L'éclairage

Un petit bricolage avec un projecteur de diapositives et une lame de rasoir coupée en deux, et l'on obtient le plan de lumière qui balaye l'objet à photographier.

Si l'éclairage requis pour la macrophotographie à balayage n'est pas commun, il est en revanche facile à décrire : il s'agit de projeter dans un lieu obscur, exactement dans le plan de netteté de l'appareil photo, une lame de lumière, un plan aussi fin que possible. Pour obtenir ce résultat, le plus simple est d'utiliser un projecteur de diapositives. Il faut aussi se confectionner une diapositive ne laissant passer qu'un fil de lumière. Pour cela, on commence par ouvrir (comme un petit livre) le cache d'une véritable diapositive. On ôte ensuite le morceau de pellicule, que l'on remplace par deux demi-lames de rasoir dont les parties tranchantes se font vis-à-vis à une distance d'une fraction de millimètre. La difficulté, ici, est de coller les deux demi-lames non seulement très proches l'une de l'autre mais aussi bien parallèles.

Le plan de lumière a une épaisseur de l'ordre d'un dixième de millimètre.

Quand on projette l'image de cette diapositive spéciale, on obtient bien, sur l'écran, un trait lumineux. A quelques mètres de distance, ce fil est assez large. Or il faut un plan de lumière dont l'épaisseur est inférieure à la profondeur de champ de l'appareil photo. Avec un taux de grandissement de x2, cette profondeur de champ n'atteint pas le millimètre tant que l'ouverture est inférieure à f/22... En fait, la lame de lumière doit être plus fine que celle que le projecteur produit à sa distance normale de projection. On doit donc obtenir que l'image du projecteur soit nette à faible distance, disons entre dix et trente centimètres, la distance optimale dépendant de facteurs trop nombreux pour être discutés ici. En ce qui me concerne, j'opère souvent à une dizaine de centimètres.
Pour obtenir que le projecteur fasse le point aussi près, on a le choix entre plusieurs solutions ; on peut notamment :
• augmenter la distance entre la diapositive et l'objectif du projecteur,
• placer devant l'objectif du projecteur une lentille additionnelle qui réduit sa distance focale,
• remplacer l'objectif du projecteur (80 mm de focale sur de nombreux appareils) par un objectif photo de focale plus courte (50 mm d'occasion, par exemple).
Sur mon dispositif, c'est cette dernière solution que j'ai adoptée. Cela dit, j'ai fait plusieurs essais avec d'autres systèmes optiques : il n'est pas difficile d'obtenir le résultat escompté.

Les images sont fortement contrastées

Une fois que le dispositif de projection est opérationnel, il faut le placer de façon à ce que la plan de lumière coïncide exactement avec le plan de netteté de l'appareil photo. Pour y parvenir, on peut déplacer ce dernier ou le projecteur (ou les deux).
Avec un seul projecteur, on obtient l'image de l'objet violemment éclairé sur une seule de ses faces. Cela suffit pour certaines prises de vues, et cela peut même être à l'origine d'effets intéressants. Pour que l'objet soit éclairé de tous côtés, il faut au minimum deux projecteurs. Les deux (ou trois) plans de lumière doivent se confondre en un seul plan, aussi fin que possible, à l'endroit où se trouve l'objet à photographier. Cela ne facilite évidemment pas l'installation, car il faut pouvoir régler finement la hauteur et l'inclinaison de chacun des projecteurs.
Cela dit, pour commencer à explorer les possibilités de la photomacrographie à balayage, un seul projecteur suffit et il permet d'obtenir de magnifiques clichés de certains objets, comme les détails de fleurs, notamment.

L'objectif du projecteur peut être diaphragmé

Sur le projecteur, un objectif photo de 50 mm de focale. Comme cet objectif est retourné, il est facile d'agir sur la bague de son diaphragme pour doser la lumière. Le bouchon arrière, fendu, empêche la projection de lumière parasite.

Les bords tranchants de ces deux lames de rasoir sont distants d'environ un dixième de millimètre (les repères rouges sont espacés d'un millimètre). Il est possible de réaliser des fentes plus fines encore, mais cela n'est utile que pour des grandissements élevés.

Gros plan sur l'espace séparant les tranchants
Une lame de rasoir dans un cache de diapo

Un cache de diapositive contenant deux demi-lames de rasoir permet d'obtenir une fine lame de lumière à peu de frais. Avant de refermer le

cache au moyen de colle, on doit obstruer les espaces libres entourant les deux demi-lames avec une feuille

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