Ulan Bator (specialisé dans les flux). Elle est professeur d'espagnol (mais oui !).

Il sont heureux car, depuis la chute du communisme, ils vont pouvoir devenir propriétaire de leur appartement dans un H.L.M. sordide (les HLM des cités sont des palais à côté). Ils misent sur les basses estimations de leurs services des domaines (évidemment, ces services n'existaient pas avant !) Par contre, il y a un très fort contraste entre l'extérieur et l'intérieur. A l'intérieur, c'est très chaleureux (tapissé naturellement comme dans un yourt).

La frontière, côté russe. 6 heures d'arrêt. La troupe encercle le train. 1 homme (ou femme, mais elles rougissent en me regardant en biais malgré leur air viril !) en treilli tous les 2 m. Le train est méticuleusement fouillé. Même les parois sont sondées (malheureusement, je n'ai pas eu le droit de faire de photos). Ils ont quand même arrêté un Mongol, mais je n'ai pas pu savoir si c'était pour une question de trafic ou de titre de séjour périmé.

La cabanne nauséabonde (dommage, on n'a pas encore pensé à reproduire les odeurs sur le web !) ci-contre a une petite histoire : ayant demandé aux flics russes où il y avait des toilettes (évidemment, je ne lis pas le cyrilique), c'est ce qu'il m'ont indiqué : des latrines. Ils rigolaient comme des cons quand je suis revenu - et que je suis aperçu qu'il y avait de vraies toilettes.

Vous vous dites peut-être que décidemment, les flics sont aussi cons sous toutes les lattitudes. Eh bien, détrompez-vous, là-bas, ils le sont beaucoup plus.

Vous imaginez un flic faire ça à un touriste en France ?

On repart enfin, mais le train ne comporte plus que 3 wagons.

Tous les mongols de mon wagon éclatent de rire en franchissant la frontière car,côté Mongolie, ça un aspect intermédiaire entre le terrain vague et le dépôt d'ordures. Des immondices perte de vue et ils se sentent chez eux.

Nouvel arrêt frontière, coté mongol, encore 2 heures d'attente.

Non, ce petit oiseau sous la roue n'a pas envie de se suicider. La nature reprend simplement ses droits et il sait qu'il n'y passe qu'un train tous les 2 jours !

Batmunkh et sa femme ont disparu depuis un bon moment dans les locaux de la gare.

Je me promène dans la gare de triage pour tuer le temps.Les vaches n'ont pas souvent de trains à regarder. Alors elles broutent l'herbe entre les traverses des rails.

Système D à la mongole. Les ouvriers d'un chantier à côté on besoin de redresser de la corde à piano. Qu'est-ce qu'ils font ? Ils l'attachent entre le train et la locomotive et font démarrer cette dernière. Quand ça pète, ça pète sec ! (dommage, on ne voit pas bien le cable tendu sur la photo).

Emotion ! Deux énormes tontons macoutes s'approchent du wagon, l'un me désigne du doigt et me fait signe de le suivre. Je les suis sous le regard inquiet de mes compagnons de voyage. Je ne suis pas entièrement tranquille, mais je me rassure en me disant que mes papiers sont parfaitement en règle et que j'ai respecté le trajet et les délais annoncés. Ils me font rentrer dans une grande pièce où, surprise, je retrouve Batmunkh en train de casse-croûter avec une douzaine de personne.Son fils est Procureur. Apprenant qu'il y avait un avocat français dans le train, il avait tout simplement voulu voir ma tronche. Une fois qu'il m'a vu et que j'ai fini mon guodet, il m'a tout simplement donné congé !

 

Dernière étape : Ulan Bator

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Transsibérien - Irkoutsk - Lac Baikal